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Cahiers du Cinéma #675 | Spielberg, face à face

Si Spielberg a toujours été soutenu (ou presque) contre vent et marée par la presse spécialisée (et par bon nombre de cinéphile), Steven n'a jamais fait l'unanimité dans la presse "généraliste" et encore moins dans les Cahiers du Cinéma.


Aujourd'hui, tout cela semble bien loin depuis "l'arrivée" de la nouvelle équipe en septembre 2009 et le rédacteur en chef, Stéphane Delorme, ne cache pas la relation difficile que le cinéaste américain entretient avec la mythique revue.

La place de Steven Spielberg dans la critique en général et aux Cahiers du cinéma en particulier n’a jamais été évidente. Les points de ralliement ont été la couverture sur E.T. en 1983, la défense surprenante de La Liste de Schindler en 1994 et le tournant pris avec A.I. (2001), pour encore deux films (Minority Report, Arrête-moi si tu peux). Pour le reste, la méfiance à son égard n’a pas baissé. Lorsqu’en janvier 2010, la rédaction a classé La Guerre des mondes dans les dix meilleurs films des années 2000, beaucoup de lecteurs, souvent anglo-saxons, nous ont fait part de leur incompréhension. Même interrogation avec le Top Ten 2011, discuté pour la présence incongrue de Super 8 de J.J. Abrams, blockbuster produit par Spielberg. Le dialogue en tout cas ne s’est pas engagé avec lui, puisque les Cahiers n’ont jamais pu l’interviewer : pour son passage à la Cinémathèque en janvier, il accordait seulement des press junkets de vingt minutes… On croirait vouloir interviewer Tom Cruise. Il est étrange qu’un cinéaste comme Spielberg divise encore à ce point. Son œuvre conséquente, 40 ans et 29 longs métrages, aussi cohérente que variée, a une consistance rare aujourd’hui et si on peut toujours s’acharner sur ses mauvais films, on ne peut nier que Rencontres du troisième type, E.T., A.I., Minority Report, La Guerre des mondes, au moins, tracent une des plus belles courbes dans le cinéma américain de la période


Et ce n'est pas moins de 28 pages de réconciliation qui sont offertes aux rédacteurs des Cahiers pour témoigner de l'amour comme de leur respect face à un metteur en scène aussi bien "entertainer" de classe que cinéaste en quête de sens. Ce dossier événement, l'est pour de nombreuses raisons. Qu'il s'agit d'analyse, de critique ou de document rare, comme le journal de François Truffaut sur le tournage de Rencontre du Troisième type, l'amateur de cinéma comme le fan sera comblé par la foultitude d'informations et d’anecdotes.

L'autre "gros morceau" de ce numéro du mois de février est l'entretien avec Willem Dafoe. 10 pages revenant sur une carrière dévoué à un certain cinéma indépendant (The Loveless, Go Go Tales qui sort enfin en France) et un cinéma commercial (Spider-man, Inside Man). Si vous souhaitez savoir comment Dafoe s'est retrouvé dans Les Rues de feu de Walter Hill, de sa relation avec Paul Schrader (cinq films) ou sur sa participation dans La Porte du Paradis de Michael Cimino, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

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