Pour le mois de juillet THE END a décidé de faire monter la température avec un ouvrage retraçant les plus belles heures des affiches de film érotique et pornographique des années 60 à 70.
Introduction :
Les historiens considèrent que la pornographie moderne est née dans les années 1650. On retrouve des films classés X dès le début du cinéma, à la fin du 19ème siècle. A cette époque, on les appelait "exploitation movies" ou "stag movies", et ils étaient souvent utilisés dans les maisons de passe. Les films "en boucle" montrant des scènes de sexe répétées, étaient projetés pour exciter les spectateurs, de sexe masculin pour la plupart. De nombreuses actrices d'Hollywood, dont Marilyn Monroe, ont touché au cinéma érotique avant d'accéder à la notoriété. De même, des metteurs en scène comme le légendaire Francis Ford Coppola ont souvent travaillé sur des films soft porn au tout début de leur carrière.
Le vingtième siècle fut le théâtre d'une bataille constante entre l'industrie du divertissement et la censure, tout particulièrement pour les films classés X. De la fin des années 50 au milieu des années 70, la plupart des films pour adultes sortant aux États Unis étaient porno ou "stag". Ils étaient produits à l'étranger, souvent en Scandinavie ou en Extreme orient, et beaucoup étaient distribués sous l'étiquette "film d'art" pour tenter d'échapper à la censure.
Les années 1960 et 1970 sont considérées comme l'âge d'or du cinéma pornographique. Durant cette période, les budgets de production ont augmenté, ce qui a permis une amélioration générale de la qualité des films et des scénarios. De grand classiques ont ainsi vu le jour : Gorge Profonde (1972), Derrière la Porte Verte (1972), The Opening of misty Beethoven (1976) et Debbie Does Dallas (1978) furent quelques uns des nombreux grand succès au bo-office et surent séduire même les critiques. Deux films produits en France, Emmanuelle (1974) et Histoire d'O (1975), ont, de par leur succès, également aidé le cinéma porno à accéder à la commercialisation de masse.
Presque toutes les affiches de films X de cette époque furent conçues par des artistes inconnus, à l'exception de celle d'Emmanuelle pour laquelle les distributeurs firent appel au designer Steve Francfurt (p119). Frankfurt était le génie qui se cachait derrière de nombreuses affiches de films et l'auteur d'accroches comptant parmi les plus mémorables du cinéma; on peut ainsi lire sur l'affiche d'Emmanuelle : X was never like this". La pornographie, bien huilée, devenait chic. Pour la première fois, les films étaient montrés dans les cinémas conventionnels et attiraient un public jeune et à la mode; cette évolution a donnée naissance au terme "porno chic".
Un petit nombre de metteurs en scène semblent dominer le genre : Russ Meyer (p116 & 117), Radley Metzger (p107 & 156), Joseph Mawra (p44,45 & 61) et Joseph Sarno (p127 & 133) notamment, des noms devenus légendaires dans cette industrie. Meyer est tout particulièrement renommé pour sa fascination pour les femmes à la poitrine anormalement forte, et l'énorme succès rencontré par ses films laisse supposer que son public partageait cette attirance. Lorna (1964) de Meyer fut le tout premier film de cette catégorie à allier sexe et nudité totale.
C'est à cette époque que les premières grandes stars du cinéma porno ont vu le jour. Marilyn Chambers et John Holmes devinrent connus de tous. Holmes joua dans plus de 200 longs métrages porno et partagea la couche de 10 000 femmes, soit au moins une par jour. Alors que Chambers et Lovelace étaient célèbres pour leurs performances remarquables, Holmes était essentiellement réputé pour ses légendaires 35 cm !
Avec l'introduction du magnétoscope en 1976, le cinéma porno a pu entrer dans l'intimité des foyers. Les films se vendaient très bien, malgré leur prix initialement élevé. Les films classés X représentaient 25 à 40% des ventes de cassettes vidéo à la fin des années 1970, un chiffre remarquable puisqu'ils ne bénéficiaient d'aucune publicité. Les appareils audiovisuels se répandent durant les années 1980 et 1990, les affiches de films devinrent moins imaginatives. Aujourd'hui, pratiquement tous les films pornos sont destinés à être distribués sous la forme de cassettes VHS et DVD, ce qui rend superflues les affiches de films X.
Les affiches de films sont conçues de façon à attirer l'attention, créer un désir et inciter le public cinéphiles à entrer dans les salles de cinéma. C'est sans aucun doute le cas des affiches de films X. Parfois, elles visaient aussi à induire le public en erreur de façon flagrante. Metzger importa des films étrangers tels Day of Sin and Nights of Nymphomania (Mellem Venner - Hollande) (1963) et The Weird Love makers (Kyonetsu No Kisetsu - Japon) (1964) et les commercialisa comme des films américains pour s'assurer qu'ils attiferaient un plus large public. Le graphisme de l'affiche de The Weird Love makers est simple, avec une accroche mystérieuse : "They do everything". De telles affiches promettaient bien plus que le film ne pouvait offrir.
Aujourd'hui, cependant, ces affiches sont une source d'inspiration et d'information très riche pour les designers graphistes et les spécialistes des sciences sociales qui veulent révéler ce qui se passait réellement dans l'intimité des foyers.
Tony Nourmand et Graham Marsh
Au cours des 160 pages, l'amateur des films classé X et érotique retrouva toute l'inventivité des affichistes pour contrecarrer les diverses interdictions.
Des grands noms de l'industrie à d'illustres inconnus, les auteurs (Tony Nourmand et Graham Marsh) dévoileront une esthétique resplendissante aujourd'hui malheureusement disparue pour une catégorie de films toujours marginalisés.
C'est sans compter sur quelque éditeurs cou..courageux sortant le X du circuit traditionnel des sex-shops.
Présentation de quelques affiches de film issue du livre et disponible en dvd à la boutique :
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