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Tokyo X Erotica | Arte Cinéma Trash

Dernière séance Cinéma Trash... pour le mois de juin et oui Arte ne stoppe pas sa case pendant l'été, la chaine de télévision franco-allemande nous proposera même une sélection admirable. Nous y reviendrions en temps et en heure. Restez connectés !



Les destins croisés de jeunes Tokyoïtes marqués par le sexe, la violence et la mort.

Un jeune homme meurt dans un couloir de métro, victime du tristement célèbre attentat au gaz sarin. C’est lui, agonisant, déjà mort, qui nous raconte le début de cette histoire éclatée : sur plusieurs années, nous verrons des couples explorer leur sexualité, mourir, revenir… Les maîtres du cinéma érotique/X japonais, le Pinku Eiga, lient volontiers éros & thanatos et ainsi en va-t-il dans l’œuvre de Takahisa Zeze. L’auteur, qui depuis s’est diversifié, est reconnu comme l’un des « Quatre rois divins du Pinku » actuels et ses films en rose et noir traversent même les frontières, tel ce « Tokyo X erotica » (2001) expérimental, tel avant lui « Raigyo » (1997).

Pour les (plus anciens) lecteurs / clients de THE END, Tokyo X Erotica n'est pas une "nouveauté" puisqu'il ouvrait fièrement l'arrivée (l'année dernière) de la collection pink Mushi Mushi en boutique, toujours disponible auprès de THE END.

A commander à theendstore(at)gmail.com

> jeudi, 30 juin 2011 à 00H30
> samedi 16 juillet à 02H15

Source : Arte

Vidéos d'art sur Grand écran

C'est aujourd'hui que débute la dernière session de L’Éclat à la Villa Arson pour l’exercice 2010 / 2011. Au programme de cette dernière salve de film, la vidéo d'art.



Détail de la manifestation :

1er cycle : du 27 au 29 juin

Lundi 27 juin à 21h30
A propos de Nice de Jean Vigo (Musique de F. Paris) Plein air dans le jardin de la Villa Arson

Premier coup d’essai de Jean Vigo, le film passe pour un violent pamphlet contre Nice : Vigo y fait « le procès d’un certain monde ». Utilisant des clichés propres à la ville, c’est au montage que Vigo créer le sens subversif de son film, sur le principe des contrastes et des associations de plans. Son œuvre dure parce que Vigo a mis en mouvement une poésie cinématographique joyeuse et rebelle. Projeter ce film de Jean Vigo, c’est nous interroger sur cette modernité dans le cinéma d’aujourd’hui, de celle qui ne se démode pas, parce qu’initiée par un esprit libre, concerné par son art et par la société dans laquelle il vit.

Mardi 28 juin

à 18h30
Programme « Artistes issus de la Villa Arson »

Relevant le défi d’une projection de vidéos d’art sur grand écran, Gauthier Tassart, artiste-enseignant de vidéo à la Villa Arson, (avec Eric Duyckaerts), offre un parcours original qui repose sur un principe d’enchaînement de motifs plastiques ou narratifs, de thèmes ou de rythmes, du type Bout de ficelle/Selle de cheval, etc. Peut-être, le statut premier de ces œuvres pensées pour l’installation ou l’exposition dans des centres d’art ou des galeries, est-il ici reconquis ? Ce parcours rend plus apparente encore l’exploration des notions telles que l’autofilmage, le found footage, l’acte performatif, le montage, la narration...

Programme présenté par Gauthier Tassart en présence des artistes
Florian Pugnaire, Le parquet (2005, 4’30) Nicolas Clair, Un montage pur et simple (2010, 6’40) Anna Byskov, Thor (2011) Sandra Gabel et Hannah Hallermann, Stillstand in Bewegung (2004-05, 9 min) Antoine Donzeaud, La chasse (2007, 6’58) Denis Brun, La gisquette cendrée (1997, 1’13) Denis Brun, Petite mutinerie du Printemps (2000, 3’52) Anna Byskov, Contact (2011) Julie Bena, Un jour tu sais (2008, 5’08)


à 20h30
Spécial Taupe film (Eric Antolinos et Richard Prompt)


Les TaupeFilm travaillent ensemble sur l’image et la musique, la photo et la video depuis des lustres. Avec le minimalisme comme esthétique, l’ennui comme leitmotiv, avec un intérêt purement plastique pour le quotidien. La confidentialité de la circulation de films est parfaitement conforme aux choix de la TaupeFilm en faveur d’une clandestinisation de soi-même. Il faut cependant avoir toujours au moins une révolution à son ordre du jour et penser malgré tout en terme de transmission. Une ferme volonté de ne pas parvenir “Never Been”, c’est pourquoi les véritables héros seront ceux qui ont disparu sans laisser de traces. C’est précisément ce film qui montre la dernière heure d’un Elvis Presley.

Mercredi 29 juin

à 20h30
Ciné-concert Les films du monde de Richard Prompt (musique de Fingers On You - Arnaud Maguet, Richard Prompt et Julien Tibéri)

Dans sa base arrière, depuis fort longtemps, Richard Prompt guette à l’affût de l’instant précis à prélever dans le flux mass-médiatique. Dans sa mémoire Bétamax, il compile, les uns à la suite des autres, les fragments de ce qu’on voudrait parfois nous faire prendre pour la vie. Artisanalement, il reforme son propre flux, le modèle, séquence après séquence, sans repentir possible. Une fois la cassette remplie, une autre suit pour poursuivre ce méta-film, petit monstre muet né du grand bavard, qui ne raconte que son propre processus. Pour un soir, une voix lui sera donnée, triple et électrique, improvisée et discrépante. Elle n'explicitera rien, n'illustrera rien. Elle rajoutera juste un autre calque sur l'histoire de la falsification de l'Histoire.

Source : L’Éclat

Artus Films, des nouveautés en pagaille !

Dans le cercle (très) fermé des petits éditeurs indépendants, voir le courage et la manière dont se démène Artus Films force l'admiration.
Depuis juin, Artus Films annonce un été chargé avec pas moins de 4 nouveautés. Comme toujours la boite monptellierraine continue son exhumation de trésors oubliés. Détails des nouveautés :

The Killing Kind de Curtis Harrington (1973)

Accusé à tort de viol, Terry passe 2 ans en prison. A sa sortie, il reprend sa vie monotone au sein de la pension tenue par sa mère. De nature timide et fragile, il se met quand même en tête de se venger de ses accusateurs. Alors que les victimes s’enchaînent, il est régulièrement espionné par la voisine de la maison d’en face, une jeune femme frustrée, vivant avec son père.

Après avoir réalisé quelques beaux fleurons du genre fantastique (Night tide, Queen of blood), Curtis Harrington dépeint le portrait d’un jeune frustré qui assouvit ses pulsions, générant violence et sadisme, et semant la mort autour de lui. John Savage (Voyage au bout de l’enfer), interprète ce personnage à la croisée de Norman Bates (Psychose), et Henry, portrait of a serial killer, épaulé par Ann Sothern dans le rôle de la mère possessive.

Bonus :
Présentation du film par Frédéric Thibaut, spécialiste du Cinéma-Bis.
Court-métrage “Bloody current exchange” de Romain Basset

Devil Times Five de Sean McGregor (1974)


Cinq enfants mentalement dérangés voyagent en autobus pour un transfert psychiatrique. Après un accident, les enfants se retrouvent seuls et isolés, en plein hiver. Ils trouvent refuge dans un chalet de montagne, lieu de vacances pour une famille. Les adultes prennent les enfants sous leur protection, mais très vite, ils vont se rendre compte que les plus meurtriers ne sont pas ceux que l’on croit.


Dans la lignée de Les révoltés de l’an 2000 et Les tueurs de l’éclipse, Sean McGregor réalise un huis clos terrifiant teinté de Survival. Très rare au cinéma, le thème des enfants tueurs est utilisé à des fins horrifiques, exploité dans un suspense haletant.

Bonus :
Court-métrage “Play with fire” de Kévin Favillier
Bandes-annonces
Galerie de photos
Bandes-annonces

Coffret Bela Lugosi Immortel
avec VOODOO MAN de William Beaudine (1944); WHITE ZOMBIE de Victor Halperin (1932)
THE MYSTERIOUS Mr WONG de William Nigh (1934) et en bonus le documentaire LUGOSI : HOLLYWOOD'S DRACULA.


VOODOO MAN Dans son manoir, le Dr Marlowe tente de redonner la vie à son épouse, grâce à l’énergie de jeunes filles enlevées, d’hypnose, et de rites vaudou. WHITE ZOMBIE En voyage de noces à Haïti, Neil et Madeleine sont invités chez Charles Beaumont. Amoureux secrètement de Madeleine, celui-ci demande l’aide de Legendre, un prêtre vaudou, afin de la séduire. THE MYSTERIOUS Mr WONG Menant une enquête au sein de Chinatown, le journaliste Jason Barton se fait kidnapper par Mr Wong, un mégalomane qui tente de réunir les 12 pièces en or de Confucius, ce qui lui procurerait richesse et pouvoir.

Qui ne connaît pas l’immortel Bela Lugosi ? Avec le « Dracula » de Tod Browning (1931), l’image du comte vampire garde à jamais celle de son interprète : cheveux gominés, longue cape noire, accent d’Europe de l’est, regard profond et ténébreux, et surtout une allure aristocratique non dénué de charme et de charisme. Rapidement, Bela Lugosi devient la légende du cinéma d’épouvante, grâce à des films comme « La marque du vampire », « Le chat noir », ou encore « Le corbeau ».

Bonus :
Fac-similé du fanzine Horror Pictures "Le retour de Lugosi"
4 cartes postales lobby cards

et pour finir la sortie du début du mois de juin a été Le Château des morts vivants de Luciano Ricci & Lorenzo Sabatini (1964)


Au début du XIXème siècle, dans une Europe harassée par les guerres Napoléoniennes, une troupe d’artistes ambulants est invitée dans son château par le comte Drago (Christopher Lee). L’aristocrate est un fou excentrique passionné par la taxidermie. En effet, le château est rempli d’animaux embaumés ayant un air étrangement vivant. Eric (Philippe Leroy), et Laura (Gaia Germani) vont bientôt découvrir que la passion du comte le mène à d’horribles expériences, et ne se limite pas qu’aux animaux…

Sur un scénario de Michael Reeves (« Le grand inquisiteur », « La créature invisible »), « Le château des morts vivants » nous entraine dans un labyrinthe de gothique et d’expériences scientifiques. Perdus dans les couloirs sombres du château, nous nous sentons observés par ces femmes à la beauté terrifiante, ces cadavres embaumés, ces monstres figés pour l’éternité. Un classique du film d’horreur italien, scandaleusement resté inédit en France.

Tous ces dvds sont commandables par mail à theendstore(at)gmail.com et prochainement sur theendstore.com.

source : Artus Films

Arrow Films fait des petits

En septembre prochain, la firme Arrow films - célèbre pour sa collection de giallo haute en couleurs - annonce la naissance d'une nouvelle collection ArrowDrome. Les deux premiers titres seront The Man with The severed Brain et McBain.
Arrow Films pense à tout (et surtout aux collectionneurs) puisque le logo Arrow changera de couleurs selon le genre de films proposés, ainsi les films érotiques porteront un logo rose, pour les giallo... un logo jaune (je pense que vous avez compris) pour créer une belle unité au sein de sa bibliothèque.

Détails des premières sorties :



The Man with the severed Brain de Juan Fortuny (1976) est connu en France sous différent titres comme L’homme à la tête coupée ou bien Le Viol et l'enfer des X pour sa version caviardée de scène pornographique. Peu étonnante lorsque l'on connait la firme à l'origine du film, Eurociné. Productrice de Rollin (Le Lac des mort vivants) ou de Franco (les Amazones du temple d'or et une dizaine d'autres long métrages), la boite de Marius Lesoeur (reprise depuis par Daniel Lesoeur) est coutumier de ce genre de procédé, fréquemment utilisé dans les années 70 / 80 pour exploiter le film plusieurs fois. Mais Marius Lesoeur est également scénariste à ses heures perdues et notamment pour ce film puisque il co-signe le scénario sous le pseudo de A.L. Mariaux, une histoire fort originale :

le gangster Jack Surnett est atteint à la tête lors d'une fusillade avec la police. Le seul moyen de le sauver est une transplantation du cerveau, projet fou d'un chirurgien. Les criminels recherchent alors un autre homme biologiquement semblable. La victime est trouvée, exécutée, puis sa tête est greffé au corps de Surnett. Bien que l'opération ait miraculeusement réussi, le résultat est effroyable : Surnett est à présent un maniaque meurtrier qui sème la terreur sur son passage.

Sachez que le film sera accompagné d'un livret revenant sur le réalisateur et les acteurs du film dont Paul Naschy aka Jacinto Molina.
En outre le film n'est pas une nouveauté en dvd pour le cinéphage français puisqu'une galette est disponible depuis 2007 sous le titre Crimson, l'homme à la tête coupée.

Le deuxième films proposés sera McBain de James Glickenhaus, (le réalisateur culte de The Exterminator, le droit de Tuer) avec Christopher Walken et Michael Ironside. Dans ce film il est question de vengeance, de Colombie, de Vietnam et de mitraillette bref une pure série B de vidéo club.




source : Arrow Films

Le Sens du Devoir, l'intégrale !

Il aura fallu donc attendre 3 ans pour pouvoir enfin découvrir l'intégrale de la saga Le Sens du devoir en France avec ce coffret annoncé pour le mois d'octobre.

Petit rappel des premiers épisodes sorties en septembre 2008 :


Le Sens du devoir (Wong ga jin si) - Hong-Kong - 1986
Michelle Yeoh joue le rôle d’un officier de police de Hong Kong de retour d’un voyage au Japon. Dans l’avion qui la ramène, des policier escortent un criminel extradé. Des complices tuent les policiers. Aidée d’un agent japonais d’Interpol et d’un officier de la sécurité aérienne, elle met en échec le détournement. Mais deux proches des terroristes décident de se venger. Afin de les arrêter et de sauver leur vie, les trois officiers doivent à nouveau unir leurs forces.

Le Sens du devoir 2 (Huang jia shi jie) - Hong-Kong - 1985
Deux policières, l’une hongkongaise, l’autre américaine, se voient contraintes de faire équipe afin de retrouver un microfilm qui permettrait de faire tomber un gros bonnet du banditisme. Dirigées par le réalisateur du Trasporteur, Michelle Yeoh et Cynthia Rothrock forment un tandem de choc dans des scènes de combat d’anthologie.

Le Sens du devoir 3 (Huang jia shi jie zhi III: Ci xiong da dao) - Hong-Kong - 1988
Après une altercation musclée en pleine rue, Yeung, jeune policière en uniforme, est mutée dans la section criminelle dirigée par son oncle. Celui-ci voulant maintenir Yeung à l’écart de tous dangers, il lui demande d’escorter un policier japonais venu à Hong Kong pour enquêter sur un couple de dangereux braqueurs. Une mission en apparence tranquille qui va vite tourner au carnage !

Le Sens du devoir 4 (Wong ga si je ji IV: Jik gik jing yan) - Hong-Kong - 1989
Lors d’une mission spéciale, un policier photographie un secrétaire d’état américain en pleine transaction de drogue pour le compte de la CIA. Avant de mourir, l’agent transmet la pellicule à un jeune chinois qui devient aussitôt la cible de terroristes à la solde des Occidentaux. Il demande alors l’aide de Yeung, la meilleure policière de Hong Kong et de son partenaire, un expert en arts martiaux…

Les plus observateurs d'entre vous auront pu constater que le second volet est antérieur au premier. En effet les deux premiers films n'ont aucun rapport entre eux. C'est suite au succès au box office de "l'épisode 2" que les producteurs décidèrent de faire une saga de l'inspectrice interprétée par Michelle Yeoh. Par la suite, c'est l'actrice Cynthia Kahn qui endossera le personnage de flic intrépide. Le coffret propose en bonus le film Super Lady Cop (1992) réalisé par Chun Man Yuen.

L'autre bonne nouvelle, c'est que ceux qui ont déjà acheté les 4 premiers films en dvd ne seront pas obligés d'acheter le coffret pour pouvoir se délecter des charmes de Cynthia Khan dans les épisodes suivants (5,6 et 7) et dans Super Lady Cop car Metropolitan inaugure une nouvelle collection du nom d'Hong Kong Boulevard.


Deux films sur un ou deux disques, VF + Vo, à l'heure où nous écrivons ces lignes aucunes précisions, ni sur les histoires, ni sur les spécifications des disques.

La saga est (intiment) lié au producteur Dickson Poon. Voici ce que l'on pouvait libre dans la revue Hk vidéo :

Riche entrepreneur, Poon s'est lancé dans la production cinématographique au début des années quatre-vingt, en fondant sa propre compagnie, D&B. La formule qu'il a mise en place est imparable : les films doivent être courts (à peine une heure trente), bourrés d'action (pour la première fois, on mêle allègrement coups de feu et coups de pieds), tournés avec de sémillants inconnus aux cachets raisonnables (Michelle Yeoh que Poon épousera, Cynthia Kahn, Brandon lee, Michael Wong, Jade Leung...) et rester dans le cadre urbain, Hong Kong étant à cet égard une ville parfaite, pleine de recoins, passages et autres impasses. Il convient d'ajouter à la recette une bonne pincée d'acteurs étrangers pour faciliter l'exportation comme la Caucasienne Cynthia Rothrock ou encore les Japonais Henry Sanada et Michiko Nishiwaki.

Toujours dans le même article (consacré à Yuen Woo Ping), le journaliste Stéphane Lacombe revient sur le Sens du Devoir 3 et 4 réalisé pour ce dernier par le célèbre chorégraphe.

Le Sens du Devoir 3 qui date 88 voit la superbe Cynthia Khan reprendre le flambeau laissé par Michelle Yeoh. Particulièrement violent, le film confronte une jeune fliquette à un couple de terroriste nihilistes. Co-signé par Brandy Yuen ainsi que par le chef opérateur Arthur Wong (celui de A toute épreuve de John Woo). Le sens du devoir 3 porte la marque écrasante de Yuen Woo-Ping. Sa reconquête du cinéma commercial par l'art martial y est complète en l'espace de quelques films, le chorégraphe est parvenu a représenter un Hong Kong complètement fantasmé où les corps se déplacent plus vite que les balles. Très léché techniquement, ce film reste le meilleur de la série, le plus sombre aussi. [...]
Cynthia Khan reprend du service aux côtés de Donnie Yen et Michael Wong dans le Sens du Devoir 4, cette fois signé Yuen Woo-Ping en personne. Ils son à Hong Kong à peine plus d'un mois après les événements survenus à Tienanmen en 89, c'est l'un des films les plus férocement anti-américains jamais produits. [...] (Le) traitement de la violence n'est pas sans rappeler les films policiers italiens des années soixante dix où officiaient des petits maitres comme Umberto Lenzi ou Enzo G. Castellari. L'aspect urbain omniprésent et l’agressivité primaires des protagonistes viennent appuyer cette parenté tout à fait discutable mais jouissive.


Stéphane Lacombe in HK magazine

source : Seven Sept

Double actus pour Positif

Un mois de juin chargé pour la revue Positif avec bien entendu la publication mensuelle, plus un hors série qui ravira - comme l'auteur de ces lignes - tous les amoureux du cinéma des années 70 et 80 avec un hors série réunissant les grands entretiens des réalisateurs menés par les journalistes du magazine. Détails des réjouissances :


La raison principale pour acheter ce numéro de Postif est sans conteste le dossier consacré à Arthur Penn (Bonny & Clyde, Alice's Restaurant, Little Big Man, Le Gaucher) qui revient sur la carrière de cet homme de télévision, de théâtre et de cinéma (26 pages)

Arthur Penn, cinéma, théâtre, télévision

Entretien avec Arthur Penn
Le langage et l’image
Christian Viviani

Hauts et bas d’une carrière en dents de scie
Jean-Pierre Coursodon

La démocratie des chimères
Le western selon Arthur Penn
Michel Cieutat

Arthur Penn, l’Actors Studio et la Méthode
Christophe Damour

Georgia
La résolution de toutes les dissonances
Fabien Baumann

Miracle en Alabama
Le péché originel
Eithne O’Neill


A signaler un passionnant article "Honneur à la critique américaine !" par Élise Domenach.



Woody ALLEN, Pedro ALMODOVAR, Robert ALTMAN, Théodore ANGELOPOULOS, Michelangelo ANTONIONI, Ingmar BERGMAN, John BOORMAN, Luis BUNUEL, Michael CIMINO, Souleymane CISSÉ, Luigi COMENCINI, Francis Ford COPPOLA, Michel DEVILLE, Clint EASTWOOD, Federico FELLINI, Peter GREENAWAY, Hou Hsiao-Hsien, John HUSTON, Shohei IMAMURA, Krzysztof KIESLOWSKI, Emir KUSTURICA, Terrence MALICK, Nagisa OSHIMA, Maurice PIALAT, Alain RESNAIS, Dino RISI, Francesco ROSI, Claude SAUTET, Martin SCORSESE, Andrei TARKOWSKI, Bertrand TAVERNIER, Agnès VARDA, Andrzej WAJDA & Wim WENDERS

36 entretiens sur 160 pages pour 10 euro, tout est dit ! Non ?

A commander à theendstore(at)gmail.com

Witchfinder general en blu-ray

Déjà disponible en France dans une excellente édition dvd sortie par Néo Publishing, le film culte de Michael Reeves a droit à un transfert haute définition chez nos voisins anglais.


1665, l’Angleterre est en pleine guerre civile. Un avocat, Matthew Hopkins, décide de se reconvertir, moyennant finance, en inquisiteur chargé de démasquer le malin chez les hommes. Il parcourt la campagne avec son acolyte en laissant son empreinte : tortures et bûchers sont sa marque de fabrique…

Annoncé pour mars dernier, le disque sort seulement ce mois-ci. Si le film est aussi populaire, ce n'est pas seulement grâce au jeu de Vincent Price mais également pour la carrière fulgurante de Michael Reeves. Ce réalisateur britannique disparut à l'âge de 26 ans après avoir signé (seulement) trois long métrages (The Sorcerers, She Beast / La sorella di Satana) reste pour beaucoup une grand perte pour le cinéma de genre (anglais).

L'édition française comportait deux bonus passionnants :

Blood Beast : les films de Michael Reeves » : portrait du réalisateur (23’)
Le cinéma gothique anglais » : entretien avec le critique Jean-Pierrre Bouyxou (29’)


L'édition Blu ray, elle, se voit offrir, outre un lifting numérique, une salve de suppléments dont voici les spécifications :

Audio Commentary with Michael Reeves biographer Benjamin Halligan and Director Michael Armstrong.
Documentary: The Blood Beast: The Films of Michael Reeves (24 Mins)
Documentary: Bloody Crimes: Witchcraft and Matthew Hopkins (24 Mins)
Vincent Price on Aspel & Company (10 Mins)
Intrusion: Michael Reeves Short Film with optional commentary. (Never before commercially released)
Alternate Scenes from the Export Version.
Theatrical Trailer and Stills Gallery.
Alternate US Opening and closing Credits.


Si on retrouve le documentaire The Blood Beast, l'édition propose pour la première fois un court métrage rare qui rend cette édtion un indispensable.

Source : Odeon Entertainement.

La Maison du Diable | Ciné B

Le mois dernier, nous évoquions, à l’occasion de la diffusion du Voyage Fantastique dans la case Ciné B, le manque d'originalité de la part des décideurs de la cinémathèque de Nice. Et bien nos vœux n'ont pas été exaucé. Si La Maison du Diable (1963), dont nous préférons le titre original The Hauting est un classique à faire (re)découvrir, un peu de fraicheur ne ferait pas de mal. Espérons-le pour la rentrée.


Le Dr Markway qui effectue des recherches dans le domaine de la parapsychologie tente une expérience de perception extrasensorielle avec un groupe de personnes réunies dans un vieux manoir réputé hanté. Dès le départ, des bruits insolites terrorisent les habitants de la demeure...

Critique de Frédéric Bonnaud pour les Inrockuptibles

Avec La Maison du diable, Robert Wise posait de main de maître les fondations d'une nouvelle vague du film d'horreur.

Ce film rare jouit d'une certaine réputation auprès des cinéphiles. Réputation méritée tant la montée de l'angoisse y est subtile et originale. En le tournant, Robert Wise semble s'être souvenu de la grande leçon de Val Lewton, son premier employeur : "En montrer le moins possible et laisser l'ambiguïté s'installer." Et effectivement, Wise ne montre rien. Lors de l'entretien qu'il nous avait accordé (n° 54), il avait fini sur ces mots : " La Maison du diable était fondé sur la peur de l'inconnu, on ne voyait que des ombres." Le reste est affaire d'imagination.

Les quatre personnages n'en manquent pas. Entre l'honorable spécialiste des phénomènes paranormaux qui a des petits soucis conjugaux, la médium lesbienne qui a bien du mal à s'assumer comme telle, la vieille fille frustrée et l'héritier désabusé, c'est un véritable concours de névroses que va abriter la maison hantée. Hantée ? Oui, si on veut, hantée par toutes les peurs qui se sont succédé dans ces murs. En s'emparant du thème rebattu de la demeure maléfique, Wise opte pour un efficace transfert dramaturgique : la peur passe de l'extérieur à l'intérieur, ce sont les personnages qui l'amènent avec eux, bien décidés à la faire fructifier pour tenter de la vaincre. Les habitants arrivent avec leurs problèmes, la maison les changera en fantômes. Et Wise ordonne quatre mises en scène concurrentes pour un lieu unique. La Maison du diable prend vite des allures de psychanalyse de groupe. C'est un traitement de choc.

Filmé en contre-jour (ou en contre-nuit, avec gros nuages noirs obligatoires) et en contre-plongée, l'inoffensif vieux tas de poussière paraît de plus en plus menaçant à mesure que Wise multiplie les effets "gothiques" : un simple courant d'air devient un claquement de porte effrayant, un grincement de boiseries ne peut plus être qu'un avertissement, un bruit sourd semble lourd de menaces, un décor surchargé passe du statut de cabinet des curiosités à celui de musée du crime, les statues ont un regard peu amène. Dès le début, la voix off ­ à la fois fiévreuse et discrètement ironique ­ nous avait promis un "schéma classique". Promesse tenue. Et tout le catalogue "d'effets qui font peur" y passe, rien n'est oublié, tout est recyclé de main de maître. On voit, on entend (la bande-son est prodigieuse d'inventivité) l'horreur s'installer. Et pourtant il ne se passe rien, les personnages jouent avec leurs ombres sans jamais se lasser. C'est leur santé mentale qui est en jeu, la nôtre finit par en souffrir. Tout ça finira mal.

Parmi les successeurs patentés, seul Stanley Kubrick tirera les leçons de La Maison du diable. Ce sera Shining. En reprenant le même point de départ que Wise (l'esprit anime un lieu qu'il a reconnu comme sien), il le poussera bien plus loin, vers des contrées où Wise n'avait pas osé s'aventurer. Mais celui-ci avait grandement contribué à poser les fondations d'une horreur nouvelle.


Un mot sur Robert Wise (1914-2005), réalisateur de West Side Story, de la Mélodie du Bonheur, du Mystère Andromède et d'une trentaine d'autres films. Peut-être trop justement pour une critique française plus à même de glorifier les véritables auteurs cherchant cohérence et unité là où un artisan de la trempe de Wise réussissait à faire gagner de l'argent à ses producteurs. Et pourtant il faut reconnaitre que les films signés Robert Wise ont tout autant marqué des générations qu'un Hitchcock ou qu'un Kubrick.

> vendredi 17 juin à 21h30

le film est disponible en dvd auprès de THE END (theendstore(at)gmail.com)

Cahiers du Cinéma #668 | A la découverte de Malick


A intervalle régulier, nous venons vous dire tout le bien que nous pensons de la nouvelle équipe rédactionnelle des Cahiers du Cinéma qui s'est mise en place voilà bientôt plus d'un an. Et dès l'édito de Stéphane Delorme "Mystique de la mise en scène", on comprend la différence. Le rédacteur en chef ne le dit pas clairement mais ce paragraphe témoigne d'une position diamétralement opposée à ses prédécesseurs.

Étrangement, jamais aucun film de Terrence Malick n’avait été défendu dans ces pages à sa sortie. Il n’a jamais été un « cinéaste Cahiers » pour le dire simplement. En 1975, à la sortie de La Balade sauvage, alors que Positif fait un des très rares entretiens avec le cinéaste, les Cahiers passent le film sous silence. Idem pour Les Moissons du ciel en 1979. La Ligne rouge, très timidement défendu en 1999, est absent des classements de fin d’année, et Le Nouveau Monde (2006) sèchement descendu. Saluer aujourd’hui la sortie de The Tree of Life semblait d’autant plus important. On peut tomber entièrement sous le charme du film, ou bien regretter certains aspects solennels ou pompiers, il n’en reste pas moins qu’il faut être du côté de Malick, d’abord et avant tout pour la souveraineté de sa mise en scène. Au sujet de The Tree of Life, on entend parler de cinéma de poésie, de trip, d’odyssée, etc. Mais ce qui impressionne le plus, c’est une mise en scène éblouissante. Il faut affirmer cette suprématie ici, aux Cahiers, temple de http://www.blogger.com/img/blank.gifla mise en scène, où la notion a été fondatrice, reine et principielle de l’amour du cinéma.


Vous l'aurez compris, la part belle de ce numéro est donné à Terrence Malick pour son film Tree of Life (Palme d'or 2011) avec 26 pages retraçant sa carrière, sa mise en scène, ses techniques, ses tournages grâce à des analyses et des entretiens passionnants avec Emmanuel Lubezki (chef opérateur), Mark Yoshikawa (monteur), Alexandre Desplat (compositeur), Dede Gardner (productrice), Jack Fisk (directeur artistique) et Brad Pitt (acteur et producteur du film).

Mais la revue propose également un excellent article signé Stéphane du Mesnildot (récent auteur d'un ouvrage sur les fantômes dans le cinéma Japonais) sur la fin de la collection l'âge d'or du X américain (nous y reviendrons) ainsi que sur la publication aux éditons Allia du livre The Other Hollywood retraçant l'histoire du porno aux États-Unis.

En plus du cahier critique, avec un gros plan sur La Dernière Piste, le nouveau film de Kelly Reichardt (Old Joy, Wendy & Lucy), les Cahiers démontrent une fois de plus de leur ouverture d'esprit avec un portrait de Stuart Gordon (Re-Animator) signé Bill Krohn.

Pour finir, le magazine évoque Jean-Clade Carrière à travers un entretien, la publication d'un scénario inédit pour Luis Bunuel et un dialogue avec Pierre Etaix.

Encore un numéro indispensable !

source : Cahiers du Cinéma

Hommage à Jean Rollin | Mercury [Nice]

6 mois après sa disparition (le 14 décembre 2010), le ciné club Ciné Nasty à Nice rend hommage au réalisateur français à travers un double programme projeté au cinéma Mercury.



Jean Rollin, disparu en décembre dernier, restera l'un des maîtres français du fantastique et de l'érotisme. Contre vent et marées, en marge le plus souvent des circuits traditionnels, il aura creusé sa veine personnelle d'un cinéma onirique, poétique, peuplé de femmes superbes, vampires et mortes vivantes aux voiles diaphanes, de châteaux plongés dans la brume et de cimetières romantiques.

Jean Rollin aura arpenté les territoires du rêve et du cauchemar, au-delà du rideau des choses matérielles, traversant les horloges et les cercueils, traversant le temps, se faisant pour notre plus grand plaisir le guide de ces contrées inconnues et familières.

Après avoir reçu en janvier 2010 le réalisateur, nous avons souhaité lui rendre hommage avec la projection de ce qui restera son dernier film, inédit, variation moderne sur le thème antique du mythe de la Méduse. Le film a été très peu diffusé, destiné à accompagner le premier volume des écrits complets du réalisateur. Nous remercions ici la productrice Anaïs Bertrand d'Insolence Productions qui a permit cette première.

Suivra la projection de l'un de ses films les plus emblématiques, La rose de fer réalisé en 1973. Réunissant la belle Françoise Pascal et le jeune Hugues Quester (sous le pseudonyme de Pierre Dupont), le film s'inspire à la fois d'un poème de Tristan Corbière et de l'univers baudelairien. On y retrouve la quintessence de l'univers de Jean Rollin, traversé de visions surréalistes : cimetière où errent les jeunes amants, locomotive à vapeur, présence diffuse de la mort, plage de Dieppe battue par les vagues.

19H30
Le masque de la Méduse (France – 2010 – 75 minutes – Vidéo - couleurs)

Réalisation et scénario de Jean Rollin - Image de Benoit Torti - Musique de Philippe D'Aram - Montage de Janette Kronegger – Production de Anaïs Bertrand - Insolence productions.

Avec : Simone Rollin, Jean-Pierre Bouyxou, Juliette Moreau, Bernard Charnacé, Marlène Delcambre, Sabine Lenoël, Delphine Montoban, Agnès Pierron, Gabrielle Rollin, Jean Rollin.

Méduse a perdu la mémoire, victime d’un sort que lui a jeté sa sœur Euryale. Elle erre dans des lieux dont elle se souvient par bribes et finit par arriver au Théâtre du Grand Guignol, où se cachent Euryale devenue aveugle et Sthéno, la plus jeune des trois gorgones, réduite à l’état animal. Le gardien du Théâtre et le collectionneur vont assister au dernier combat des deux sœurs. Sthéno, seule survivante, recouvre la parole et s’installe dans les sous sols du Cimetière du Père Lachaise. Mais elle s’ennuie et se prend d’amitié pour Cornelius, une jeune promeneuse. "Le masque de la Méduse" est une variation moderne sur le thème antique du mythe de la Méduse.

21H30
La rose de fer (France – 1973 – 76 minutes – 35 mm – couleurs – projection numérique)

Réalisation et scénario de Jean Rollin - Dialogues de Maurice Lemaître - Photographie de Jean-Jacques Renon - Musique de Pierre Raph - Montage de Michel Patient.

Avec : Françoise Pascal, Hugues Quester (Pierre Dupont), Natalie Perrey, Michel Delesalle, Mireille Dargent ("Dily D'Argent"), Jean Rollin.

Deux jeunes gens se rencontrent au cours d'une noce en province, et se donnent rendez-vous le dimanche suivant pour un pique-nique. A la fin de leur promenade, ils entrent dans un gigantesque cimetière, désert à cette heure. Trouvant un caveau abandonné, ils y descendent et font l'amour. Quand ils ressortent, la nuit est tombée, le cimetière est maintenant menaçant et peuplé d'ombres terrifiantes...


source : Regard Indépendant

The Swimmer / Le Plongeon | Frank perry (1968)

Depuis l'ouverture de la boutique, et ce, jusqu'à sa fermeture en mars dernier, The Swimmer fait partie des films que nous avons défendu ardemment. Sorte de film emblème de THE END, Le Plongeon représente à peu près tout ce que nous aimons : un réalisateur méconnu de talent, une star à contre courant, un scénario novateur, en définitive un film inoubliable et chaque vision provoque le même déchirement pour le personnage de Ned Merrill.

Le film sera diffusé mercredi 15 juin à 14h00 et vendredi 17 juin à 20h00 à la Cinémathèque de Nice.



Quand Ned Merrill s’invite en maillot de bain un après-midi d’été dans les villas d’une banlieue chic du Connecticut c’est l’occasion pour lui de démêler le fil de son existence en nageant de piscine en piscine pour rentrer chez lui. Et ce qu’il y trouvera ne correspondra pas forcément aux idéaux de vie qu’il s’est forgés...

Les histoires brèves et précises de John Cheever se sont toujours avérées l’excellent fourrage pour la télévision. The Swimmer de Frank Perry, adapté pour le grand écran par sa femme Eleanor Perry, est une tentative rare et réussie avec Parc de Arnaud des Pallières de transformer une histoire de Cheever en long métrage.
Il s’agit d’une adaptation d’une nouvelle de John Cheever du même nom, sortie en 1964, qui représente une métaphore de la vie d’un homme à travers sa volonté de traverser la vallée en nageant de piscines en piscines. De piscine en piscine, de valeurs en valeurs, le parcours du protagoniste montre l’univers des banlieues cossues de la côte Est des Etats-Unis, les cocktail-parties, les plaisirs de la chair portés à hauteur presque spirituelle, mais aussi la mélancolie, le mal-être dont souffre le personnage en quête de quelque chose qu’il ne sait nommer mais dont l’absence lui est insupportable.
Vêtu seulement en maillot de bain tout au long du film, Burt Lancaster joue Ned Merrill, un homme âgé, riche, qui se lance dans un voyage étrange et révélateur à travers ses sentiments et les souvenirs d’une mémoire endommagée. Ned Merrill choisit une façon inhabituelle de rentrer chez lui: traverser le comté où il vit à la nage par les piscines qui appartiennent à des amis et des connaissances. L’aventure n’est pas qu’un jeu pour le nageur. Mais à chaque étape, il se retrouve face à face avec un incident de son passé et il devient de plus en plus déçu par ce qu’il croyait être son mode de vie idéal. Le film de Frank Perry se construit comme un conte, démarrant par le merveilleux, le superficiel, il se termine par une dure mélancolie. Toute la première partie sans vouloir masquer l’étrangeté du but de Merrill, est complètement « 60’s » dans toute sa splendeur. Ambiance bucolique, ralentis, photographie colorée et pétillante, décors divins, cocktails. Quand sa compagne de route (l’ex baby-sitter de ses filles) brise le rêve en le laissant seul, Merrill se voit confronter à la vérité à laquelle il veut échapper. Ainsi Merrill continu sa route des piscines, but illusoire auquel il s’accroche mais le voile est tombé, laissant apparaître blessures, rancoeurs, amours déçus, lâcheté, échec social. Une vie qu’il a eu mais qu’il n’a plus pour des raisons qui nous resterons plus ou moins inconnues. Tout le long du film Merrill transporte avec lui un fantôme qui petit à petit va prendre forme, avec noirceur, à la fin de son périple, clôturant sa dépression.
Burt Lancaster est l’acteur parfait pour ce rôle. Il est remarquable en ex-apollon, le regard toujours ailleurs, comme noyé dans un vieux rêve. En dépit d’avoir 55 ans au moment où le film a été réalisé, il était en excellente forme physique. Cela contribue fortement à la façon dont le public l’estime au début. Il ressemble à un homme qui est sur le toit du monde. Dans une carrière de plus de quarante ans, dont trois nominations et un Oscar du Meilleur acteur pour Elmer Gantry le charlatan de Richard Brooks, c’est l’une des meilleures performances de Burt Lancaster.
Autour de lui, notons la belle blonde au regard bleu azur, Janet Landgard qui représente la jeunesse perdue de Ned et Janice Rule (The Chase d’Arthur Penn), qui joue son ancien amour, son ancienne maîtresse, définitivement perdue pour lui.
La musique est l’élément important du film. Pour envelopper ce rêve éveillé Frank Perry a eu le soutien de la magnifique partition de Marvin Hamlisch. Passant de la joie au trouble en un instant, complètement en adéquation avec son sujet, la musique du film représente le premier travail du célèbre compositeur pour le cinéma.
L’un des épisodes très intenses du film - la scène de la confrontation entreNed Merrill et son ex-maîtresse joué par Janice Rule - a été réalisé, sans crédit, par Sydney Pollack.


Source : Splendor Films

Le film est disponible en dvd auprès de THE END en VOSTF [inédit en France]
> theendstore(at)gmail.com

Adolfas Mekas (1925-2011)

Adolfas Mekas, Avant-Garde Filmmaker and Teacher, Is Dead at 85

Adolfas Mekas, a Lithuanian immigrant who became an influential avant-garde filmmaker and teacher and who, with his brother Jonas, founded Film Culture, the seminal journal for cinéastes, died on Tuesday in Poughkeepsie, N.Y. He was 85.

The cause was heart failure, his wife, Pola Chapelle, said.

Though Jonas Mekas, a prolific director and avant-garde film archivist, became the better-known sibling, Adolfas Mekas made a handful of films that endure as avant-garde landmarks. The best known of them, “Hallelujah the Hills,” a comedy that spoofed movie history in telling an elliptical tale about two young men and their slapstick pursuit of the same girl, was among the critical and popular hits of the inaugural New York Film Festival in 1963.
“Hallelujah” was praised at the festival alongside films by Alain Resnais (“Muriel”), Roman Polanski (“Knife in the Water”), Luis Buñuel (“The Exterminating Angel”) and Joseph Losey (“The Servant”).
The New York Times called the film “a modest little Vermont-made farce” that “surprised and delighted” the audiences “by boisterously affirming that life can be a ball and movie-making can be fun.”
Mr. Mekas (pronounced MEEK-us) and his brother arrived in New York in 1949, having survived a Nazi labor camp at the end of World War II. Sons of a farmer with a love of books and movies, they plunged into the bohemian intellectual life of the city in the early 1950s, founding Film Culture, a pioneering journal that began in 1955 with the then-presumptuous notion that moviemaking was a serious art form and a potent influence on the culture at large.
With contributors including Andrew Sarris, Stan Brakhage, Richard Leacock, Rudolf Arnheim, Arlene Croce and Peter Bogdanovich, it championed the avant-garde, though it gave thoughtful coverage to mainstream movie-making as well. (The journal ceased publication in the 1990s.)
Mr. Mekas, who lived in Rhinebeck, N.Y., was a founding member of the film department at Bard College in Annandale-on-Hudson, N.Y., and taught there from 1971 to 2004; he directed its film program from 1971-1994.
Adolfas Mekas was born in a Lithuanian village called Semeniskiai (pronounced sem-uh-NEESH-kee) on Sept. 30, 1925. During the final year of World War II, he and Jonas were leaving Lithuania to join an uncle in Austria when they were captured by the Germans and sent to a labor camp. After the war ended, they lived in refugee camps, one of which was in Mainz, near Frankfurt, where they were able to attend university classes. They first thought of leaving for Israel — “They weren’t Jewish,” Ms. Chapelle said, “but they thought it was romantic, to fight for a new country” — but emigrated instead to the United States, settling in Williamsburg, in Brooklyn.

“It was all just misery and displacement and suffering and loss,” Jonas Mekas wrote of their early years in Europe. But arriving in New York City changed their lives.

“Now, suddenly everything was bright, exciting and available,” he wrote. “The streets of New York were open markets, like something out of Cairo. We bought three or four oranges on our first day. Here we are! We can buy fruit!”

In 1971, the Mekas brothers returned to Lithuania for the first time since their departure, and each made a film of the trip, Jonas’s called “Reminiscences of a Journey to Lithuania,” Adolfas’s “Going Home.” They were shown together at the New York Film Festival in 1972, an evening described by Vincent Canby in The Times as “rather more brimful of Mekases than one might ordinarily seek out, yet it’s also successively moving, indulgent, beautiful, poetic, banal, repetitious and bravely, heedlessly, personal.”
In addition to his brother, who still lives in Brooklyn, now in Greenpoint, and his wife, whom he met at a movie screening and married in 1965, Mr. Mekas is survived by another brother, Costas, of Semeniskiai, and a son, Sean, of Rhinebeck.
His other films include “The Brig” (1964), directed by both brothers, an adaptation of a grim play performed by the Living Theater about Marines confined in a military prison, and “Windflowers” (1968), an elegiac, Vietnam-era story of a draft dodger who is shot trying to escape from the F.B.I.
At his death, Mr. Mekas was working on a film about Giordano Bruno, an Italian thinker who was burned at the stake as a heretic in 1600. Mr. Mekas described as “the first beatnik” and called the film, with typical cheek, “Burn, Bruno, Burn.”
His wife said she was initially drawn to him by his unexpected, demonstrative humor; on their first date, he threw his hat out the window of a taxi cab, she recalled. Another time, after a film opening at the Museum of Modern Art, he rolled up the red carpet, put it under his arm and walked away with it, as if to take it home. (No one stopped him, she said, but he brought it back.)

“These two guys,” she said about the Mekas brothers. “I always told our son: ‘They came to this country with $10. They couldn’t speak the language, and they started the first serious film journal in English. Not bad.’ ”


BRUCE WEBER pour le NY Times



HALLELUJAH ADOLFAS MEKAS !

Cinéaste et professeur Adolfas Mekas, mort le 31 mai 2011 à l’âge de 85 ans. C’était un homme chaleureux, généreux, joyeux et drôle.

L’histoire du cinéma est traversée par des frères : Lumière, Coen, Dardenne, Marx... Nés en Lituanie, les frères Mekas fuient leur pays natal pendant la dernière année de la Deuxième Guerre mondiale. Ils travaillent pendant un an dans un camp de travail vers Hambourg, puis étudient la littérature et le théâtre à Mainz, pendant trois années passées dans des camps de personnes déplacées. Ils arrivent à New York en 1949. Travaillant alors dans des usines diverses, ils achètent une caméra Bolex et commencent à filmer la vie qui les entoure.
Entre 1951 et 1953, Adolfas est enrôlé dans l’armée américaine en France en tant que photographe. (Son frère Jonas n’a pas été enrôlé car il avait plus de 25 ans.) Entre 1954 et 1976, Adolfas est cofondateur et corédacteur avec Jonas de « Film Culture » qui s’impose comme la première revue sérieuse de cinéma aux Etats-Unis. En 1961 ils fondent également la « New York Filmmakers’ Cooperative », le premier centre associatif de distribution pour le cinéma indépendant, ainsi que le New American Cinema Group. Adolfas participe à la première performance Fluxus à New York à côté de Yoko Ono en 1961. Son premier long métrage, Hallelujah the Hills, est montré à Cannes en 1963 et sort à Paris à la Pagode (Godard en fait l’éloge dans Les Cahiers cette même année). Pour Adolfas, le sens de son film est « Chapeaux à tous les cinéastes qui m’ont précédé et qui m’ont appris à aimer le cinéma. »
Il réalise également les longs métrages Double-Barreled Detective Story (1965), Windflowers (1968), et Going Home (1971) qui documente le retour des deux frères en Lituanie pour la première fois depuis la guerre (le film de Jonas Mekas, Reminiscences of a Journey to Lithuania, était tourné lors du même voyage). Les deux frères ont co-réalisé The Brig (1964). Adolfas signe le montage de Goldstein, le premier film de Philip Kaufman en 1964.
En 1971, alors que Jonas Mekas s’occupe de l’Anthology Film Archives, Adolfas rejoint Bard College en tant que professeur honoraire où il fonde le « Départment de cinéma du Peuple ». Il y enseigne pendant 33 ans. Entre 1983 et 1989 il dirige également le Milton Avery Graduate School of the Arts.
Adolfas a écrit de nombreux scénarios de films, dont certains publiés en tant que livres : The Father, The Son and a Holy Cow ; When the Turtles Collapse ; Nailing the Coffin. Pour chaque livre, il s’invente une nouvelle biographie : tisseur de panier du Dakota du Nord, chercheur d’opale à l’ouest de l’Australie, cultivateur de champignons... Il était également traducteur anglais et éditeur des poèmes lituaniens de son frère.
Adolfas disait qu’il est important de faire de bons films et de les aimer car l'enfer est une pièce où l'on est forcé de regarder tous ses films en boucle pour l’éternité ! Nous imaginons qu’il s’y amuse bien.


Pip Chodorov pour Re:Voir

Filmographie
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Going Home (1972)
Compañeras y compañeros (1970)
Windflowers (1968)
The Double-Barrelled Detective Story (1965)
Skyscraper (1965)
Hallelujah the Hills (1963)

Bataille, Sollers, Artaud, Reverzy, Schulz par André S. Labarthe | Shellac

On continue à passer en revue les sorties autour d'André S. Labarthe avec cette fois-ci les documentaires qu'il a signé sur des écrivains dans l'émission "Un siècle d'écrivain" qui fut présenté par Bernard Rapp (également réalisateur de Tiré à part ou encore Une affaire de gout) entre 1995 et 2001.



« J’aimerais que le regroupement de ces cinq films ait pour effet de les faire considérer comme les manifestations d’une seule et même profession de foi. En effet, pourquoi Schulz plutôt que Gombrowicz ? Pourquoi Reverzy plutôt que Robbe-Grillet ? Pourquoi Bataille plutôt que Céline ? Pourquoi Artaud plutôt que Michaux ? Pourquoi Sollers plutôt que Le Clézio ou Modiano ? À quoi je répondrai comme font les enfants tant qu’ils n’ont pas appris à justifier leurs actes (c’est-à-dire à mentir) : PARCE QUE. »
André S. Labarthe

Contenu des DVDs

DVD 1
Bataille, A perte de vue – 48 min
Sollers, l'isolé absolu – 52 min
Artaud Cité, atrocités – 47 min

DVD 2
Jean Reverzy, tentative de lecture – 29 min
Bruno Schulz – 27 min

Bonus
Van Gogh à Paris... Repérages – 21 min

Contenu du livre (175 pages)
Parce que – André S. Labarthe
Conversation avec ASL – Sandrine Langélus & André S. Labarthe
Incarner l'impossible – Estelle Fredet
Vous ne restez pars pour voter, Monsieur Rimbaud ? – André S. Labarthe


Sortie prévue le 26 juin et coming soon sur THE END

source : Shellac

La saga cinéastes, de notre temps | André S. Labarthe x Capricci

Nous profitons du coup de chapeau rendu à André S. Labarthe à la Villa Arson par L’Éclat pour faire le point sur l'actualité (chargée) autour du philosophe.


André S. Labarthe retrace pour la première fois l’histoire de la série Cinéma, de notre temps que Janine Bazin et lui ont créée à la télévision française en 1964. Il revient sur l’intégralité des films qui la composent – une centaine de portraits de cinéastes (Luis Buñuel, Jean Renoir, Jean-Luc Godard et Fritz Lang, David Lynch, Pier Paolo Pasolini, Martin Scorsese, Alain Cavalier, Hou Hsiao-hsien, Chantal Akerman, Philippe Garrel, David Cronenberg, Takeshi Kitano, Abel Ferrara…) –, raconte leurs conditions de production et de réalisation. Il évoque aussi les projets en cours et ceux non réalisés – les films jamais tournés, les rushes jamais montés.

Passionnés, érudits et souvent drôles, les propos d’André S. Labarthe relient de façon exemplaire la théorie à la pratique. Le texte est accompagné de documents rares issus de ses archives personnelles.

Un ouvrage vendu avec un DVD de rushes inédits (Capra, Kazan, Mamoulian), une somme dédiée à tous les cinéphiles.


Pour lire l'extrait, cliquez sur l'image.

Prix : 25 euro
A commander à theendstore(at)gmail.com

Source : Capricci

André S. Labarthe | L'Éclat

Depuis le 27 avril 2011, et ce jusqu'au 9 juillet, le Centre Pompidou consacre une rétrospective à l’émission culte Cinéaste de notre temps et à Cinéma de notre temps.

Plusieurs générations ont grandi avec la télévision. Elles ont grandi en même temps avec « Cinéastes » et « Cinéma, de notre temps », parfois sans le savoir. Avec Cassavetes se roulant au sol pour mimer les mouvements de la caméra, Ford sur son lit bougonnant son amour du western, Lang et Godard discutant mise en scène et censure, Scorsese mangeant des pâtes chez ses parents, Kitano comme un écolier face aux doctes questions de l'universitaire Hasumi, Tarkovski tournant Le Sacrifice, Hou Hsiao-hsien entraînant Assayas à travers le Taïwan de son enfance, Kiarostami sillonnant les routes d'Iran à la recherche de ses acteurs, Straub et Huillet remontant Sicilia ! tout en se chamaillant devant la caméra de Pedro Costa...

Parmi la centaine de portraits que compte aujourd'hui la collection qui traverse tout le cinéma, de Buñuel à Cronenberg, de Renoir aux Dardenne, chacun d'entre nous, en France et ailleurs, a croisé au moins l'un de ces films et rencontré avec lui un cinéaste. Debra Granik, réalisatrice américaine de Winter's Bone, déclarait dans Libération en mars dernier à l'occasion de la sortie de son film : « Je me souviens d'un documentaire extraordinaire sur Cassavetes réalisé par une équipe de la télévision française. On y sentait tout l'esprit et le désir d'expérimentation de l'époque. » Au-delà de la liste impressionnante de cinéastes sollicités de part et d'autre de la caméra, au-delà de ses presque 50 ans d'existence, si la collection imaginée par Janine Bazin et André S. Labarthe pour la télévision est aujourd'hui devenue mythique, c'est surtout grâce à son intelligence et à sa liberté d'esprit qui ont permis et offert de véritables rencontres avec les artistes filmés.

Le Centre Pompidou montre exceptionnellement toute la série sur grand écran, en présence de cinéastes, de comédiens et d'autres invités, rassemblés sous le regard d'André S. Labarthe. Une occasion unique de voir la collection dans son ensemble et de découvrir, en avant-première, de nouveaux portraits et des rushes inédits.

Par Alain Seban,
Président du Centre Pompidou.


L’Éclat a l'heureuse initiative de proposer, trois jours durant, une série des plus beaux moments, des instants uniques de l'histoire entre le cinéma et la télévision, lorsqu'un rapprochement pouvait être possible, que l'un compléterait naturellement l'autre avant qu'une hiérarchie s'installe pour de longues années.
L’occasion de rendre hommage à l'un des géniteur de ces programmes, André S. Labarthe.



Présentation du programme :

André S. Labarthe, dans tous ses arts 7-9 juin 2011

André S. Labarthe a fondé et dirigé avec Janine Bazin, les collections Cinéastes de notre temps et Cinéma de notre temps dans la lignée des grands entretiens des Cahiers des jeunes plumes menés par son ami André Bazin. Ainsi, le cinéaste et critique a rencontré les plus grands réalisateurs de cinéma tout en se méfiant de la posture cinéphilique qu’il qualifie de nécrophile. Poète philosophe ayant une connaissance inspirée de l’art, André S. Labarthe ne cesse depuis une cinquantaine d’années, de faire des films sur le cinéma, la littérature, la danse et les arts plastiques.

Mardi 7 juin à 19h - En présence d’Estelle Fredet et d’André S. Labarthe

Il était une fois André S. Labarthe d’Estelle Fredet (France, 2009, 1h34)

Filmé dans l'univers de sa maison de campagne, André S. Labarthe prend le temps de développer une pensée méditative qui aborde les thèmes du temps, de la vitesse, de la mort, du réel, de la maîtrise, du hasard, de la manipulation, du montage, à partir de choses-idées (poire, verre, poupée, escargot, rat), objets d'une singulière collection en relation avec ses films, et où s'affirme sa prédilection pour Bellmer, Bataille, Valéry, avec des ruptures de rythme qui mettent en danger la forme de l'entretien : ainsi ce documentaire prend-il le risque de laisser transparaître les orageuses péripéties qui ont marqué le tournage.

André S. Labarthe, le travail de montage
(comment montrer la souffrance) d’Isabelle Rèbre (2002, 6’42)

Cet extrait du documentaire André S. Labarthe, de la tête aux pieds présente le cinéaste travaillant au montage de son film sur Antonin Artaud. La séquence montre comment André S. Labarthe y exprime la souffrance à travers la représentation des pieds. Des extraits de ses films réalisés à partir de tableaux et de son documentaire sur la danseuse Sylvie Guillem illustrent sa recherche sur l'expression de la souffrance.

à 21h – En présence d’André S. Labarthe

Cinéma, Cinémas

La place aux rêves d’André S. Labarthe (1988, 5’)
Hommage au producteur Henry O. Selznick

Hitchcock s’explique d’André S. Labarthe (1965, 1ère partie 4’, 2nde partie 10’)
Alfred Hitchcock commente la fameuse scène du "champ de maïs" de North By Northwest - La Mort aux trousses.

CINEASTE DE NOTRE TEMPS

John Cassavetes d’A. S. Labarthe (1998, remontage de la version de 1969, 50’)
Lorsque nous le rencontrons, John Cassavetes est déjà l’auteur de trois films, Shadows, film indépendant réalisé à New York, puis Too Late Blues et A Child is Waiting, deux expériences hollywoodiennes qu’il juge désastreuses. Il vient de terminer le tournage de Faces dont le montage durera trois ans. C’est le film de la naissance d’un cinéaste que nous proposons. Trois ans plus tard, Faces est terminé et John Cassavetes fait une escale à Paris, en route pour le Festival de Venise. Ce n’est plus le même homme qui s’exprime, mais un homme mûri, qui se retourne sur lui-même et tire les leçons de son expérience. Un homme qui raconte l’Amérique, l’entreprise de Shadows – film de l’adolescence et de l’espoir – et celle de Faces – le film de l’âge mûr et du désenchantement. André S. Labarthe

Mercredi 8 juin

Voyageur en art à 18h - En présence d’André S. Labarthe
Rauschenberg, fragments d’un portrait d’André S. Labarthe (1968-70, 21’)

Personnalité de la peinture américaine contemporaine. Son oeuvre se situe au carrefour de trois tendances majeures : l'expressionisme abstrait, le pop, l'électronique.

à 18h30 - Conférence d’André S. Labarthe

« Un film pour un portrait d’artiste »

Le dispositif est moins une machine à mettre de l’ordre qu’un piège à attraper le hasard, à fixer ces petits détails qu’on pourrait trouver anodins, ou farfelus, ou anecdotiques, ou simplement idiots, mais qui sont, en fait, le tissu même du film qui est en train de se faire. Au fond, l’ennemi, c’est l’intention. Pour moi, la mise en scène est ce qui permet d’exterminer toute trace d’intention. Propos recueillis par Luc Lagier

à 19h30 - En présence d’André S. Labarthe

Blue Lady d’André S. Labarthe (d'après un ballet de Carolyn Carlson, 2008, 1h15)

Après avoir interprété Blue Lady en 1983 à Venise, Carolyn Carlson a décidé de transmettre sa chorégraphie en recréant le ballet pour la Biennale de la Danse à Lyon en 2008. Fascinée par la culture japonaise, l'idée d'inverser le genre pour l'interprétation s'est imposée. Elle a choisi Tero Saarinen dont l'apparence androgyne l'avait frappée. André S Labarthe, qui avait déjà suivi Carolyn Carlson en 1983, filme son travail de recréation et de transmission de sa chorégraphie.

Collectionneur de portraits de « Cinéastes, de notre temps »

Cette collection, inaugurée en 1964 par Janine Bazin et André S. Labarthe pour l’ORTF, repose sur un principe simple, ouvert à un traitement artistique fertile : un cinéaste convie un cinéaste à parler d’un autre cinéaste. L’invitation faite à Rafi Pitts (récemment auteur de The Hunter) de venir présenter, aux côtés d’André S. Labarthe, son portrait d’Abel Ferrara, réalisé en 2003, sera l’occasion de cerner les contours de la collaboration et la richesse de l’expérience.

à 21h

CINEASTES DE NOTRE TEMPS

Abel Ferrara : not Guilty
de Rafi Pitts (2003, 1h20)

Déambulation nocturne dans New York à la poursuite d’un cinéaste toujours sur la brèche. « Il ne tient pas en place, interpelle tout le monde, s’enfuit dans un taxi, après avoir fait la causette avec des dealers blacks. New York et sa nuit appartiennent à Abel Ferrara, qui vire Quasimodo à casquette rose, vieille rock star déchue déblatérant, une bière à la main. Le portrait de Rafi Pitts n’est pas un docu avec extraits commentés (seulement deux courts extraits de Bad Lieutenant et New Rose Hotel). Il s’agit plutôt d’un work in progress. Ferrara au travail, à l’école de la vie, de sa propre vie : le studio où il met en place un clip (une vraie leçon de cinéma), et ses virées nocturnes à la recherche de filles, de drogue, de fric et de taxis qui veuillent bien le prendre, lui le mauvais payeur, l’éructeur, le cinéaste génial de The King of New York ou de Bad Lieutenant. » Antoine de Baecque, Libération, septembre 2003

Jeudi 9 juin à 18h30 - En présence d’André S. Labarthe

L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours d’André S. Labarthe (Portrait d’Orson Welles, 1985, 1h50)

Une œuvre picaresque en forme de polar, dont Hollywood est le décor, le héros un réalisateur hongrois alcoolique, et l’enjeu une enquête sur les traces que Welles a laissées à Hollywood, parmi ceux qui l’ont connu. Pendant quinze ans, Janine Bazin et moi avons couru après un Orson Welles insaisissable que nous ne parvenions à localiser puis à sédentariser autour d’une table de restaurant que pour le voir s’enfuir en nous faisant la promesse que la prochaine fois... En dépit des interventions de Melville et de Truffaut il n’y a pas eu de prochaine fois. Il n’y a donc pas eu de Cinéma, de notre temps consacré à Orson Welles. Lorsqu’il meurt en 1985, j’ai pensé que cette fois il ne pourrait plus m’échapper. Mais je me heurtais à un dernier tour de prestidigitation : il s’était fait incinérer. André S. Labarthe

Expérimentation de la forme courte

Loin de toute volonté de promotion et de pédagogie, l’émission télévisuelle Cinéma, cinémas diffusée sur Antenne 2, donnait à voir, entre autres, de courts films aussi surprenants les uns que les autres, fondés sur un authentique et personnel rapport au cinéma souvent empreint d’émotion, de curiosité, osant la fiction en quelque sorte. Cette aventure à laquelle André S. Labarthe a participé fut interrompue au début des années 90. En initiant Blow-up, un magazine web dédié au cinéma, Luc Lagier, ancien rédacteur en chef de Courts-circuits pour Arte, prolonge-t-il cette aventure avec de nouveaux cinéastes ? Le Web est-il le dernier espace de diffusion pour ce type de création ?

à 21h - Rencontre André S. Labarthe et Luc Lagier

Cinéma, Cinémas
Adieu Rita (1987, 5’) / Le poids des mots (1987, 2’) / Isabelle H (1986, 5’) / Le choc des images (1987, 1’51) / Dépêches retardées /Polar / Deneuve, revue de détails (1984, 8’) / L’après Cannes (1985, 7’)
Courtes productions du blog Blow up (production Luc Lagier pour arte.tv)réalisées par Valérie Mréjen, Jean-Paul Civeyrac, Joseph Morder, Laëtitia Masson, Luc Moullet et Luc Lagier


Plus d’informations sur la manifestation incontournable de la semaine prochaine sur le site de la Villa Arson.

Va te faire voir


Non non cher(e)s amis lecteurs ne partez pas, ce n'est pas contre vous mais le nom du 14ième festival du film d'art singulier ce déroulant à partir du vendredi 3 juin et ce , jusqu'au 4 à l'auditorium du MAMAC et à la bibliothèque NUCERA à Nice.
Au programme :

VENDREDI 3 JUIN 2011

Auditorium de la BMVR Louis Nucera, après-midi de 14h30 à 17h

- Roland Roure, constructeur de machines ludiques de Deidi Von Schaewen 26’ en présence de Charles Soubeyran

- Kunstgeschichten, Charles Pecqueur de Ferdi Roth 17’
Schneewittchen und die bergleute en présence de Laurent Danchin

- Kunstgeschichten, Un jardin aux églises de faïence de Ferdi Roth 12’
Ein Garten voller Kachelkirchen en présence de Claude Lechopier

- Marcello Cammi, le jardin des secrets de Muriel Anssens 12’ en présence de la réalisatrice

- Raymond Reynaud, la force en dedans (Extraits) de Jean-Michel Zazzi 15’ en présence du réalisateur

- Vladan Popov, un certain Coplan de Jean-Michel Zazzi 12’ en présence du réalisateur

- Poétique mécanique, le manège de Petit Pierre de Jean-Michel Zazzi 4' en présence du réalisateur

SAMEDI 4 JUIN 2011

Auditorium du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice de 10h à 12H

- Frédéric Bruly Bouabré, l’universaliste de Philippe Lespinasse, Andress Alvarez 32’ en présence de Philippe Lespinasse

- Vorgarten Museen, Frédéric Paranthoën de Ferdi Roth 13’ en présence de Laurent Danchin

- Essentiel – Esat de Ménilmontant de Loïc Connanski 35’ en présence de Philippe Lefresne, Fathi Oulad, Marie Ollivier-Henry

après-midi de 14h30 à 17h30

- Ataa Oko et les esprits de Philippe Lespinasse, Andress Alvarez 16’ en présence de Philippe Lespinasse

- Henriette Zéphir, une femme sous influence de Bastien Genoux, Mario Del Curto 20’ en présence d’Alain Bouillet et des réalisateurs

- Macoto Toya de Bastien Genoux, Mario Del Curto 13’ en présence des réalisateurs

- Vorgarten Museen, Pierre Avezard dit Petit Pierre de Ferdi Roth 16’ en présence de Caroline Bourbonnais

- Si l’histoire de la télévision m’était contée, de Guy Brunet 15’ des pionniers aux créateurs (Extraits) en présence du réalisateur

- Marie Espalieu Document présenté par Jean-François Maurice, Jean-Michel Chesné 18’

- Le Facteur Mougin et son Bestiaire d’Andrée Appercelle, André Leroux 24’ en présence de Jean Mougin et Claude Billon


Si comme moi, vous n'êtes pas habitué aux films d'art singulier, c'est le moment de découvrir !

Cinémathèque de Nice | Juin 2011

Nous sommes déjà au mois de juin et cela signifie que la cinémathèque de Nice va fermer ses portes pour des vacances, certes méritées, mais bien trop longue pour votre serviteur. Rendez-vous compte, 3 mois sans mettre les pieds dans l'institution niçoise, 3 mois sans voir la "clientèle" du lieu : ses adorables couples de personnes âgées venues découvrir des films dont ils ne connaissent même pas le titre...

Heureusement, la fin d'année se termine en apothéose, en feu d'artifice, un déluge de films à (re)voir mais ne vous y trompez pas si la sélection est si riche cela est dû en partie aux artistes invités dans le cadre de la manifestation « L’Art contemporain et la Côte d’Azur - Un territoire pour l’expérimentation, 1951 - 2011 ».

Et on peut dire que leurs choix sont éclectiques ! Jugez en par vous même :


CONVERSATION SECRÈTE de Francis Ford Coppola (inédit en dvd zone 2)

DOWNTOWN 81 de d'Edo Bertoglio


LA MONTAGNE SACRÉE de Alejandro Jodorowski


THE SADDEST MUSIC IN THE WORLD de Guy Maddin
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Les films suivants seront également projetés : Pelechian, cinéaste arménien, Le Testament d’Orphée, L’Île nue, Macadam à deux voies (avec l'une des plus belles fin qui existe), La Course à la mort de l’an 2000, Tampopo, Episode III : Enjoy Poverty. Suite de la programmation à la Villa Arson à la fin du mois de juin(on en reparles dès que nous avons plus d'infos) et en octobre à la cinémathèque.

Mais n'ayons pas trop la dent dure car la cinémathèque propose quelques films qui méritent le déplacement. Voici notre sélection


NAISSANCE DES PIEUVRES de Céline Sciahttp://www.blogger.com/img/blank.gifmma


LE POINT DE NON-RETOUR de John Boorman

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Pour tout savoir sur les horaires et le reste de la programmation un tour s'impose sur le site de la Cinémathèque de Nice