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Fritz The Cat | Arte Cinéma Trash

Nous avions déjà évoqué le "cas" Ralph Bakshi en mai 2009 pour le mois que THE END lui avait consacré en boutique (affiche française de Fritz The Cat en vitrine, dvd zone 1 sous titré français : Heavy Traffic, Wizards, American Pop ou zone 2, Tygra, la glace et le feu et l'excellent ouvrage préfacé par Quentin Tarantino, Ralph Bakshi : Un rebelle du dessin animé). Que de souvenirs...

Arte commence fort le mois de septembre avec ce "dessin-animé" pour adulte qui n'a pas perdu un poil de virulence et d'humour presque 40 ans après sa réalisation. Certes l'animation a pris un coup de vieux par rapport au travail (trop ?) impeccable de Pixar, mais la force du film est de revenir sur une époque pleine de transformation aux USA. Un film qui pourrait parfaitement s'intégrer aux problématiques des réalisateurs du Nouvel Hollywood.


New York, début des années 70. Fritz le chat, étudiant contestataire –l’époque veut ça- et queutard invétéré –l’époque veut ça aussi pour les plus chanceux- va vivre toutes sortes d’aventures dans toutes sortes de milieux. Sexe et drogue bien sûr, mais encore politique et religion nourrissent cette satire de l’american way of life et de l’ère hippie. « Fritz the Cat » (1972), premier film de Ralph Bakshi, est également le premier dessin animé commercial à être classé X par la Motion Picture Association of America lors de sa sortie (avant, ce genre de polissonneries et galipettes s’échangeaient sous le manteau). « Fritz the Cat » est adapté des comics books de Robert Crumb qui déteste totalement, irrévocablement ce qu’est devenu son personnage sur grand écran, à tel point qu’en représailles, il est allé jusqu’à tuer son Fritz de papier par la suite.

> jeudi 1 septembre à 00H05
> samedi 3 septembre à 01H15

source : Jenny Ulrich pour Arte

Minnelli, Thorpe, LeRoy, une rafale d'Introuvables

Wild Side continue son exhumation de raretés et de classiques. Pour cette nouvelle "fournée" d'Introuvables, il s'agit de film de réalisateurs prestigieux, Richard Thorpe (Ivanhoé, Les Chevaliers de la table ronde), Mervyn LeRoy (La Mauvaise Graine,Quo Vadis) et Vincente Minnelli (Un Américain à Paris, Celui par qui le scandale arrive) dont nous vous rappelons la sortie d'une monographie aux éditions Capricci.


LA MAIN NOIRE / BLACK HAND (1950)
New York, début du XXème siècle. La mafia italienne règne sur la ville. Johnny Columbo veut venger son père avocat tué par des mafieux. Il s'associe avec Louis Lorelli, un policier qui part rechercher des preuves contre les dirigeants de "la Main noire" en Italie. Il y est froidement abattu juste après avoir envoyé les résultats de ses investigations à Johnny qui preuves à l'appui, commence à traquer les gros bonnets de la mafia.

La première surprise est de découvrir le héros de Chantons sous la pluie et d’Un jour à New York sous les traits d’un Américain d’origine italienne s’attaquant à la Main Noire. Le film est d’ailleurs l’une des premières œuvres cinématographiques à dénoncer la toute-puissance de la Mafia - c’est évidemment elle, la Main Noire ! Richard Thorpe, le brillant cinéaste du Prisonnier de Zenda et d’Ivanhoe, décrit avec beaucoup d’intelligence le quartier de Little Italy. Le pittoresque laisse place à un éclairage moins rassurant avec sa terreur, ses policiers impuissants, ses témoins silencieux et l’ombre de la Main Noire dont les chefs criminels peuvent être un simple tailleur ou un sympathique teinturier. Comme La Rue de la mort d’Anthony Mann, le film montre qu’il existe aussi une autre Amérique, loin de Wall Street et des néons de la 42ème rue. Peu connu, ce film réaliste est à découvrir.

Bonus :
 L’esprit de Richard Thorpe  : entretien avec Patrick Brion (13’)
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LAME DE FOND / UNDERCURRENT (1946)
Quand Ann Hamilton fait la connaissance d'Alan Garroway, célèbre inventeur d'un procédé révolutionnaire, c'est le coup de foudre. Ils se marient et partent pour Washington où Ann fait son entrée dans la haute société de la ville. D'abord intimidée par ce milieu, elle finit, par amour pour son époux, à surmonter ses appréhensions. Puis le couple part pour Middleburg, en Virginie. Ann apprend alors que son mari a un frère, et qu'un mystère semble hanter les lieux…

Célèbre en tant que spécialiste de la comédie musicale et de la comédie, Minnelli se révélera aussi un maître du mélodrame, genre qu’il va explorer à égalité avec les deux autres tout le long de sa carrière hollywoodienne. C’est avec Lame de fond, en 1946, après The Clock (grand succès en 45), qu’il commence à travailler ce registre. Certes, on y trouve un soupçon du film noir à la mode à l’époque (un visage qui en masque un autre). Mais déjà Minnelli affirme son sujet : la crainte du réel, le besoin vital de se réfugier dans son rêve et de l’imposer au monde. Il suffit de voir le décor du "mauvais" frère pour saisir immédiatement que c’est à cet univers, celui de l’artiste, et non le monde de la réussite sociale, qu’aspire l’héroïne. L’hypersensibilité sera toujours le moteur de la mise en scène de Minnelli puisqu’elle est le sujet même de son œuvre.

Bonus :
Minnelli, au fond de l’âme : entretien avec Jean Douchet (13’)
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JOHNNY, ROI DES GANGSTERS / JOHNNY EAGER (1941)
Bénéficiaire d'une libération sur parole, Johnny Eager semble être un sympathique chauffeur de taxi. Il est en réalité le chef d'un puissant syndicat du crime qui règne sur les paris et les courses. C'est alors qu'il fait la connaissance de Lisbeth qui fait des études de sociologie et est intéressée par le cas de ce délinquant revenu dans le droit chemin...

Á mi-chemin entre le drame psychologique et le film policier traditionnel, Mervyn LeRoy décrit deux mondes que tout semble opposer, s’attachant au passage aux femmes qui gravitent autour de Johnny et surtout au très curieux personnage de Jeff (Van Heflin, oscarisé pour ce rôle), l’historiographe du gangster pour lequel il a une évidente admiration...
Robert Taylor n’est plus le séducteur du Roman de Marguerite Gauthier mais un homme au double visage face à Lana Turner découvrant ici un univers trouble qui l’étonne et la fascine. Un “film noir” aux éblouissants dialogues incisifs.


Bonus :
LeRoy des gangsters  : entretien avec Patrick Brion (13’)
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Prix : 15 euro pièce

Sortie : le 28 septembre 2011

source : Wild Side

Biker Collection Vol. 1 : Angels Die Hard / The Black Angels

Par bien des aspects, le film de Biker est le prolongement (métaphorique) des westerns d'antan. Homme(s) armé(s) traversant des étendues désertes sur des montures exceptionnelles, ayant un code d'honneur défini, la liste des points communs seraient longues et pour l'auteur de ces lignes il ne fait aucun doute que le genre en soi transporte également tout un tas de valeurs fondatrice de la mythologie américaine.
Le 11 octobre prochain sort en dvd (zone 1 sans sous-titres français, ni anglais mais attendons les tests) le premier volume d'une collection consacrée aux Bikers.


Au programme deux films (sur deux disques) réalisés tous deux en 1970 par Richard Compton pour Angels Die Hard (sorti en Belgique sous le titre Les Anges meurent durement) et The Black Angels par Laurence Merrick.

Assistant technique sur The Savage Seven (Les Sept Sauvages, Richard Rush [1968]) et scénariste de Angel Run Angel (Jack Starrett, 1969), Richard Compton réalise le tout premier film de Biker pour la toute nouvelle compagnie de Roger Corman, New World. Budgétisé à 65 000 dollars, le film se verra attribué une enveloppe de dix milles dollars supplémentaire pour assurer la promotion. Pour l'anecdote, Tom Baker, qui tient le rôle principal du film, tournera la même année un documentaire, Bongo Wolf's Revenge, sur William Donald Grollman, un énergumène vivant à Hollywood, et qui se prenait pour un loup-garou.

The Black Angels inaugure le film de Biker version Blaxpoitation avec cette confrontation entre d'un côté les Serpents (blancs) et les Black Choppers (noirs). Présenté comme le "Autant en emporte le vent" version Biker, le long-métrage comporte autant de rebondissements, de trahisons, de retournements de situation que tous les films de Biker réunis. A la base Laurence Merrick était un coach d'acteur et un metteur en scène de théâtre qui fit quelques films avec ses étudiants. Si le nom de Laurence Merrick vous semble familier c'est qu'il est l'auteur du film Dracula Vampire Sexuel (Guess What Happened to Count Dracula?, 1971) qui fut diffusé durant La Nuit Excentrique en 2009. Pour autant Merrick eut une certaine reconnaissance avec son dernier projet, Manson, revenant sur les massacres perpétrait par la secte de Charles Manson. Banni en Californie, son documentaire recueilli des éloges lors de sa diffusion au Festival de Venise en 1972 et surtout une nomination pour les Oscars. Sa courte carrière de réalisateur est stoppée lorsqu'il se fait tirer dessus sur un parking en janvier 1977. Son assassin, un employé de conserverie, sera arrêté 5 ans après les faits et fut déclaré non coupable pour instabilité psychologique.

Les diverses informations proviennent du livre de David Stidworthy, High on the Hogs, revenant sur 58 films de Bikers entre 1954 et 1972. Si vous souhaitez approfondir la question de la couleur de peau dans les clubs de Biker, nous vous conseillons également le livre Soul on Bikes.



En conclusion, nous ne pouvions terminer sans évoquer la série Sons of Anarchy crée par Kurt Sutter, scénariste pour la série The Shield, qui "réactualise" depuis 2008 l'univers des Bikers et qui participe ainsi à l'intérêt, à la fascination et aux mythes des clubs de motards.

Les Échappées | un Jean Rollin inédit

Disponible en Angleterre depuis 2009, le film Les Échappées trouvent enfin le chemin des revendeurs français à travers une édition signée L.C.J éditions.


Présentation de l'éditeur :

Deux jeunes filles s'échappent d'une maison de santé et trouvent refuge à l'intérieur d'une troupe foraine, pour ensuite trouver refuge au Vénus Bar où elles font la rencontre d'une voleuse à la tire qui leur apportera la possibilité de s'échapper sur un bateau à la destination des îles. Mais des mondains plutôt louche les invitent à une fête la veille de leur départ...

Un film très personnel, où Jean Rollin oscille entre le registre fantastique et le réalisme pour dépeindre avec poésie et une touche de burlesque l'univers des ports, des matelots et des laissées-pour-compte.

Pour en savoir plus sur ce film rare, nous vous proposons quelques anecdotes issues du livre MoteurCoupez! Mémoires d'un cinéaste singulier sortie en 2008 et écrit par Jean Rollin himself.

Mon film suivant (après La Nuit des traquées, 1980) s'appela d'abord Les Meurtrières. Mais ce titre était pris par un livre, aussi il fallut changer. Il y eut Les Paumées du petit matin, titre proposé par un distributeur. Mais c'était une phrase prise dans une chanson de Jacques Brel. Jacques Ralf, le scénariste, proposa tout simplement : Les Paumées. Ce n'était pas mauvais et nous l'avons gardé longtemps. Le distributeur vidéo adopta, lui, Fugue mineure et le film fut exploité sous ce titre. La petite exploitation vidéo fut la seule qu'il connut. [...] J'avais donc écrit un sujet qui me plaisait bien. André Samarcq m'avait dit que c'en était assez des histoires de vampires qui n’intéressaient plus personne, que je devrais faire un petit polar " à tendance érotique", terme qu'il utilisait quand il voulait sous-entendre "film de cul". Et, il avait ajouté que Vladimir Roitfeld entrerait dans l'affaire si je prenais un vrai scénariste. J'ai accepté ces contraintes. La Nuit des traquées avait été un bide, et je me sentais coupable vis-à-vis d'André et de Roitfeld.[...]
Le tournage de Fugue Mineure (gardons ce titre) est l'un de mes plus mauvais souvenirs. Nathalie fut particulièrement odieuse avec Laurence Dubas, l'une des jeunes comédiennes, l'autre étant Christine Coppée. Laurence très attachante, douée, avec une forte personnalité, un physique très beau et très étrange, se débrouillait bien et faisait passer une certaine émotion. L'autre, Christine était fraiche et jolie, elle aussi était assez bonne. Je dois reconnaître que Jacques Ralf eut l'idée d'intervertir les rôles, car il était évident pour lui que c'était Christine qui devait jouer la fille passive, et Laurence la meneuse. Il avait tout à fait raison, et à la dernière minute nous échangeâmes les rôles, ce qui n'alla pas sans cris et pleurs.[...]
Je cherchais pendant des mois à sortir Fugue mineure au cinéma. en vain. Il n'a eu à ce jour qu'une exploitation vidéo. Par honnêteté, je rachetais les parts de mes coproducteurs (André Samarcq et Vladimir Roitfeld) et il se pourrait qu'un jour je fasse diffuser ce film inédit en dvd comme une curiosité car je trouve qu'il y a tout de même de bonnes scènes.
Jean Rollin in MoteurCoupez! Mémoires d'un cinéaste singulier (p.200 à 205)

Monsieur Rollin, ce jour est arrivé !

Prix : 15 euro

Collection Lolita / Christina Lindberg

En mars dernier, chez nos confrères d'1kult, Bach Films annonçait la sortie d'un coffret de trois films autour de l’actrice culte Christina Lindberg. C'est seulement aujourd'hui que les trois films viennent d'apparaitre sur le site internet de l'éditeur et donc disponible chez THE END, non plus en coffret mais à l'unité.

Anita aka Les Impures (1973) de Torgny Wickman.


Bien connue dans son quartier pour sa nymphomanie, livrée à elle-même, la jeune et ravissante Anita fait toutes les expériences sexuelles possibles, même les plus sordides. Elle cherche désespérément la satisfaction qu aucun de ses partenaires de passage ne songe à lui donner. Seul un étudiant en psychologie comprend son problème et lui fait découvrir les véritables joies de l amour.

La Possédée aka Expoded (1971) de Gustav Wiklund.


Pour gagner son argent de poche, Lena, jeune étudiante Suédoise, pose dans des attitudes très lascives. Le photographe la menace de communiquer les photos à ses parents si elle ne fait pas tout ce qu il veut. Or « tout ce qu il veut », ce n’est pas seulement se glisser de temps à autres dans son lit, mais aussi « être gentille » avec les amis – hommes et femmes – qu il invite à des soirées très particulières au cours desquelles, enfoncé dans son fauteuil, il se plaît à regarder. Jusqu'où ira pour Lena cette possession totale et infernale de son corps ?

LIBRE-ÉCHANGES aka Wide Open (1974) de Gustav Wiklund.


Chauffeur de taxi, Bjorn vit avec Marianne que son métier de journaliste éloigne souvent. Mais Bjorn n attend pas les absences de la jeune femme pour vivre une vie sexuelle trépidante avec les amies de celle-ci.

En bonus, nous retrouvons des présentations des films par Francis Mischkind (directeur de la société de film X, Blue One), les bandes-annonces pour Anita et La Possédée et une biographie de Christina Lindberg signée Mischkind sur Libre-échanges.

Après la disparition de Neo Publishing, Bach Films fait parti des rares éditeurs indépendants avec Artus Films et le Chat qui Fume à donner le sourire au cinéphile avide de curiosités 70's. Que cela continue !

Prix : 10 euro pièce

A commander à theendstore(at)gmail(point)com

Source : Bach Films

Walter Murch, en un clin d'œil

Walter Murch est un personnage ô combien important dans le "système" Coppola, présent à ses côtés depuis les Gens de la pluie (1969), Capricci nous offre la traduction de son livre, In the Blink of an Eye.


Walter Murch est le monteur et sound designer attitré de Francis Ford Coppola. Depuis quatre décennies, il a observé, pratiqué, analysé et transformé le montage cinématographique. En un clin d'’œil est le récit de son expérience à tous les cinéphiles et apprentis monteurs. Murch raconte les aventures les plus extraordinaires de sa carrière, les différentes évolutions technologiques et la manière dont elles ont transformé son approche du montage. Il rend également compte des méthodes personnelles qu’il n’a cessé de réinventer. Le clin d'’œil, mais aussi la cuisine, les chimpanzés, la médecine, la danse, les étoiles… sont quelques-unes des comparaisons et métaphores convoquées par Murch afin de rendre claire, lumineuse, irrésistiblement simple et parlante la description d’une pratique complexe. En un clin d’œil est le livre de pensées plein d'’humour et d'’anecdotes d’un inventeur soucieux de transmettre l’'« aperçu d’une recherche personnelle d’équilibre dont l’intérêt de la lecture tient plus au chemin parcouru qu’aux méthodes spécifiques que ce chemin a engendrées ». Le livre s’'ouvre par un avant-propos amical et élogieux de Francis Coppola et par une préface spécialement rédigée par Walter Murch pour cette traduction française.

Source : Capricci

Prix : 14 euro

Foxy Brown | Arte Cinéma Trash

Reprise demain de la case cinéma Trash sur Arte avec le cultissime Foxy Brown de Jack Hill avec la plantureuse Pam Grier. Un film bien évidemment disponible en dvd auprès de THE END.

Foxy Brown (États-Unis, 1974, 1h27mn)

Une immersion dans la culture noire des années 1970, avec des accents féministes incarnés, sur talons hauts, par l’impeccable Pam Grier. L’un des bijoux de la Blaxploitation.
Le petit ami policier de la pulpeuse Foxy Brown doit témoigner contre une bande de malfrats dirigée par une mère maquerelle. On a laissé croire qu’il était mort, on lui a refait le visage et maintenant, il s’apprête à quitter la ville avec sa chérie. Malheureusement, le frère de Foxy, un dealer dangereusement endetté, vend la mèche. Adieu petit ami, bonjour vengeance : notre héroïne va infiltrer le réseau en se faisant passer pour une prostituée et elle va foutre un gros-gros bordel ! L’interprète de Foxy Brown, Pam Grier, avant d’être « redécouverte par Quentin Tarantino », doit ses plus grands succès cinématographiques au réalisateur Jack Hill qui l’a fait démarrer pour de bon en 1971 dans « The big doll house ». Tous deux se sont ensuite spécialisés un temps dans la blackspoitation, genre auquel appartient « Foxy Brown ». Au menu de ces productions « noires » : nichons, bastons, petites phrases qui font mouche à divers degrés, gueules qui en imposent (par exemple Sid Haig, souvent employé par Jack Hill, joue ici un pilote d’avion, Antonio Fargas campe le frère de Foxy, etc…).

> Jeudi 25 août 2011 à 00h20
rediffusion le 3 septembre à 2h30

source : Arte

Cinéma Abattoir

S’intéresser au cinéma expérimental actuel (ou ancien) peut s'avérer bien compliqué et ce malgré internet. Car la technologie ne permet pas tout (heureusement ?) et je tiens à vous dire que trouver des informations sur tous les courts métrages présents sur les deux compilations " Cinéma Abattoir" que nous proposons à la vente est un véritable travail de fourmi et de détective.


En négation totale avec le regain d'intérêt purement hypocrite envers le cinéma québécois des dernières années, Cinéma Abattoir émane d'une haine et mépris complets pour ce cinéma gouvernemental et académique. L'Office National du Film du Canada, structure de diffusion et production absolument moribonde, rend maintenant éloge à un jeunisme débile. Jeunes cinéastes issus des institutions formatées, télévisées, sodomisées, déféquées, émules pour une nouvelle génération de Denys Arcand. Le nouveau cinéma québécois commercialisé cautionne le québécois moyen, faible moralement, projetant un cinéma de la prosternation, de l'oubli, de la fuite.

Il y a le cinéma Pop Corn et le Cinéma Abattoir: vos amis ne sont pas les nôtres!

Une architecture diagonale se scarifie au travers ces dédales cinématographiques. Une trajectoire striée, s'arc-boutant près de quarante ans d'idioties pour dénicher quelques fragments transgressifs toujours vifs (du temps du cinéma direct) ou politiquement (Front de Libération du Québec). Cinéma Abattoir propose alors Hérétiques: Cinémas Iconoclastes Québécois, en totale négation avec le cinéma québécois présentement en circulation. Un seul lieu commun, l'underground. Une seule solution, la subversion.

Vous voulez des pixellisations chromatiques, des thermocalypses, des atomisation cinétiques, des anévrismes rétiniens, des électro-chocs corticaux, des concaténations acoustiques, des solarisations irisantes, des déconstructions narratives, des pédopathies ludiques et des dérisions copulatives?

Bienvenue à Cinéma Abattoir!
Pierre-Luc Vaillancourt


Compilation DVD de courts métrages transgressifs émanant du Néant, d’atomisations sexuelles et d’un Noir éternellement plus Noir que le Noir. Tirée à 500 copies.

Washing machine - Ca Ca Ca / Québec, 2007, 5min
Man spricht Deutsh - Filmgruppe Chaos / Allemagne, 2001, 2 min
Sacré-cœur de Satan - Serge de Cotret / Québec, 2008, 10 min
YELLOW FEVER - Frédérick Maheux / Québec, 2008, 2mn
Collision frontale entre pornographie japonaise et l’imaginaire médical européen. L’orgiaque de la colonisation et le jardin des supplices militaires.



J. - Solomon Nagler & Alexandre Larose / Canada, 2008, 7min
PASSAGE - Karl Lemieux / Québec, 2007, 15min
HYMN TO PAN - François Miron / Québec, 2007, 5 min
Dream of samarra - Usama Alshaibi / Eu/Iraq, 2007, 1min
Satan Bouche un Coin - Jean-Pierre Bouyxou / France, 1968, 10 min


Dead Man II: Return of the dead man - Aryan Kaganof / Pays-bas, 1994, 25min
La musique a été composé par Merzbow (Fire,Burning Building Of Waco, Texas, Taxi In The Car Wash et The Beach).
Basé sur Le Mort et Madame Edwarda de George Bataille
Aucun critique mondialement n’a jamais été capable de révéler le sens de cette œuvre inaccessible, étrange, choquante, éloignée de ce qu’on appelle banalement film. [...]A propos, avec ce film Ian Kerkhof est sorti diplômé de la Netherlands Film Academy.
alexander fortsch in doom #1, september 1995 (texte initialement paru en anglais traduit par Dionysos Andronis, mars 2003).

(sans titre) - Lucia Fezzuoglio / Québec, 2008, 3min
The Other American Dream - Enrique Arroyo / Mexique, 2004, 10 min


Compilation DVD de courts métrages méditatifs et contemplatifs transcendentaux. Tiré à 1000 copies, et emballés dans un papier de boucher.

LES SOUFFRANCES D'UN OEUF MEURTRI - Roland Lethem / Belgique, 1967, 15'
CATHARSIS - Hélène Cattet et Bruno Forzani / Belgique, 2000, 3'
PANDROGENY MANIFESTO - Aldo Lee, Dionysos Andronis & Breyer P-Orridge / Grèce, France, 2005, 11'
THEOCORDIS - Serge de Cotret / Canada, 2007, 10'
PANTELIA - Micki Pellerano / USA, 2007, 10'
PINHOLE FLAMES - Amy Schwartz / Canada, 2007, 3'
BURN - Reynold Reynolds & Patrick Jolley / USA, 2002, 10'
WESTERN SUNBURN, Karl Lemieux, Canada, 2007, 10'
CONVULSION EXPULSION - Usama Alshaibi / USA, 2004, 6'

Prix : 20 euro l'unité

A commander par mail à theendstore@gmail(point)com

Cinema Retro : De l'or pour les braves (Kelly's Heroes)

L'excellente revue anglo-saxonne Cinema Retro sort son troisième hors série après ceux consacrés à la trilogie du dollars de Sergio Leone et Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton. Et c'est une nouvelle fois le réalisateur américain qui se voit offrir 80 pages pour tout savoir sur le long-métrage, De l'or pour les braves (Kelly's Heros, 1970), film de guerre ô combien sympathique.




Avec un casting (Clint Eastwood, Telly Savalas, Donald Sutherland) et une histoire (Kelly, un soldat américain apprend l'existence d'un trésor considérable caché dans une banque derrière les lignes ennemies) propices à des séquences cocasses, Kelly's Heroes s'avère être un film bien plus profond que son sujet pouvez laisser apparaitre. Sous couvert de montrer les basses motivations d'un groupe d'hommes durant la seconde guerre mondiale, De l'or pour les braves s'attache à démontrer comment un même objectif, et ce quel qui soit, permet la cohésion d'un groupe, d'une armée.
Bénéficiant des archives personnelles du réalisateur sur la confection du film (tourné en Yougoslavie), d'interviews d'acteurs, Cinema Retro proposent une analyse approfondie de la musique (Lalo Schifrin), des lieux de tournages, des affiches du film ainsi que de très rares rencontres avec Clint Eastwood, Telly Savalas, Don Rickles et Donald Sutherland durant le tournage du film en 1969. Bref un numéro indispensable !

Prix : 12 euro

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source : Cinema Retro

Artus Films, back to the 50's

L'éditeur montpellierain ne semble plus s'arrêter (preuve d'une bonne santé financière ? espérons-le) avec la sortie d'un coffret de 4 films de science fiction en provenance des États-Unis.


Entre 1947 et 1953, l’Amérique a peur de l’envahisseur communiste. La guerre froide engendre le maccarthysme et la chasse aux sorcières rouges amène son lot de dénonciations et de mises à l’écart. Eternel reflet des phobies sociales, le cinéma incarne l’ennemi soviétique dans la peau des martiens. La première moitié des années 50 a donc vu fleurir des dizaines de métrages de science-fiction dans lesquels les méchants martiens sont toujours prêts à envahir la Terre et asservir les humains. Cette période riche et prolifique pour le genre est tout simplement restée comme celle de l’âge d’or. Retrouvez 4 des meilleurs films de l’âge d’or de la Science-Fiction américaine des 50’s.


LES ENVAHISSEURS DE LA PLANETE ROUGE (INVADERS FROM MARS) - William Cameron Menzies (1953)
Un petit garçon observant les étoiles avec son télescope aperçoit une soucoupe volante atterrir. Son père, un scientifique, parvient à rentrer à l’intérieur. Mais quand il revient, il semble bien différent…


24H CHEZ LES MARTIENS (ROCKETSHIP XM) - Kurt Neumann (1950)
En partance vers la Lune, une expédition est déviée de sa trajectoire et se retrouve sur Mars. Là, les terriens découvrent qu’une grande civilisation a disparu après une guerre nucléaire, et que les martiens sont revenus à l’âge de pierre…


FLIGHT TO MARS - Lesley Selander (1952)
Une équipe d’astronautes et un journaliste (Cameron Mitchell) entreprend une expédition vers Mars à bord d’un nouveau type de fusée nucléaire. Fusée qui va intéresser grandement les martiens…


RED PLANET MARS - Harry Horner (1952)
Un scientifique (Peter Graves) parvient à communiquer avec les martiens. Il révèle ainsi au monde entier que sur Mars, l’énergie existe en abondance, et l’espérance de vie est de 300 ans. La panique s’empare alors de la Terre…

Bonus :
Bandes-annonces, diaporama d'affiches et de photos, livret 12 pages, 4 reproductions de lobby cards, courts-métrages "La révélation" de Vincent Diderot et "Beyond Lifedome" de Viktor Alexis...

Pour le collectionneur, sachez que les films sont sortis en Espagne par l'éditeur Atelier 13 (spécialisé dans les films obscurs fantastiques et science-fiction) dans des digipack cartonné et en édition limitée proposant les films avec des sous titres français. Mais il faut saluer ce coffret français qui propose les 4 films pour le prix d'un seul article espagnol ! Bref une sortie à ne pas louper pour tous les amoureux de films vintage et des effets spéciaux "kitch" mais au charme intemporel.

Source : Artus Films

Prix : 18,90 euro

A commander en envoyant un mail à theendstore(at)gmail(point) + paiement par paypal

Strip-Tease, le nouveau Mondo Macabro !

Cela faisait un moment qu'il se faisait désiré mais il est enfin sorti ! le nouveau Mondo Macabro. Strip-Tease (1963) est un film français réalisé par Jacques Poitrenaud (1922-2005). Assistant réalisateur sur de nombreux films dont ceux de Roger Vadim (Et mourir de plaisir, les liaisons dangereuses), Poitrenaud a eu une carrière éphémère (1960-1972) signa quelque long-métrages au casting "prestigieux" (Gainsbourg, Dalida, Halliday) mais qui sont tombés dans l'anonymat... du moins pour l'auteur de ces lignes. Donc un grand merci à Pete Tombs d'offrir un coup de projecteur à ce metteur en scène et à ce film dont la grande particularité est de proposer la plastique de la célèbre Nico ainsi qu'une musique signée Serge Gainsbourg.


Ariane est passionnée par la danse, d'efforts en déceptions, elle finit par devenir strip-teaseuse. Cette activité la répugne mais elle est vite prise dans l'engrenage de la célébrité et de l'argent facile. Jean-Loup, un riche play-boy, s'éprend d'elle et finit par avoir raison de sa fierté et de son désintéressement. Elle réalisera alors qu'elle n'est qu'un jouet pour lui et, dans un ultime strip-tease, lui jettera les fourrures et les bijoux qu'il lui avait offerts.

Bonus :
Interview du biographe de Nico, Richard Witts.
Interview du musicien Lutz Ulbrich.

Solomon Nagler : cinéma des ruines

A l'heure d'internet, ou tout semble accessible, visible, à porter de main, certains éditeurs téméraires nous prouvent le contraire, qu'il y a encore (et heureusement) des zones inconnues et inexplorées, réservées non pas au plus grand nombre, mais à ceux qui ont l'âme vagabonde.
Car lorsque l'on parle de cinéma expérimental ou underground, il faut avant tout parler d'expérience et THE END modestement soutient ces militants d'un cinéma sensitif, peut-être extrême car sortant des sentiers battus, mais emprunt d'une liberté réjouissante.
Après les films d'Etienne O'Leary, THE END a le privilège de proposer en France (sauf erreur de notre part) le second dvd de l'éditeur ICPCE (Institut pour la Coordination et la Propagation des Cinémas Exploratoires) consacré à l'artiste Solomon Nagler.


L’aventure cinématographique de Solomon Nagler s’articule autour de deux grands axes : une recherche sur la texture de l’image et un questionnement sur l’identité territoriale et culturelle. Ces deux éléments sont intimement imbriqués dans chacun de ses films, selon des proportions différentes et des avenues renouvelées. Pour Nagler, il ne fait aucun doute que le traitement des images et des sons participe de la traduction émotive et significative des moments cruciaux que traversent les personnages de ses œuvres. L’esthétique qu’il développe impose l’idée d’un monde en métamorphose, ce que traduisent admirablement les images diaphanes et évanescentes de ses réalisations, et plonge le spectateur dans un véritable état de langueur. En jouant avec la granulosité des images, tirant profit de la tireuse optique, des effets de surimpressions et de ralentis, qu’il combine à des textures sonores riches et une musique parfois emphatique, il parvient à produire une impression de solennité et d’intensité.

Les œuvres rassemblées sur ce DVD appartiennent à des cycles de productions distincts. On y retrouve la trilogie élégiaque, composée de trois courts métrages (Perhaps/We, The Sex of Self-Hatred, Fugue Nefesh) réalisés entre 2003 et 2007. Il s’agit là sans aucun doute des œuvres les plus connues et les plus célébrées du cinéaste. Bien que chacun de ces films prend place dans un espace géographique et culturel différent (la Pologne de l’après guerre, l’Autriche du début du XXe siècle et le Canada contemporain), ils forment un ensemble cohérent qui témoigne d’une même sensibilité pour des quêtes spirituelles singulières et riches. Dans Perhaps/We, on découvre un peintre qui par l’entremise d’un rêve se retrouve à Lodz en Pologne, ville totalement ravagée par la guerre et qui semble sombrer dans un endeuillement éternel, dans laquelle il erre guidé par les esprits des juifs assassinés lors de la Shoah. D’une tout autre nature, The Sex of Self-Hatred relate l’ultime moment de la vie d’Otto Weininger, un jeune homme de 23 ans qui se retrouve dans la maison où Beethoven est mort, alors qu’il est décidé à se donner la mort. Tirailler entre la sensualité qu’il sent monter en lui et le désarrois qui l’accable suite à l’échec critique de son livre Geschlecht und Charakter (Sexe et caractère) par lequel il avait l’espoir de faire reconnaître son génie, il se laisse peu à peu envahir par ses pensées destructrices et se suicide. Avant de passer à l’acte, il aura laissé ces derniers mots : « Je me suicide pour ne pas avoir à tuer quelqu’un ». D’une approche beaucoup plus mystique, Fugue Nefesh raconte la rencontre des âmes d’un survivant de l’holocauste et d’un jeune autochtone qui viennent de décéder. Prisonniers de leur transmigration respective, ils errent en compagnie d’autres âmes en peine dans un quartier désolé de Winnipeg, apprivoisant doucement leur nouvel état.


D’une facture très différente, Notes on Gesture (2007) peut sembler a priori faire bande à part dans l’œuvre de Solomon Nagler. Pourtant, on y retrouve le même souci pour la richesse de l’image à travers une exploration des traitements optiques. Certes, le sujet ne recèle pas une charge mélancolique aussi grande que dans les œuvres de la trilogie élégiaque, mais il témoigne de la même qualité d’observation qui est un des traits distinctifs de la démarche du réalisateur.

Black Salt Water Elegy opère en quelque sorte une synthèse entre les préoccupations de la trilogie et Notes on Gesture. On y retrouve à la fois le regard plein d’empathie qui caractérise Perhaps/We, The Sex of Self-Hatred et Fugue Nefesh et la capacité de saisir visuellement la fulgurante beauté des gestes devenus abstraits. Le fil narratif extrêmement ténu parvient à entrelacer des états de rêverie et de mémoire collective en une surprenante réminiscence d’un passé que l’on préfèrerait voir à jamais enfoui.

Enfin, le DVD se clôt sur trois films de paysage. Ces œuvres fortement énigmatiques ont la particularité commune d’être intitulées Untitled (accompagné d’un sous-titre entre parenthèse) et d’avoir été produite en super-8. Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une trilogie, dans les trois cas, on retrouve le même type de recherche visuelle s’appuyant sur les rapports que des hommes peuvent entretenir avec des lieux spécifiques. Intimement lié au territoire manitobain, les films sont moins un portrait des prairies canadiennes que la révélation, par explorations successives, de la sensibilité du réalisateur au contact du monde qu’il habite.


Black Salt Water Elegy
(2010, n&b, 16 mm, 16min)

Notes on Gesture(2007, n&b, 16mm, 4 min)

Fugue Nefesh (2007, n&b, 35mm, 29 min)
Un survivant de l’holocauste et un gamin autochtone viennent de mourir. réunis dans leur déplacement, ils sont prisonniers du flux de leur transmigration et errent en fugue nomade parmi les âmes affligées et dénudées du quartier nord de Winnipeg.

The Sex of Self-Hatred (2004, couleurs & n&b, 16mm, 9 min)
On est en 1903. Otto Weiniger, écrivain juif converti au christianisme et antisémite, a décidé de se suicider dans la chambre où Beethoven a trouvé la mort. Âgé de 23 ans, il vient de publier son livre Geschlecht und Charakter (Sexe et caractère) et doit maintenant assumer la reconnaissance autoproclamée de son génie hanté par l’écriture damnée de son livre.

perhaps/We (2003, couleurs & n&b, 16mm, 11 min)
Un peintre tombe en rêve dans la cité détruite de Lodz en Pologne. Un million d’esprits juifs assassinés le conduisent vers un monde de photos flétries et d’anges de pierre, dont les larmes pétrifiées marquent à jamais le paysage en deuil de la Pologne.

untitled3 (stone killer)(2006, n&b, super-8/16mm, 5 min)
La division coloniale entre paysage et corps a été refusée, et la politique d’une nouvelle topologie a émergé. Une topologie qui concerne une géométrie échouée, imposée aux Great Plains au Canada. Ce film est un portrait esquissé dans un horizon infini, où un corps devient unité avec le paysage dans lequel il est tombé.

untitled1 (prayerielandescape)(2004, couleurs & n&b, super-8/16mm, 5 min)
Des rêves isolés des voitures détruites qui tombent à l’horizon.

untitled2 (the last jew of edenbridge) (2003, couleurs & n&b, super-8/16mm, 4 min)
Un portrait du dernier membre d’une colonie cultivatrice juive du Canada central qui garde au-dessus de tout les reliques précieuses d’un passé idéalisé.

Prix : 20 euro

A commander à theendstore(at)gmail(point)com

Etienne O'Leary, films (1966-1968)

Après les musiques, THE END est heureux de vous proposer les films rares du réalisateur québécois Etienne O'Leary en dvd. Mais qui est Etienne O'Leary ? Peu d'information circule, et ce, même sur internet, heureusement quelques entretiens avec des personnes de sa famille (Denis O'Leary, frère d'Etienne), des personnes qui l'ont côtoyé (Jean-pierre Bouyxou) mettent en lumière un personnage effervescent et éphémère. Pendant très longtemps ses films semblaient perdus comme le personnage (schizophrénie, dépression post 68) qui quittât la France au début des années 70 pour un retour au pays. Peintre, musicien, cinéaste, Etienne O'Leary touche à tous les domaines et rencontre des femmes (Michèle Girault, petite amie de l'époque d'O'Leary, elle joue nue dans Voyageur Diurne ; Sylvina Boissonnas, mécène du groupe Zanzibar dont Chromo Sud fait parti) et des hommes (Yves Klein, Olivier Mosset) qui vont influencer son œuvre.
il a fait dans les années 62-63, une école qui était rue du Delta, près de la gare du nord. Il était passionné par le cinéma. Mon père qui était journaliste avait une caméra, et filmait la famille pendant les vacances, les fêtes. Il y avait donc des séances de projections des films de mon père. Et puis un jour il a acheté une caméra 16, une Beaulieu, et c’est là qu’Etienne a commencé à s’en servir. C’est à ce moment là qu’il a décidé de faire du cinéma, mais tout en continuant à peindre, et surtout à faire de la musique. Il faisait tout çà en même temps.
Denis O'Leary pour Mettray


L'édition dvd comprends l'ensemble du travail cinématographique d'Étienne O'Leary. Figure de proue de l'underground et initiateur d'un nouveau langage cinématographique, les images évanescentes et incandescentes du cinéma de O'Leary ont été tournées à Paris dans effervescence de la deuxième moitié des années soixante. Y apparaissent de nombreux acolytes lumineux tel Pierre Clémenti, Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Molinier.

> Day Tripper / Le voyageur diurne (1966, n&b, 16mm, 9 min)
> Homeo (aka Homeo : Minor Death : Coming back from goin' home) (1967, couleurs, 16mm, 38 min)
> Chromo Sud (1968, couleurs, 16mm, 21 min)


Le cinéma d’Étienne O’Leary peut facilement être perçu comme une source d’informations documentaires sur l’époque, mais ce serait là manqué l’essentiel. Il s’agit avant tout d’un travail totalement libre, élaboré à partir d’une résistance aux codes du cinéma narratif et d’une subversion de l’univers du film expérimental. C’est une des incarnations les plus convaincantes de la caméra-stylo tel que la concevait Alexandre Astruc.

O’leary filmait constamment et partout, aussi bien dans les espaces publics que privés, glanant ou cultivant les images qui s’y trouvaient, sans qu’à aucun moment la technique cinématographique devienne une embuche à l’élaboration de sa poétisation du monde. Ce cinéma extrêmement personnel, qui n’emprunte pas la forme courante du journal filmé, pas plus qu’il n’a recours aux habituels thèmes du cinéma autobiographique, ne repose jamais sur une simple vision instantanée.

Il est le fruit d’une captation de parcelles de vécu selon un mode qui rappelle les carnets de notes des écrivains ou le sketch book des artistes plasticiens. Pourtant, cet exercice a très peu à voir avec la pochade des peintres, qui n’est qu’une étape permettant l’exécution dans un temps et un espace autre. Chez O’Leary, le travail de filmage correspond à une volonté de rendre le monde abstrait en tirant profit de la surimpression pour en traduire toute la complexité, les entrelacements et les constantes mutations.

Images touffues, donnant l’impression qu’elles refusent de se révéler tant elle sont denses, leur organisation se fait directement dans la caméra, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne s’articulent pas selon les lois du montage, mais qu’elles en font l’économie physique. C’est bien d’un montage abstrait, un véritable choc des idées, que l’on retrouve dans ces films. Dès lors, on comprend mieux pourquoi O’Leary affirmait qu’Eisenstein était le cinéaste qui l’a le plus influencé.

Si l’on retrouve la même sensation d’accumulation, de superposition de couches, sur la bande son de ses films, son travail y est pourtant fort différent. Ici aussi la captation se fait à la volée, mais le mixage se structure ailleurs, en un autre temps. O’Leary élabore des paysages sonores qui déstabilisent par leur consistante brute et directe, jouant avec les ruptures de rythmes et d’ambiances, les musiques repiquées (Day Tripper des Beatles dans la version de Nancy Sinatra par exemple) et les musiques improvisées. On y ressent l’ivresse des rencontres sonores, reconduites grâce à ces collages créatifs obligeant à écarquiller les oreilles.


Les films d’Étienne O’Leary sont non seulement des cristallisations d’un flux de perception, de conscience, qu’il faudrait mettre en lien avec les discours prônant l’ouverture d’esprit (au sens mystique, il va sans dire), mais aussi des déclencheurs d’expériences. Jean-Pierre Bouyxou rapporte qu’Étienne « définissait son cinéma comme cinéma psychédélique. » On pourrait tout aussi évoquer une sorte d’Acid Cinéma, comme on dit Acid Rock, pour qualifier cette musique permettant l’ouverture de l’esprit propice aux voyages vers des horizons trop peu fréquentés.
lorsque l’on regarde les films d’Etienne, on ne peut pas ne pas penser qu’il y a une recherche hallucinatoire, comme dans la prise de trip d’acide. Et peut être qu’une partie de sa recherche consistait à retrouver par l’image tout ce foisonnement que l’on a dans ces « voyages artificiels. »
Denis O'Leary

Les trois films réunis sur le DVD constituent la totalité des œuvres terminées d’Étienne O’Leary. Ils ont en commun, outre leur esthétique, de s’articuler autour du déplacement. On y voyage beaucoup, au propre comme au figuré. Leurs titres même inscrivent à la fois l’idée de la mobilité et de la (dés)orientation : Day tripper / Voyageur diurne ; Homéo : Minor Death etc. Coming back From Going Home ; Chromo sud. Ce cinéma nomade, qui est aussi un cinéma revendiquant sa déterritorialisation, son excentricité, sa marginalité, vise par son éloge de la mise en mouvement à permettre à ceux qui s’y adonne de passer de ce qui est réellement perçu à ce qui est encore indiscernable, mais dont nous avons néanmoins une vague intuition. Une forme de tapis volant magique en quelque sorte.

source : ICPCE

Prix : 20 euro

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Etienne O'Leary, musiques de films (1966-1968)

Dans la constellation Zanzibar , Etienne O'Leary est le membre le plus discret, voire le plus anonyme et pourtant son travail et tout aussi important que ses amis Pierre Clementi ou Serge Bard. Etienne O'Leary est également primordial pour tous ceux qui apprécient les écrits et le cinéma de Jean-pierre Bouyxou. En effet, le réalisateur québecois a permis à Bouyxou de réaliser Satan Bouche un coin (1968) et Graphyty (1968) grâce à sa caméra avant de perdre tout contact avec lui après les événements de 68.

Entre 1966 et 1968, Etienne O'Leary réalise trois moyen métrages (prochainement disponible en dvd auprès de THE END) dont il assure également la mise en scène sonore.


Day Tripper (7:54) / Homeo (11:54) / Chromo Sud (19:18)



Il y a de ces masses sonores qui pénètrent sous la peau comme seule peut le faire une bestiole dont la fonction première est de dérégler tout organisme. C’est le cas de la musique d’Étienne O’Leary composée à Paris durant la turbulente décennie soixante.
Entre 1966 et 1968, le réalisateur d’origine québécoise prépare trois bandes sons. Ces dernières accompagnent les films Le voyageur diurne (1966), Homeo (1967) et Chromo sud (1968). O’Leary élabore son paysage sonore dans un esprit d’expérimentation que certains diront déstabilisant et morbide. Il se refuse toute balise cherchant dans l’immédiat l’inspiration nécessaire à l’élaboration d’un langage singulier qui décape et détone. Sa musique n’a d’écho que dans les films pour lesquels elle a été conçue. C’est donc peut-être s’obstiner que de vouloir l’enfoncer profondément dans les sillons d’un disque vinyle. Mais pourquoi pas ? Après plus de quarante ans passés dans l’obscurité, il est temps qu’elle résonne et s’installe dans vos cranes pour y rester.

Bien qu’originaire du Québec, ce n’est pas là que O’Leary trouve l’essence de son inspiration. Au début des années soixante, Montréal et le reste de la province demeurent coincés dans une démarche évolutive. La musique qui en ressort n’est alors qu’une approximation du potentiel engendré par la Révolution tranquille. L’électroacoustique, les « sons animés » et autres approches expérimentales se manifestent ici et là (à l’Office national du film et dans les studios de l’université McGill entre autres) mais l’univers sonore québécois tarde à s’ancrer fermement dans la modernité. De toute façon, O’Leary se trouve déjà en France au moment où s’annoncent les séismes qui vont perturber l’espace politico-culturel occidental.

C’est donc de l’autre côté de l’Atlantique qu’il s’initie à des pratiques qui ont pour but de remettre en question les fondements esthétiques et théoriques des musiques de tradition classique européenne. Il y a bien sûr Pierre Schaeffer et sa musique concrète, Pierre Henry et ses explorations électroacoustiques, l’autre Pierre (Boulez cette fois) et son sérialisme ainsi qu’une panoplie d’approches savantes qui se veulent mobilisatrices et avant-gardistes. Ne baignant pas dans l’académisme musical, O’Leary s’approprie les grandes lignes de ces mouvances afin de les abâtardirent. Il se tape des disques et des concerts qui ont une incidence non-négligeable sur ses trames sonores. Au milieu des années soixante, O’Leary, comme de nombreux enthousiastes de musique contemporaine, assiste aux performances du Domaine musical que Boulez organise au théâtre de l’Odéon de Paris – Iannis Xenakis, John Cage, Mauricio Kagel, Henri Pousseur et Karlheinz Stockhausen participent à ces soirées. La musique aléatoire et libre de Cage plait tout particulièrement au jeune réalisateur. L’underground français se met aussi en place en 1965. C’est dans ce contexte qu’O’Leary entame ses premières ébauches. Tout comme son cinéma, sa musique se veut subversive et brutalement honnête. Elle est en quelque sorte la rencontre d’une tradition expérimentale américaine et d’une audace propre à la jeunesse française à l’aube de mai 68.

Les bandes sons des films d’O’Leary se situent donc à l’endroit même où l’être entre en conflit avec lui-même. Ce sont des constructions sonores inquiétantes à l’intérieur desquelles surgissent d’énormes fissures. En maintenant un dialogue soutenu entre le son et l’image, O’Leary établit une continuité qui ne peut qu’être précaire. Son œuvre cinématographique est d’une virulence effroyable et c’est dans l’urgence qu’elle prend forme – c’est un cinéma et une musique qui s’ouvrent sur l’abîme.

Le voyageur diurne, le premier des trois projets dont il est question ici, est composé de fragments et débris sonores qu’O’Leary recolle de manière à tenir tête à l’image. Cette première bande son constitue une forme de scintillement auditif. Elle est un journal de l’époque qui n’est pas sans rappeler les survols musicaux de Scorpio Rising (1964), les dérives exploratoires de Peter Whitehead ou les regards posés par Pierre Clémenti sur Jimi Hendrix, James Brown et Johnny Hallyday dans Visa de censure n°X (1967-75). Ce premier film d’O’Leary, aussi connu sous le nom de Day Tripper, tire son titre d’une pièce des Beatles parue en 1965. Peu importe qu’il soit question de fuite, d’exode ou d’évasion, la bande son annonce un déraillement inévitable – musique concrète, manipulations de bandes, instruments déréglés et collage sonore s’entremêlent avec violence. O’Leary s’approprie des tubes de l’époque qu’il déconstruit et décontextualise avec rythme et culot : Screamin’ Jay Hawkins (« I Hear Voices »), The Who (la pièce « I’m a Man » composée par Bo Diddley), Dionne Warmick (le succès monstre « Anyone Who Had a Heart » que Petula Clark reprend en français en 1964) et Nancy Sinatra (O’Leary opte pour sa version de « Day Tripper » plutôt que celle des Beatles) succombent tous a un découpage frénétique. Les thèmes de ces pièces annoncent le déplacement imminent du voyageur diurne vers des paysages lugubres où règne un vacarme impossible.

Homeo se présente alors comme l’esquisse d’une marche funèbre dont le contour ne peut être tracé. La bande son de ce deuxième film d’O’Leary est parsemée d’interventions sonores intuitives desquelles se dégage un mysticisme déroutant. Ce dernier se déploie avec insistance tout au long des trente minutes et quelques que dure la pièce. Il s’installe ensuite fermement dans l’univers sonore et visuel de Chromo sud qu’O’Leary complète en 1968. Il n’y a plus de recul possible à partir d’Homeo – la musique en témoigne. C’est avec l’aide d’un magnétophone et de divers procédés artisanaux que le réalisateur élabore ses bandes sons. Il utilise surtout un orgue à vent, un piano quelque peu amoché ainsi qu’une panoplie d’objets et d’instruments (certains percussifs et d’autres non) desquels il extrait des textures abrasives. Le vacarme qu’il improvise suffit à déconcerter ses proches. La manipulation de rubans magnétiques et l’intégration d’une présence vocale altérée – non manifeste puis menaçante dans sa multiplicité – servent à remettre en question le langage abrutissant d’une morale périmée. Le résultat est concluant. La musique d’O’Leary est à la fois corrosive et féconde. Elle s’incruste dans la chair et sur la pellicule, y laissant de profondes marques qu’un parcours interrompu a malheureusement rendues partiellement indéchiffrables.

L’œuvre d’O’Leary est difficile à saisir puisqu’elle existe dans un état de lutte perpétuelle. Le cinéaste Zanzibar Serge Bard, dans son manifeste pour un cinéma violent que la revue Opus international publie en juin 1968, prône l’insoumission lorsqu’il écrit : « La violence au cinéma ne peut être que la restitution du désert intégral qui fonde le rapport irréconciliable du spectateur à l’écran. Le champ mental de ce rapport n’a de sens et de force que dans un mouvement d’escalade fissurant. » Les films Le voyageur diurne, Homeo et Chromo sud se situent – encore aujourd’hui – au seuil de cette révolte. C’est par leurs trames sonores que je rends hommage à ce cinéaste méconnu de l’underground français.


Eric Fillion pour Hors Champs

Limité à 300 exemplaires, la musique de ses films exprime le collage fascinant d'un d'un journal intime filmé ou chaque image devient hypnotique.

Prix : 22 euro

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Rétro-viseur : The Swimmer | Frank Perry (1968)

En Juin 2003, Patrick Brion dans DVDvision revenait sur la carrière (tumultueuse) du film culte The Swimmer, nous vous proposons la quasi intégralité de l'article.


La Solitude du Nageur de Fond
Le moins que l'on puisse dire est que le sujet de The Swimmer, réalisé par Frank Perry (David & Lisa) en 1968, est surprenant. Vous pouvez en juger vous-même : Ned Merrill (Burt Lancaster) décide de rejoindre sa propre maison du Connecticut, distante d'une douzaine de kilomètres, en nageant, de piscine en piscine, utilisant celles de ces amis et connaissances, tout au long du trajet... L'origine de cette fort curieuse histoire est une nouvelle de John Cheever parue en 1964 dans le New Yorker. Le producteur Sam Spiegel (African Queen, Lawrence d'Arabie) s'y intéresse aussitôt et va chercher à en produire l'adaptation, souhaitant, comme d'habitude, pouvoir tout contrôler, du budget au casting, du scénario au montage. William Holden, Paul Newman, George C. Scott et Glenn Ford, contactés pour jouer le rôle de Ned Merrill déclinent la proposition, ne voulant pas apparaitre dans un personnage qui va se révéler négatif. Burt Lancaster, âgé de cinquante-deux ans, accepte, comme s'il voulait - à l'image du héros de l'histoire - se prouver à lui-même qu'il est toujours aussi jeune et que la vedette bondissante du Corsaire rouge et de la Flèche et le flambeau est encore et toujours dans une forme athlétique. Il s'entraîne d'ailleurs à cet effet avec Bob Horne, le coach de natation de l'UCLA. Le tournage pose rapidement de multiples problèmes et la scénariste Eleanor Perry, femme du réalisateur, s'oppose régulièrement à Burt Lancaster. Depuis qu'il est lui-même devenu metteur en scène (L'Homme du Kentucky, Le Flic se rebiffe), Lancaster se laisse diriger de moins en moins facilement, jugeant souvent qu'il est mieux à même que quiconque de décider ce qui doit être fait.
Le film dont le tournage a commencé en 1966 est enfin terminé en 1967 mais le premier montage est jugé catastrophique. Sam Spiegel demande conseil à Elia Kazan dont la compagne Barbara Loden joue dans le film. Prudemment, Kazan ne donne aucun avis définitif alors qu'Arthur Penn prend le parti de Frank et d'Eleanor Perry. Il se souvenait sans doute de la manière dont Lancaster l'avait remplacé par John Frankenheimer lors du tournage du Train... Sam Spiegel accepte de retourner certaines scènes notamment toute la séquence entre Barbara Loden et Lancaster, mais l'actrice refuse de participer au film et Frank Perry est tout aussi mécontent à l'idée de ces "retakes". Spiegel choisit alors d'engager un nouveau réalisateur, Sydney Pollack et une nouvelle actrice, Janice Rule, celle qui fut la superbe égérie de la beat generation dans Les Rats de cave de Ranald MacDougall aux côtés de George Peppard et de Leslie Caron. Jugeant que le film lui a déjà coûté assez cher, il offre à un contrat peu gratifiant à Janice Rule, lui garantissant qu'elle aura par testament - lorsqu'il mourra! - le magnifique tableau de Chagall Les Amants qui trône dans sa chambre à coucher. Janice Rule accepte, mais découvre après la mort de Spiegel que le Chagall en question est parti dans un musée...

Burt Lancaster, de son côté, renonce à être payé pour ces nouvelles journées de tournage. Le bruit court qu'il aurait même - pour sauver le film - payé beaucoup plus que prévu. Parallèlement au travail de Sydney Pollack, Slavomir Vorkapich, le fils de Slavko Vorkapich, célèbre pour les séquences de montage de quelques-uns des plus célèbres films de la M.G.M. (Marie-Antoinette, San Franscico, Test Pilot), assure la nouvelle réalisation de plusieurs scènes jugées moins importantes. En dépit - ou à cause ? - de tous ces remaniements, le film ne sera jamais jugé satisfaisant et ne récupérera pas son coût de production. Échaudée, la Columbia prendra d'ailleurs la décision de ne pas le sortir en France* ! Vingt-cinq ans plus tard, grâce au DVD, on peut donc le (re)découvrir et le juger peut-être plus sereinement. Malgré quelques inutiles effets de réalisation (ralentis, flous artistiques, etc) qui peuvent paraitre démodés et beaucoup trop liées aux recherches de l'époque The Swimmer ne manque pas d'une certaine sensibilité. L'Amérique est alors, notamment à cause de la guerre du Vietnam, en pleine contestation et le film témoigne de la volonté de mettre en doute le rêve doré promis par l'American Way of Life, Ned Merrill, le héros du film, n'est pas un de ces jeunes et brillants cadre qui commencent à prendre le pouvoir dans la finance comme dans la politique mais un homme usé dont on va bientôt découvrir les nombreuses failles.
[...]

DVDvision #33 - Juin 2003, p.92-93

*Différents échos annoncent au contraire une sortie technique en France en mai 1968 pendant les célèbres événements. Le site Internet IMDB, lui parle d'une sortie en septembre 1968. Encore des éléments qui renforcent le caractère "maudit" du film.

ArrowDrome, les nouveaux titres !

Après les deux premiers titres annoncés ici pour septembre prochain, les films du mois d'octobre sont déjà en pré-commandes. Au menu de cette salve : Cheerlearders (1973) et The Devil's kiss (1975).

A l'abri dans les caves d'un ancien château, des fanatiques spécialistes des sciences occultes, se livrent à des expériences diaboliques, visant à ressuscitée les morts. Ils volent un corps récemment enterré et, après avoir invoqué les forces du mal, parviennent à lui redonner vie, Un sinistre plan est en marche

The devil's kiss aka La perversa caricia de Satán aka Le baiser du Diable est le premier film réalisé par Jordi Gigó (co-réalisateur de El jovencito Drácula disponible en dvd z2 sstf). Les plus friands de série B / Z auront sans doute déjà vu le disque français lors de sa sortie éclaire.


Wild 70s fashion and fashionable devilry collide with every cliché in the gothic horror manual for a wild ride into sleazy retro Euro-terror. Prepare to feel the wicked caresses of Satan...

En bonus, Arrow nous proposera une bande annonce des films d'horreurs Eurociné et (surtout ?) un livret signé Stephen Thrower, l'auteur de la bible Nightmare USA sur les productions indépendantes des années 60 et 70.


The Cheerleaders aka A nous, les majorettes aka Les cheeries font des ravages est une comédie érotique réalisé par Paul Glikler qui aura une carrière éphémère ( 3 films dont le dernier est Le Marais de la mort avec Ken Wahl [1981]). Au vues des critiques disponibles sur le net, le film est une curiosité lourdingue à réserver aux plus endurcis.


Debbie may have done Dallas, but the girls of Amorosa High are game enough to take on the whole country in The Cheerleaders, a classic 70s sex comedy where the laughs come thick and fast and the gym knickers come off even quicker.
For the bold and brassy girls of the cheerleading squad, taking one for their football team comes naturally so when rivals need to be taken down, there’s only one solution... seduce them into exhaustion. Now the game girls are on a sex-crazed mission to ride their rivals to victory in a politically incorrect comedy that shocked the world!
Lesbian sports mistresses and square-jawed jocks... No one is safe from the amorous advances of the hottest squad of horny good-time girls in the USA. Meet The Cheerleaders!


En bonus, nous retrouverons un second film, Revenge of The Cheerleaders (1976) de Richard Lenner, des bandes annonces et un livret signé Robin Bougie, illustrateur, éditeur, auteur pour le magazine Cinema Sewer (un pro zine qui mêle ciné BIS, porno et illustration pour le moins explicite).

Un peu de Ozploitation...

Pour ceux qui n'aurait pas vu l'excellent documentaire de Mark Hartley, Not Quite Hollywood (dont une version sous-titrée en français est éditée par MK2), la Ozploitation est le terme pour les films de genre australien des années 70.
Si nous évoquons le cinéma de genre Australien, c'est qu'en mai dernier sont sortis outre-manche, deux titres phares ce ces années riches en curiosités : Fantasm (1976) et Fantasm comes again (1977).


Réalisé par Richard Franklin (1948-2007) sous le pseudonyme de Richard Bruce, auteur des (re)connus Patrick, Déviation Mortelle (avec Stacy Keath et Jamie Lee Curtis) et Psychose 2, Fantasm est une parodie des films d'éducation sexuelle. Tourné à Hollywood, Fantasm rassemble toute une génération de comédien porno (John Holmes, William Margold) et des actrices bien connues des films de Russ Meyer (Candy Samples, Uschi Digard). Le long-métrage est basé sur une idée d'Antony I. Ginnane, producteur des meilleurs films de cette époque (Patrick, Soif de sang, Harlequin, Les traqués de l'an 2000) qui continue encore aujourd'hui avec des productions toujours de genre mais plus mainstream (Planète Hurlante). Si aujourd'hui les films paraissent "légers", c'est avant tout d'un point de vue comique et ou le sexe ne semblait pas une affaire de cahiers des charges à respecter mais de passer des bons moments sur et en dehors du plateau.

En bonus, une featurette Fantasm Penetrated, une bande annonce et un commentaire audio du producteur Antony I. Ginnane.


Tourné dans la foulée du premier, Fantasm comes again est réalisé par Colin Eggleston. Si ce nom ne vous dit rien, peut-être que son film Long Week-End (1978) vous en dira davantage. Un jeune couple décide de recoller les morceaux d'une relation vacillante en passant un week-end dans un coin reculé d'Australie. Mais les lieux semblent peu accueillants. Pour beaucoup Long Week-end est le premier film officiel pour son réalisateur, que nenni, Colin Eggleston réalisa, sous le pseudo d'Eric Ram, cette suite de Fantasm encore plus surprenant. Pour élever le niveau, on n'hésite pas sur tous les types de pratiques (sexe dans la piscine, massage érotique, sexe en groupe, strip-tease,...) par la fine fleur de l'époque avec toujours John Holmes, Rick Cassidy, Con Covert, Uschi Digard, Dee Dee Levitt, Angela Menzies-Wills, Mary Gavin [Candy Samples], Clive Hearn, Bill Margold, Serena,... la liste serait trop longue. Continuant sur le même principe que le premier volet, Fantasm comes Again est tout autant délirant, parodique, bref rafraichissant.

En bonus, bande annonce, commentaire audio du producteur et une featurette.

Les films sont disponibles auprès de THE END.

The Endless Summer | Bruce Brown

Combien de film reste encore méconnu, combien de chef d’œuvre sont encore inédits sur le support numérique ? The End n'a pas de réponse à apporter à ces questions. En revanche lorsque nous apprenons qu'un film culte de l’acabit de The Endless Summer ressort en dvd (zone 2 uk), et ce, de fort belle manière, notre rôle (aussi modeste soit-il) est de partager la nouvelle avec vous.



The search for the perfect wave... They call it The Endless Summer - the ultimate surfing adventure, crossing the globe in search of the perfect wave. From the uncharted waters of West Africa, to the shark-filled seas of Australia, to the tropical paradise of Tahiti and beyond, these California surfers accomplish in a few months what most people never do in a lifetime... they live their dream. Director Bruce Brown creates a film so powerful it has become a timeless masterpiece that continues to capture the imagination of every new generation. When it first played in theaters, audiences lined up to see it again and again, spellbound by its thrilling excitement and awesome photography. But in fact, what's most compelling about the film is the sport of surfing itself, and once you've seen it, you'll never forget why. The Endless Summer became an instant cult classic upon its release in 1968 and has more than stood up to the test of time as it continues to wow audiences. Stunning photography, a fascinating adventure story and a humorous narrative mean this film has secured a place in the heart of film-lovers and the surfing community. Collector s edition includes follow up film Endless Summer Revisited, Disc 1: The Endless Summer Disc 2: The Endless Summer Revisited

Réalisé en 1966, The Endless Summer est sans aucun doute le film le plus culte autour de la pratique du surf et de sa philosophie. Suivant deux surfeurs à travers le monde (Ghana, Australie, Tahiti, Hawaï,...etc) Bruce Brown dépeint une génération respirant la joie de vivre, l'insouciance d'une époque pourtant marqué par la guerre du Vietnam comme cela pût être traité par John Milius dans, son non moins incontournable surf movie, Big Wednesday.

Le Cinéma Américain des années 70 | Jean-Baptiste Thoret / Cahiers du Cinéma

Jean-Baptiste Thoret a eu (sans le savoir) une très grande importance pour THE END. Avec son premier essai sur Massacre à la tronçonneuse, l'auteur de ces lignes a été profondément marqué par la lecture de cette ouvrage qui pour la première fois me faisait comprendre la richesse du film de Tobe Hooper et sa place dans le cinéma américain des années 70.
Jean-Baptiste Thoret aime les années 70, une grande partie de son travail d'historien / journaliste se concentre autour de cette décennie et les répercussions sur les décennies suivantes. C'est pourquoi lorsque la première version du cinéma des années 70 est parue en juin 2006, votre humble serviteur s'est précipité et à découvert une analyse d'une rare pertinence (et accessoirement une quantité de chef d’œuvre du septième art). THE END est donc heureux de pouvoir vous proposez à la vente cette seconde édition.



A la fin des années 60, le succès de Bonnie & Clyde et de Easy Rider révèle l’existence d’un public jeune, exigeant, politisé par la guerre du Vietnam, souvent engagé dans les mouvements contestataires.

Le moment est venu pour une nouvelle génération de prendre d’assaut la citadelle hollywoodienne. Débute alors un moment de grâce du cinéma américain, un nouvel âge d’or baptisé le Nouvel Hollywood. Une dizaine d’années euphoriques au cours desquelles de jeunes cinéastes, acteurs, producteurs, réalisent des films audacieux, pleins d’énergie, porteurs d’une poésie du monde radicalement neuve : Little Big Man, La Horde sauvage, Une femme sous influence, Un après-midi de chien, M.A.S.H., Voyage au bout de l’enfer, Macadam Cowboy, Taxi Driver, Apocalypse Now, Phantom of the Paradise, French Connection, Délivrance, Rosemary’s Baby…

L’auteur de cet ouvrage se révèle un guide précieux pour le lecteur avide de repères au sein d’une période cinématographique prolifique, protéiforme et pleine de métamorphoses. Quelques traits communs se dégagent des films des années 70 : irrespect des règles classiques de la narration, doute sur les frontières du bien et du mal et des personnages qui les incarnent, sympathie pour les marginaux, rapport frontal au sexe et à la violence, méfiance vis-à-vis de toutes les formes d’autorité. Les spectateurs reconnaissent une part d’eux- mêmes chez une nouvelle pléiade d’acteurs : Robert de Niro, Al Pacino, Dustin Hoffman, Jack Nicholson, Faye Dunaway, Gena Rowlands, Jane Fonda, Mia Farrow, Diane Keaton…Une génération montante de cinéastes cinéphiles, influencés par les nouvelles vagues des années 60, prend en main les rênes des studios, bénéficiant d’une libertté créatrice jamais atteinte jusqu’alors ; ils s’appellent francis Ford Coppola, Brian de Palma, Martin Scorsese, William Friedkin, Hal Hashby, Michael Cimino.


Le cinéma américain des années 70 _ JB Thoret par Webcahiers

Si vous n'êtes pas encore convaincu par cette bible du cinéma des années 70 alors nous vous proposons une chronique de Positif signée Christian Viviani

Cet imposant essai sur une décennie cruciale de cinéma américain permet à Jean-Baptiste Thoret de creuser le sillon qu'il avait entamer, il y a quelques années avec 26 secondes*. Cette décennie offre la réflexion un vaste corpus, que l'auteur connait à merveille, réunissant sans discrimination films d'auteur, blockbusters, œuvres à petit budget et même documentaires. Le cinéma américain est considéré comme une entité artistique et esthétique "en soi" qui s'organise spontanément, et souvent inconsciemment , en fonction de quelques traumas décisifs. 26 secondes isolait le filmage amateur de l'assassinat de John F. Kennedy comme la source possible d'une thématique du deuil et du complot et d'une esthétique de l'explosion qui allaient longtemps dominer le cinéma américain. A la lecture du Cinéma américain des années 70, le lecteur ne peut manquer de sentir que cette source irrigue le panorama dressé par Thoret. Évitant la redite ce sont d'autres sources qu'il propose ici, de lanières très pertinente : il parait procéder par intuition, ais l’argumentation qu'il sollicite, solide et tout à fait maîtriser, n'a aucun mal à convaincre le lecteur.[...]
Échappant avec dynamisme à la sclérose d'une vue auteuriste, Thoret accorde des analyse détaillées et éclairantes à des films annonciateurs (Le Lauréat de Mike Nichols pour le travail sur le cadre), oubliés ou presque (le percutant Point Limite Zéro de Richard Sarafian, oeuvre clé sur le thème de la fuite) ou encore célébrés comme des classiques (Nashville de Robert Altman), avec la prédilection qui le caractérise pour certains films de George Romero ou de John Carpenter. [...] Tout cela ne se veut pas un ouvrage historique (bien qu'il le devienne par la force du sujet et celle de l'argumentation), mais une interprétation personnelle, étayéehttp://www.blogger.com/img/blank.gif par une abondante illustration en couleur qui, grâce à la souplesse des vidéogrammes, épouse le texte de près.
Positif #546 Juillet-Août 2006 p.70

Prix : 39,95 euro

*Le passionnant bouquin évoqué dans l'article de Christian Viviani, 26 secondes, l’Amérique éclaboussé, est également en vente sur THE END.

Coffret Mondo di Notte

Bien avant Mondo Cane et la vague de films qui s'en suivirent, des films s'attachaient à dévoiler (déjà) la face cachée de notre monde, c'était les Mondo di notte.


Si le Mondo Movies a eu son acte de naissance "officialisé en 1962 avec la sortie de Mondo Cane, il doit néanmoins son existence à un genre cinématographique antérieur de quelque années, genre à l'existence brève et aujourd'hui totalement oublié, mais auquel il doit un certain nombre de ses auteurs, sa structure de production et de diffusion, et, plus important peut-être, sa terminologie. En effet, c'est dans les films sexy italiens que le terme Mondo commence à apparaitre dans le sens où nous l'entendons ici, à savoir comme une appellation générique désignant un voyage autour du monde, monté de manière aléatoire et proposé au public comme spectacle populaire. Il est, en tout cas, plus que vraisemblable de penser que si Gualtiero Jacopetti n'avait pas collaboré à des films comme Nuits d'Europe ou Mondo di notte, il n'aurait pas imaginé le concept même du docu-horreur, en tout cas pas avec la même forme ni surtout avec la même intuition.
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud in Reflets dans un oeil mort - Mondo Movies et films de Cannibales (Bazaar & Co)

Les trois premiers volets des Mondo di Notte sont aujourd'hui disponible en dvd dans un coffret digipack cartonné édité à 999 exemplaires proposant le premier et le dernier avec des versions françaises.

Sortie en France en janvier 1961, le premier Mondo di Notte (1959)- traduit en français par Les Nuits du monde - parcourt la planète entière pour dévoiler aux spectateurs les plus belles femmes des cabarets mais également tout le folklore des nuits dans les quatre coins du globe (Danemark, France, Grande-Bretagne, Hong-Kong, Japon, Allemagne, États-Unis). Les deux suites signées Giani Proia en 1961 (Tous les plaisirs du Monde en France) et en 1963 proposent la même volonté de faire voyager le spectateur dans les endroits les plus "exotiques" mais en rajoutant divers éléments comme des hommes musclés, des séquences tournées en Afrique puis pour le 3 des fakirs, des séquences de chasse confirmant le virage vers le Mondo "classique". Cette différence des débuts fait tout le charme de cette saga .

Mondo di Notte et les autres films de la série sont d'autant plus intéressants car avec un fonctionnement identique et l'idée de donner accès à un public populaire des spectacles qu'ils ne pourront jamais voir, l'effet produit par le visionnage de ces films de cabaret est à l'antithèse du Mondo.[...] un film comme celui de Luigi Vanzi propose [quant à lui], des plans larges où tels les spectateurs dans la salle que nous voyons sans cesse afin d'une meilleure identification, nous assistons à une vision d'ensemble du spectacle comme si nous étions avec eux.
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud

Le Mondo, lui, n'aura retenu que la particularité des images, leur impact visuel, leur puissance fantasmagorique. Le corps n'est plus chair mais viande.

Alan Clarke, l'événement !

Petit à petit le catalogue de Potemkine s'étoffe de fort belle manière. Après l'annonce du coffret Intégrale Tarkvoski, l'autre événement de cet automne sera ni plus ni moins que le coffret Alan Clarke (1935-1990) comprenant ses films les plus emblématiques, les plus forts émotionnellement parlant, les plus beaux. Détails du coffret ainsi que des titres disponibles à l'unité.


Ce coffret renferme quelques-uns des plus beaux films d’Alan Clarke (1935-1990), figure-clef du cinéma britannique des années soixante-dix et quatre-vingts. L’œuvre du cinéaste, riche de soixante courts, moyens et longs métrages ne recule devant aucun des sujets brûlants de son époque et balaie le spectre de toutes les violences : prisons juvéniles (Scum, 1979), hooligans (The Firm, 1988), jeunes en déshérence (Made in Britain, 1982) ou guerre civile en Irlande du Nord (Elephant, 1989). Magistrales leçons d’humanité que ces films, parfois éprouvants, toujours haletants mais jamais empreints de désespoir car les hommes et les femmes qui les peuplent y déploient une incroyable énergie que la mise en scène d’Alan Clarke n’a de cesse de célébrer. Une mise en scène toute en épure, tendre, âpre et rock’n’roll, en un mot, inimitable. Le cinéaste a ainsi bâti l’œuvre la plus contestataire des années Thatcher sans jamais apposer un regard moralisateur. De nombreux réalisateurs actuels se réclament de son influence, tels Danny Boyle (Trainspotting), Gus Van Sant (Elephant), Stephen Frears (Les Liaisons dangereuses) ou encore Paul Greengrass (Bloody Sunday).

DVD 1 : SCUM (1979) – 98 min


Angleterre, années 1970. Trois jeunes, Carlin, Davis et Angel arrivent dans un borstal, un centre de détention pour mineur. Ils ont peur. Ils ont raison, car ils vont connaître l’enfer. Dans le centre, c’est la loi du plus fort, la loi du plus méchant, le règne de la terreur et de l’humiliation. Pris dans l’engrenage infernal d’un système sans issue, Carlin, Davis et Angel n’ont plus qu’un but : survivre.
Trois ans après la sortie en salle de Scum, le Criminal Justice Act 1982 abolissait les borstals. « Devant le féroce réalisme du film, les responsables de la BBC se sont dégonflés et ont interdit la diffusion. Les producteurs privés m’ont permis de refaire avec les mêmes équipes un film pour le grand écran ». Initialement produit par la BBC et réalisé à partir d’enquêtes réelles, Scum montre les conséquences dramatiques de l’isolement et des sévices innombrables distribués dans ces prisons-écoles du crime. C’est l’un des films importants du plus grand réalisateur anglais contemporain, Alan Clarke.

DVD 2 : MADE IN BRITAIN (1982) – 74 min


Angleterre, années 1980. Trevor, 16 ans, une croix gammée tatouée entre les yeux, sort du tribunal. Il vient d’être condamné pour vols, violences et dégradations. En route vers le centre pour jeunes délinquants, son tuteur Harry Parker tente de le convaincre de changer de voie. Mais Trevor a accumulé trop de violence en lui. Consumé par la haine et l’amertume, il va suivre un tout autre chemin…
Plongée vertigineuse au cœur de l’Angleterre des années Thatcher sur fond de musique punk (The Exploited), Made in Britain est le film coup de poing qui marqua les débuts fracassants de Tim Roth à l’écran (Reservoir Dogs, Pulp Fiction, La Planète des singes). Dès la première image, l’énergie et la fluidité surnaturelles de la mise en scène d’Alan Clarke (Scum, Elephant) happe le spectateur pour ne plus le lâcher. Une magistrale leçon de cinéma.

DVD 3 : THE FIRM (1989) & ELEPHANT (1989)


The Firm
Angleterre, années 1980. Agent immobilier plutôt doué, Clive Bissel, habite avec sa femme et sa fille un petit pavillon dans une banlieue cossue de Londres. Mais pendant son temps libre, Clive oublie cette existence respectable pour devenir « Bex », le leader charismatique et ultraviolent de l’Inter City Crew, un groupe de hooligans engagé dans une lutte farouche avec d’autres clubs de supporters…
Marquant les débuts de la carrière de Gary Oldman (Dracula, Batman, Harry Potter), ce film à la fureur incandescente est inspiré des activités de l'Inter City Firm, une organisation de hooligans du club de football de West Ham United pendant les années 1970-1980.

Elephant
« De ce film visionnaire qu’est Elephant, sans musique, sans parole, et dit-on sans personnage, on sort terrifié par les perspectives, ému par les lumières matinales, et sidéré par le mystère, intarissable et douloureux, de chaque nouvelle apparition. »
Cahiers du cinéma

A l’aube des années 1990, le conflit en Irlande du Nord fait rage et Belfast vit au rythme des émeutes et des attentats. Elephant met en scène dix huit meurtres d’inconnus exécutés froidement en autant de plans séquences. Ce film à l’épure magnifique produit par Danny Boyle (Trainspotting, 28 jours plus tard) inspira Gus Van Sant pour réaliser le film du même nom sur la fusillade du lycée Columbine aux États-Unis.

Suppléments :

- Version BBC de Scum (77 min)
- Director: Alan Clarke, documentaire sur l’œuvre du cinéaste (52 min)
- Entretiens avec l’acteur Tim Roth et le scénariste David Leland
- Commentaires de la critique Andrea Grunert

Prix : 40 euro (coffret) / 20 euro à l'unité

Disponible sur theendstore.com

source : Potemkine