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L'événement Barbara Rubin

Ne cherchez pas son nom dans les ouvrages consacrés au cinéma expérimental, Barbara Rubin n'y apparait pas. Et pourtant  Barbara Rubin, dans le sillage de Jonas Mekas traversa l'underground US en bonne compagnie (Andy Warhol, le Velvet Underground et le tout New York) , muse, électron libre, inclassable à l'image de son seul et unique film.

Christmas on Earth / 1963 / 30 minutes


Figure discrète et légendaire de l'underground new yorkais dans les années 1960, Barbara Rubin est recueillie à la Film-Makers' Coop de New York en 1963 après un séjour en institution psychiatrique. Elle réalise avec Christmas on Earth (1963) – son unique film projeté sur deux écrans superposés – une œuvre transgressive, un rituel orgiaque au cours duquel les pulsions autodestructrices de cette adolescente, alors âgée de 17ans, se mêlent aux aspirations libertaires de son époque.

Projection mercredi 19 novembre 2014 à 19h00 au Centre Pompidou (double écrans).

Voyage en Italie sous Ecstasy

En éditant leur premier blu-ray, The Ecstasy of Films passe un cap symbolique. Pour les deux ans du label, et déjà quantité de sortie magistrale, The Ecstasy of films édite pour la première fois en France le giallo de Sergio Martino, Torso.

Outre la qualité de cette œuvre qui inspira le genre du slasher movies, Torso affirme la position d’esthète de Martino dans le giallo. On cite volontiers Bava pour avoir créer le genre, on cite Argento pour avoir donner ses lettres de noblesse au style mais Martino a sans aucun doute réaliser les plus beaux films, entre cauchemar et érotisme.
Comparativement avec les carrières des maîtres précédemment cités, celle de Martino avec des titres aussi évocateurs que les Zizi baladeurs ou Sexycon n'est malheureusement pas beaucoup pris au sérieux, et reste cantonné au statut de l'artisan de série B. Un titre tout à fait honorable en soi mais tellement réducteur.

Entre 1970 et 1973, Sergio Martino réalisa cinq (chef d') œuvres, dans le désordre et sans hiérarchie : Toutes les couleurs du vice, L'étrange Vice de Mme Wardh, La Queue du scorpion, Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé. Des long-métrages qui sont devenues depuis les patrons des films du duo Cattet & Forzani ( Amer, L'étrange Couleur des larmes de ton corps).

Nous avons une pensée pour Luciano Martino (1933-2013) qui accompagna son "fratello" Sergio dans son aventure cinématographique en tant que producteur.


La tranquillité de l\'université de Pérouse est ébranlée par une série de meurtres brutaux. Les victimes féminines ont été dévêtues et mutilées. Daniela (Tina Aumont), une belle étudiante en art, reconnaît une écharpe rouge et noire retrouvée sur une des victimes sans réussir à se souvenir de l\'endroit où elle a pu la voir. Dans le même temps, un colporteur pense connaître l\'identité de l\'assassin, mais est supprimé quand il tente de le faire chanter. Ayant peur pour sa vie, Daniela se retire dans une villa isolée, à la campagne, avec trois de ses amies – dont une américaine, Jane (Suzy Kendall). Le tueur les poursuit, tenant à s\'assurer que leurs vacances se transforment en bain de sang cauchemardesque.



Suppléments :

Commentaire audio Sergio Martino (réalisateur et scénariste) VOSTFR / Interview Sergio Martino / Une violence charnelle entre refoulement et débauche – Entretien avec Jean-François Rauger / Soirée PANIC ! CINEMA Spéciale Sergio Martino avec Sergio Martino, Luc Merenda et Christophe Lemaire (15 juin 2012) /  Séquence alternative de jour / Trailer U.S / Trailer international / Trailer Italie / Générique de fin U.S / Générique de début alternatif Allemagne 1 / Générique de début alternatif Allemagne 2 / TV Spot 1 / TV Spot 2 / Radio Spot / Galerie photo...

Face au succès du pré-achat, espérons que The Ecstasy continue sur sa lancée en proposant l'inédit, Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé ou réedite en blu-ray les titres précédemment sorties chez feu Neo Publishing.

Beaucoup moins connu que Martino, Mariano Baino (on aurait presque envie de donner ses dates de naissance et de décès tant sa carrière fut brève) marqua les esprits des connaisseurs grâce à un film, véritable ovni, du début des années 90, Dark Waters (1993).

L'âge d'or du cinéma de genre transalpin étant fini depuis plusieurs années - Fulci réalise ses derniers efforts en vidéo, Argento entame la fin de sa carrière, Martino et autre Lenzi se découvre des talents de téléaste ou disparaisse tout bonnement des salles de cinéma - voir déboulé un film comme Dark Waters était à l'époque rafraichissant.

Moins culte qu'un Dellamore, Dellamorte (1994), Dark Waters fut une éclaircie dans le marasme cinématographique italien. Il reste, à ce jour, le seul et unique long-métrage de son auteur.



Après un long voyage, Elizabeth arrive sur une île isolée où jadis, son défunt père fonda un couvent. Elle y découvre une étrange communauté de nonnes qui s’adonnent à d’étranges rituels dans les catacombes. Tandis qu’une menace surnaturelle se précise, Elizabeth trouve l’explication aux terribles cauchemars qui la hantent depuis son enfance…

Reprenant les bonus de l'édition zone 1, ce dvd en édition limitée à 1 000 exemplaires contribuera à la redécouverte d'un film, nous rappelant de manière nostalgique les grandes heures du cinéma de genre italien.

Commentaire audio Mariano Baino (réalisateur, scénariste et producteur) et Michele De Angelis (producteur NO SHAME et réalisateur) anglais sous-titrée français / scènes coupées / Documentaire « Deep into Dark Waters » - interviews avec Mariano Baino (Scénariste, réalisateur et producteur), Louise Salter (actrice), Steve Brooke Smith (camera operator), Rick Littler (co-monteur) et Nigel Dali (Producteur associé) 50 min /Bêtisiers (avec commentaire audio de Mariano Baino (réalisateur, scénariste et producteur) et Michele De Angelis (producteur No Shame et réalisateur) anglais sous-titrée français) / Galerie photos et artwork / Bande annonce.



En complément du long, The Ecstasy édite les courts de Mariano Baino. Reuni sous le titre Trinity of darkness, le label propose à prix réduit de découvrir les travaux hétéroclicte de cet italien exilé en Angleterre. 3 courts-métrages sombres et bizarres qui sont issus de l’imagination fiévreuse de M.Baino, salué par The Daily Star comme «un homme doté d’une imagination débordante et sauvage que Bram Stoker pourrait envier». The Trinity of Darkness donne un nouveau sens à la vieille sentence :«Faites bien attention aux souhaits que vous exprimez». 

Bonus :
Commentaire audio Mariano Baino (réalisateur, scénariste et producteur) et Michele De Angelis (producteur NO SHAME et réalisateur) anglais sous-titrée français / Documentaire « Making of Never Ever After » / interviews avec Mariano Baino (Scénariste, réalisateur et producteur), Steve Brooke Smith (Directeur de la photographie), Abby Leamon, Jackie Stirling et Jacqueline Wilkie (actrices) 14 min / Galerie photos et artwork

Saluons ici l’honnêteté éditorial du label, qui aurait bien pu proposer ces films comme des suppléments et glonfer ainsi l'édition de Dark Waters. Saluons également (surtout ?) la prise de risque de cet éditeur qui a bousculé (un peu ? beaucoup ? à vous de juger) le landernau des éditeurs indépendants.

On attends la suite avec impatience...

En vente sur theendstore.com

source : The Ecstasy of Films

Festival des Cinémas différents et experimentaux

Mise en bouche du 16e festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris

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MARTHA COLBURN + SCORPION VIOLENTE  / ALAIN MONTESSE / ETIENNE O'LEARY /LIS RHODES / PIOTR KAMLER / PATRICK BOKANOWSKI...

Plus d'infos sur le sur le site Collectif Jeune Cinéma

Bonus dvd : Baby Cart, l'âme d'un père, le coeur d'un fils

Exit Kenji Misumi (1921-1975), entrée de Buichi Satô (1925-2011),pour se quatrième épisode de la saga Baby Cart intitulé L'âme d'un père, le coeur d'un fils (1972). Aucune crainte à avoir car même sans son réalisateur fétiche, la série se poursuit sur un niveau de qualité toujours aussi intense.



Présentation Wild Side :
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Ittô Ogami est payé pour éliminer Oyuki, une redoutable femme guerrière qui servait dans la garde d'élite de son suzerain jusqu'au jour où elle fut atteinte d'une inexplicable folie meurtrière. Sa mort évitera au fief l'ingérence du pouvoir central. Ogami retrouve bientôt Oyuki, fille d'une grande beauté qui se bat seins nus (et tatoués) pour mieux déstabiliser ses adversaires. Il comprend bientôt la tragique raison qui pousse O-Yuki à tuer les samouraïs de son clan, mais ne renonce pas pour autant à honorer son contrat. Au même moment, un combat d'une toute autre ampleur attend Le loup à l'enfant : prévenu par ses espions, Retsudô Yagyû est déjà sur les lieux, prêt à défier Ogami en combat singulier.


Présentation Hk Vidéo
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L’âme d’un père, le cœur d’un fils est le quatrième long métrage lancé sur moins d'une année par les auteurs de Baby Cart. Très vite rodé l'équipe mise en place par le studio Toho, qui se compose du producteur Shintaro Katsu, du comédien Tomisaburo Wakayama, du scénariste Kazuo Koike et du réalisateur Kenji Misumi peut se passer momentanément de l’un des ses membres sans voir la qualité générale en souffrir le moins du monde.
Nouveauté majeure, Kenji Misumi laisse sa place à un réalisateur moins prestigieux Buichi Saitô. Saitô assure l’intérim avec beaucoup de talent et d’humilité, affirmant une nette déférence envers les créateurs de la série et endossant sans démériter les habits de son illustre prédécesseur.
Dans sa tache, il est aidé par l'un des meilleurs script signé  Kazuo Koike, qui préfère puiser sa trame au source du matériau d’origine plutôt que de s'en éloigner comme ce serait le cas dans tout autre saga du même type.
Épisode capital, L’âme d'un père, le cœur d'un fils, nous éclaire enfin sur les raisons qui ont poussé le félon clan Yagyû à discréditer leur rival Ittô Ogami et à assassiner son épouse, les transformant lui et son fils en rônin errant.
Comme toujours Koike profite de sa parfaite maitrise du contexte historique pour se concentrer avant tout sur les personnages. Dans ce quatrième épisode, le loup solitaire à l’enfant est définitivement devenu une machine à tuer, qui ne poursuit plus aucun but, aucun plan de vengeance mais se contente de survivre en donnant la mort, ce que souligne son mutisme de plus en plus imperturbable.

Une très brève introduction le voit accepter un nouveau contrat, tuer une jeune femme d'une nom d'Oyuki, clairement montré comme son alter ego féminin. La très belle et très émouvante Oyuki tatouée de figures démoniaques, dont un bébé rouge sang qui rappelle Daigorô, est elle-même une victime qui cherche à se venger de ses agresseurs dévoilant son anatomie sublime à ses adversaires afin de les tétaniser avant de leur porter le coup fatal.
On reconnait en ce personnage l’un des plus marquants de la série, le style flamboyant de Koike, créateur en autre de Lady Snowblood, sabreuse vengeresse dont les aventures cinématographique furent tournées la même année que ce quatrième Baby Cart.
L’autre personnage capital est Gumbei Yagyû, fils du très shakespearien Retsudô Yagyû, chef du clan des assassins du Shogun et persécuteur de Ittô Ogami. Dépeint comme un bretteur supérieur en rapidité et en technique pure à Ogami, Gumbei est évidemment l'un de ces personnage damnés qu’affectionne Koike en ce qu'il n'est inférieur au héros que sur un seul point, son incompréhension totale des vraies valeurs du Bushido, le code d’honneur du samouraï.
Si Ogami a choisi consciemment de s’en éloigner, Gumbei lui, croit en suivre les préceptes à la lettre alors qu’il ne s'en est jamais réellement montré digne, l’affrontement des deux hommes n’en est que plus symbolique.
L’image récurrente du landau, poussé par le monolithique décapiteur shogunal évoque celle d’un rouleau compresseur qui écrase absolument tout ce qui se met en travers de sa route. Ogami poursuit son chemin vers l’inévitable confrontation avec le chef du clan ennemi, s’acquittant sans broncher de tout contrat qui lui est proposé, y comprit lorsqu'il s'agit de tuer ceux dont il partage la cause.
Ogami quitte ainsi le fil du rasoir sur lequel il avançait jusqu’alors pour s’enfoncer définitivement dans les limbes. Il sait désormais que sa vengeance ne s’accomplira qu'au prix d’une éternelle damnation pour lui comme pour son fils.
 David Martinez, Leonard Haddad / HK Vidéo

L'intégrale Baby Cart est en vente sur theendstore.com
Le diptyque Lady Snowblood est en vente sur theendstore.com

source : Hk Vidéo / Wild Side

La rentrée d'Artus

Il est déjà loin l'époque ou le petit Artus sortait timidement en 2005 ses premiers dvd collector (Le Chevalier Blanc et le diptyque Le Boulanger de l'empereur, l'empereur du boulanger.

Aujourd'hui Artus rentre dans sa neuvième année et à atteint un rythme de sortie incroyable. Rendez-vous compte en 2014, c'est plus d'une quinzaines de titres qui sont venus garnir les étagères des adorateurs de cinéma de quartier. Et ce n'est pas fini ! Après l'Italie et son patrimoine, Jess Franco (un territoire à lui tout seul) c'est au tour de l'Espagne d'être exploré par Artus Films.

Grande figure du cinéma ibérique, Paul Naschy (1934-2009) est en manque de reconnaissance de ce côté ci des Pyrénées. Peu diffusé en dvd (à l'exception de La Furie des Vampires et L'empreinte de Dracula), Artus double la disponibilité de l'haltérophile madrilène avec Le Bossu de la morgue et les Vampires du Dr Dracula.

LES VAMPIRES DE DR DRACULA / LA MARCA DEL HOMBRE LOBO/ Enrique Lopez Eguiluz  / 1968

En pillant le caveau d’un vieux château, des bohémiens retirent une croix en argent du cœur de Imre Wolfstein. Loup-garou revenu à la vie, celui-ci sème à nouveau la terreur dans la région. Participant à une battue pour occire la bête, le comte Waldemar Daninsky se fait mordre, et devient loup-garou à son tour. Pour contrer cette malédiction, il demande l’aide du professeur Mikhelov et de sa femme, réputés pour être des spécialistes de la lycanthropie. Mais ces derniers sont en réalité des vampires qui veulent utiliser Daninsky. 

 "Ce premier jalon de la saga du lycanthope, intitulé La marca del hombre lobo dans son pays d'origine, est exploité dans les salles françaises, quelques années après sous la frauduleuse appellation des Vampires du docteur Dracula tandisqu'une version raccourcie d'une quinzaine de minutes sort aux Etats-Unis sous le titre tout aussi mensonger de Frankenstein's Bloody Terror. Pour justifier cette dénomination farfelue, un prologue animé établit la filiation entre la fammille Wolfstein et le Baron Frankenstein. De plus, le distributeur crédite le a réalisation à un fantoches, Henry L. Egan, et seuls six acteurs apparaissent au générique, tous dissimulés sous des pseudfonymes américanisés, Dianik Zurakowska devenant, par exemple, Diana Zura. Cette aventure liminaire d'El Hombre Lobo, signée Enrique Lopez Eguiluz (qui commettra deux ans après El Santo contre les tueurs de la mafia) fut filmée dans un somptueux 70 mm Eastmancolor 3D agrémentée d'une piste sonore stéréo mais la plupart des copies seront exploitées dans une version 2D conventionnelle.[...]
Pierre angulaire de l'épouvante européenne, cette agréable série B aux confluents de diverses influences (Universal, Hammer, gothique italien) constitue le point de départ idéal pour se familiariser avec l'oeuvre de Paul Naschy. Joli succès dans son pays natal et en Allemagne, Les Vampires du docteur Dracula s'imposa comme le catalyseur du renouveau de l'horreur ibérique."*
LE BOSSU DE LA MORGUE / EL JOROBADO DE LA MORGUE / Javier Aguirre / 1973
Gotho, un misérable bossu, est employé à la morgue d’un hospice. Il s’occupe des tâches les plus ingrates, à la risée de tout le personnel. Amoureux fou d’une patiente, il prend soin d’elle autant qu’il le peut. Hélas, elle ne survit pas à sa maladie, ce qui plonge Gotho dans le chagrin. Désespéré, il cache la belle dans le sous-sol de la morgue. Un médecin sans scrupules lui promet de la ramener à la vie. Mais, en échange, il doit l’aider dans ses recherches : Gotho doit ramener des cadavres tout frais… 

"Paul Naschy revisite également, de manière romantique, le mythe de Frankenstein avec Le Bossu de la morgue de Javier Aguirre, souvent considéré comme son chef d’œuvre. [...] Récompensé par un prix d'interprétation mérité au second Festival International de Paris du Film Fantastique et de Science-Fiction, où le comédien était invité en compagnie de Terence Fisher et de Peter Cushing [...]*
LA MARIEE SANGLANTE / LA NOVIA ENSANGRENTADA / Vicente Aranda / 1972


Venant d’épouser un jeune aristocrate, Susan vient vivre dans le manoir familial. De nature très prude, elle est peu à peu la proie d’horribles cauchemars, mêlant violence et volupté. Ses peurs sont décuplées quand elle apprend l’histoire tragique de Carmilla, une ancêtre de la famille, ayant trucidé son mari à coups de poignard. Un jour, son mari découvre une jeune femme enterrée sur la plage. Cette dernière, qui se dit s’appeler Carmilla, étend son pouvoir et son emprise sur Susan… 

En vente sur theendstore.com  

source : Artus Film / L’Écran Fantastique
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*Les citations sont extraites de l'article de Fred Pizzoferato, Paul Naschy, Les cent visages de la peur ! in L’Écran Fantastique #356 - Septembre 2014

L'étrange festival 2014

On aurait pu vous donner 20 bonnes raisons de vous rendre à l'étrange festival cette année.
On aurait pu lister 20 films à découvrir sur grand écran.
On aurait pu vous raconter 20 anecdotes sur l'étrange festival.
On aurait pu évoquer 20 cinéastes qui ont été découverts à l'étrange.

Mais le fait est que vous n'avez sans doute pas besoin qu'un obscur blog vous motive pour LE festival français de genre.

Mais si vous ne savez pas ce qu'est "L'étrange", L'étrange, c'est l'assurance d'être marqué par le sceau de la différence, être arraché de notre zone de confort de spectateur formaté aux images. L'étrange est une thérapie visuelle, un passage obligé pour tout cinéphile qui veut retrouver le gout de l'aventure cinématographique.


Pendant dix jours l'étrange festival propose au cinéphile novice ou expérimenté d'arpenter les recoins les plus (mé)connus du cinéma de genres.
La vitrine est comme toujours réjouissante avec la présence de Godfrey Reggio, Gaspar Noé, Richard Stanley,  voire exaltante avec Sono Sion et Alejandro Jodorowski.

Voici notre sélection :

A GIRL WALKS HOME ALONE AT NIGHT / Ana Lily Amirpour / 2014
Dans une ville-fantôme iranienne, un vampire erre à la recherche d’une victime...
> Jeudi 11 septembre 2014 à 19H45
> Vendredi 12 septembre 2014 - 22H00

HYENA / Gerard Johnson / 2014


Michael, policier londonien désabusé, a bien du mal à affronter les réseaux albanais et turcs qui se développent de plus en plus. Pour faire face, il se décide à passer de l’autre côté de la loi…
> Vendredi 12 septembre 2014 à 20H00
> Samedi 13 septembre 2014 à 17H00

WHITE SHADOW / Noaz Beshe / 2013

Alias, un jeune albinos tanzanien, part chez son oncle après avoir été témoin du meurtre de son père. Il devra apprendre à survivre en communauté...
> Vendredi 5 septembre 2014 à 21H30


source : L'étrange Festival

Bonus dvd : Baby Cart dans la terre de l'ombre

A mi parcours de la saga Lone Wolf & Cub, Baby Cart dans la terre de l'ombre, continue (brillament) le périple d'Ogami Itto et de son fils Daigoro dans un Japon toujours aussi menaçant pour leur existence.

On retrouve David Martinez et Léornard Haddad de Hk Vidéo pour la présentation de ce troisième volet.

BABY CART DANS LA TERRE DE L'OMBRE
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Itto Ogami survit grâce à la maîtrise de son art, le maniement du sabre, en louant ses services. Toujours accompagné de son fils Daigoro, le ronin rencontre Kambé, un samouraï déchu, dépressif qui veut l'affronter. Mais à sa grande fureur, Ogami refuse le combat. Il accepte en revanche de tuer le gouverneur de la région..
"Pour tous ses instigateurs la série Baby Cart est en 1972 une occupation à plein temps. Les deux premiers films ont été d’énormes succès au Japon et dans toute l’Asie et la formule semble reconductible à l’infini puisqu'il s’agit simplement de continuer à puiser dans les péripéties du manga qui parait à un rythme soutenu.

La nature du cinéma d’exploitation est de capitaliser sur des formules gagnantes, mais aussi de pratiquer la fuite en avant. Baby Cart dans la terre de l’ombre, en est une parfaite démonstration. Kazuo Koike continue de recycler les joutes sanglantes du manga à l’écran. Kenji Misumi poursuit dans sa veine étrangement contemplative, privilégiant un rythme lent et solennel qui fait d’autant mieux ressortir les brusques montées de violence et Tomisaburo Wakayama promène sa dégaine de droopy sabreur, avec toujours plus d’aisance, se laissant même à interpréter en personne la chanson du film.

Mais avec ce troisième volet Baby Cart devient surtout un grand terrain de jeu et d'expérience, l’occasion pour ses auteurs de repousser leurs propres limites et celle du genre, en se livrant à une surenchère décadente. Premier signe de cette évolution, le film s’ouvre sur une séquence particulièrement cruelle de viol collectif ou filles et mères sont logées à la même enseigne. Plus encore que par la passé le sexe devient une composante décisive de l’univers de Baby Cart. Par ce détail Misumi et Koike marquent leur intention de se concentrer sur le contexte de leur saga, un Japon féodal en pleine déliquescence morale, peuplé de samouraï sans maitre et sans honneur et dont Ogami serait la mauvaise conscience, l’ange massacreur et le croquemitaine.

La dimension philosophique du personnage, traçant sa route morale de son sabre tueur prend toute sa mesure dans son affrontement avec Kambei, samouraï déchu comme lui, le seul à comprendre que sa quête n’est pas seulement vengeresse et destructrice mais aussi éthique, fusse de façon très ambiguë.
Autre nouveauté le loup à l’enfant ne cache plus seulement un arsenal d'armes blanches dans son landau il y abrite également revolvers et mitrailleuses. Le Yado, art de trancher en dégainant et le style de la mouette, une technique de sabre adapté au combat dans l’eau, demeure ses passes d’armes préférées. Mais Kenji Misumi choisit dans ce film de concrétiser de façon plus littérale ces multiples emprunt et hommage au style du western spaghetti . Le monstrueux gunfight dans le désert qui conclut Baby Cart dans la terre de l’ombre est resté l'une des séquences les plus célèbres de toute la série, précisément parce qu'elle organise la fusion entre deux formes clés du cinéma populaire des années 70, un carnage dantesque en forme de crossover parfait.
A partir d’une bande dessine qui se nourrissait de l’esthétique du cinéma de sabre tout en la pervertissant, les auteurs de Baby Cart achèvent avec ce troisième volet leur démantèlement du chambara classique. Après cette première trilogie, le genre ne peut plus se reposer sur aucune certitude, ce qui n’empêche pas Baby Cart, ultime paradoxe,  de demeurer, trente ans après l’un de ses modèles les plus influent."
source : HK Vidéo / Wild Side

en vente sur theendstore.com

Bonus dvd : Baby Cart, l'enfant massacre

Deuxième film de la saga baby Cart, deuxième présentation de l'équipe éditoriale de Hk Vidéo issue de la première édition en dvd.
On prend les mêmes (ou presque) et on recommence. Toujours réalisé par Kenji Misumi, la même année que Le Sabre de la Vengeance, l'enfant massacre servira avec le premier volet comme base à la "réinterprétation" américaine connue sous le nom de Shogun Assassin (signée Robert Houston et sortie sur les écrans en 1980).

BABY CART, L'ENFANT MASSACRE
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On retrouve le ronin Itto Ogami, son fils, errants sur les terres du japon. Devenu samouraï mercenaire hors la loi, il vend ses talents de tueur, recherche des contrats à honorer. Connu dans tout le pays,, toujours poursuivi par le terrible clan des Yagyu, il affronte de nombreux ennemis, en particulier des femmes ninjas, amazones redoutables,, les Dieux de la Mort, 3 puissants guerriers à la solde du Shôgun... Malgré l'intensité des scènes 'gores', totalement barbares, transgressives du bushido (code d'honneur des samouraïs), l'impitoyable Itto Ogami atteint son apogée en terme de popularité avec ce film, immense succès dans toute l'Asie.

"L’appétit venant en mangeant l’équipe de Baby Cart n’attend même pas la fin de l’exploitation du sabre de la vengeance pour se réunir et lancer sa suite. Le deuxième volet, titré l’enfant massacre, devient instantanément le film phare de la série. L’emblème d’une saga qui s’est elle-même avec le temps imposée comme l’un des symboles décadent du cinéma de sabre ou chambara.
Cette fois plus besoin de faire les présentations. Baby Cart l’enfant massacre n’a plus rien à exposer, ni même à raconter, et en profite pour établir le cahier des charges que de près ou de loin tous ses successeurs s’efforceront de suivre. 
Le film s’ouvre sur une séquence demeurée célèbre ou un ennemi du bourreau déchu Itto Ogami s’empale volontairement sur son sabre afin de l’immobiliser et de permettre à son acolyte de porter son attaque. Tout le principe de Baby Cart est dans cette séquence déclaration d’intention. Kazuo Koike Kenji Misumi s’efforcent scène après scène film après film d’inventer des gimmicks de violence capable de revitaliser formellement les tueries métronomique du samouraï au landau.
Sur ce plan l’enfant massacre est passé à la postérité pour plusieurs trouvailles pop restées célèbres. Un gang de jolie amazone offre en particulier à la série sa séquence la plus gore et les trois dieux de la guerre aux armes au moins aussi farfelues que celles qu’Ogami Itto cachent dans le landau de son fils font partie des méchants les plus serialesque des six films.

En devenant une série, Baby Cart prend forcement le partie du cinéma d’exploitation, un cinéma qui puise son inventivité dans la nécessité de nourrir d’idée et de folie des situations un peu balisé. Dans Baby Cart l’enfant massacre le danger est partout, permanent mais en même temps assez relatif puisque la supériorité d’Ogami sur tous ses adversaires et son infaillibilité au combat ne sont jamais discuter. L’intérêt des séquences d’actions ne réside donc pas dans leur tension dramatique mais dans leur formalisme torturé, leur imaginaire barbare et leur violence abstraite.

A ce titre, la séquence ou les trois dieux de la guerre frappent leur adversaire embusqué dans le sable et ou le désert semble saigner de ces blessures est un pur joyau surréaliste. Dès le sabre de la vengeance, la première de ses aventures cinématographiques, il était clair que c'est l’origine et la fonction de bourreau d’Itto Ogami qui constitue le cœur du sujet et que les intrigues tissées autour ne sont que péripéties. Dans l’enfant massacre, le récit complètement annexe, tourne même autour d’une simple histoire de teinturier. Le loup à l’enfant est un héros encore plus abstrait que le samouraï aveugle de la série Zatoichi ou que l’homme sans nom crée par Sergio Leone et Clint Eastwood. Il est une figure mythologique et métaphysique en même temps qu’un prétexte idéal à un enchainement de violence radicale typique du cinéma d’exploitation des années 70. De tous les Baby Cart, l’enfant massacre est sans doute le plus influent, régulièrement cité par les gourous de pop culture contemporaine que sont le cinéaste Quentin Tarantino ou le scénariste dessinateur Frank Miller.
Sortie triomphalement en 1972, ce deuxième volet est de fait l'un des derniers sommet du cinéma de sabre en même temps que l'expression de ses pulsions autodestructrices ce qui en fait dans un sens comme l’autre une expérience limite."
 David Martinez, Leonard Haddad / HK Vidéo
source : Hk Video / Wild Side

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Directement adapté d'un des chef-d'oeuvres du manga japonais scénarisé par Kazuo Koike (également auteur de Crying Freeman), vendu à plus de 8 millions d'exemplaires pour une oeuvre de plus de 8000 pages, BABY CART met en scène Itto Ogami, héros dans la pure lignée japonaise : invincible, mais le coeur aussi tourmenté que son sabre est froid et implacable, il est pourtant marqué par sa destinée sans issue, le menant toujours plus avant vers une violence qui semble sans limite. 

En vente sur theendstore.com

Baby Cart, l'intégrale

En novembre 2003, HK Vidéo éditait le premier volume de Baby Cart, adaptation du manga Lone Wolf & Cub de Kazuo Koike et de Goseki Kojima. Un deuxième volume vint clore un mois après cette cultissime saga cinématographique disponible pour la première fois en France.
Deux ans ans après Wild Side Vidéo réedite les six films dans un coffret intégrale. Wild Side se démarque grâce à des bonus, là ou les coffrets HK proposaient "seulement" des présentations de David Martinez.

Retiré de la vente depuis l'apparition de l'édition Wild Side, nous avons décidé à l'occasion de la disponibilité du coffret sur theendstore.com de proposer les présentations de David Martinez et Léonard Haddad par écrit.

Rendons à César ce qui appartient à César puisque cette idée de retranscrire les bonus dvd vient d'un fanzine, Miroir Noir, pour ne pas le citer, qui depuis son premier numéro, propose des bonus dvd couchés sur papier.

Le fanzine Peeping Tom évoque les questions de droit, espérons que ni Metropolitan, ni HK nous poursuive pour cela car c'est avant tout à titre informatif et en hommage à la qualité rédactionnelle de l'équipe de Christophe Gans.


BABY CART, LE SABRE DE LA VENGEANCE
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"Au début des années 70, les grands studios japonais ne savent pas encore que leur âge d’or touche à sa fin. Le développement forcené de la télévision et du cinéma engagé et expérimental de la nouvelle vague japonaise leurs ont porté un coup fatal qui les plongera dès 1975 dans une crise à l’issue incertaine.
Tourné en 1972, Baby Cart le sabre de la vengeance est encore un pur film de système, mais les prémices de la fin d’une époque y sont déjà apparentes.
Il est certes produit par un studio majeur, la Toho et réalisé par Kenji Misumi, un maître artisan ayant mené toute sa carrière au sein de ce même système, notamment à la Daei spécialiste des films de sabre mais il se distingue de la production de son temps par le fait qu’il prend sa source dans un manga et qu’il est accompagné d’une série télé dérivée.
C’est donc l’une des toutes premières œuvres brisant les frontières de la culture populaire qui deviendront par la suite de plus en plus poreuses. L’un des premiers avatars d’un multi médiatisme balbutiant.
Du manga au cinéma en passant par la télé, Baby Cart est avant tout un concept. Un homme pousse le landau de son fils sur les chemins du Japon et massacre ses assaillants sans presque prendre la peine de s’arrêter, préfigurant des centaines de jeux vidéo On doit cette idée au fameux scénariste de manga Kazuo Koike, créateur multirécidiviste de personnage d’assassins marqués par des origines tragiques qui les rendent à la fois impitoyables, invincibles et extraordinairement ambivalents.
Comme Golgo 13, Lady Snowblood ou Crying freeman le héros de Baby Cart tue. Mais pire qu’un assassin Itto Ogami est un bourreau. Un complot conçu pour usurper sa position d’exécuteur auprès du shogun aboutit à la mort de de sa femme et à sa déchéance. Plutôt que de se faire hara-kiri Ogami suit son propre code du déshonneur en prenant la fuite avec son jeune fils et en devenant un assassin.
Après près de vingt ans de carrière comme second rôle dans des films de sabre ou de gangster Tomisaburo Wakayama prête son physique de taureau placide au personnage du loup à l’enfant.
Ce n’est pas un hasard. La série est produite par Shintaro Katsu, l’acteur culte de Zatoichi, le samouraï aveugle, qui n’est autre que le propre frère de Wakayama. Kazuo Koike signe lui-même le scénario adapté de son manga. Le réalisateur Kenji Misumi remplaçant en quelque sorte le dessinateur Koze Kojima en tant qu’illustrateur de ses visions nihilistes.
La source manga du film est visible non seulement dans la fidélité à certains épisodes dessinés mais aussi dans le style formel mis au point par Misumi. Très composé et très graphique en apparence plutôt classique, Baby Cart est par certains aspects une œuvre radicalement expérimentale, un grand exemple de freestyle cinématographique, zébré d’éclair de couleurs ou d’effet gore saisissant.
On y retrouve un découpage en vignette dérivé des cases du manga et quelque dérapages surréels comme la séquence d’exécution surexposé qui ouvre le film, le fameux duel sous le soleil couchant avec l’enfant sur les épaules ou l’utilisation du son dans les nombreux flashbacks ou seul les dialogues et les coups de sabres sont audibles à la manière des bulles et des onomatopées sonores caractéristiques de la BD .

A tout point de vue, ce n’est qu’un début, le sabre de la vengeance pose des bases formelles que chacun des cinq autres films de la saga n’auront de cesse d’approfondir et de radicaliser.
Dans le même temps la série télé et le manga continueront de prospérer, annonçant la prise de pouvoir de ces deux médias sur la culture populaire japonaise pendant les années 80. On peut le regretter puisqu’elle est comparé sur l’année 1972, la version cinéma de Baby Cart était belle et bien la plus fascinante des trois."


source : Hk Video / Wild Side

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Directement adapté d'un des chef-d'oeuvres du manga japonais scénarisé par Kazuo Koike (également auteur de Crying Freeman), vendu à plus de 8 millions d'exemplaires pour une oeuvre de plus de 8000 pages, BABY CART met en scène Itto Ogami, héros dans la pure lignée japonaise : invincible, mais le coeur aussi tourmenté que son sabre est froid et implacable, il est pourtant marqué par sa destinée sans issue, le menant toujours plus avant vers une violence qui semble sans limite. 

En vente sur theendstore.com

Kinji Fukasaku, la fureur de vivre

Depuis le 2 juillet dernier, la Cinémathèque de Paris rend hommage au cinéaste japonais Kinji Fukasaku (1930-2003). Si le "grand public" a (peut-être) retenu le nom de Fukasuku comme l'auteur de Battle Royale, son dernier long métrage, le cinéphile se souviendra plus volontiers de sa série de films centré sur l'univers des yakuzas. La découverte de la cinquantaine d’œuvre du cinéaste japonais permet d'établir des connexions que les quelques dvds sortie en France permettaient à peine d'entrevoir. D'une rigueur thématique incroyable, d'une inventivité avant-gardiste (qu'il s'agisse des scénarios, des rebondissement ou de la mise en scène) d'une énergie électrisante, Fukasaku aura dépeint inlassablement les connexions, les luttes et les rivalités au sein des clans yakuzas après la seconde guerre mondiale face à une société japonaise en pleine mutation. Le même thèmes mais un traitement toujours renouvelé, la marque des grands réalisateurs.
L'oeuvre de Kinji Fukasaku semble être traversé par la déflagration de la bombe à Hiroshima. Tous les personnages principaux ont une fureur de vivre comme de mourir rappelant à bien des égards les personnages des films de Sam Peckinpah dans leur jusqu'au boutisme.
Avec cette rétrospective, on constate que Fukasaku a sans doute contribué à l'éclosion et à la radicalité des auteurs de la nouvelle vague japonaise. Si lui n'a jamais fondé son studio  au contraire d'un Nagisa Oshima (qui aura joué dans un film de Fukasaku, Tombe de yakuza et fleur de gardénia) ou d'un Koji Wakamatsu, les rares incursions de Kinji Fukasaku en indépendant ont été des échecs commerciaux mais des réussites artistiques (on pense particulièrement à Sous les drapeaux l'enfer).

[1961] Du rififi chez les truands = Gangsters en plein jour
[1961] Le Type au drôle de chapeau / Le Bras de vingt millions de yens
[1962] Gang contre G-Men
[1962] Défi d'amour propre - Fierté agressive
[1963] La Société des gangsters
[1964] Jakoman et Tetsu
[1964] Hommes, porcs et loups
[1966] Duel en plein jour - Le Kamikaze
 [1966] Le Dragon sauvage de Hokkaido
[1966] Chantage
[1966] Le Policier vagabond : Le Vent franchit le cap / ... : La Tragédie de la vallée rouge
[1967] La Cérémonie de dissolution du gang
[1968] Kamikaze Club
[1968] Le Lézard noir
[1969] La Demeure de la Rose Noire
[1969] Le Caïd de Yokohama
[1970] Le Blason ensanglanté]
[1970] Si tu étais jeune
[1971] Guerre des gangs à Okinawa
[1972] Okita le pourfendeur : les Trois Frères chiens fous
[1972] Okita le pourfendeur
[1973] Combat sans code d'honneur - Qui sera le boss à Hiroshima ?
[1973] Sous les drapeaux, l'enfer
[1973]  Combat sans code d'honneur 2 - Deadly fight in Hiroshima
[1973]  Combat sans code d'honneur 3 - Guerre par procuration
[1974] Combat sans code d'honneur 4 - Opération au sommet
[1974] Combat sans code d'honneur 5 - La Partie finale
[1974] Nouveau combat sans code d'honneur 1
[1974] Nouveau combat sans code d'honneur 2 - La Tête du boss
[1975] Le Cimetière de la morale
 [1975] Police contre Syndicat du crime
[1975]  Le Voleur de capitaux
[1976] Nouveau combat sans code d'honneur 3 - Les Derniers jours du boss
[1976] Tombe de yakuza et fleur de gardénia
[1978] Le Samouraï et le shogun
[1979] Virus
[1981] Samuraï réincarnation
[1982] La Marche de Kamata
[1982] La Rivière Dotonbori
[1984] La Vengeance du samouraï
[1983] La Légende des huit samouraïs
[1984] Rhapsodie de Shangaï
[1986] L'Homme des passions
[1992] Un jour étincelant
[1994] Histoire de fantômes à Yotsuya
[1999] La Maison des geishas
[2000] Battle Royale

En bonus, la vidéo de la conférence de Jean-François Rauger intitulé "Qui êtes vous... Kinji Fukasaku ?"

Un festival dans ton salon

Transformers, La Planète des Singes : l'affrontement, les Gardiens de la Galaxie, Black storm, autant de film de studios qui vont inonder dans les prochains jours les écrans français. Des chanceux dont le succès est programmé dès aujourd'hui.

Pour d'autres, la salle reste un graal qu'ils auront connues de manière éphémère.

Trois sorties dvd viennent rappelées aux cinéphiles français les affres de la distribution du cinéma de genre dans l'hexagone.
John dies at the end, The Rambler et Replicas, tous diffusés durant des festivals bien connu des amoureux de "série B" à savoir l’Étrange Festival et le Pifff (Paris International Fantastic Film Festival) connaissent enfin une sortie... dvd.

Et oui car si la quasi généralité des blockbusters américains sont des films fantastiques ou de sciences fictions, de plus en plus de film plus modestes (et pourtant très originaux) n'ont plus de droit de cité dans les cinés. Faute de place ? des distributeurs manquant d'audace ?

Un triste constat qui est certes atténué par cette salve de dvd.

Commençons par le plus "anciens" de ce trio de dvd avec John dies at the end de Don Coscarelli. Adapation de l'ouvrage éponyme écrit par David Wong, John dies at the end fut projeté lors de la seconde édition du Paris Fantastic Film Festival en 2012.
C'est donc deux longues années qu'il aura fallu attendre (en vertu des lois françaises) pour revoir cet incroyable ovni du réalisateur de Phantasm et de Bubba Ho-tep.

Sur un rythme enjoué et une vitalité créative sans limite, John dies at the end nous plonge dans un univers barré dont on retrouve quelques réminiscence de l'univers de Cronenberg, époque Existenz.

John et Dave, deux jeunes losers attachants, vont tester le pouvoir d’une drogue surpuissante, la « Soy Sauce », et découvrir une réalité alternative peuplée de démons...
 
Le second titre a trouver la direction de notre lecteur dvd est The Rambler de Calvin Lee Reeder. Après le très remarqué The Oregonian (bête de festival :  Laussanne Underground Film Festival, Étrange Festival) ayant connu une exploitation en salles par Tanzi Distribution, ce second long-métrage n'aura pas la même chance puisque il faudra se contenter d'un dvd.


Après sa sortie de prison, the Rambler tente de renouer avec son ancienne vie. Mais beaucoup de choses ont changé de pusi son absence... Desormais sans attche il se lance dans un mystérieux voyage à travers les routes sinueuses et mal fréquentées de de l'Amérique pour retrouver son frère disparu.

Etrange, poétique, gore, The Rambler trace un cinéma unique bien qu'il est un je ne sais quoi de Lynch dans son traitement de la campagne américaine. Etonnant dans son traitement, visuellement abouti, espérons que The Rambler permette à The Oregonian de trouver son chemin vers les revendeurs de dvd.

Finissons par la troisième sortie ayant connu le grand écran d'un festival avec Replicas. Vu au Pifff sous le titre In their Skin, ce premier film reprend son identité première pour l'exploitatin vidéo. Un traitement à l'image du synopsis du film fondé sur le remplacement d'une famille par une autre.

Après la mort accidentelle de leur fille de 6 ans, la famille Hughes quitte pour un temps sa vie urbaine et frénétique pour trouver le calme et le recueillement dans une maison de campagne, au milieu de nulle part. Une nuit, le dîner est interrompu par l’irruption d’une famille d’inconnus prétendant s’être égarés. Mais petit à petit, la soirée va se transformer en cauchemar éveillé car cette famille n’est pas tout à fait comme les autres… 

Autant vous le dire tout de suite, ce long-métrage est peut-être le plus faible des trois car étant dans un créneau pour le moins connu et dont les codes ne sont plus à exposer, le Home invasion. De manière habile le réalisateur joue avec les temps morts, les tensions et sur les attentes (perverses) du spectateurs. Mais trop le carcan du genre limite l’inattendu.

En lieu et place de Replicas, nous aurions préféré revoir Crave, autre film de genre vu au Paris International Fantastic Film Festival et qui à ce jour n'a toujours pas connu une exploitation salle ou vidéo.

Patience.

FFF #1

Pour tous les amateurs de rock hexagonal, FFF est la Fédération Française de Fonck. Pour les amoureux du ballon rond, FFF est la Fédération Française de Foot. Et pour tout cinéphile porté sur le Bis et sur l'érotisme, FFF sera le Festival du Film de Fesse, première édition.

Si la France regorge de manifestation LGBT (Lesbiennes, Gay, Bi, Trans), où la sexualité est au centre de certains films, les hétéros n'avaient jusqu'à ce jour aucun festival pour découvrir les films érotiques présents ou passés.

Saluons donc comme il se doit l'initiative d'une telle manifestation au cinéma Le Nouveau Latina que de proposer à partir du mercredi 25 juin et ce pendant 5 jours une sélection de films qui n'ont plus (ou presque) le droit de cité dans les salles obscures.


Le Festival propose une rétrospective consacré à Jean-François Davy, réalisateur français ainsi qu'une sélection de long et court-métrage.

Programme :
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MERCREDI 25 JUIN
20h vernissage et lecture au Salon Rouge
22h Soirée d'ouverture - programme de courts métrages
Curiosité érotiques du début du XXE siècle
Prehistoric Cabaret / Bertrand Mandico
While the Unicorn is watching me / Shanti Masud
Nectar / Lucile Hadzihalilovic
Tapobrana / Gabriel Abrantes

JEUDI 26 JUIN
20h Bananes Mécaniques / 1972 / Jean- François Davy
22h Projection surprise / 2013 /

VENDREDI 27 JUIN
20h Boro in the box / Living Still Life / 2011 / 2012 / Bertrand Mandico
22h Prenez la queue comme tout le monde / 1973 / Jean-François Davy

SAMEDI 28 JUIN
20h El Tercero / 2014 / Rodrigo Gerrero
22 Q, / 1973 / Jean-François Davy

DIMANCHE 29 JUIN
20h Exhibition / 1975 / Jean-Françaois Davy
22h Exhibition 79 / 1979 / Jean-François Davy

Plus d'infos sur la page facebook du Festival

La Femme Bourreau | Luna Park Films

La naissance d'un éditeur est toujours un moment unique. Pouvoir y assister est une chance (rare) à laquelle le distributeur Luna Park Films invite chaque cinéphile un brin curieux à venir à leur rencontre le samedi 14 juin, à partir de 15h30, à la galerie Éof (15 rue Saint Fiacre, Métro Bonnes nouvelles / Grands Bouvelards).

Luna Park Films est née de la rencontre entre Cécile Daul, Francis Lecomte et Anthony Magnoni. Si ces noms ne vous évoquent rien, Francis Lecomte est le gérant du label Choses Vues (éditeur des films de Pierre Clementi en dvd) et Anthony Magnoni va rentrer dans la danse des fans éditeurs avec la parution du premier numéro de son fanzine Back to the movies consacré au réalisateur américain Lee Frost. On y reviendra le moment venu.

Première sortie salle (annoncé en fin d'année 2014), La Femme Bourreau émerge des limbes du cinéma français grâce à ce label qui nous offre une magnifique affiche que nous espérons voir très vite au fronton du plus grand nombre des cinémas (arts & essais) hexagonaux.


Dans le Paris des années 60, d'insolites crimes en série troublent la tranquillité publique. Le 22 mars 1968, Hélène Picard, prostituée condamnée à mort en 1966 pour meurtres multiples de consoeurs, est exécutée par Louis Guilbeau, bourreau de son état. Alors que des crimes, similaires à ceux d'Hélène Picard, reprennent inexplicablement, Louis G. noue une intrigue amoureuse avec Solange, l'inspectrice chargée de l'enquête...

Réalisé par Jean-Denis Donan en 1968, peu avant les célèbres événements, La Femme Bourreau, s'avère, au vu des photos, un film atypique dans la production française. Ce seul et unique long-métrage de son réalisateur  - qui a réalisé des courts métrages en noir et blanc (dont les rares images qui ciruclent attisent tout autant la curiosité) - navigue entre les genres (policier, érotique, drame).

Pour l'anecdote, Tristesse des anthropophage, le premier court de Jean-Denis Donan, a pu voir le jour grâce au cinéaste Jean Rollin (La Vampire Nue, Requiem pour un vampire) qui fait également une apparition dans La Femme Bourreau.

Donc, vous l'aurez compris, si vous souhaitez découvrir un réalisateur méconnu, un label ambiteux, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Le programme du samedi 14 juin :
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Rencontre, projections DJ sets (Patrice Caillet, Opération Kangourou, Radio On...) Stands DVD, livres, disques (Choses Vues, PPT/Stembogen) -

15h30 | Ouverture au public
16h30 | Projections de raretés du cinéma américain et soviétique (présentation de Francis Lecomte / Choses Vues)
18h30 | Présentation de Luna Park Films (en présence de Jean-Denis Bonan).
19h30 | Projection du court métrage Tristesse des anthropophages (1966) et bande annonce de La Femme bourreau (1968), deux films de Jean-Denis Bonan distribués par Luna Park Films.
21h00 | Projection surprise (extrait d'un long métrage) - Musique

source : Luna Park Films

Alleluia / Fabrice du Welz (2014)

Enter the void, Un lac, 4 mouches de velours gris, Cul de Sac, Duel dans le Pacifique, Jackie Brown, L'ultime Razzia, Means Street, toutes ces œuvres sont des troisièmes films.

Allelulia est le troisième long-métrage de Fabrice du Welz

Manipulée par un mari amoureux et jaloux, Gloria s’est sauvée avec sa fille et a refait sa vie loin des hommes et du monde. Poussée par son amie Madeleine, Gloria accepte de rencontrer Michel via un site de rencontre. La première fois qu’ils se voient, il se passe quelque chose. Michel, le petit escroc bas de gamme, est troublé et Gloria tombe éperdument amoureuse. Par peur, Michel se sauve mais Gloria va le retrouver et lui faire promettre de ne plus jamais la quitter. Prête à tout pour sauvegarder cet amour, elle abandonne sa fille et se fera passer pour la sœur de Michel afin que celui-ci puisse continuer ses petites arnaques. Mais la jalousie gangrène peu à peu Gloria...

Le troisième film est bien souvent la confirmation d'un talent, d'un univers. Alléluia pose un véritable problème tant ce film n'était pas destiné à être le troisième long-métrage officiel de son réalisateur Fabrice du Welz.

A l'origine, Colt 45 aurait dû être le troisième effort de Fabrice du Welz après Calvaire et Vinyan. Mais pour  d'obscures raisons, ce polar reste sur les étagères du producteur ? du distributeur ?

Sans Benoit Debie à la photo, mais avec Manuel Dacosse (Amer, L'étrange couleurs des larmes de ton corps), Alléluia ressemble à un projet prématuré, du à un accouchement aux forceps tant la greffe entre les inspirations (expérimentales, mystiques, horrifiques, burlesques) aboutit à un collage protéiforme.

Avec Alléluia, on a l'impression que Fabrice du Welz fait pire que du sur place, il régresse tant ce troisième métrage ressemble à s'y méprendre à un premier film ambitieux, aux influences disparates, à la folie étonnante. Arrêt ou nouvelle direction, seule la sortie de Colt 45 pourra nous dire la ligne que souhaite suivre Fabrice du Welz pour la suite de sa carrière.

Diffusion du film dans le cadre de la reprise de la Quinzaine des réalisateurs au forum des images.

> vendredi 30 mai à 20h00
> vendredi 5 juin à 18h45


Lech Kowalski, cinéma à vif

Si le nom propre Kowalski était un mot commun, celui-ci pourrait vous rapporter 25 points minimum au scrabble.
Mais Lech Kowalski n'est pas commun et a trainé sa caméra dans les caniveaux de l'underground. Témoin privilégié de la naissance de la contre culture américaine, d'un cinéma d'avant garde forgé à coup de réalisme violent, le cinéma de Kowalski sera présenté à la Villa Arson mercredi 4 juin 2014 en sa présence dans le cadre d'une programmation "Cinéma contemporain, au vif".

En 2010, la Cinémathèque française proposait une rétrospective de son travail. Voici le texte de Nicole Brenez présentant le cinéaste :

Lech Kowalski, une émeute à lui tout seul
L'œuvre de Lech Kowalski, formé à l'Ecole d'Arts Visuels de New York, assistant de Shirley Clarke puis de Nam June Paik, accomplit l'idéal d'un cinéma populaire, c'est-à-dire par et pour le peuple, recueillant les manifestations emblématiques de l'énergie expressive en fusion que libèrent les colères, les désirs et les désespoirs contemporains. Son travail couvre trente ans d'histoire de la contre-culture, plusieurs continents et nombre des figures de la marginalité : musiciens, porn-stars, prostituées, junkies, mercenaires, sans-abris, clandestins, anciens prisonniers, tziganes... On y trouve même un cinéphile (Peter Scarlet en 2003, s'efforçant de ranimer le cinéma en Afghanistan). Commencée à l'écoute fraternelle des exorcismes punk (Johnny Thunders, les Ramones, les Sex Pistols), avec une brève mais splendide incursion dans l'émergence du hip hop (Breakdance Test), l'œuvre s'élargit progressivement aux situations et révoltes collectives pourvu qu'elles restent aussi rugueuses et spontanées que les prestations vocales d'un Joey Ramone à ses débuts. Lech Kowalski incarne en cinéma le mouvement punk : excitation maximale à la rencontre de singularités inassimilables qui obligeront le grand corps social inerte à se déplacer lentement, face à face extralucide avec la misère (sociale, mentale, sexuelle...), refus de la préservation de soi, foudroyante crudité stylistique, le trash comme résurrection critique du naturalisme. L'art non comme produit émouvant mais comme émeute productive. Cela nous vaut quelques films désormais fameux : D.0.A. (1981, sur la tournée des Sex Pistols aux Etats-Unis), On Hitler's Highway (2002, rencontres de laissés pour compte au long d'une autoroute construite par les nazis et qui mène à Auschwitz), À l'Est du Paradis (2005, portrait de sa mère déportée en Sibérie et autoportrait de l'artiste en déviant américain) et bien d'autres classiques instantanés. Avec quelques complices, en 2008 Lech Kowalski crée l'entreprise Camera War, usage exemplaire des possibilités logistiques et esthétiques actuelles en matière de guérilla visuelle. (camerawar.tv). "Chacun est en recherche d'une expérience mieux partagée, pure et délivrée des intérêts financiers. La montée de l'activité, de la créativité et de la rébellion à laquelle nous avons assisté en 2008 et 2009 partout dans le monde est une part de la guerre en cours. La fabrique de la propagande et de la publicité ne fonctionne plus aussi bien qu'auparavant. Les corporations paniquent. Les peuples le sentent et s'agitent. Voyons où cette énergie sans repos va nous mener." (Lech Kowalski, 2010). Grand événement le 5 novembre : en compagnie de Mimetic, Lech Kowalski se livre à un mix en direct qui constitue le lancement de son prochain projet filmique, une fresque intitulée "The End of the World Starts With One Lie".

Nicole Brenez / Cinémathèque Française
WINNERS AND LOSERS / 2007

La finale de la coupe du monde de football de 2006 opposant l'Italie à la France, rendue célèbre par le très médiatisé coup de tête de Zidane à Materazzi, est filmée dans le dernier documentaire de Lech Kowalski sans jamais montrer les joueurs, du côté des acteurs invisibles et pourtant indispensables au succès d'un tel événement: les supporters.
Ces derniers sont présentés entre Rome et Paris, dans leurs maisons, dans les cafés, dans les stades regardant le match sur un écran. Véritables miroirs de la société moderne, ces nouvelles stars suivies pendant la finale, sont dépeintes dans toute leur complexité dans un quotidien bien particulier.
Au-delà de la tension, du nationalisme provoqué par un tel événement, de l'enthousiasme ou de l'agressivité, Winners and Losers aborde la nature humaine avec beaucoup de tendresse, d'humour et de réalisme
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> mercredi 4 juin à 19h00

HOLY FIELD, HOLY WAR /2014

Partout dans le monde, les petits agriculteurs sont menacés. Leur lutte pour survivre se fait loin des caméras et des médias.
En Pologne, un pays où plus de 60% de la surface est occupée par l’agriculture, de nouveaux acteurs sont en compétition pour s’accaparer les terres. Ce qui se passe en Pologne est un avertissement à prendre au sérieux

> mercredi 4 juin à 21h00

Ces deux films sont inédits en dvd.

Seulement trois films de Lech Kowalski sont disponibles en dvd :


Cracovie, un petit groupe de punks fabrique des chaussures en cuir pour survivre, mais aussi pour fouler le sol des rues comme bon lui semble. Le film nous plonge rapidement en noir et blanc dans ce petit microcosme qui se crée ses propres règles, tout en s’inscrivant dans le système qu’il rejette. Sans aucun commentaire, le cinéaste Lech Kowalski suit la petite entreprise artisanale dans son quotidien rythmé par les coups des marteaux et les chansons anarchistes. Les rapports se tissent, entre machines d’atelier et guitares électriques, entre aiguilles à coudre et seringues. Petit à petit la fabrique se perfectionne, les vies s’organisent, le film retrouve alors la couleur dans une deuxième partie où certains changements se font sentir. La caméra se promène, discrète mais toujours totalement immergée dans les événements. Elle ose le très gros plan, n’hésitant pas à mettre en évidence les aspérités du cuir et les cicatrices de la peau. Les images sont tactiles, tout se ressent.
The Boot Factory nous confronte de manière directe avec le réel, dans un rapport de proximité parfois poussé à l’extrême. Le film traduit la brutalité des situations par ses mouvements de caméra inattendus et ses brusques changements de point de vue. Les bruits sont incisifs, la musique envahissante, les plans s’assemblent et s’entrechoquent. Tout fait de ce film un produit brut. Pourtant, derrière l’apparente spontanéité des images se cache une réelle maîtrise cinématographique. Lech Kowalski observe de manière très intime ce qui se fait et se défait sous ses yeux tout en gardant la distance nécessaire. Il réussit habilement à filmer les pas des protagonistes, n’oubliant pas qu’il est aussi important de filmer les empreintes qu’ils laissent derrière eux.



Début des années 80, le Lower East Side à New York. Ici gît, sous un préau de fortune et dans un terrain vague boueux, une cantine tenue par des sans-abri, coincée entre des immeubles carbonisés et une longue haie de grillages. Une femme coiffée d'un képi et un quinquagénaire barbu portant un haut-de-forme aux couleurs des États-Unis, s'affairent autour d'une vaste cuve où mijote la soupe... La fameuse «soupe aux cailloux» décrite par la fable, préparée à partir d'aliments chapardés, négociés auprès des restaurateurs, donnés par des voisins et cuite grâce à du bois récupéré dans la rue. Des clients, jeunes et immigrés pour la plupart, parfois drogués, viennent chercher ici de quoi survivre ainsi qu'un peu de réconfort. Un refuge cependant condamné à disparaître, à être remplacé par des logements pour personnes âgées démunies. À l'heure des négociations avec les autorités, le débat est houleux et dégénère. Sous le regard gêné des conseillers, vieilles dames et jeunes sans-abri s'affrontent, haranguent le public... À la manière du cinéma direct de Wiseman, l'empathie en plus, Lech Kowalski filme avec une sympathie non dissimulée et un réalisme imposé, une marginalité qui s'organise, ce fameux vœu pieu anarchiste confronté à l'ordre gouvernemental. D'un noir et blanc soigné au cadre parfaitement maîtrisé, Rock Soup tranche sur l'esthétique habituelle du réalisateur, tout en préservant son regard si particulier, partagé entre romantisme révolutionnaire et pragmatisme désabusé.


C’est en 1974 à New York que se forme l’un des groupes mythiques de la scène punk-rock, les Ramones. Avec leurs jeans déchirés, leurs blousons en cuir noir et leurs riffs insistants, ils furent les pionniers du mouvement, et lui gagnèrent ses lettres de noblesse. En 1989, Dee Dee Ramone, bassiste du groupe et l’un de ses membres fondateurs, quitte les Ramones et se lance dans une carrière solo, avant de les retrouver brièvement à la fin des années 90.
Dans Hey Is Dee Dee Home, Lech Kowalski réalise une interview de celui qui composa les plus grands morceaux des Ramones. Filmé en plans fixes, assis seul au milieu des ténèbres, la vulnérabilité de cette figure légendaire du rock estencore accentuée par un éclairage qui creuse les traits de son visage. Dee Dee nous livre les démons d’une vie faite d’extrêmes, et dresse le portrait de l’univers de la punk, très sex, drug and rock’n’roll. À travers le catalogue de ses nombreux tatouages, chacun relié à un événement marquant, il revient sur sa carrière, ses amis musiciens, son naufrage dans la drogue et ses tentatives pour en sortir.
À la fin de l’interview, les applaudissements de l’équipe de tournage sortent Dee Dee de sa solitude et le ramènent parmi les vivants. Ce répit ne sera pourtant que de courte durée, puisqu’il sera retrouvé mort quelques semaines plus tard, victime d’une overdose d’héroïne.

source : L’Éclat / Lech Kowalski / La Cinémathèque française

Les sorties de l'été 2014

Traditionnellement, l'été est la saison propice pour découvrir en salle les blockbusters. Si cette période débute de plus en plus tôt (The amazing Spider-man 2 a ouvert les hostilités le 30 avril dernier), chaque semaine jusqu'au mois d’août va avoir lieu un déferlement de suite, de franchise et autres films survitaminés made in Hollywood. Et les prévisions pour l'année 2015 confirme cette (triste ?) tendance.

Pour autant, la France a depuis plusieurs années, décidé de consacrer l'été comme la période idéale pour envoyer les cinéphiles s'enfermer dans les salles obscures pour (re)découvrir des œuvres cultes ou méconnues.

Dès mercredi (28 mai), le distributeur Swashbuckler Films ressort en salles le mésestimé Dressé pour tuer aka White Dog de Samuel Fuller (1912-1997).

Un chien, dressé pour attaquer les Noirs, est recueilli par une jeune femme qui cherche à lui faire oublier la haine.

Samuel Fuller (Naked Kiss, Au delà de la gloire, Shock Corridor, Le Port de la drogue), Curtis Hanson (L.A Confidential), Romain Gary et Ennio Morriconne. Voulez-vous d'autres raisons pour découvrir ce joyau méconnu du cinéaste américain ?

Swashbuckler Films continuera son travail d'exhumation avec le 9 juillet, la reprise d'un Sidney Lumet (1924-2011), Le Prêteur sur gages (1963).



Sol Nazeman a vu disparaître sa femme et son fils dans les camps de la mort. Rescapé de la Shoah, il a quitté l'Allemagne et vit aujourd'hui à Harlem où il exerce le métier de prêteur sur gages. C'est un homme froid, sans émotion, que ce soit dans ses affaires qu'il mène avec un détachement glacial ou dans ses relations aux autres. Sol est en fait accablé par les souvenirs des camps, par la culpabilité du survivant. Son cœur détruit a besoin d'un électrochoc pour recommencer à battre. Celui-ci va venir de son jeune commis qui essaye maladroitement, ne sachant rien de son passé, de le sortir de sa carapace... 

Spécialiste des adaptations, pièce de théâtre  (L'Homme à la peau de Serpent, Equus, La Colline des hommes perdus, La Mouette, The Offence), de nouvelle (Serpico, Contre-enquête) Sidney Lumet a une carrière exemplaire qui serait de bon ton de réhabiliter. Cette rareté vient ajouter une preuve supplémentaire de son talent.

Une semaine avant, l’éditeur dvd Malavida proposera deux films de Bertrand Mandico dans un double programme où l'étrangeté flirtera avec le bizarre, quelque part entre Lynch et Jan Švankmajer.

BORO IN THE BOX / 2011
De sa conception épique à sa mort cinématographique, le portrait fantasmé et fictif du cinéaste Walerian Borowczyk (dit Boro). Boro in the box découvre un monde cruel et obscène, traverse des aventures sensitives et organiques, de la Pologne à Paris, au coeur d’un abécédaire fantasmagorique. 

LIVING STILL LIFE / 2012
Dans un monde en déliquescence, Fièvre, une femme mystérieuse,collecte des animaux morts et leur redonne vie en les filmant image par image. Un jour, elle reçoit la visite d'un homme. Sa femme est morte.... 

Jusqu'à présent, l’œuvre de Mandico était réservée aux festivaliers, qu'il s'agisse de ceux de Cannes (Quinzaine des réalisateurs) ou de Bucarest (Bucharest International experimental film). Grâce à cette sortie salles, que l'on imagine réduite, ce secret du cinéma français risque d'avoir une exposition plus importante.

Finissons ce tour d'horizons des sorties de l'été avec nos deux coups de coeur.

A l'instar de Sidney Lumet, Frankenheimer(1930-2002) est considéré comme un honnête artisan, auteur de quelques réussites (Un crîme dans la tête, Grand Prix, Le Train) mais son parcours réserve bien des surprises, et L'Opération Diabolique (1967) en est une !
 
Un homme d'âge mur, déçu par son existence monotone, reçoit un jour un coup de téléphone d'un ami qu'il croyait mort. Celui-ci lui propose de refaire sa vie en simulant sa mort. Il finit par signer un contrat qui lui permet de changer de visage et de repartir de zéro mais tout a un prix et cette nouvelle existence n'ira pas sans poser quelques problèmes.

Faisant le tour des festivals alternatifs (Paris International Fantastic Film Festival, Hallucinations Collectives), Seconds montre que Hollywood a toujours volontairement ou non, le lieu où des œuvres à la limite de l'expérimental pouvait être produite.

Autre exemple avec Cutter's Way (1981), exploité en France et disponible en dvd sous le titre La Blessure des possibilités qu'avait Hollywood à produire, jusqu'au début des années 80, des œuvres dénuées de toutes velléités mercantiles et ne rentrant dans aucuns moules.
Alex Cutter a été traumatisé après la guerre du Vietnam. Son handicap a ruiné sa vie professionnelle et affective. Son ami Richard assiste à un meurtre et croit reconnaitre l'assassin. Mais celui-ci est soupçonné. Les deux compères vont mener l'enquête...

Suivant l'exemple de son compatriote Milos Forman, Ivan Passer scénariste des Amours d'une blonde et de Au feu les pompiers, tente l'expérience américaine en 1971 avec Né pour vaincre. De cette période, peu de film sortent du lot, La Blessure est sans aucun doute son projet américain le plus abouti.

Cette version restaurée et distribuée par Carlotta redonnera toute l'ampleur à ce film oublié, coincidant au même titre que La porte du paradis de Michael Cimino, sorti la même année, comme la fin du Nouvel Hollywood.


Merci à Jean-Sylvain qui a permis à l'auteur de ces quelques lignes de découvrir ce long-métrage étonnant et envoutant.

Grandrieux, cinéaste épileptique


Si Philippe Grandrieux n'a pas encore retrouvé les salles obscures pour un nouveau film après Sombre, Une Vie nouvelle et Un Lac (disponible en dvd sur theendstore.com). Cet auteur français pour le moins iconoclaste - dont nous évoquions toute la singularité ici - n'est pas pour autant inactif.

Ainsi, il sera possible de découvrir le dimanche 4 mai à 11h30 à la Cinémathèque de Paris son film WHITE EPILEPSY (2012). 68 minutes pour retrouver cette hypnotisante bulle que représente le cinéma de Grandrieux. Arraché de l'espace temps d'un cinéma français moribond et arcbouté sur des schémas narratifs éculés, Grandrieux nous propose comme à chacune de ses œuvres une expérience de cinéma totale donnant tout son sens à la découverte en salle obscure.



Le film sera suivi par une rencontre avec Philippe Grandrieux.

Les figures qui hantent le film ont une réalité étrange, envahissante. Elles sont soumises à des forces souterraines qui les relient entre elles. Leurs actes répondent à une injonction que nous ne pouvons pas comprendre, à laquelle nous n’avons pas accès, mais dont nous pressentons l’impérieuse souveraineté. Une humanité ancienne, archaïque, répète au cœur de la forêt les scènes défaites d’une cérémonie. C’est un rêve ou un cauchemar. Le récit est tissé par la peur, la sexualité et notre animalité qui sourd à fleur de peau. Le film se construit par un agencement d’intensités affectives par lequel se développe la narration, un agencement d’intensités nerveuses. Cette narration particulière conduit celui qui regarde le film à éprouver le monde de White Epilepsie depuis ses expériences intimes de la peur et du désir, depuis l’entrelacement affectif qui est le sien.
Philippe Grandrieux
Le moi de mai sera définitevement l'occasion (pour les parisiens) de découvrir les dernières réalisations de Grandrieux. Son documentaire, Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution, sur le cinéaste japonais Masao Adachi sera diffusé au Forum des Images dans le cadre du Mois Documentaire, le mardi 13 mai à 19h00.
Réalisateur, scénariste, critique, théoricien, poète, acteur, activiste, prisonnier politique… Masao Adachi né à Fukuoka en 1939 mène un indéfectible combat contre toutes les formes d'oppression. Il est une figure cardinale de la contre-culture japonaise des années 60/70. Fasciné par le mouvement surréaliste, il en fait le prisme fondateur de sa pensée et de sa démarche cinématographique... En 1974 il s’engage durablement pour la cause révolutionnaire palestinienne, rejoignant les rangs de l’Armée Rouge Japonaise et devenant l’un de leurs théoriciens et leaders politiques. On ne sait que peu de choses de ses 23 années d’activités clandestines, jusqu’à son arrestation au Liban en 1997. Extradé en 2001 au Japon, il est libéré après deux ans d’emprisonnement et interdit de sortie du territoire. Dans la foulée il publie une autobiographie Cinéma/Révolution. Après 35 ans d’absence il réalise Prisoner/Terrorist (2007) dans lequel il revient sur son engagement révolutionnaire. Il prépare actuellement un documentaire sur les centrales nucléaires au Japon.

Premier documentaire d'une collection qui se veut "tête chercheuse" de cinéaste méconnu réalisé par des réalisateurs. Cette série se veut un prolongement de ce qu'un André S. Labarthe a pu produire avec l'anthologie "Cinéaste de notre temps".

Ce film documentaire de 74 minutes est le parfait bonus pour approfondir la vision et la compréhension d'un cinéaste quasi invisible aujourd'hui, de l'ouvrage publié en 2012 par Rouge Profond Le Bus de la Révolution passera bientôt près de chez toi", retraçant le parcours d'un acteur important du cinéma guerilla durant les années 60 au Japon.

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SombreSombre /1998
Jean tue, il rencontre Claire, elle est vierge. Claire aime Jean. Elle reconnaît à travers les gestes de Jean, sa maladresse, sa brutalité, elle reconnaît ce qui obscurément la retient elle aussi hors du monde. Et jusqu'alors frappée de désespoir, du désespoir d'une vie non vécue, cet homme la redonne à la lumière. C'est un conte. L'amour est ce qui nous sauve, fut-il perdu, d'emblée perdu.

Un Lac
Le Bus de la Révolution...Un Lac / 2009
Le film se déroule dans un pays dont on ne sait rien, un pays de neige et de forêts, quelque part dans le Nord. Une famille vit dans une maison isolée près d’un lac. Alexi, le frère, est un jeune homme au cœur pur.  Enclin à des crises d’épilepsie, et de nature extatique, il ne fait qu’un avec la nature qui l’entoure. Alexi est très proche de sa jeune sœur, Hege. Leur mère aveugle, leur père et leur plus jeune frère, observent en silence cet amour incontrôlable.

Le Bus de la Révolution passera bientôt près de chez toi / Masao Adachi
« En tant que créateurs, nous possédons d’une part la fermeté, la ténacité et l’hétérogénéité du corail et, de l’autre, la capacité de croissance des plantes héliotropes. » (1967). Cinéaste révolutionnaire en lutte contre l’impérialisme, Masao Adachi a rédigé de nombreux écrits accompagnant son trajet engagé, dont presque trois décennies se déroulèrent dans la clandestinité et une part en prison : manifestes, chroniques, journaux, analyses de films « frères » (Kôji Wakamatsu, Nagisa Ôshima, Jean-Luc Godard, Glauber Rocha, R. W. Fassbinder…). Il s’y déploie une théorie de l’art comme action et une théorie de l’activisme soucieuse d’expérimenter en toutes choses et en tous lieux, dans les rapports avec autrui, dans les gestes de luttes, dans les usages de la langue. Rarement trajet de cinéaste fut plus radical, inventif et fidèle à ses idéaux d’émancipation. Auteur de chefs-d’œuvre (A.k.a Serial Killer, Prière d’éjaculation, Armée Rouge/FPLP : Déclaration de guerre mondiale…), Masao Adachi reste à ce jour interdit de sortie de territoire au Japon. « Je ne me considère pas moi-même comme un hérétique. Mais si l’on observe objectivement la place de mes œuvres, du point de vue de leur contenu, on peut les situer dans les extrêmes. » (2010) 

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