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La Maman et la Putain | L'Éclat / Villa Arson

Une nouvelle fois L'Éclat nous étonne et nous ravi avec, sans aucun doute, la programmation la plus réjouissante de cette fin d'année. Jugez en par vous même avec le film emblématique de Jean Eustache (honteusement inédit en dvd) puis la semaine suivante début du "dialogue" entre l'œuvre de Jean Luc Godard et Wang Bing mais cela est une toute autre histoire...



Ce film-marathon se concentre sur la vie de trois parisiens d'une vingtaine d'années, qui vivent un ménage à trois peu conventionnel : Alexandre (Jean-Pierre Léaud) est un dandy narcissique pauvre et oisif, qui consacre son temps au bavardage, avec ses amis, ses connaissances, ses maîtresses et ses ex-maîtresses. Il vit avec sa petite amie, Marie (Bernadette Lafont), mais rencontre à la terrasse du café des Deux Magots une jeune infirmière polonaise, Veronika (Françoise Lebrun), après une tentative infructueuse de réconciliation avec son ancienne petite amie Gilberte. Ainsi commence une aventure décousue avec Veronika qui est la trame principale du film. Le jeu des acteurs, qui semble au départ un peu faux - ils récitent un texte théâtral, très écrit, très éloigné du langage parlé - aboutit pour finir à des scènes très intenses, comme le long monologue de Veronika à la fin du film, ou, un peu plus tôt, le récit de sa rupture avec Gilberte par Alexandre.

Dernier film emblématique de la Nouvelle Vague, La Maman et la Putain étonne par sa thématique décalée. À sa sortie, le film créera un scandale important pour différentes raisons. Son titre, pour commencer, et ses différentes affiches qui évoquent l'amour à trois ; sa thématique jugée réactionnaire par la génération soixante-huitarde : des emblèmes de la gauche sont moqués - Sartre est traité d'alcoolique, Duclos de rat - et le mot d'ordre « jouissez ! » est retourné contre lui-même ; sa trivialité, enfin, dans certains dialogues et dans certaines scènes.

source : Villa Arson / L'Éclat

> Mercredi 24 novembre 2010 à 18h00

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