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Rétro-viseur : Silent Running (1972)

Déjà disponible en France dans une édition simple, dénué de tout bonus, le premier film du spécialiste des effets spéciaux Douglas Trumball (2001, l’odyssée de l'espace, Blade Runner, Tree of Life) se voit offrir une édition collector... outre manche et exclusivement en blu-ray.


En 1969, Douglas Trumbull n'a pas encore oeuvré sur Rencontre du 3ème type et Star Trek, le film, mais il est déjà catalogué à Hollywood comme "génie technologique ultime" pour avoir, dès ses 26 ans, révolutionné l'utilisation des effets spéciaux avec 2001 l'odyssé de l'espace. La SF cinématographique est alors promise à l'âge adulte, d'autant que les campus connaissent au même instant une vague de littérature et bédé de SF new-age hautement iconoclaste, volontiers poilitique et philosophique (K. Dick, Clarke, Silverberg, Herbert, etc...) et qui enterre sans menagement le scientisme optimisme des années précédentes. Trumbull s'engage dans la mouvance et profite d'une opportunité unique pour imposer à Universel un projet de SF hors du commun. En effet, le succès cosmique d'Easy Rider a fait l'effet d'une bombe, et les majors, complètement à la masse sur les nouvelles attentes du jeune public, distribuent de l'argent à tour de bras. Chez Universal, avec la garantie d'un budget inférieur à 1 million de dollars, tout réalisateur débutant peut proposer son projet fou, faire son film sans rendre de comptes, et bénéficier du final cut (!!!). Et l'on se doute que peu de gens sur place, ont dû comprendre quoi que ce soit au synopsis que leur dépose le jeune Trumbull : un groupe d'ouvrier de l'espace transporte dans d'énormes serres les derniers échantillons de flore terrestre. En leur sein, le lunatique Freeman Lowelln qui se révèle plus intime avec les plantes et les drones du vaisseau qu'avec ses collègues fonctionnaires. Lorsque, de la Terre, vient l'ordre de détruire les serres, Freeman est effrayé par la portée du geste et refuse d'annihiler le dernier paradis terrestre dans l'univers. (ATTENTION SPOILER NDR) Il assassine ses collègues et fait croire que le vaisseau a explosé en larguant des pièces (tactique de sous-marin dénommé le "Silent Running"). Il va désormais errer dans l'espace avec, pour seuls compagnons, les drones qu'il a re-programmés... (FIN DE SPOILER)
Pour donner coprs à son rêve étrange, Trumbull s'entoure de deux scénaristes qu'il estime prometteur, un certain Michael Cimino (futur Oscarisable) ainsi qu'un dénommé Steve Bochco (créateur d'Hill Street Blues, NYPD Blues, La loi de Los Angels, City of Angels, Murder One, ouf !...). Ces derniers vont notamment dévelloper les caractéristiques de la vie en groupe, qui redefinnissent de font en comble l'image jusqu'à alors usitée de l'équipage spatial militarisant. Avec un budget ric-rac et toute l'ingéniosité scientifique du monde, Trumbull accouchera de son côté d'une plétgore d'effets spéciaux réellement poussées pour l'époque (transparence en tout genre, incrustation des acteurs dans les maquettes, etc...). De plus, l'équipe trouve l'occassion de loer pour une bouchée de pain un ancien porte avion de l'US Navy, qu'ell redecore avec soin. Cette opportunité sera également lourde de conséquences dans le look normalisé du vaisseau spatial, aux antipodes de la rutilance flashy jusqu'alors servie par le ciné de SF. Et si l'on excepte les emprunts les moins pertinents à la culture pop d'alors (Joan Baez sur fond d'étoiles !), Silent Running se pose royalement comme le parrain thématique et esthétique des films de SF qui allaient traumatiser la fin de la décennie 70, Alien en tête.
Sortie en 1971 (72 en France), le film sera, comme on s'en doute, un échec (pour un millionième du budget, le Dark Star de Carpenter sera finalement plus rentable) compromettant lourdement la carrière du cinéaste Trumbull. Ses futurs projets seront jugés à l'aune de celui-ci, et généralement écartés lorsque trop "farfelus" (y compris lorsqu'en plein 70's, il proposait aux studios i, système de jeu scénarisé interactif en 3D, ingénieusement baptisé "videogame"). [...]


Rafik Djoumi in Mad Movies #145 - septembre 2002, page72

A l'heure actuelle, nous ne connaissons pas la liste des suppléments qui figureront sur le blu-ray. Nous espérons grandement que certains bonus de l'édition collector zone 1 seront repris comme le commentaire audio et le making of (Making Silent Running).

Sortie prévue : novembre 2011.

Le dvd Français est en vente auprès de THE END, nous espérons proposer le blu-ray anglais (normalement sous-titré anglais). Pour plus d'infos, contactez-nous par mail à theendstore(at)gmail(point)com

2 commentaires:

Alex6 a dit…

J'ai vu ce film à sa sortie en 1976 sur les recommandations de Positif (excellente critique) et j'avais adoré. La date de sortie en France en 1972 cité dans l'article réréfencé (Rafik Djoumi in Mad Movies #145 - septembre 2002, page72 ) me surprend donc beaucoup..!
Ce joli (petit) film, silencieux, paisible,avec un propos responsable (écolo avant la lettre ) mérite amplement sa place dans l'histoire de la SF et offre un contrepoint bienvenu aux batailles intergalactiques de Star War.

THE END a dit…

Sur IMDB, la sortie Française est le 3 décembre 1975. J'ai vérifié l'article et le rédacteur marque bien 1972, une coquille ? Surement