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P.I.F.F.F / 1ière édition

Du 23 au 27 novembre dernier, c'est tenu la première édition du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival), une manifestation chapeauté par Fausto Fasulo (rédacteur en chef de Mad Movies) et Cyril Despontin (trublion inimitable dans l'organisation de festival déjà à l’initiative de l'étrange festival de Lyon et de sa suite Hallucinations Collectives).


14 long métrages étaient présentés et nous en avons vu six, presque la moyenne, assez pour dire que cette première édition fut un véritable succès grâce à des films ouvertement fantastique ou flirtant de belle manière avec le genre.

> Vendredi 25 novembre / 19:45 / Extraterrestre
Après une soirée particulièrement arrosée, Julio se réveille dans l’appartement de Julia, une belle inconnue dont il a tout oublié. Mais la surprise du jour est ailleurs : une gigantesque soucoupe volante stationne au-dessus de leur ville…

Notre festival a commencé avec ce second film de Nacho Vigalondo. Après Timecrimes et son exploration du temps, le réalisateur espagnol continue d'explorer le fantastique à travers le quotidien des gens. Si l’élément "fantastique" permet d'apporter de la fraicheur dans la comédie romantique, le metteur en scène arrive à distillé un doute, permettant au spectateur d'être toujours en haleine des événements. Malheureusement la place à la comédie ne se fera jamais rattrapé par le fantastique, et notre soucoupe volante passera au second plan. Par bien des aspects, le film se rapproche de Signes de M. Night Shyamalan. Sauf que dans le film de Shymalan, l'extraordinaire permettait à un homme ordinaire de retrouver son chemin là où dans Extraterrestre, l'ovni sert d’élément moteur aux mensonges et qui pro quo dont la finalité est plus ordinaire avec un retour à une situation normale (ou presque), bref tout ça pour ça. Dommage.

> samedi 26 novembre / 17:00 / The Innkeepers

Après un sympathique House of the devil, ce nouveau long métrage de Ti West continue dans le rétro avec la volonté de réactiver certain code du cinéma d'épouvante des années 70.


Claire et Luke, deux employés d’un vieil hôtel de la Nouvelle Angleterre, tuent le temps en partant à la chasse aux fantômes qui rôdent dans l’établissement…
Ti West propose donc la même sobriété dans les effets au profit d'une ambiance oppressante. Sauf que dans Innkeepers, notre duo de personnages principaux insufflent une part de comédie qui vient désamorcer tous les efforts du réalisateur à créer une atmosphère. Pire, le découpage en chapitre vient ternir la fin du film avec une fin abrupte.

> 00:00 / The Violent Kind


Comme pour Ti West, la vie des réalisateurs indépendants de films d'horreur connait des hauts et des bas et les Butcher Brothers ne dérogent pas à la règle. Après le triste Avril Sanglant, les réalisateurs reviennent de plus belle avec une proposition à la fois originale, surprenante et inattendue. A la lisière de divers genre, The Violent Kind évoque par certains aspect le fantastique d'un Richard Kelly, posant plus de questions qu'ils n'y répondent notre duo de metteur en scène réussissent à mettre de la nouveauté dans ce mix de bikers et de bande rockabilly ultra violente. Malheureusement quelques ombres viennent obscurcir le plaisir par des cadrages et des séquences bâclées (notamment les combats ou les coups n'ont pas l'impact attendu). Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est tellement rare d'être captivé aujourd'hui par un film que d'être sur le qui vive pendant 90 minutes restent un exploit en soi.

> Dimanche 27 novembre / 15:30 / Bellflower


Deux amis se préparent à une apocalypse nucléaire en construisant armes et véhicules de destruction. Mais une fille va venir tout perturber…
Si certains long-métrages ont du mal à nous captiver Bellflower fait parti des films qui remporte notre adhésion dès les premières minutes. Ce premier film écrit, monté et interprété par son réalisateur Evan Glodell est une réussite totale. Que dire de plus si ce n'est qu'il faudra attendre mars 2012 pour revoir ce film en France. Un de nos films de l'année. Voici la bande-annonce :




> 18:00 / 4:44 last days on Earth


New York. La fin du monde est prévue à 4h44. Un couple d’artistes tente d’exister jusqu’au moment fatidique…
Ce nouveau film d'Abel Ferrara est une déception malgré un charme fou dans la mise en scène, certaines séquences sont dignes d'un Mondo Movies voire ridicules. Moralisateur et bien pensant, ce long métrage est un pensum nauséeux et inutile. A qui s'adresse ce film ? Opposant le new age (Dalaï lama) à la vie consumériste artificielle (drogue, télévision, junk food) le film ne cesse de pointer du doigt, de questionner sur les responsables de cette fin du monde (lié au désastre écologique) mais il n'y pas de coupable à designer car nous le sommes tous à des degrés divers. Encore un cinéaste important des années 80 qui s'éteint films après films.

> 20:00 / Detention
Adolescente paumée, Riley tente de survivre à la pression quotidienne d’un lycée complètement azimuté et frappé par un tueur tout droit échappé d’un authentique slasher. Mais l’établissement recèle aussi d’autres secrets…

La consommation et tous les affres de la culture américaine sont au centre du nouveau film du réalisateur de Torque, Joseph Kahn. Si vous n'avez pas vu ce film qui semble être un ersatz de Fast and Furious ne vous inquiétez pas nous n'ont plus. Mais à la lumière de ce second film nous avons une folle envie de le découvrir tant Detention est une sucrerie de (contre) culture. Imaginez le meilleur de Gregg Araki (l'aspect sexuel en moins ou presque) couplé à l’énergie d'un Tony Scott sous amphétamines, vous obtiendrez une vague idée de l'effet de Detention sur votre organisme. Detention résume en 90 minutes 30 ans de teen movies, de films d'horreur et de fantastique, un maelström de citations, de musiques, de clins d’œil à internet, bref une belle surprise et un plaisir coupable agréable pour terminer ce festival sur une note légère.

Vivement l'année prochaine !

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