Encore une fois, Bazaar & Co montre son indépendance et son courage dans l'édition de bouquin de cinéma en publiant LE livre sur les Mondo Movies et les films de Cannibales. Qui d'autre que Bazaar & Co aurait pu ? Personnellement je ne vois pas ?
Si vous voulez tout savoir sur Mondo Cane et ses suites, sur Cannibal Holocaust, Cannibal Ferox et la crème des cannibales movies, n'attendez plus, jetez-vous sur ce pavé de 370 pages.
Mondo movies et films de cannibales. Deux genres qui n'en sont qu'un, à mi chemin entre le documentaire et le film d'horreur. De Mondo cane (1962) à Cannibal holocaust (1980), plus de vingt ans d'images-choc, de polémiques, de scandales. Un cinéma du XXe siècle, inconnu, mystérieux. Ici, les explorateurs se perdent dans la jungle, fusils et caméras aux poings. Ici, le monde entier est un spectacle et la vie et la mort sont authentiques. Authentiques, vraiment ? Où se termine la réalité et où commence la fiction? De l'Italie à la France, en passant par les États-Unis, une fascinante cinématographie parallèle, véritable panorama de l'étrange. De L'Amérique insolite jusqu'à La France interdite, de Mondo Hollywood jusqu'à Face à la mort, un voyage aux frontières de l'extrême. Reviendrez-vous de ces continents perdus ?
« Les mondo movies et films de cannibales sont deux frères jumeaux issus d’une même matrice. Ils ressortent en fait d’un seul genre que l’on pourrait appeler, un peu à défaut d’autre chose, le docu-horreur. Le principe en est simple : il s’agit de mélanger images prises sur le vif et scènes de fiction dans le but de créer une confusion dans l’esprit du spectateur. Le documentaire, genre associé à la notion de règle déontologique, est détourné au service du sensationnel et de l’image-choc. Les sujets sont toujours les mêmes : la violence, la mort, le retour à un état primitif dégénéré. Les lieux choisis sont lointains afin de satisfaire le désir d’exotisme du public, mais aussi pour établir un contraste entre l’état civilisé (sous-entendu celui du spectateur) et l’état de nature (les indigènes folkloriques).
Et puis bien sûr il y a l’horreur. Les mondo et films de cannibales sont des films d’une violence extrême qui ne reculent devant rien pour choquer le spectateur : tortures, comportements sexuels extrêmes, massacres d’animaux non simulés, exécutions sommaires, le tout aggravé encore par la confusion entretenue sur la nature des images montrées.
Le discours de ces productions est là aussi toujours le même : l’homme est un loup pour l’homme, sa nature est la violence.
Parfois ambiguë dans sa formulation, cette vision du monde est au diapason d’un dispositif cinématographique oscillant en permanence entre dénonciation et complaisance pure et simple. Cinéma d’exploitation par excellence, le docu-horreur est aussi un genre hybride. Il emprunte son langage à la fois au cinéma de genre et à « l’art et essai » et anticipe une rhétorique télévisuelle qui finira par l’achever. Au carrefour de nombreux courants esthétiques, politiques et philosophiques, il jette des ponts entre l’underground et le grand public, abolit la frontière entre le vulgaire et le poétique.
Totalement imprégné des remous d’une période allant du début des années 60 au milieu des années 80, il constitue plusieurs décennies après un fascinant objet cinématographique, le témoignage excentrique d’une histoire secrète du XXe siècle.
Regarder ces films aujourd’hui, c’est plonger son regard dans un miroir déformant dans lequel nous pouvons nous reconnaître ou pas. C’est vivre une expérience qui nous pousse à mobiliser toutes nos facultés critiques, à ressentir dans son intimité une profonde décharge sensitive.
C’est le moindre de ses paradoxes : le docu-horreur, bien que souvent qualifié de morbide, s’avère au final d’une vitalité peu commune. »
Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud
préface de Boyd Rice.
Sélection dvd pour accompagner la lecture :
> Cannibale Ferox - Umberto Lenzi (1981)
Des étudiants en anthropologie se rendent en Amazonie pour étudier les moeurs des tribus cannibales. Sur place, ils rencontrent Mike et Joe, deux américains trafiquants de diamants et de cocaïne, ayant réduit des indigènes à l’esclavage. A la suite du viol et du meurtre d’une fille de la tribu, les cannibales se révoltent contre leurs tortionnaires. Ces derniers vont être soumis aux pires outrages…
> Emanuelle et les derniers cannibales - Joe d'Amato (1977)
Travaillant dans un hôpital psychiatrique, Emanuelle découvre un étrange signe tribal tatoué sur le ventre d’une jeune fille. Cette dernière pourrait bien avoir été en contact avec une tribue de mangeurs d’hommes, pourtant supposés disparus de la région. Intriguée, Emanuelle décide de se rendre dans la forêt amazonienne pour y percer le mystère. Elle va y découvrir que les cannibales sévissent toujours, avides de chair fraîche et de boyaux fumants…
> Amazonia : L'Esclave blonde - Mario Gariazzo (1985)
Alors qu’elle comparait en justice pour le meurtre de son oncle et de sa tante, Catherine Miles explique à la cour comment le drame s’est déroulé. Passant des vacances en Amazonie, elle et ses parents se sont fait agresser par des indigènes. Evanouie, c’est lorsqu’elle reprend connaissance qu’elle aperçoit ses géniteurs inanimés se faisant trancher la tête par la tribu. Captive, elle devient l’esclave des sauvages et subit toutes les humiliations. Mais, dans son coeur, seul le désir de vengeance subsiste, et les sauvages ne sont pas forcément ceux que l’on croit…
> Cannibalis : au pays de l'excorcisme - Umberto Lenzi (1972)
John Bradley, un journaliste photographe en voyage dans la jungle thaïlandaise, est capturé par une tribu de cannibales sauvages. Réduit à l’état d’esclave, il subit les pires humiliations comme autant de rites de passage. Bientôt, l’amour que lui porte une jeune sauvageonne, fille du chef du clan, va lui permettre de se faire accepter par la tribu. Très vite le mariage est célébré… Malheureusement, l’attaque d’une tribu rivale rendra sa femme aveugle. Il doit alors faire un choix entre sa vie civilisée et le nouvel homme qu’il est devenu…
> Cannibal Holocaust - Ruggero Deodato (1980)
Une équipe de jeunes reporters à la recherche de cannibals disparaît dans la jungle sud-américaine. Une équipe est envoyé pour tenter de savoir ce qu’il s’est passé. Cette équipe ne récupère que les bobines de films. De retour aux Etats-Unis, le visionnage des bobines va leur apprendre l’effroyable vérité…
et bien sur les Mondo Cane de Prosperi et Jacopetti
Choquant, fascinant, cruel, barbare, ce voyage aux confins de l'horreur ne vous laissera pas indemne. Découvrez la folie et la violence d'un animal monstrueux, véritable aberration de la nature : l'homme. Oserez-vous accepter la vérité de notre monde ?
Inventeur d'un genre à part entière, le "mondo", Mondo Cane fut un choc lors de sa présentation au Festival de Cannes en 1962. Repoussant toutes les limites de ce que l'on peut montrer à l'écran, ce film a marqué le cinéma d'une empreinte indélébile tant que la carrière des réalisateurs en fut marqué à jamais.
Plus de 5 heures de suppléments :
> Cette liberté de Chien (96mn), documentaire relatant le parcours des réalisateurs et l'impact énorme sucité par "Mondo Cane".
> Mal d'Afrique (40mn), analyse du rapport entre les auteurs et l'Afrique,...etc
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