---------------------------------------------------------------------------------------------------

Rétro-viseur : Ice (1969)

Sorti en dvd avec Milestone en septembre 2010 (nous en parlons ici), il nous a semblé important de revenir sur ce film admirable et déstabilisant de Robert Kramer . Entre documentaire et politique fiction, les résonances de ce film prennent une certaine mesure dans notre monde en pleine (r)évolution.

Ice peut-être considéré comme le prototype du film a-spectaculaire. Il s'agit en effet d'une oeuvre qui renonce d'emblée aux prestiges habituels du film américain - couleurs, comédiens célèbres, scénario bien agencé, images soignées - pour les remplacer par un 16mm gris, caméra à la main et son synchrone. Le cinéma américain découvre l'humilité des temps de crise politique et du même coup trouve des accents déchirants pour évoquer le drame qui se prépare dans un pays où s'accumulent chaue jour davantage les contradictions explosives.
Né en dehors du système, Ice est le résultat du travail effectué par une partie de l'équipe de "Newsreel", coopérative d'actualités indépendantes et militantes créées en 1967, à l'instigation de Jonas Mekas et Robert Kramer pour lutter contre le conformisme des actualités officielles et pour donner des événements américains une interprétation critique. Il y a d'ailleurs dans Ice un élément qui renvoie à l'activité de la coopérative, ce sont les nombreuses séquences où les membres du groupe préparent des films destinés à une utilisation comme instrument de propagande. Ice s'ouvre par un de ces films : film didactique où sont exposés, avec des textes se superposant aux images, un certain nombre de données théoriques et historiques.
Ice nous projette dans un futur immédiat. Les États-Unis se déchirent dans la guerre civile ; les tortures, les assassinats, les règlements de compte sont devenus chose courante. Les minorités opprimés - Noirs, Blancs, femmes, intellectuels, tous ceux qui refusent l’État fasciste enfanté par l'état libéral actuel - se sont engagés, en liaison avec la guérilla mexicaine, dans une lutte sans merci. Le but est clair : détruire l’État, détruire une société qui ne se définit plus que par l'oppression qu'elle exerce sur l'individu. La lutte est indécises, obscure, faite de brefs affrontements, d'enlèvements, de passages à tabac, de meurtres sommaires, d'agressions sournoises. Le pouvoir fasciste ne se défend même pas par sa police régulière, il a secrété comme un prurit des bandes de civils qui se chargent de la besogne. L'action révolutionnaire est ici le fait d'intellectuels ; pour eux l'action se mène à deux niveaux, celui de l'affrontement direct - armé - avec l'oppresseur, celui de la propagande - par la parole et par le film - auprès des masses à gagner : propagande, maison par maison, étage par étage, avec des résultats difficiles à apprécier. En ce domaine, l'efficacité ne se vérifie pas dans l'instant dans le progrès irréversible de l'idée-force du film : tout le pouvoir au peuple.


Dans la ligne de mai 68, auquel le film emprunte certaines images et certains slogans, notamment la très belle formule venue du curé Meslier : "L'humanité ne sera pas heureuse tant que le dernier bureaucrate ne sera pas dissout dans le sang du dernier capitaliste", Ice nous livre l'image d'une Amérique de plus en plus malade, d'une Amérique bloquée dans les glaces d'un hiver interminable et dont aucun signe n’indique la fin. Les combats engagés ici et là sont des combats longs, incertains, mais leur incertitude même conditionne la volonté de ne jamais renoncer. [...] Au milieu des luttes, les hommes et les femmes nous sont livrés avec leurs angoisses, leurs peurs, leurs brefs instants de bonheur, leur courage quotidien qui leur donne la force de poursuivre un combat inhumain. Tout l'art de Kramer consiste à nous montrer simultanément le plan théorique, collectif et le visage particulier de chacun des protagonistes et surtout à nous faire sentir de quelle somme de faiblesse mises bout à bout nait la force révolutionnaire. Ice nous introduit au cœur d'une dimension essentielle de l'homme contemporain : l'homme s'y définit et n'y existe que par rapport à son refus d'une société qui aliène sa liberté.


Jean A. Gili in Cinéma 70 - p136 à 138

> Ice et Milestones sont en vente sur theendstore.com
----------------------------------------------------------------------------------
Jean A. Gili, critique et historien du cinéma, née à Nice en 1938, est professeur émérite de l'université Paris I Sorbonne. Auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma italien (Ettore Scola, une pensée graphique ; L'Italie de Mussolini et son cinéma) vient de réactualiser son livre Le Cinéma Italien (préface Ettore Scola) aux Éditions de La Martinière. Il intervient également dans les bonus dvd de la collection "Les Maîtres Italiens" et dans la revue Positif.

Le Samouraï de Melville en collector !

L’œuvre la plus emblématique du cinéaste français Jean-Pierre Melville (1917-1973) sort enfin en version collector blu-ray et dvd. Jusqu'à présent le cinéphile avait le choix entre se procurer la version zone 2 René Chateau Vidéo, sans bonus et avec avec une image perfectible, ou de s'orienter vers le zone 1 avec le Criterion, remplis de bonus. Fini le dilemme, puisque c'est le 7 décembre prochain que fera son apparition chez les revendeurs d'une édition double dvd ou d'un digibook blu-ray / dvd en édition limitée. A l'instar du film Le Guépard sortie l'année passé ou du coffret Apocalypse Now, Pathé réitère le concept (à l'attention des cinéphiles) de proposer une version collector limitée avant une sortie plus "basique" pour le plus grand nombre (lire moins chère).



Bonus :
Nouveau master HD restauré
un livret de 48 pages rédigé par Jean-Baptiste Thoret
Documentaire : « Melville » (20’)
Interview d’époque d’Alain Delon (INA)
Interview de Jean-Pierre Melville dans le décor de la chambre du Samouraï (INA)

Si de prime abord, les suppléments semblent quelque peu modeste, il faut faire confiance à la qualité rédactionnelle du journaliste et auteur Jean-Baptiste Thoret pour que le livret soit le bonus le plus important et passionnant. A titre de comparaison, voici les compléments du dvd Criterion :

New, restored high-definition digital transfer
New video interviews with Rui Nogueira, author of Melville on Melville, and Ginette Vincendeau, author of Jean-Pierre Melville: An American in Paris
Archival interviews with Melville and actors Alain Delon, François Périer, Nathalie Delon, and Cathy Rosier
Theatrical trailer
New and improved English subtitle translation
PLUS: a 29-page booklet featuring film scholar David Thomson, filmmaker John Woo, and selections from Melville on Melville


Pour ceux qui ne connaissent pas ce chef d’œuvre du cinéma Français (et International, son influence sur des réalisateurs comme John Woo, Scorsese ou Refn est incontestable), voici un rappel de l'histoire :


Jef Costello, dit le Samouraï, est tueur à gages. Chargé d’abattre le patron d’une boîte de nuit, Jane, sa maîtresse, dot lui servir d’alibi… mais Valérie, pianiste, est témoin du meurtre. Arrêté, Jef est relâché faute de preuves. Les commanditaires du meurtre lui demandent alors d’éliminer Valérie.

Le cinéma de Melville, pour des raisons d'abord historiques, est un cinéma de l'après-coup, après-coup d'un genre, le film noir, dont il magnifiera les codes et les rituels, sur le mode de la célébration funèbre et du tragique mythologique. Après coup donc, maniériste sans doute, mais surtout moderne dans la façon dont il exige de la part du spectateur, qui est aussi un enfant, une attention particulière aux détails (vestimentaires, visuels, scripturaux, comportementaux...). voir, c'est déchiffrer, soit le pacte fondateur de la révolution optique conduite par la modernité cinématographique. Qu'est-ce qui, dans le plan importe vraiment ? Que faut-il regarder ? Moins radical que d'autres modernes européens en ce sens que son travail de mise en abyme n'a jamais désamorcé la croyance et le plaisir liés à la fiction populaire, Melville sait combien les apparences sont trompeuses, combien les mêmes habits ne fabriquent pas toujours les mêmes moines, combien la vérité des situations ou des rapports humains se loge parfois au sein d'infimes détails.
Jean-Baptiste Thoret in Riffs pour Melville / Editions Yellow Now

Duel au couteau (1965) | Ciné B

Plus connu pour ses talents de maitre de l'angoisse (La fille qui en savait trop, Le masque du démon, Opération Peur ou encore Schock), Mario Bava a pourtant signé tout au long de sa riche et grande carrière des "petits" films venant balisé sa filmographie d'un certain hommage envers un cinéma plus "Hollywoodien". Mario Bava a réalisé aussi bien des films à grand spectacle, de science fiction, des westerns voire même une comédie. Si tous ces films ont la volonté de satisfaire avant tout les spectateurs des classes populaires, il faudrait un jour qu'un journaliste / auteur français planche sur son œuvre autrement qu'à travers la peur ou les effets spéciaux. Ou alors, espérons que dans un avenir lointain un éditeur français courageux (ou fou) décide de traduire l'ouvrage, que dis-je la bible, sur Mario Bava "All the colours of the darks" signé Tim Lucas.


Arald, roi des Vikings, a disparu en mer il y a plusieurs années. Son général, Aghen, rentre au pays avec son armée et décrète que la couronne et l’épouse d’Arald, Karin, lui appartiennent. Cette dernière s’enfuit avec son fils, Moki, pour se cacher dans la forêt. Un jour, alors qu’ils sont attaqués par des hommes d’Aghen, un voyageur solitaire leur porte soudain secours. Il reste avec eux pour réparer les dégats causés par l’attaque, et Karin commence à se confier à lui...

À mi-chemin entre Les Vikings de Richard Fleischer et L’Homme des vallées perdues de George Stevens, Duel au couteau participe au renouveau du film d'aventures dans le cinéma italien des années 60. Mario Bava (Le Masque du démon) réalise une œuvre épique au Techniscope flamboyant qui se distingue par sa psychologie complexe. Pour leur dernière collaboration, le maître italien offre à Cameron Mitchell (Six femmes pour l’assassin) un rôle sensible et exigeant, à la hauteur de son talent.

Édité en 2009 par Carlotta dans une salve consacrée à Mario Bava (Les Vampires, La Baie Sanglante), le film de Mario Bava est accompagné d'un entretien avec Jean-Pierre Dionnet intitulé « Un western viking », revenant sur le tournage du film et sur la manière dont les productions hollywoodiennes de l’époque ont influencé tout un pan du cinéma de genre italien.

Le film, ainsi que d'autres long métrage de Mario Bava sont disponibles auprès de THE END. Plus d'infos à theendstore@gmail(point)com

> Vendredi 28 octobre à 22h00 à la Cinémathèque de Nice

Monte Hellman en blu-ray

Si la presse dans sa globalité à saluer le retour - après 20 de "silence" - de Monte Hellman, son nouvel opus laisse un gout trouble de déception. Peut-être que cette nouvelle vision permettra de réévaluer le film d'un cinéaste devenu légendaire grâce à Macadam à deux voies.


Mitchell Haven prépare un nouveau film inspiré de faits réels dans lesquels un politicien corrompu, sa maîtresse et plusieurs milliers de dollars ont disparu. A la recherche de son actrice principale, il rencontre une jeune femme qui ressemble étrangement à l’héroïne de son histoire. Alors que le tournage commence, il tombe amoureux d’elle et la sombre affaire criminelle remonte à la surface.

Son nom d'enfer ("Hellman") est légendaire depuis Macadam à deux voies (1971), road-movie beckettien, limite conceptuel, tout l'opposé d'Easy Rider. Mais sa carrière est pleine de trous - en cinquante ans, seulement dix films, échecs commerciaux pour la plupart, certains jamais distribués. Curieux parcours, assurément, que celui de Monte Hellman, inconnu du grand public comme des jeunes cinéphiles, mais adulé par une faction de partisans isolés. Ni reconnu ni vraiment maudit, cet atypique n'a cessé de travailler, souvent dans l'ombre, faisant du montage çà et là, produisant Tarantino (Reservoir Dogs) ou lançant Vincent Gallo. Voilà qu'il revient en pleine lumière avec Road To nowhere, polar bizarre, arty et qui se moque de l'être, autour d'un tournage de film compliqué par une affaire criminelle et l'amour d'une femme (la troublante Shannyn Sossamon). C'est une mise en abyme du cinéma (avec au moins trois films dans le film !), un excercice de style qui peut sembler un peu vain, autour de l'idée selon laquelle le cinéma détruit à mesure qu'il crée. Reste qu'on est bluffé par la définition inédite de l'image - on a l'impression qu'elle regorge d’oxygène - associé à de la pure mise en scène, autrement dit à du jeu sur le point de vue. Les dix première minutes, puzzle de plusieurs séquences aussi spectaculaires que silencieuses et qui n'ont a priori rien à voir entre elles, sont d'une beauté à couper le souffle.
Jacques Morice in Beaux-Arts Magazine

Et les journalistes ne s'y sont pas trompés en rapprochant le nom du film à l’œuvre culte des années 70 à travers des articles créant un pont entre ces deux long-métrages.

"Monte Hellman reprend la route" Le monde / "Reprendre la route" Chronic'art / "Monte Hellman, la route du retour" GQ /

Mais on est face à une impasse, un cul-de-sac, tant le concept du film tourne rapidement à vide et la force du projet s'évapore, se dilue, dans une mise en scène exemplaire mais dénué d'âme. Espérons que le dvd ou le blu-ray annoncé pour le 8 novembre prochain permettra de revivre cette mise en abyme et d'en apprécier toute l'ampleur.
En bonus, on retrouve un making of, une bande-annonce et les scènes coupées. Vu le temps qu'il a fallu à Monte Hellman pour retrouver le chemin des plateaux, ne laissez pas passer ce (dernier ?) film d'un réalisateur "fantôme".

Wild Side, les prochains titres

Pas de news de première fraicheur mais voici un récapitulatif des prochaines sorties du label au félin.


Tirant son titre d’une demande faite par Jackie Kennedy Onassis à ses agents de sécurité « cassez son appareil photo », ce documentaire retrace la carrière fulgurante de Ron Galella: célèbre photographe et paparazzo autoproclamé. Véritable chasseur aux méthodes frisant parfois le délire, le paparazzo espionne, traque, harcèle les stars pour capturer le moment où ses proies révèleront le visage qu'elles tentent désespérément de cacher au public. Ce film porte également un regard sur la nature de la célébrité, la relation entre les vedettes et leurs chroniqueurs, et l’équilibre fragile entre vie privée et liberté de la presse.

Leon Gast, auteur du magistral When we were kings – sur le match de boxe d’anthologie Ali-Foreman - traite ici d’un sujet très différent, plus pervers que le monde de la boxe : le portrait d'un des plus célèbres paparazzi américains, Ron Galella, aujourd’hui 77 ans, et tous flashes dehors. Galella est une légende urbaine du monde de la nuit new-yorkaise : un type qui a traqué la terre entière, et notamment Jackie Kennedy, laquelle lui a fait un procès pour l'avoir poursuivie dans Central Park ; ou encore Marlon Brando, qui lui a cassé cinq dents devant un resto chinois de Chinatown.

Sur les traces de son anti-héros, Leon Gast interroge bien sûr les pratiques de ces photographes « à l'arrache », dont les stratagèmes ne peuvent que provoquer l'indignation mais dont l'énergie et l'humour bon enfant forcent parfois la sympathie. Il pointe aussi l'étrange fascination qui les lie parfois aux vedettes. Le film est drôle, bourré d'anecdotes, bâti autour d'un personnage spectaculaire – qui se met en scène autant qu'il met en scène les célébrités. On comprend au bout du voyage qu'il a fait un job nécessaire pour capter l'essence d'une époque et de ceux qui la font. Ron Galella vit aujourd'hui de ses archives, des livres nostalgiques qu'il publie : il a été exposé au MoMA. C'est une mémoire de la culture populaire qui pleure un âge d'or, celui d'avant les « chargés de presse » et les «photocalls».


Vienne, 1957. Max, (Dirk Bogarde) un ancien officier SS, est portier de nuit dans un grand hôtel. Il se retrouve un jour face à Lucia (Charlotte Rampling), l’épouse d’un chef d’orchestre. Un fantôme de son passé. Car, pendant la guerre, Max entretenait dans un camp de concentration une passion sadomasochiste avec Lucia, l’une de ses prisonnières, alors à peine âgée de 16 ans. Irrésistiblement attirés l'un par l'autre, tous deux finissent par renouer leur liaison. Ceci n’est pas du goût des anciens compagnons nazis de Max, qui organisent des "procès-thérapies" où ils pensent pouvoir se décharger de leur culpabilité… ce qui passe par l’exécution des protagonistes de l’époque, derniers témoins de leurs atrocités. Les deux amants se retranchent dans l’appartement de Max, assiégés par les ex-nazis…
Réalisé en 1973, PORTIER DE NUIT fit scandale à l’époque de sa sortie, notamment aux États-Unis, où il fut classé X. La relation entre une ancienne victime des camps et un tortionnaire nazi, sur fond de sado-masochisme, permet à Liliana Cavani d’observer la fascination pour le Ma, que les sociétés de l’immédiate après-guerre refusaient de regarder dans les yeux. Mélancolique et provocant, PORTIER DE NUIT ressemble au théâtre d’ombres d’une génération qui a voulu surmonter le traumatisme du nazisme et tenter de le comprendre de l’intérieur. Le film doit enfin beaucoup à l’interprétation juste et enflammée du couple formé par Dirk Bogarde et Charlotte Rampling, dont le visage d’ange maladif, les cheveux courts et le numéro de cabaret où elle chante Marlène Dietrich, constitue l’une des séquences les plus marquantes et dérangeantes de l’histoire du cinéma.

Bonus :
> La Donna Nella Resistenza : le documentaire de Liliana Cavani sur l’implication
> des femmes dans la Résistance italienne (50')
> Interview de Liliana Cavani (20')

Le film sera également disponible en blu-ray à la même période.

sortie : 26 octobre


Été 1971. Anna, jeune mère ravissante et frivole, remporte le concours de beauté d’une station balnéaire. Son tempérament inconséquent et jouisseur rend sa vie de famille quelque peu chaotique. 30 ans plus tard, toujours marqués par cette vie haute en couleurs, Anna et ses enfants, réunis à son chevet, sauront-ils se réconcilier ?

Réalisateur admiré et plusieurs fois récompensé à la Mostra de Venise, Paolo Virzi nous entraîne dans un magnifique voyage à travers l'Italie des années 70 Un ton léger, des décors rafraîchissants et une "mama" rayonnante, magnifiquement interprétée par Micaela Ramazzotti et Stefania Sandrelli pour un film qui a remporté 3 Donatello (meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario).

Bonus :
Making-of (12mn)

Sortie : 7 décembre 2011

source : Wild Side

Gaumont à la demande, nouvelle vague

Depuis plus d'un an, le studio légendaire de la Gaumont a mis en place un système vu précédemment aux États Unis comme chez Warners Bros (Warner Bros Archive Collection) les dvd "à la demande".Un procédé qui permet aux éditeurs de combler les attentes des cinéphiles et au passage d'utiliser le matériel vidéo (correct mais sans restauration) qu'ils ont en leurs possessions.
En France, la Gaumont met ainsi, en flux tendu, des dizaines de longs-métrages aussi bien du patrimoine français que des curiosités pour cinéphages avertis. Voici une liste non exhaustive de films disponible à la vente :

Lady Paname De Henri Jeanson / Le Dernier des six De Georges Lacombe / La vérité sur Bébé Donge De Henri Decoin / Les Aristocrates De Denys De La Patellière / Le Blé en herbe De Gilles Grangier / Sans lendemain De Max Ophüls / Plein Sud De Luc Beraud / Le Masque de fer De Henri Decoin / Le franciscain de Bourges De Claude Autant-Lara / Le Mariage de chiffon de Claude Autant-Lara / Signé Arsène Lupin de Yves Robert / Belle de nuit de René clair / Caroline chérie De Richard Pottier / Le Joueur De Claude Autant-Lara / Sept hommes en or De Marco Vicario / Le Val d'enfer De Maurice Tourneur / Faites vos jeux, mesdames De Marcel Ophuls / Quand tu liras cette lettre De Jean-Pierre Melville / Antoine et Antoinette De Jacques Becker / Sa majesté Monsieur Dupont De Alessandro Blasetti / L'Alibi De Pierre Chenal / Guinguette De Jean Delannoy / Les grandes personnes De Jean Valere / J'étais une aventurière De Raymond Bernard / Le rideau rouge De Andre Barsacq / Le Puits aux trois vérités De François Villiers,etc...

Parmi cette liste, certains films ont attiré notre attention de part les réalisateurs qui les ont dirigé. Ainsi on constate la présence de deux Jesus Franco (Cartes sur Tables et Le Diabolique Docteur Z : Dans les griffes du maniaque, déjà disponible chez Mondo Macabro), un Riccardo Freda (Les Deux Orphelines) ou encore Le Justicier du Minnesota de Sergio Corbucci. Bref, un vrai plaisir pour le cinéphile de (re)découvrir des œuvres tombées dans l'oubli ou difficilement visibles que Gaumont propose dans les meilleurs conditions possibles.

La prochaine vague est annoncée pour le 16 novembre prochain et parmi les six nouveaux titres, deux ont particulièrement retenu notre attention :

L'assassin habite au 21 (1942) d'Henri Georges Clouzot

Plusieurs crimes, signés d'un mystérieux M. Durand, sont commis à Montmartre. Grâce à un informateur, le commissaire Wens découvre que l'assassin habite dans une pension au 21 avenue Junot. Le détective devra alors faire preuve de perspicacité face aux pensionnaires, tour à tour accusés puis innocentés, tout en étant aux prises avec l'affection maladroite et encombrante de son amie, Mila Malou, qui s'est mise en tête de résoudre l'affaire.


Jadis disponible chez René Chateau Vidéo, le dvd était devenu un collector vendu à un prix bien élevé compte tenu de la qualité du produit. Bientôt le dvd sera de nouveau accessible à tous avec ce prix unique de 12,99 euro. Premier long-métrage (après trois courts-métrages) d'Henri-Georges Clouzot, L'assassin habite au 21 marque le début d'une carrière bien trop courte pour le cinéaste que l'on considérait comme le Hitchcock à la française. Malgré le vif intérêt de la critique envers la sortie du documentaire L'Enfer, constitué des rushes du film jamais fini par Clouzot, trop peu d'écrit ont tenté d'analysé l’œuvre de ce cinéaste au talent ô combien moderne.

L'autre film a avoir attiré notre attention et La Fin du monde du réalisateur français Abel Gance (1889-1981). Un long métrage rare et inédit sur support numérique et sauf erreur de notre part, de part le monde.

La Fin du monde (1932) d'Abel Gance

Suite à la découverte d'une comète qui fonce droit sur la terre, un savant, aidé de son frère, parvient à unifier toutes les nations du monde et à faire proclamer une République Universelle. La comète ne fera qu'effleurer la terre et, avec une allégresse profonde, les hommes se retrouveront liés dans une fraternité nouvelle.

Quant autres films disponibles à la même période, voici les titres :
Les équilibristes (1992) de Nico Papatakis
Marie-Martine (1943) de Albert Valentin
Le pays bleu (1977) de Jean-Charles Tacchella
Les amants de Villa Borghese (1954) de Gianni Franciolini

source : Gaumont

Fantastique Semaine du Cinéma à Nice

Du lundi 24 au dimanche 30 octobre prochain, le cinéma le Mercury à Nice accueille la deuxième Fantastique Semaine du Cinéma organisé par l'association Les Méduses. Une occasion pour découvrir en avant-première une ribambelle de films de genre, de cinéaste confirmé (Kevin Smith, Jeff Nichols) ou en devenir (Michael R. Roskam pour Bullhead un premier film impressionnant programmé à l’Étrange Festival de Paris). Un événement pour tous les azuréens et pour les plus aventureux d'entre vous ami(e)s lecteurs. Votre serviteur ici présent compte y faire un tour et tentera de vous faire vivre les meilleurs moments du festival. En attendant voici la programmation :



24/10/11 > RED STATE (Avant-Première) [HD Digital] à 20H30
Dans une bourgade de l’Amérique profonde, trois adolescents répondent à une petite annonce érotique. Il s’agit en fait d’un traquenard et les trois nigauds se retrouvent prisonniers dans une ferme de fanatiques religieux qui réservent aux pécheurs le châtiment suprême.

25/10/11 > THE HELLACIOUS ACRES: THE CASE OF JOHN GLASS [HD Digital] à 19H30
Un beau jour, dans une grange isolée, John Glass se réveille d’un long sommeil cryogénique avec une grosse gueule de bois. Ignorant tout de l’endroit où il se trouve mais aussi de qui il est, un enregistrement lui apprend que la planète a non seulement été dévastée par une guerre mondiale, mais que des extra-terrestres l’ont également envahie. Et comme si cela ne lui pesait pas suffisamment sur les épaules, il se voit confier une mission d’importance planétaire: rétablir l’atmosphère afin de sauver les quelques représentants restants de l’espèce humaine

25/10/11 > THE HUMAN CENTIPEDE [HD Digital] à 21H40
Martin est un quarantenaire handicapé mental fasciné et obsédé par le film The Human Centipede. Il cherche à créer à sa manière le fruit de la création entrepris par le Docteur Heitzer dans le film original. Son objectif est de faire un mille-pattes avec douze personnes, toutes reliées de la tête à l'anus pour ainsi créer le plus long tube digestif au monde.

26/10/11 > THE MILLENIUM BUG [HD Digital] à 19H30
31 décembre 1999, la famille Haskin cherche à trouver du calme dans les montagnes Sierra Diablos loin du bruit des villes qui fêtent le passage à l'an 2000. Pas de chance pour eux, tous les 1000 ans sort de terre une horrible créature visqueuse, puante et aux dents acérées...

26/10/11 > BULLHEAD (RUNDSKOP) [35mm] à 21H40
Jacky est issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. C’est un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, il s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Mais, au moment de conclure un marché avec le plus puissant des trafiquants de Flandre, un agent fédéral est assassiné…

27/10/11 > PENUMBRA [HD Digital] à 19H30
Une jeune femme exerçant le métier d'agent immobilier fait une visite de dernière minute avec un couple de passage dans sa ville. Ces derniers recherchent un appartement idéalement situé pour approcher la prochaine éclipse...

28/10/11 > LES GOONIES [35mm - VF] à 19H00

28/10/11 > P.O.E. (Poetry of Eerie) [HD Digital] à 21H40
Fantastique anthologie réunissant 13 histoires courtes adaptées d'Edgar Allan Poe par un collectif de cinéastes italiens talentueux.

29/10/11 > PANORAMA DE COURTS MÉTRAGES à 14H00

29/10/11 > THE TAINT (Avant-Première) [HD Digital] à 19H00
Suite à la pollution de l’eau potable, les hommes perdent la boule et se mutent en misogynes psychopathes ultra-violents.

30/10/11 > TAKE SHELTER [35mm] à 16H00
Curtis La Forche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d’une tornade l’obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l’incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l’habite...

+ Snowtown [35mm] et Attack of the block [35mm] (sans date)

A vos agendas !

Talk Radio d'Oliver Stone en dvd (Carlotta)

Depuis cette été, l'éditeur Carlotta semble s'ouvrir de plus en plus à des films de genre (Prime Cut), des films discrets (réédition de La Prisonnière Espagnole, jadis chez TF1 vidéo) ou de vraie curiosité (Opération Opium, œuvre commandé par l'ONU !). Déjà par le passé, le label parisien s'était aventuré à sortir trois longs métrages de Mario Bava (Les Vampires, Duel au couteau, La Baie Sanglante). Si Carlotta continue à nous abreuver en coffret de grand cinéaste, (bientôt le coffret David Lean), on sent un regain d'intérêt pour le cinéma des marges. La preuve en est avec ce film d'Oliver Stone prévue en janvier 2012.


À Dallas, dans le studio d’une radio locale. Barry Champlain, animateur de nuit cynique, écoute les appels des auditeurs qu’il provoque, malmène, insulte. Il est celui par qui le scandale arrive et suscite haine et admiration. Le grand patron a décidé de vendre l’émission à une chaîne nationale. Champlain, refusant de faire des concessions, a préparé pour le grand jour une émission-marathon qui abordera violemment les sujets les plus tabous…

"Coincé" entre Wall Street (1987) et Né un quatre juillet (1989), Talk Radio est une œuvre quelque peu oubliée d'Oliver Stone. Situé principalement dans les locaux de la radio, Oliver Stone construit son film comme un huis clos mais comprenant des respirations permettant, non pas de soulager le spectateur, mais d'augmenter la pression. Le film ne dénote pas dans la période année 80 du réalisateur et encore moins dans sa filmographie tant le propos du film lui permet d'évoquer bon nombre de sujets polémiques qui lui tiennent à cœur (politique, racisme, homophobie, redneck, détraqué).



Comme pour les éditions précédemment citées, les bonus seront au rendez-vous mais de manière succinct. En effet sont prévues, une préface et une bande annonce, bien peu pour un film coup de poing qui en marqueront plus d'un.

Etienne O'Leary (1944-2011)

C'est au détour d'un mail reçu du label canadien Tenzier dont nous diffusons le vinyle des musiques de films d’Étienne O'Leary que nous avons appris sa disparition. Figure méconnue du mouvement Zanzibar (en faisait-il vraiment parti ?), électron libre québécois ayant côtoyé le Paris de Mai 68, Étienne O'Leary laisse une œuvre courte mais intense.



Voila ce que disait son ami Jean-Pierre Bouyxou à propos d’Étienne O'Leary, le "Lautréamont sous acide".

On l'appelle parfois "Le Rimbaud du cinéma", mais c'est plutôt Lautréamont qu'évoque Étienne O'Leary. Pas seulement parce qu'il a, comme lui, livré toutes ses œuvres entre 22 et 24 ans, mais surtout parce que ses trois seuls courts métrages terminés, Day Tripper (1966), Homeo (1967) et Chromo Sud (1968), ont la même fulgurance hypnotique, le même lyrisme incantatoire, la même rage réfractaire, la même exaltation sombre que les Chants de Maldoror, dont ils sont un peu la version pop, sous acide. Dans l'underground français des années 1960, O'Leary a incarné le psychédélisme plus intensément que quiconque. Aux antipodes du courant contemplatif (façon Philippe Garrel) qui dominait alors, ses films, poèmes visuels sans fil narratif, ne ressemblent à rien que vous ayez déjà vu - pas même aux premières réalisations de Pierre Clémenti qui, pourtant, s'en inspiraient directement. On les crut à la jamais perdus après Mai 68 (dont Chromo Sud montre quelques-unes des rares images en couleur), lorsque leur auteur regagna son Canada natal et se mura dans le silence. Les revoici en DVD, grâce à l'Institut pour la coordination et la propagation des cinémas exploratoires (ICPCE) québecois. Avec, en bonus caché, un inédit sans titre, inachevé, interprété par les comédiens du Living Theatre. À couper le souffle. La beauté, la jeunesse et la révolte à l'état brut.

----------------------------------------------------
Le dvd et le vinyle sont en vente auprès de THE END.
Contact : theendstore@gmail(point)com

Potemkine, les prochaines sorties

En juillet dernier, nous évoquions la prochaine sortie de l'intégrale Andreï Tarkovski (1932-1986). Aujourd'hui, les titres à l'unité viennent de se dévoiler sur le site internet de l'éditeur. Encore une fois, saluons le travail éditoriale du label parisien pour le soin apporté à l'ensemble du produit que se soit le packaging (digibook) ou les bonus et la qualité du matériel vidéo proposé.

A partir du 8 novembre prochain découvrez les nouveaux dvd (jadis proposé par Mk2) des films les plus emblématiques du cinéaste. Retrouvez donc

Andrei Roublev (1966)

Bonus :
- Commentaire de Pierre Murat
- Entretien avec l'acteur Youri Nazarov
- Images du tournage

Stalker (1980)

Bonus :
- Entretien avec le directeur de la photographie Alexandre Kniajinski
- Entretien avec le décorateur Rashit Saffiouline
- Entretien avec le compositeur Edouard Artemiev

Solaris (1972)

Bonus :
- Commentaire de Pierre Murat
- Entretien avec Marina Tarkovski
- Entretien avec l'actrice Natalia Bondartchouk

Le Miroir (1978)

Bonus :
- Commentaire de Pierre Murat
- Entretien avec le scénariste Alexandre Micharine
- Entretien avec l'acteur Anatoli Solonitsyne
- Hommage du compositeur Edouard Artemiev

L'Enfance d'Ivan (1962)

Bonus :
- Commentaire de Pierre Murat
- Entretien avec l'acteur Evgueni Jarikov
- Entretien avec le directeur de la photographie Vadim Ioussov

Pour ceux qui souhaitent connaitre davantage les histoires des films ainsi que tous les détails du coffret intégral (films + court métrages), nous vous proposons de relire notre message de juillet dernier, disponible ici. Mais l'actualité de Potemkine ne s'arrête point là ! En effet, deux nouveaux titres seront disponibles courant décembre (la liste au père noël va s'allonger) et notamment le premier film de Jeff Nichols, le formidable Shotgun Stories. En septembre dernier lors de la présentation du second long métrage du réalisateur, nous regrettions alors l'impossibilité en France de revoir ce premier film bouleversant. Nos vœux ont été exaucé puisque le film sera disponible le jour de la sortie cinéma de Take Shelter... enfin c'est ce qui était sans doute prévue puisque le film a été repoussé au 4 janvier 2012, les affres du marketing...

Shotgun Stories (2007)

Dans une petite ville du sud de l'Arkansas, trois frères âgés d'une vingtaine d'années n'ont plus aucun contact avec leur père depuis qu'il les a abandonnés. Il s'est remarié et a eu d'autres enfants. Quand il meurt, les conflits étouffés depuis des années éclatent entre les demi-frères, déclenchant une spirale de violence mortelle.

L'autre film disponible à la même période sera Cagliostro (1929) de Richard Oswald (1880-1963).


Joseph Balsamo dont la tête est mise à prix en Italie où il est traqué sous le nom de Cagliostro, se marie dans son pays avec Lorena Féliciani, l'emmène en France, intrigue, est reçu à la Cour de France, et vindicatif prédit à Marie-Antoinette qu'elle sera décapitée. Son crédit étant tombé, il décide de se venger, et déchaîne l'affaire du Collier, avec la complicité de Jeanne de La Motte-Valois, aventurière qui se dit héritière de l'illustre famille des Valois. L'affaire est découverte, Marie-Antoinette en sort éclaboussée de honte et Jeanne de La Motte est condamnée à mort. Cagliostro expulsé de France retrouve en Italie sa femme. Condamnés à la pendaison, ils trouvent le moyen de s'échapper et partent vers d'autres aventures.

Pas encore d'informations sur les éventuels suppléments, mais au vu du sérieux de l'éditeur, nous sommes optimistes quant à la richesse et à la qualité des futurs bonus. Plus de détails prochainement.

Tous les films seront disponibles à la vente auprès de THE END. Pour commander envoyer un mail à theendstore@gmail(point)com

Le Chat qui fume, les nouveautés !

Après plusieurs mois d’absence, Le Chat qui fume retrouve le devant de la scène pour la sortie de trois nouveaux titres. Peut- être les derniers...

On a rien sorti depuis 1 ans pour justement faire le point et avec le piratage c'est plus possible. Quand un film comme Ouvert 24/7 se retrouve sur tous les sites de téléchargement et en streaming 24h après ça sorti, ça se paie sur les ventes. On a pas la force économique pour imposer nos titres dans les Fnac. Donc petit à petit c'est normal de se dire que l'avenir est bouché. On continuera à sortir peut être des titres pour s'amuser mais on va chercher notre délire autre part
Le chat qui fume sur Facebook

En ce qui concerne les nouveautés du 8 novembre prochain, au programme un documentaire sur Bruce La Bruce, une coproduction entre la France et l’Angleterre et un film culte de Brian De Palma.

THE ADVOCATE FOR FAGDOM (2011)

Fils spirituel de Kenneth Anger et de John Waters, artiste transgressif dans le plus pur sens du terme, chef de file du mouvement queercore, Bruce LaBruce réalise des films à petits budgets truffés de sexe hardcore, de message politique, de violence et de douceur et concasse joyeusement les clichés de la "Gay Attitude". Bruce fâche, irrite, enchante, charme, fascine et surtout entretient le mystère LaBruce.



Bonus :
> Interview de François Sagat
> Bandes-annonces

THE HUNT (2010)

Alex, jeune journaliste pour un célèbre magazine à scandale doit écrire pour rebooster les ventes. Alors qu’il mène une enquête, aidé par une jeune strip teaseuse, il se retrouve malgré lui à miser de l’argent pour participer à une chasse à l’homme. Il est alors entraîné dans une spirale infernale où toutes les atrocités sont permises, et prend pour cibles d’innocents SDF. Jusqu’où ira t-il pour retrouver son argent et sauver sa peau ?



Bonus :
> Interviews de Thomas Szczepanski, Sarah Lucide et Jellali Mouina
> Making of
> Bandes-annonces

Enfin pour finir, et peut être le film que nous attendons le plus parmi cette fournée, Murder à la Mod de Brian De Palma (1968). Pas encore de visuel (car tous ces titres sont annoncés sous réserves de modifications de planning)


Karen, une jolie fille naïve, est amoureuse de Christopher, un photographe de charme qui a promis de l’épouser. Mais les difficultés de celui-ci l’obligent à honorer une commande pour un film pour adultes produit par Otto. un personnage dérangeant qui collectionne les décès violents dans son entourage…

En supplément, nous retrouvons une simple bande annonce mais la possibilité de voir ce long métrage sous-titré dans notre langue est un véritable cadeau de la part du Chat qui Fume. Tous ces titres seront disponible auprès de THE END. Pour commander envoyer un mail à theendstore@gmail(point)com

La Cicatrice intérieure, le film culte de Philippe Garrel en dvd

Dans le sillage du mouvement Zanzibar, La Cicatrice intérieure (1972) fait figure d'oraison funèbre pour toute une génération d'artiste. Venant clore les utopies de Mai 68, ce film culte de Philippe Garrel (re)trouve enfin la lumière grâce à la sortie d'un dvd comprenant deux films du cinéaste français.


Un homme et une femme marchent dans le désert de Californie. Une famille traverse le désert d’Egypte. Un amant vient à la rencontre de la femme sur les terres volcaniques d’Islande. Un film dont les plans riment comme dans un poème.


J'avais 17 ans quand je vis avec ma mère La Cicatrice Intérieure, cette étrange tragédie musicale où il semble que parfois la musique porte le film. Lorsque je le revis il y a quelques années, je compris, à travers ses monologues, que Nico aimait Goethe, le romantisme allemand, les Niebelungen. Je savais que Clémenti avait également écrit son texte. J'avais aimé ce titre, si curieux, que je croyais extrait d'un poème d'André Breton, jusqu'au jour où Garrel en révéla l'origine. Ce titre lui était venu au cours d'une nuit passée à refaire le monde avec un ami qui avait commencé à lui parler de cicatrice intérieure. Garrel avait trouvé l'image d'une force incroyable.
Aux antipodes des mégalos du cinéma, Garrel était plutôt du genre minimaniaque, un bricoleur qui, avec Le Berceau de cristal, avait inventé une esthétique onirique où la drogue avait son mot à dire. j'allai l'écouter lors de l'hommage que lui rendit la cinémathèque. Il se demandait face au public ce qu'il faudrait faire pour que le cinéma retourne dans nos vies. [...] Puis Garrel avait évoqué Nico, dont il ne savait jamais ce qu'elle allait dire dans ses films. Il attendait qu'elle joue sa partition. "Si La Cicatrice intérieur est supportable, ajoutait-il, c'est parce que le son prend le relais de l'image et que Nico chante très bien. Il n'y avait pas de scénario, juste l'idée d'une marche à travers l'Islande. Une marche qui n'en finit jamais. Avec l'idée d'essayer d'aller là où la Nouvelle Vague n'avait pas osé aller.". Garrel essayait ainsi de faire quelque chose de moderne. [...]L'univers de La Cicatrice intérieure est rattaché à l'onirisme d'Outre-Rhin. Les références picturales appartiennent au romantisme, à Casper Friedrich, et à Arnold Böcklin [...]
Fabrice Gaignault in Egeries Sixties - Éditions Arthème Fayard / J'ai Lu(2006) - p.267


La Cicatrice Intérieure ne faisant qu'une heure, l'éditeur Why not accompagne ce film de Liberté, la nuit. Datant de 1984, ce long métrage se déroule à Paris durant la guerre d'Algérie était également inédit sur support numérique.

Pour tout savoir sur le film, nous vous conseillons la lecture de l'article d'Olivier Père sur le site internet des Inrockuptibles dont voici un extrait :

La Cicatrice intérieure, avec ses faux airs d'heroic-fantasy sous acides (Clémenti nu sur son cheval, avec carquois et flèches, dans des paysages de planète sauvage), montre la détresse d'une génération et la vie d'un couple, entre incompréhension, fusion et expérience des limites. C'est aussi un film de bande, de communauté impossible, où Garrel filme femme, amis et enfants (celui de Nico et d'Alain Delon, jamais reconnu par son père, le petit Ari Boulogne ; le fils de Clémenti, Balthazar). Et bien sûr la rencontre avec des paysages arides et grandioses. Garrel, peintre des visages de femmes, signe avec La Cicatrice intérieure un grand film tellurique, un chef-d'œuvre en liberté capable d'envoûter chaque nouvelle génération de cinéphiles, un précurseur en errance et en angoisse des expériences contemporaines de Gerry ou The Brown Bunny. Il semblerait que les cinéastes qui veulent vraiment filmer l'homme dans sa dimension essentielle, mystique ou archaïque, ne trouvent meilleur paysage que le désert, de Simon du désert de Luis Buñuel à La Cicatrice intérieure de Philippe Garrel, d'un repli vers les origines aux visions d'Apocalypse, d'un âge biblique aux guerres modernes.

Pour rappel, le dernier film de Philippe Garrel, Un été brulant, est en salle depuis le 28 septembre dernier. A cette occasion, le numéro du mois d'octobre des Cahiers du Cinéma propose une belle rencontre avec le réalisateur revenant sur de nombreux sujets et notamment sur le peintre Frédéric Pardo, électron de la constellation Zanzibar.

Prix : 30 euro (prix de vente éditeur)

Pour commander envoyer un mail à theendstore@gmail(point)com

Les Mardis du Cinéma / Monaco

A partir de cette semaine, débute à Monaco (Théâtre des Variétés), la huitième saison des Mardis du Cinéma. Cette année, la thématique, vertiges du pouvoir, fera caisse de résonance à la future élection présidentielle en France, aux USA mais questionnera également tous les travers du pouvoir sous ses différentes représentations.

Fasciné par les fastes du pouvoir, le cinéma a été à tous les âges de son histoire, un art de la contestation et de la résistance, un moyen efficace de représenter les rapports de force qui sont l'essence de la dramaturgie.[...] Le cinéma peut être aussi un instrument indispensable dans la conquête du pouvoir. Les hommes d'états en savent quelque chose. [...] Cette nouvelle saison des "Mardis du Cinéma", on le comprend, se risque à une approche traversière des choses, ou l'essentiel réside dans la confrontation d'une problématique avec la matière même des films. On y rencontrera un pouvoir forcément polymorphe, avec au menu, des tyrans, des savants fous, des mégalomanes, des femmes fatales, des détraqués, toutes sortes de mapîtres du monde qui font partie de note imaginaire de spectateurs. Ce programme s'interroge enfin sur le pouvoir du cinéma lui-même, comme machine à désirs ou comme forme d'écriture.
Vincent Vatrican et Jacques Kermabon

Premier film à ouvrir le bal, Le Guépard de Luchino Visconti (1963). Récemment restauré et sorti en blu-ray et dvd collector, espérons que la copie proposée tiendra toute ses promesses autant que le support digital.



Voici le reste des films proposés dans les prochains mois.

PROGRAMME 2011 / 2012
----------------------------------------
Le Guépard de Luchino Visconti
> Mardi 18 octobre 2011 / 20h30
Jour de colère de Carl Theodor Dreyer
> Mardi 25 octobre 2011 / 20h30
Furyo de Nagisa Oshima
> Mardi 8 novembre / 20h30
L'Oreille de Karel Kachyna
> Mardi 22 novembre 2011 / 20h30
Bienvenue Mister Chance d'Hal Hasby
> Mardi 6 décembre 2011 / 20h30
Les Yeux sans visage de Georges Franju
> Mardi 3 janvier 2012 / 20h30
Non ou va la haine gloire de commander de Manuel de Oliveira
> Mardi 17 janvier 2012 / 20h30
Gueule d'amour de Jean Gremillon
> Mardi 7 février 2012 / 20h30
Le Soleil d'Alexandre Sokourov
> Mardi 21 février 2012 / 20h30
L'argent de la vieille de Luigi Comencini
> Mardi 6 mars 2012 / 20h30
La Commissaire d'Alexandre Askoldov
> Mardi 20 mars 2012 / 20h30
Loulou de Georg Wilhelm Pabst
> Mardi 3 avril 2012 / 20h30
Écrit sur du vent de Douglas Sirk
> Mardi 17 avril 2012 / 20h30
1974, une partie de campagne de Raymond Depardon
> Mardi 8 mai 2012 / 20h30
La Nuit du Chasseur de Charles Laughton
> Mardi 22 mai 2012 / 20h30
La Cérémonie de Claude Chabrol
> Mardi 58 juin 2012 / 20h30

David Fincher ou l'heure numérique

Les excellentes éditions Capricci, que l'on ne présente plus sur ce blog, éditent de manière régulière des "petits" livres d'analyse, un regard critique venant en amont ou en aval de ce qui fait l'actualité cinéma. Le volume 5 de leur collection "Actualité critique" est consacré à David Fincher dont le remake de Millenium (adaptation du best seller suédois) sortira le 18 janvier 2012.


Le premier grand succès public de David Fincher date de 1996 : Seven. Trois ans plus tard, Fight Club fait scandale et devient culte. En 2007, les deux heures et demi sans résolution de Zodiac changent la donne : Fincher s'est apaisé, il prend désormais son temps. Suivront L'Étrange Histoire de Benjamin Button (2009), et The Social Network (2010) qui relate les débuts de Facebook et de Mark Zuckerberg. Trois films racontant la même histoire d’un homme seul perdu dans une tempête de signes et se demandant comment interpréter ou maîtriser les signes qui constituent le monde.

En quinze ans, le statut du jeune cinéaste américain a donc changé : le faiseur est devenu un maître, le réalisateur de clips et de publicités un cinéaste comptant parmi les plus respectés de l'industrie et les plus admirés des cinéphiles. Son obsession est toutefois restée la même : reformuler pour notre époque les obsessions et les paranoïas propres au Nouvel Hollywood des années 1970 ; montrer les puissances et les cauchemars d’un monde toujours plus livré aux forces du numérique ; être à la fois un réformateur et un pionnier. C'est donc la continuité et la nouveauté d’une œuvre que met en valeur cet essai, trois mois avant la sortie de son nouveau film, The Girl With the Dragon Tattoo, d'après la trilogie Millenium.

EXTRAIT
Jouer à résoudre des énigmes (The Game, Seven, Zodiac), à gagner au Monopoly (The Social Network), à se cacher (Panic Room, Alien 3), à se battre (Fight Club) ou à explorer des vies différentes en changeant de costumes (Benjamin Button). Entraînés dans le jeu, provoqués par les signes miroitant sous leur regard, les personnages de Fincher veulent leur donner sens ou bien les maîtriser. Dans les thrillers, les questions morales n’ont finalement que peu d’importance, évacuées au profit d’enjeux cognitifs : quelle signification dégager de ce rouillard d’informations ? Y répondre, c’est se définir, comme l’expérimente Benjamin Button dont l’exploration du monde éprouve la liberté et défie l’étrange pliure du destin sur son corps. Comprendre les signes, en évaluer le sens et la direction, c’est avant tout trouver quelle est sa place sur ce vaste terrain de jeu.

96 pages
Prix : 7,95 euro

Bucktown | Arte Cinéma Trash

Si Arte a déjà diffusé des fleurons de la Blaxploitation dans leur case Cinéma Trash comme Foxy Brown, Coffy et Shaft, il faut avouer que la diffusion de Bucktown sur la chaine Franco-Allemande est un plaisir qu'il ne faudra pas louper tant le film est borderline sur les aspects politiques.



Bucktown, sud des États-Unis, milieu des années 70. Duke Johnson, venu assister à l’enterrement de son frère, va se retrouver coincé là le temps de régler la succession, c’est-à-dire deux mois. Aux funérailles, il a fait la connaissance d’Harley, Aretha et Steve, tous trois issus, comme lui de la communauté afro-américaine ; il se frotte ensuite très vite aux « forces de l’ordre », des policiers blancs corrompus jusqu’à la moelle. Quand la situation se met à vraiment dégénérer, Duke décide de faire appel à ses « frères », des activistes plus opportunistes que révolutionnaires dirigés par Tat Roy. Mauvaise affaire : les habitants de Bucktown troquent la peste contre le choléra…

Si vous vous êtes bien amusés devant « Bucktown » (1975), sachez que la même année son réalisateur, Arthur Marks, a également tourné un autre fleuron de la blaxpoitation, « Friday Foster », avec toujours au générique Pam Grier, Thalmus Rasulala et compagnie. Si c’est le couple Duke/Aretha, Fred Williamson/Pam Grier qui vous a séduits –il y a de quoi !-, nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer miss Grier lors de la diffusion de « Foxy Brown » (1974), concentrons-nous donc cette fois sur mister Williamson. La carrière du grand Fred abonde en rôles de justiciers tataneurs, suivez-le par exemple dans le « Vigilante » (1983) de William Lustig ou, encore plus déviant, si vous avez aimé ses scènes de bagarre dans « Bucktown », voyez-le manier les arts martiaux dans « Les guerriers du Bronx » (1982) d’Enzo G. Castellari. S’il ne vous a pas échappé que l’interprète d’Haley, Bernie Hamilton, est surtout passé à la postérité pour avoir joué le capitane Dobey dans « Starsky et Hutch », série TV dont Arthur Marks a d’ailleurs été l’un des artisans, retrouvez notre ami Fred W. dans le rôle… du capitaine Dobey dans le film « Starsky et Hutch » (2004) de Todd Phillips. Enfin, si c’est la déroute des révolutionnaires qui vous intéresse, dirigez-vous vers le documentaire que William Klein a consacré à « Eldridge Cleaver, Black panther » (1969), juste avant l’avènement de la blaxpoitation.

Jenny Ulrich

Dans l'ouvrage Blaxploitation, 70's Soul Fever ! - en Français ! - que tous fans de la Blaxploitation se doit de posséder, le journaliste et auteur Julien Sévéon revient sur l’ambiguïté du film dû à une opposition politique à l'encontre des Black Panthers / Black Power ce qui est un comble pour un film destiné (à la base) à un public noir.
Reprenant la thématique décidément très populaire à l'époque du héros revenant dans son village natale pour l'enterrement de son frère (une idée posée par Get Carter et reprise dans Hit Man et The Bus is coming), Bucktown nous place dans une sorte de Babylone du sud, dans laquelle Duke (Williamson) débarque et apprend que son frère n'est pas mort naturellement. [...] Bucktown est un produit archétypal de la blaxpoitation. d'un côté, il offre les fantasme que l'on est en droit d'attendre de ce type de production, notamment du flinguage tout azimut de flics. Et là, chapeau bas à Williamson et sa clique qui dézinguent sauvagement (et joyeusement) les petits racistes bleus du coin durant une séquence totalement et purement jouissive. Cette opération expéditive est cependant rapidement contrecarrée oar les scènes suivantes qui présentes les nouveaux tenants du pouvoir comme des crapules encore pire que les anciennes. Normal, comme qui dirait, ils sont noirs... On est là face au double discours de la production blanche en charge de la majorité de la blaxploitation. Celle-ci veut certes bien offrir certaines scènes marketées pour le public noir, mais elle contre-balance cet apparent discours de rebellions en présentant les révoltés, quel qu'ils soient, comme des petites frappes violentes et arrivistes. Derrière tout cela plane le spectre du Black Power qui fait cauchemarder l'Amérique blanche. Les tenants du White Power, présentés par le chef de police et ses hommes, ne sont certes pas recommandables mais ils sont au final moins dangereux que les nouveaux califes qui, en prenant le pouvoir, servent de métaphore au Black Power. Pour l'américain moyen, même si il ne soutient pas leur politique, il vaut mieux avoir à faire à des adeptes du White Power que Black Power...
Julien Sévéon in Blaxploitation, 70's Soul Fever ! (2008) - Bazaar & Co, p73.

> jeudi 13 octobre à 23h55
> samedi 15 octobre à 02h05

source : Arte Cinéma Trash

Safe | Todd Haynes (1995)

A l'heure on l'on fait la guerre (à juste titre) contre le bisphénol A, découvrir ou revoir ce fabuleux film de Todd Haynes (Poison, Loin du paradis, Velvet Goldmine) est un pure bonheur que l'on doit à l'éditeur Doriane Films.
Si vous ne connaissez pas le "premier" film mainstream de Todd Haynes, THE END vous encourage à vous précipitez sur ce dvd.


Carol White, femme au foyer vit dans une villa des faubourgs aisés de San Fernando Valley. Entre l'aérobic, la décoration d'intérieur et les réunions entre amies, son temps s'étire sans relief. Jusqu'au jour où elle bascule dans le cauchemar : Devenue allergique à l'air qu'elle respire, victime d'un désordre immunitaire, elle rejoint une secte New Age pour se "détroxiquer". Mais la cure va la mener au bord de l'abyme.

Produit par Christine Vachon, LA productrice indépendante des années 90 et 2000 (Kids, Happiness en autres) est devenue une alliée indéfectible pour Todd Haynes depuis leur rencontre pour son premier long Poison en 1991. Reparti de Sundance avec le grand Prix, Poison était le départ d'une longue collaboration (à ce jour, elle a produit tous ses longs métrages).

Véritable plongée dans la vie d'une Desperate Housewive américaine, Safe sonde l'air du temps avec le stress lié à notre environnement (dès les années 90 !) et les conséquences de nos modèles de société sur notre psychisme. Si le film au premier abord peut paraitre fade et linéaire, pingre en rebondissement, il arrive à nous happer grâce à une mise en scène clinique. Détaillant la vie monotone de manière chirurgicale, Haynes nous fait vivre cette lente descente vers la maladie comme un chemin de croix. Toujours à distance de son sujet, le cinéaste ne s'autorise que très rarement des mouvements d'appareil, des zooms ou des travelling avant / arrière sont les seuls que le film comportent. Le film se clôt sur un plan rapproché pour témoigner de l’avancé de la maladie. Et à la fin le personnage de Julianne Moore ressemble à s'y méprendre à une malade atteinte du Sida. Safe est un film éprouvant et angoissant, cauchemar éveillé de l'american way of life.

En bonus, retrouvez un entretien avec Samuel Blumenfeld, journaliste au quotidien Le Monde.

Sortie le 24 octobre en dvd

Prix : 20 euro

A commander à THE END en envoyant un mail à theendstore@gmail(point)com

Joe Dante, l'art du je(u)

Si Joe Dante se fait rare dans les salles obscures (son dernier film a avoir eu les honneurs du grand écran est les looney Tunes passent à l'action en 2003), il bénéficie toujours d'une aura incomparable auprès des cinéphiles et un regard critique positif de la part des journalistes admiratifs de sa position dans Hollywood. A la fois artisan pour studio dans la grande tradition Hollywoodienne et cinéaste indépendant au regard critique, unique et acéré, pour exprimer aussi bien les travers américains que le charme fascinatoire de la culture américaine.
Le mois prochain sort en France, aux éditions Rouge Profond, le second ouvrage consacré au metteur après Joe dante et les gremlins de Hollywood, Joe Dante, l'art du je(u) dont voici la présentation de l'éditeur.


Le livre aborde, à travers la figure plurielle du spectateur, l’ensemble de la filmographie du réalisateur des deux Gremlins – et de bien d’autres films, parfois moins connus mais tout autant atypiques (Panic sur Florida Beach). Car ce « je », bien entendu, c’est d’abord Joe Dante lui-même, dont les goûts cinématographiques puis la carrière de critique de cinéma, de spectateur premier et professionnel par conséquent, ont grandement façonné la démarche de cinéaste. Mais « je », c’est également moi, le spectateur, moi qui suis mis en jeu à la fois par un savoir cinéphilique qui n’a de cesse de s’exhiber et par une démarche esthétique paradoxale. Comprendre le cinéma de Joe Dante consiste donc à saisir les particularités des citations et des autocitations qui l’émaillent, à interroger leur fonctionnement, leur sens ainsi que les problèmes de lisibilité qu’elles sont susceptibles d’entraîner ; cela revient aussi à déterminer la place du spectateur par rapport à la fiction grâce à l’étude de quelques dispositifs ludiques (écrans déchirés, regards à la caméra, etc.). Enfin, les terrains de jeu privilégiés du récit sont dépeints à travers certains aspects de l'Amérique dans laquelle le cinéaste invite littéralement à se plonger, comme le montre l’analyse détaillée des Banlieusards. Aux diverses approches viennent se mêler des propos inédits recueillis par l’auteur, où Joe Dante alterne prises de position et anecdotes signifiantes.
Docteur en études cinématographiques, Frank Lafond enseigne le cinéma à Lille. Il a publié des articles dans Positif, Simulacres, Les Cahiers du Gerf ou Post Script. Il a participé à divers ouvrages collectifs, dont Japanese Horror Cinema (2005), Roman Polanski, l'art de l'adaptation (2006), Cinema of Tod Browning : Essays of the Macabre and Grotesque (2008) et Les Cinémas de l’horreur (2010). De 2004 à 2008, il a été le rédacteur en chef de Rendez-vous avec la peur. Il a publié Jacques Tourneur, les figures de la peur (Presses Universitaires de Rennes, 2007) et dirigé plusieurs ouvrages collectifs : Cauchemars américains (Éditions du Céfal, 2003), George A. Romero, un cinéma crépusculaire (Michel Houdiard Éditeur, 2008), Cauchemars italiens, volumes 1 et 2 (L’Harmattan, 2011) et Le Mystère Franju (CinémAction, Corlet, à paraître fin 2011).

300 pages qui permettront de faire patienter le cinéphile avant une hypothétique sortie en France du dernier long métrage de Joe Dante, The Hole (en 3D) datant de 2009. Tourné au Canada, The Hole est la seconde incursions du papa des gremlins dans l'univers de la 3 dimensions. Après avoir réalisé un film pour un parc d'attraction (Haunted Lightouse), Joe Dante retrouve le cinéma d'épouvante (mis de côté depuis Hurlements*), avec cette hommage au cinéma des années 80 et des premiers films tournés en 3D.

Pour les plus impatients, sachez que le film est disponible (notamment grâce à THE END) en dvd et en blu-ray en zone 2/B, dans une édition britannique.

Sortie : novembre 2011
Prix : 22 euro
-----------------------
*Sans compter bien entendu sur les deux films que Joe Dante a réalisé pour l'anthologie Master of Horror

Road Movie, USA | Thoret & Benoliel

Les habitués du blog et les cinéphiles connaissent Jean-Baptiste Thoret, sans doute un peu moins Bernard Benoliel. Co-auteur de cet ouvrage consacré au Road Movie - genre définitivement culte et symbole des États-Unis - vous l'avez croisé sur le blog dans le message consacré aux éditions Yellow Now pour son livre Opération Dragon. Ancien critique aux Cahiers du Cinéma, il est l'actuel directeur de l'Action Culturelle de la Cinémathèque Française et auteur de quelques écrits sur Anthony Mann et Clint Eastwood. Nous n'avons pas encore eu le plaisir d'avoir un exemplaire entre nos mains, donc nous ne sommes pas en mesure de vous parler de l'intérieur mais il y a de forte chance pour que le livre se présente sous la forme d'un essai. Pour le moment voici la présentation de l'éditeur.

L'Amérique a tout de suite eu besoin du cinéma : pour tirer le portrait de tout un peuple d'émigrés venus bâtir une nation. Pour s'imposer comme le pays de la liberté. Pour saisir comme dans un miroir grands espaces, ciels bleus et routes à perte de vue, autant de promesses de trajets initiatiques. Des Raisins de la colère à la Balade sauvage, de la fin des Temps modernes à Easy Rider, de New York-Miami à Route One/USA, le road movie - un drôle de genre qui doit beaucoup au western et veut encore y croire - s'est confronté à cette immensité du continent, lieu de tous les fantasmes, de toutes les démesures, de tous les paradoxes. Paradoxe de voyages qui en chemin n'en finissent pas de retrouver les traces du passé. Paradoxe d'aventures qui se révèlent toutes, pour le meilleur et pour le pire, une expérience intérieure, un aller sans retour, voire une hallucination. paradoxe de films qui voudraient prendre la mesure d'un pays gigantesque comme une carte rêve de correspondre à son territoire.

Prix : 45 euro

The Woman déjà en blu-ray !

Le dernier film de Lucky McKee fut parmi les meilleurs moments de l'édition 2011 de l’Étrange Festival de Paris, et sera pour beaucoup d'amateur de cinéma extrême un des must de l'année.

Quand un avocat capture et tente de « civiliser » une « femme sauvage », rescapée d’un clan violent qui a parcouru la côte nord-est des États-Unis pendant des décennies, il met la vie de sa famille en danger.

Annoncé en France pour le premier trimestre 2012 via l'éditeur Emylia, l’Angleterre devance tout le monde, même les USA avec la sortie en blu-ray et en dvd du sulfureux film de Lucky McKee. Voici quelques précisions issues du programme de l’Étrange :
Nouvelle collaboration de Lucky McKee et Jack Ketchum après Red, dans cette suite d’Offspring. Après quelques expériences cinématographiques douloureuses (The Woods, charcuté au montage, Red où il a été viré au bout de quelques semaines), le réalisateur texan transforme sa dépression en art dans cette satire au vitriol de l’American Way of Life dont la sauvagerie inouïe a provoqué l’ire de spectateurs au festival de Sundance. À noter la présence d’Angela Bettis, l’actrice de May, dans un second rôle de femme au foyer soumise.




En bonus, le label anglais propose un making of, des scènes suprimées, le court métrage d'animation "Mi Burro", une rencontre avec les concepteurs et une piste audio "Distracted" de Sean Spillane.

Voilà ce que nous en disions après la projection au Forum des images à Paris :

LE film choc du Festival, celui qui sent le souffre, après un passage remarqué à Sundance, The Woman n'aura pas l'effet escompté sur nous. En effet, si le film bénéficie d'une excellente direction d'acteur, d'une mise en scène dynamique et d'une musique pop rock, le long métrage, par son humour, déconnecte de la souffrance des personnages. Il est même très dommageable pour la crédibilité de l'ensemble que le gore prennent le pas sur l'humour et sur les non-dits, qui jusqu'alors réussissaient à créer une atmosphère inquiétante et pesante. Des mystères qui se diluent au fil de l'intrigue, des effets gores pour contenter le fanboy en mal d'hémoglobine et The Woman de Lucky McKee perd de sa sauvagerie, de son intellects (la femme sauvage aurait pu être le catalyseur des frustrations des femmes de la maison et ne sert finalement que de prétexte à la libération de leurs conditions). En définitive, une très bonne série B qui aurait pû gagner davantage en conservant des zones d'ombres.

Cahiers du Cinéma #671 | Sur la route avec Cimino

Ce numéro du mois d'octobre risque de rentrer dans la légende et d'être reprit par bien des blogs qui s’intéressent un minimum à Michael Cimino. Le réalisateur de Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter, 1978) Le canardeur (Thunderbolt and Lightfoot, 1974) et La Porte du Paradis (Heaven's Gate, 1980) a accepté de recevoir le journaliste et auteur Jean-Baptiste Thoret (auteur du cinéma des années 70) pour un voyage dans le passé de ce cinéaste culte, victime broyé par Hollywood.



Quelle autre revue (française) propose 22 pages sur Michael Cimino, un plaidoyer Contre Cannibal Holocaust (Vincent Malausa), une rencontre avec Yoshihiro Nishimura, réalisateur de Tokyo Gore Police (Stéphane du Mesnildot), 10 pages d'entretien avec Philippe Garrel (Nicolas Azabert & Stéphane Delorme), 10 pages sur Raoul Ruiz (Azabert & Delorme), 9 pages sur Fritz Lang à l’occasion de la prochaine rétrospective à la cinémathèque de Paris et du film Metropolis en version longue et les critiques habituelles (dvd, livres).

Bref un numéro indispensable pour tous ceux qui veulent savoir comment Cimino a écrit le scénario de Silent Running, comment il a rencontré Clint Eastwood, quels sont les cinéastes qui l'ont influencé, les lieux dont il se sent en connexion. Un document, une rencontre, appelé cela comme vous voulez, le papier de Jean Baptiste Thoret est l'article de l'année en ce qui nous concerne.

source : Cahiers du Cinéma

Frankenhooker en blu-ray !

Pas une semaine, pas un mois sans que le label anglais Arrow Films face l'actualité dans la blogosphère cinéma et pour cause, chaque sortie crée l'événement. Et ce n'est pas leur prochain titre qui risque de calmer les ardeurs des cinéphiles. Puisque le 5 décembre prochain, le film culte (parmi tant d'autres) de Frank Henenlotter, Frankenhooker aura droit à une édition hautement défini !


Depuis que sa fiancée est morte déchiquetée dans un terrible accident de tondeuse à gazon, Jeffrey, inspiré par la mythe de Frankenstein, n'a qu'une obsession : redonner vie à sa promise. Ayant sauvé la tête de cette dernière, il décide de lui donner un corps de rêve. Pour cela il écume les fonds de New York et organise une soirée "explosive" avec des prostituées qui éclateront les unes après les autres, lui livrant pêle-mêle leurs meilleurs morceaux pour reconstituer sa dulcinée. Mais quand l'orage lui donnera vie, le rêve deviendra cauchemar.

Le film est également annoncé en blu-ray en zone A par Synapse mais à la vue des bonus de l'édition anglaise, il ne fait (quasiment) aucun doute que l'édition Arrow enterre la sortie du label américain et ce grâce à une quantité de bonus exclusif !

Reversible sleeve with original and newly commissioned artwork by Graham Humphries
Double-sided fold-out artwork poster
Exclusive collector’s booklet featuring brand new writing on the film by Calum Waddell
BLU-RAY CONTAINS:
Brand New High Definition Transfer of the film (1080p)
SPECIAL FEATURES: - UK exclusive audio commentary with director Frank Henenlotter and star James Lorinz
UK exclusive introduction to the film by actor James Lorinz (1080p)
Your Date’s on a Plate: The Making of Frankenhooker: UK exclusive 'making of' documentary featuring director Frank Henenlotter, star James Lorinz and special effects artist Gabe Bartalos (1080p)
A personal UK exclusive tour of the Gabe Bartalos effects lab in Los Angeles, California (1080p)
A Salad That Was Once Named Elizabeth: Patty Mullen Remembers Frankenhooker
A Stitch In Time: The Make-Up Effects Of Frankenhooker
Turning Tricks: Jennifer Delora Remembers Frankenhooker
Original theatrical trailer



Cette relecture déjanté du mythe de Frankenstein est une véritable merveille de cinéma rigolo trash. A l'instar de ces précédents films, Elmer le remue méninge, Basket Case ou du récent Sex Addict (Bad Biology, disponible auprès de THE END en dvd), Frank Henenlotter, nous propose un cocktail détonnant d'humour gore arrosé
d'une satyre de notre société du superficiel.

Artus Films, le Jurassic Pack !

Après deux coffrets Prestige consacré à Bela Lugosi et à la Planète Mars, Artus continue sur sa lancée en compilant quatre films pour rugir de plaisir.


En 1915, le génial technicien d’effets spéciaux Willis O’Brien, réalise « The Dinosaur and the Missing Link », un court-métrage d’animation, ouvrant ainsi la voie à un thème majeur du cinéma fantastique, l’un des plus prolifiques et des plus populaires : le film de dinosaures. Populaire, car ce genre est bien souvent un mélange savoureux d’aventures, d’exotisme, de fantastique, et parfois, d’horreur, de western, ou de science-fiction. Prolifique, car depuis lors, le dinosaure a été au centre de centaines de films, du chef-d’oeuvre au nanar. Retrouvez dans ce coffret 4 classiques méconnus des années 50 : « The Beast of Hollow Mountain », « King Dinosaur », « Lost Continent » et « Two Lost Worlds ».

The Beast of Hollow Mountain (1956) de Edward Nassour et Ismael Rodríguez
King Dinosaur (1955) de Bert I. Gordon, scénarisé par Tom Gries (Les 100 fusils, Will Penny le solitaire).
Lost Continent de Enrico Gras et de Giorgio Moser.
Two Lost Worlds (1951) de Norman Dawn.

Bonus
DVD 1
> Court-métrage : « The Ghost of Slumber Mountain » de Willis O’Brien (1918)
> Bandes-annonces
> Diaporama d’affiches et photos
DVD 2
Courts-métrages de Willis O’Brien :
> The Dinosaur and the Missing Link (1915)
> Prehistoric Poultry (1916)
> R.F.D. 10,000 B.C. (1916)

> Bandes-annonces
> Diaporama d’affiches et photos

Ajoutez à cela un livret de 12 pages : « Les dinosaures attaquent ! » par le Pr. Brave Ghoul et 4 reproduction de lobby cards et vous obtiendrez un coffret Retro du plus bel effet à un prix dérisoire (20 euro).

A commander à theendstore@gmail(point)com

Sortie le 20 octobre 2011

Cinema Retro #21 | Clockwork Orange

Chaque trimestre, l'achat du nouveau Cinema Retro est quasi obligatoire pour tous ceux qui sont nostalgiques d'un certain âge d'or du cinéma. Encore une fois, le sommaire de la revue est riche en informations, anecdotes, entretiens et analyses pertinentes. Consacrée en grande partie à Orange Mécanique de Stanley Kubrick 40 ans après sa sortie sulfureuse, ce numéro est une bonne manière de poursuivre la découverte des dessous de l’œuvre du maitre après la passionnante exposition de la Cinémathèque de Paris.



Raymond Benson examine la descendance d'Orange Mécanique et interviews Malcom McDowell et Jan Harlan, assistant de Stanley Kubrick et futur producteur de ses films | Making of du controversé Les Diables (The Devils) de Ken Russell et analyse des passages coupés et censurés à travers le monde depuis sa sortie | Hommage au film culte de Bertolucci Le Dernier Tango à Paris | Analyse The Killers de Don Siegel ( dernier film de Ronald Reagan | Making of d'Halloween de John Carpenter | Interview de Vera Day, la Marilyn Britanique | Rencontre avec Michael Winner, Mike Hodges et Ken Russell | Flashback sur l'étrange histoire des 2 biopics de 1965 autour de Jean Harlow... et les rubriques habituelles (DVD / Livres / B.O) et bien d'autres choses.

Prix : 12 euro

A commander à theendstore@gmail(point)com

source : Cinema Retro

Cinémathèque de Nice | Rétro Blake Edwards

C'est la rentrée pour la cinémathèque de Nice ! A partir du mardi 4 octobre,l'établissement rouvrent ses portes pour le plus grand plaisir des cinéphiles azuréens. Au programme de ce mois d'octobre, suite et fin des "choix des artistes" dans le cadre de L’Art contemporain et la Côte d’Azur - Un territoire pour l’expérimentation, une rétrospective Blake Edwards, des reprises de films récents et des classiques. Bref un cocktail imparable pour commencer l'année.

Voici notre sélection :

LES AMOURS IMAGINAIRES - Xavier Dolan (2010)
Deux amis, Francis et Marie, tombent amoureux de la même personne. Commence un triangle amoureux conflictuel…

> mercredi 26 octobre à 20h00
> vendredi 28 octobre à 14h00

LE JOUR DU VIN ET DES ROSES - Blake Edwards (1962)
Joe, responsable des relations publiques dans une grande compagnie, commence à boire pour mieux supporter son stress et ses relations de travail. Son alcoolisme mondain devient peu à peu chronique et bientôt son épouse cherche elle aussi du réconfort dans l'alcool...

> vendredi 14 octobre à 13h30
> dimanche 16 ocotbre à 16h00

VICTOR VICTORIA - Blake Edwards (1982)
Dans les années 30 à Paris - Une chanteuse sans le sou décide de se faire passer pour un homme travesti pour trouver un engagement. Aidée d'un ami qui s'improvise impresario, le subterfuge les conduit au succès jusqu'à ce que l'amour complique tout…
> jeudi 6 octobre à 20h00
> dimanche 9 octobre à 17h00

Johnny s'en va t'en guerre - Dalton Trumbo (1974)
Après la Première Guerre mondiale, le retour d'un soldat qui a perdu ses membres et une partie de son visage. Dans sa chambre d'hôpital, ne pouvant ni parler ni entendre, il se souvient de son passé et essaie de communiquer…

> mardi 11 octobre à 18h00