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Independenza ! Part 23 : Vinegar Syndrome

Vinegar Syndrome : "est une forme lente de détérioration chimique qui rétrécit et déforme les films, sur pellicules en acétate de cellulose (à partir des années 1950), en dégageant une forte odeur de vinaigre."

A l'heure actuelle, être éditeur de film en dvd est un métier à risque, encore plus quand on débute avec des films peu connus. Si on salue fréquemment les éditeurs hexagonaux pour leur travail éditorial et que l'on applaudit chaleureusement des labels comme Badlands ou Esctasy of films pour leur engagement envers ce fameux cinéma de niche, que dire d'un éditeur comme Vinegar Syndrome.

Depuis janvier 2013, Vinegar Syndrome déterre de l'oubli des films oubliés, connus par une poignée de cinéphiles. Et comme si cela ne suffisait pas, Vinegar Syndrome les restaurent pour nous offrir une qualité identique, voire peut-être meilleure que lors de leurs diffusions en salles.

Leur premier titre - et pas des moindres - était un combo blu-ray dvd des films "perdus" de Herschell Gordon Lewis. L'auteur de Blood Feast et 2000 maniacs se voit gratifié d'une édition exceptionnelle pour ces trois films érotiques réalisés à la fin des années 60 (Linda and Abilene et Ecstasies of women), début des années 70 (Black Love).

Une première sortie qui fait figure de porte drapeau pour l'éditeur mais également d'étendard sur les objectifs de Vinegar Syndrome. C'est à dire proposer des films introuvables dans les meilleurs conditions possibles et aux vues des images, on peut dire qu'il prenne soin de leur public.

Réalisateur d'une trentaine de films, Hershell Gordon Lewis a accompagné la naissance, le développement et l’essoufflement du cinéma d'exploitation US, dit Grindhouse. Qu'il s'agisse des drive-in ou des salles à double programmes, le "Wizard of Gore" a suivi les modes pour surfer sur les dollars du divertissement cinématographique.
Dans ce trio de films érotiques, Lewis aborde aussi bien la comédie de mœurs et la libération sexuelle en pleine vague hippie (Ecstasies of women) comme le western coquin (Linda and Abilene) ou l'érotisme version Blaxpoitation (Black Love).

L'autre grande qualité de l'éditeur américain est d'avoir choisi de sortir certains de leurs titres en blu-ray. En affirmant leur présence sur un support longtemps délaissé par le cinéma de genre, les firmes indépendantes se décident à s'investir sur ce qui sera peut-être le dernier témoignage d'une culture cinématographique matérialisée.

Mais d'ici cette disparition dont on nous parle depuis des années, évoquons Massage Parlor Murders connu également sous le titre Massage Parlor Hooker. Réalisé par le duo Chester Fox et Alex Stevens, des noms qui évoqueront bien peu de chose à la majeur partie des lecteurs. Pourtant, si le premier n'a connu aucune carrière après ce long-métrage, le second en revanche est un "character actor" comme on dit aux États-Unis ou un second couteaux en français, aperçu dans divers films comme Vigilante de William Lustig ou Meurtre sous contrôle de Larry Cohen.

Mais la vrai curiosité de ce long-métrage (inédit en France) est la présence pour la première fois à l'écran des rondeurs de l'acteur George Dzundza vu entre autre dans The Deer Hunter de Michael Cimino, Basic Instinct de Verhoeven ou encore USS Alabama du regretté Tony Scott.

Avec The Telephone Book, unique long-métrage de Nelson Lyon (1939-2012), Vinegar Syndrome dispose d'un film arty pouvant toucher un public plus large que le cinéphile addict au série B. Un film à ranger aux côtés de ceux issus de l'avant garde US et de la factory d'Andy Warhol. Un film atypique dont nous proposerons un flashback grâce à notre rubrique le rétro-viseur.

Passons à la collection Drive-In réunissant sur un dvd deux films pour revivre les grandes heures des cinémas Grindhouse avec des "double feature" bien souvent inédit en France.


Expectations et Confessions, tous deux réalisés par Anthony Spinelli (1927-2000), auteur d'une centaine de films érotiques et pornographiques est l'un des grands réalisateurs oubliés du cinéma pour adulte. Avec des concepts forts et en avance sur son temps, (dans Expectations deux femmes échanges leurs vies et dans Confessions, une desparate housewife découvre l'univers de la prostitution) ces deux sexploitations permettront de découvrir une oeuvre miroir des mœurs américaines.
Trouver des raretés qui puissent être restaurées n'est pas une chose facile. Ainsi Vinegar Syndrome cède à la facilité avec ces deux films précédemment édités, Anatomy of a psycho et The Lonely Sex.
Deux curiosités de la fin des années 50 et du début des années 60, signées respectivement Boris Petroff (1894-1972) et Richard Hilliard. De ces deux metteurs en scène tombés dans l'oubli, seul le film de Petroff Violence dans la nuit (1963) connu également en Belgique sous le titre Les Scorpions Noirs, a eu droit à une exploitation en France. Quant à Hilliard, ce n'est pas tout à fait un inconnu puisqu'il restera associé (à jamais ?) comme le scénariste de The Horror of Party Beach (1964) de Del Tenney. The Horror of Party Beach est considéré comme le premier "Monster musical". Une rareté édité en zone 1.

The Suckers et The Love Garden, deux films inédits en France et également en dvd aux USA témoignent de la richesse du cinéma d'exploitation américain. Stu Segall, réalisateur de The Suckers en 1972 sous le pseudonyme d'Arthur Byrd et également connu pour le film X Insatiable avec Marilyn Chambers mais cette fois-ci sous le nom de Godfrey Daniels (disponible sur theendstore.com). Un bon moyen pour brouiller les différentes activités du Monsieur car Stu Segall fut également producteur de série TV telles que Rick Hunter, Le Rebelle ou Les Dessous de Palm Beach.

Finissons ce tour d'horizon avec The Dungeon of Harrow de Pat Boyette (1923-2000) et Death By Invatation de Ken Friedman. A l'origine, la première édition de ce double programme comprenait en lieu et place de The Dungeon of Harrow le film Savage Water. Pour des raisons de droit, le dvd a été retiré de la vente et remplacé.
Seulement trois films au compteur pour Pat Boyette. Tous réalisés entre 1962 et 1964. Trois oeuvres dont une, The Weird Ones (1962), restera à  jamais introuvable puisque celle-ci fut détruite lors de l'incendie du garage du réalisateur. Il faut dire que cette courte carrière dans le cinéma n'était qu'une distraction pour cet auteur de comics book. Après une première tentative dans les années 50, ces échecs successifs dans le cinéma l'ont définitivement poussé à retourner dans le monde de l'illustration.
Si Pat Boyette est l'exemple type du réalisateur n'ayant évolué qu'à un niveau local, voire régional, Ken Friedman, auteur de Death by invitation, a eu une carrière dont on peut retenir deux (petits ?) faits de gloire. Il est le scénariste du film La Route de la violence (White Line Fever, Jonathan Kaplan) en 1975 et de Johnny Belle Gueule (Johnny Handsome) de Walter Hill en 89.

Nous proposons sur theendstore.com les quatre références ci-dessus mais sachez que trois autres double programmes sont d'ores et déjà annoncés avec les films suivants : Death Force et Vampire Hookers ; Death Force et Vampire Hookers ;  The Vixens of Kung-Fu et Oriental Blue.

Pour commander : theendstore.com

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