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Une expérience américaine du chaos / Texas Massacre Chainsaw par J-B Thoret

Si il y a des films qui vous font rentrer en cinéphilie comme d'autres rentrent dans les ordres, il y a des ouvrages qui produisent un effet de révélation. L'auteur de ces lignes était trop jeune pour être épris des écrits de Serge Daney, dernière plume à avoir profondément marqué le paysage critique français. Mais depuis la fin des années 90, Jean-Baptiste Thoret a su, par l'intermédiaire d'une cinéphilie aussi bien axé sur le cinéma horrifique / fantastique (Argento, Carpenter,...) que les classiques (avec un très net penchant pour les années 70), offrir un miroir à toute une génération d'amoureux du cinéma autant cinéphile que cinéphage.


Après Mythes et Masques : Les fantômes de John Carpenter (prix de la Cinémathèque française pour le meilleur ouvrage critique français de l’année) co-écrit avec Luc Lagier en 1998, seul et unique livre en français d'analyse et d'interview de "Big John", Jean-Baptiste Thoret s'attaque au chef d’œuvre de Tobe Hooper et film emblématique des années 70, The Texas Chainsaw Massacre (1973).

Thoret s'attèle autant à décortiquer une œuvre bien trop réduite à son impact visuel et à ces soi-disant débordements gores qu'à démontrer en quoi Massacre à la tronçonneuse est le reflet de la société américaine non pas de sa décennie mais dont les racines prennent naissance dans tous les traumas comme de tous ce qui fait l'essence de la civilisation américaine.

Dans Texas Chainsaw Massacre, la nature, morte, désolée relaye la souffrance des corps. C'est le règne du mélange, des compositions bâtardes, de la violation des frontières, l'animal, l'humain, le vivant, le mort, le mécanique, la nourriture, le déchet, tout se mélange monstrueusement. Leatherface et sa famille, descendants lointains de Norman Bates, ont gardé de leur ancètre la passion de la taxidermie mais l'ont élevée au rang d'art funèbre. L'humain comme l'animal, une fois occis, découpé, poli à vif, participe de cette matière plastique et charnelle à sculpter. La chair est ornement ou matière première.
Déconstruire puis reconstruire de nouveaux monuments, de nouveaux édifices, de nouveaux corps, d'insolites natures mortes.


Grâce à l’œil et à la plume de Thoret, Massacre à la tronçonneuse acquiert le statut d’œuvre d'art (à la limite de l'expérimental) portant en elle tout le passé historique d'un pays mais également toutes les leçons du cinéma, proposant un condensé de divers technique de montage et de mise en scène. Pour résumer, Texas Massacre Chainsaw est un écho de la culture US, un soleil noir dans le cinéma américain indépendant.

Vous l'aurez compris, nous aimons le film comme le livre et c'est pourquoi nous sommes heureux de le proposer sur theendstore.com
Édité en Février 2000, l'ouvrage est aujourd'hui épuisé... ou presque puisque nous avons récupéré quelques exemplaires en état neuf.

> 162 pages | 13,50 euro
>> Une expérience américaine du chaos, Massacre à la Tronçonneuse par Jean-Baptiste Thoret.

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