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Spielberg en (hors) série

A l’occasion des sorties rapprochées des films Les aventure de Tintin et Cheval de guerre (22 février 2012), ainsi qu'une (grande) rétrospective à la cinémathèque de Paris (du 9 janvier au 3 mars 2012), Mad Movies et Les Inrockuptibles viennent de publier deux hors séries à un mois d'intervalle. THE END vous propose un bilan pour faire votre choix. Commençons tout d'abord par Mad Movies puisqu'il s'agit du premier a avoir été disponible en kiosque.

Sorti en décembre 2011, le Hors-série de Mad Movies fait 132 pages pour un poids de 300 grammes. Spécialisé dans le cinéma de genre et plus particulièrement d'horreur, Mad Movies consacre la majorité de ses pages aux films qui s'inscrivent dans le domaine de la science-fiction et du fantastique. Voici le sommaire


Préface de Joe Dante
Les critiques des films : Duel, Les Dents de la mer, Rencontres du troisième type, E.T., l'extra-terrestre, La Saga Indiana Jones, Jurassic Park + Le Monde perdu, A.I. Intelligence Artificielle, Minority Report, La Guerre des mondes et Les Aventures de Tintin
Les débuts de Spielberg
Spielberg et l'horreur
Spielberg et les E.T.
La TV de Spielberg
Œuvres mineures ? (1941, La Quatrième dimension, Always, Hook)
La Formule Amblin
La Famille Spielberg
La Musique
Vidéographie



Si les autres films (La couleur pourpre, La liste de Schindler ou encore Amistad) sont évoqués au travers d'articles pour témoigner de la boulimie de travail du cinéaste, le cinéphile plus "généraliste" aura un gout d'inachevé... mais la ligne éditoriale de la revue passe avant... et celle-ci est respectée, cela est compréhensible. En contre-partie l'amateur de Spielberg pourra se délecter d'articles aussi bien informatif que proposant des analyses perspicaces et développé de fort belle manière.

Le point fort du HS de Mad Movies est de proposer un ensemble conséquent aux différentes activités parallèle de la carrière de Steven Spielberg, que se soit en tant que producteur (via Amblin puis Dreamworks) qu'à la télévision à travers ses nombreux projets, par toujours récompensés par le succès, loin s'en faut.

Quant aux Inrocks, leur hors-série fait 100 pages pour un poids de 200 grammes. Il suffit de feuilleter la revue pour s’apercevoir de la rareté du texte au profit de photographies, mais c'est une impression qui s'évacue rapidement dès la lecture, car ce numéro hors-série de l'hebdomadaire culturel réserve quelque bonne surprise. Avant de lister les points forts, regardons le sommaire :


I. Une Vie
Un jeu d'enfant Naissance d'un cinéaste
Une génération Spielberg et le Nouvel Hollywood
La construction d'un empire Plongée dans le Système Spielberg
L'extension d'un empire Spielberg et la télévision
Le maitre et ses disciples Les Héritiers de Spielberg

II. Une œuvre
Critique de l'intégralité des longs métrages de Duel (1971) à Cheval de guerre (2011)
Persistance rétinienne Onze motifs récurrents dans l’œuvre de Spielberg

III. Des gens
Master Class Steven Spielberg s'entretient avec James Cameron et J.J Abrams
Portrait de groupe La galaxie Spielberg
Tout Spielberg Filmographie, rétroxpective à la Cinémathèque français


Outre le fait que les Inrocks propose des critiques sur l'ensemble de la filmographie de Steven Spielberg, le cinéphile appréciera plus particulièrement deux articles passionnants. Le premier s'intitule "Persistance rétinienne" et s’intéresse à tous les motifs visuels récurrents dans l’œuvre de Spielberg. On retrouve donc le chromo familial, le halo, l’œil, la mâchoire, le parc d'attraction, les ébahis, l'ami imaginaire, le caca, le cercle, apnées et enfin les avions. Pas d'analyse mais juste la preuve par l'image de la répétition de signes, telle une marque de fabrique du style Spielberg. L'autre document important de ce hors-série est la retranscription (divers extraits) de la Master Class donné par Steven Spielberg en compagnie de James Cameron et J.J Abrams à la Director's Guild of America, à Los Angeles. Une discussion qui revient sur différents thèmes traités à l'intérieur du hors-série mais qui développe certains aspects ou entêtement (réalisé La Liste de Schindler en noir et blan et non en couleur comme le souhaité le studio) qui affirme Steven Spielberg comme un réalisateur de conviction et non le yes man à la solde des studios comme on l'a trop souvent présenté durant la fin des années 80.

Pour le reste, on peut constater des similitudes (obligatoires ? même le pull à rayure de Spielberg est identique) entre les deux revues qui reviennent l'une comme l'autre sur les aspects de la constellation Spielberg. Après c'est une question de sensibilité vis-à-vis de la revue mais sachez que les chroniques des films des Inrocks sont peut-être plus courtes mais font tout autant réfléchir et surtout donne une irrésistible envie de se replonger dans le monde de Steven Spielberg.

Au final, Les Inrockuptibles permettent d'avoir une vue d'ensemble de la carrière du papa d'E.T. tandis que Mad Movies dévoile l'inconscient d'un cinéaste qui marquera le septième art comme Kubrick ou Hitchcock l'ont fait dans leurs temps.

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