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Fernando Arrabal : cinéaste panique



Crée en 1962 par Alejandro Jodorowsky, Roland Topor et Fernando Arrabal, Panique est un mouvement actioniste voire un anti-mouvement puisqu'il se veut être en aucun cas un mouvement institutionnalisé : sans théorie et sans morale, il est né plutôt de la réunion amicale du dessinateur Topor (qui édite, dès 1962, 13 Dessins paniques, Verviers) et des hommes de théâtre Arrabal et Jodorowsky. Ces artistes se démarquent aussitôt du Surréalisme : " Nous ne voulions pas de hiérarchie, pas de pape, pas d'exclusion. Tout le monde peut être panique, ou ne plus l'être. Nous ne voulions pas une morale, mais toutes les morales. " Pratique de la provocation (happenings, animations), affirmation de l'individualité, pouvoir absolu du jeu comme moyen de communication et d'exorcisation, option délibérée pour la dérision et l'utopie : telles semblent être les données essentielles de l'attitude panique, déjà apparues dans l'ensemble de dessins Panic ? publié par Roland Topor (1965, San Francisco) et définies dans l'ouvrage le Panique, paru en 1973 à Paris par les soins communs de Topor, Arrabal et Jodorowsky (qui font volontiers référence à André Ruellan, à Gaston Bachelard et à l'Espagnol Baltasar Gracían).

Exposé successivement à la gal. Aurora de Genève en mai 1973 (Topor, Olinèro Olivier, Christian Zeimert) et à Paris (gal. Messidor, en juin 1974 : Topor, Zeimert, Olivier O. Olivier, Arrabal, Jodorowsky), le groupe Panique conquiert à cette date l'attention d'un large public : le film la Montagne sacrée, de Jodorowsky, est projeté au festival de Cannes, et la Planète sauvage, réalisée par une équipe tchèque d'après Topor, reçoit la même année le prix spécial du jury de Cannes.


source : Larousse.fr



Après la dissolution du groupe en 1973 (suite à la publication du livre Le Panique d'Arrabal), le cinéaste continue d'œuvrer pour le cinéma et tourne quatre autre films.

Le coffret présenté est l'intégral de l'œuvre cinématographique de Fernando Arrabal comprenant :

> Viva la muerte (1971)

avec : Mahdi Chaouch (Fando), Anouk Ferjac (Tía Clara), Ivan Henryques (Le père), Jazia Klibi (Thérèse), Núria Espert (La mère), Mohamed Bellasoued (Le Colonel), Suzanne Compte , Víctor García (Un jeune homme), Jean-Louis Chassigneux

Dans une Espagne meurtrie, où l'orthodoxie côtoie le blasphème, où l'armée clame " pas de traîtres, ou, s'il est nécessaire, nous tuerons la moitié du pays ", un enfant rêve. Cet enfant a découvert que sa mère, qu'il aime passionnément, a dénoncé son père, pour un crime inexpiable à ses yeux, l'athéisme et l'antifranquisme. Cet enfant ne sait ni comment, ni où a disparu son père. Mais il retrace sans peine en esprit les images sanglantes de ses tortures.



> J'irai comme un cheval fou (1973)

avec : Emmanuelle Riva (La mère (Madame Rey)), George Shannon (Aden Rey), Hachemi Marzouk (Marvel), Marco Perrin (Oscar Tabak), François Châtelet (Le prédicateur), Marie-France (Bijou-Love), Gerard Borlant (Le concierge), Jean Chalon (Le maître d'hôtel), Raoul Curet (Commissaire Falcon).

Recherché par les autorités pour le meurtre de sa mère, Aden, bel homme, grand, cheveux châtains, distingué, s'enfuit dans le désert. Cette étendue de sable apparemment hostile est le théâtre d'une rencontre déroutante, celle de Marvel, un être petit, plutôt laid, bestial, naïf et doté de pouvoirs surnaturels...
Second long métrage de Fernando Arrabal après le dérangeant VIVA LA MUERTE, J'IRAI COMME UN CHEVAL FOU déclencha dès sa sortie une vague de contestations et de rejet (liée à l'illustration blasphématoire des idées qu'il met en images).


> L'arbre de guernica (1975)

avec : Mariangela Melato (Vandale), Ron Faber (Goya), Cosimo Cinieri (Raphael), Franco Ressel (Onesime), Mario Novelli (Ramiro), Cirylle Spiga (Angel), Rocco Fontana (Antonio) et Bento Urago (Le Comte Cerralbo)

Pendant la guerre civile en Espagne, Goya, un américain extravagant vit chez le comte de Cerralbo. Refusant de prendre parti, il décide de fuir en France. Lors du bombardement de Guernica, il rencontre Vandale. La barbarie de cet événement va les amener à s’engager corps et âme pour la défense de la République… Discours poétique qui à travers l’allégorie évidente recourt à des éléments narratifs immédiatement identifiables : le massacre, le mythe de Guernica, le siège, reliés entre eux par une série de coïncidences mélodramatiques et une profusion intarissable d’images chocs, de couleurs agressives, et de situations limites.

> The Emperor of Peru (1982)

avec : Mickey Rooney (L'ingénieur ferroviaire), Anick (Liz), Jonathan Starr (Toby), Ky Huot Uk (Hoang), Monique Mercure (Tante Elsa),
Jean-Louis Roux (Oncle Alex), Guy Hoffman (Le maire), Valda Dalton (Flora), Jean-Pierre Saulnier (Le pompier)

Hoang, un petit réfugié cambodgien, passe l'été à la campagne. Il se lie d'amitié avec Lis et Toby, nièce et neveu des gens qui l'ont accueilli au Canada. Toby est un rêveur à l'imagination débordante. Il s'imagine dans un cirque fabuleux, au pupitre d'un orchestre symphonique ou encore naviguant dans l'univers intergalactique à bord d'un super-vaisseau spatial. Les enfants découvrent dans la forêt une vieille locomotive de modèle Pacific, tout près de la cabane où vit l'ancien conducteur de l'engin, le vieux Thubal, qui se fait appeler l'Empereur du Pérou. Avec l'aide des enfants, il entreprend redonner à la locomotive sa splendeur passée. Mais Hoang n'arrive pas à oublier sa mère, qu'il a laissée derrière lui sur une plage du Cambodge. Les enfants prennent possession de la locomotive et partent pour un voyage fantastique autour du monde.


> Le cimetière des voitures (1983)

avec : Alain Bashung (Emanou), Juliet Berto (Dila), Micha Bayard (Lasca), Roland Amstutz (Milos), Denis Manuel (Tiossido), Dominique Maurin (Fodère), Boris Bergman (Topé), Sylvie Kuhn (Absalon), Fanny Bastien (Kittin)

Après une catastrophe nucléaire, Milos-Ponce Pilate, un ancien proxénète, héberge sur son terrain vague - un cimetière de voitures - une bande de rockers et de punks poursuivie par des policiers. Ceux-ci recherchent Emanou, considéré comme un dangereux agitateur qui, à ses heures perdues, guérit les paralytiques, ressuscite les morts, déplace les montagnes et marche sur les eaux.

> Adieu Babylone (1992)

avec : Lelia Arrabal (Leila), Spike Lee (Le Commissaire), Tom Bishop , Gata Kamsky , Joël Lautier , Melvin van Peebles
et Tom O'Horgan

Une Alice au pays des bas-fonds new-yorkais, éprise de Rimbaud, traverse la ville et la vie des gens, laissant pour unique trace de son passage, des meurtres. Criminelle esthète, elle tue tous ceux qui, selon elle, ne sont pas dignes de vivre.

En bonus, on retrouve un documentaire "Arrabal : Cinéaste panique" ; Jorge Luis Borges (une vie de poésie) et une création vidéo de Christèle Jacob (plasticienne / vidéaste) collaboratrice régulière de Fernando Arrabal.


" Ce courant n’a jamais eu d’existence réelle. "

Arrabal

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