---------------------------------------------------------------------------------------------------

Max Pécas, pionnier de l'érotisme

Lorsque le réalisateur français Max Pécas nous a quitté en 2003, le journaliste et auteur Antoine De Baecque signa une nécrologie dans le journal Libération sous le titre "Max Pécas, As du Naze". Un brin provocateur, ce titre ne reflète pas véritablement l'ambiance du papier dans lequel le journaliste lui accorde tout de même la notion d'auteur,"Quoi qu'on pense de son esthétique disparaît un indéniable «auteur», au sens cinéphile : Max Pécas écrivait ses histoires, les tournait, produisait souvent, homme à tout faire de la série Z française."

Il y a dans son article la volonté de raconter une carrière et de cerner un homme qui avait disparu des écrans de cinéma depuis 1987, date de son dernier long-métrage, On se calme et on boit frais à Saint Tropez. Si une palanquée de titre de films sont énumérées, de Baecque ne propose que peu d'analyse du cinéma de Max Pécas. Et pourtant deux périodes retiennent particulièrement notre attention et qui mériteraient que l'on s'y attarde. Les polars sexy des années 60, "Certains, alors, font la nouvelle vague ; Pécas fera du polar coquin". En ce qui nous concerne, Max Pécas réalisa des polars saupoudré d'érotisme permettant aux classes populaires de découvrir les plaisirs d'une sensualité inédite, une manière de s'inscrire tout autant dans la révolution des jeunes turcs du cinéma français par diverses transgressions, en brutalisant les bonnes mœurs à l'instar de José Bénazéraf.
"Pécas défrusque des donzelles piquantes dans des polars solaires immédiatement accessibles"
Frédéric Thibaut in Cinérotica #3, p.9
L'autre période passionnante à redécouvrir sont les films érotiques signés entre 1970 et 1974 et cela tombe bien puisque LCJ éditions a décidé de proposer une collection consacrée à Max Pécas. Si nous ne savons pas à l'heure actuelle combien de titres seront présentés en dvd, nous pouvons dès à présent annoncés les deux premiers films : Je suis une nymphomane (1971) et Claude et Greta (1970).


Carole est malheureuse...Suite à un accident, elle découvre qu'elle a un corps.... Le sexe qui jusque-là ne la préoccupait pas devient sa seule obsession. Ses parents la mettent dehors et elle se rend à Paris, la ville de tous les vices... Un classique de l'érotisme français. 

Annoncé pour le 7 mars prochain, Je suis une nymphomane était déjà disponible en import japonais ou au sein d'un coffret espagnol aujourd'hui introuvable. Mais les plus patients seront récompensés puisque avec ce titre et le suivant, Claude et Greta se sont deux des quatre films du coffret qui seront édités.

On ne vous cache pas que pour les raisons suivantes, l’esthétique de la collection L'érotisme à la Française  et pour avoir des suppléments digne de ce nom, nous aurions préférés voir ces deux films chez Bach Films. Malgré tout réjouissons-nous de ces sorties.



Le second titre prévu pour le 12 avril est Claude et Greta, sous-titré les leçons particulières.


Fraîchement arrivée en France pour ses études, Greta, une jeune Suédoise à bout de ressources, tombe sous la coupe d'une lesbienne, Claude. En tentant, une dernière fois, de gagner sa vie comme modèle nu d'un peintre célèbre, Mathias Deca, Greta s'éprend de l'assistant de ce dernier, Jean. Mais ce dernier, après des déboires sentimentaux, s'est lié avec Mathias d'une amitié particulière. L'amour vainc cependant cette situation fausse. Les deux jeunes gens décident de fonder un foyer. Mais leurs « amants particuliers » veulent les en empêcher...

Réalisé un an avant Je suis une nymphomane, "Claude et Greta est le chef-d'oeuvre du genre, avec son couple de lesbiennes strip-teaseuses franco-allemand (c'est une coprod...) pris en otage par un pervers sexuel, à la manière dont Glenn or Glenda fut celui de l'Américain Ed Wood, autre cinéaste méprisé". (Antoine de Baecque).

Les deux films sont sensiblement construit de la même manière, une jeune fille de bonne famille à "la bonne moralité" découvre les plaisirs de Sade. Si on peut aujourd'hui trouver cet argument bien fragile et peu intéressant, reste que Pécas décrit les déchirements et les tiraillements de jeunes filles naïves, bien souvent inexpérimentées confrontées de manière trop frontale aux désirs. Dans ses interrogations sur la nymphomanie ou sur le lesbianisme, Max Pécas décrit une génération post 1968, où la liberté sexuelle s'exprimait dans tous les cercles de la société au risque de déranger les moins habitués de la chose. Si les films se terminent bien souvent comme des contes de fées en retombant dans un schéma d'une vie de couple classique, les films de Max Pécas peuvent se lire comme des invitations à découvrir les plaisirs du corps, à expérimenter ses limites sexuelles.
A commander par mail à theendstore(AT)gmail(POINT)com

--------------------------
Les images sont extraites des dvd espagnols.

Aucun commentaire: