Si j'avoue avoir une méconnaissance des films, l'univers du milieu pornographique est riche d'histoires passionnantes. C'est sans aucun doute pour de telles raisons qu'un cinéaste comme Paul Thomas Anderson (There Will Be Blood, Magnolia) a réalisé Boogie Nights, film s'inspirant de la vie de John Holmes, grand acteur de film X.
Depuis janvier 2010, Wild Side c'est lancé dans un pari (ce n'est pas le premier et sans doute pas le dernier), celui de sortir 20 films "cul(tes)" dans des éditions techniquement impeccables et avec des bonus irréprochables (seul bémol, certains films semblent être cut).
On ne peut que saluer Wild Side pour avoir eu le courage d'extraire 20 perles du cinéma plus habitué à côtoyer les étagères des sex-shop pour les mettre à la porté du plus grand nombre...enfin les adultes. Car n'oublions pas, et ce malgré les pochettes acidulées, que se sont des films pornographiques interdit aux mineurs.
Détails des six premiers titres disponibles à la boutique :
en bonus vous retrouverez des critiques* issues des Inrocks, des Cahiers du Cinéma et d'Impact (Mad Movies)
Afin d’incorporer la très renommée troupe des Texas Girls Cheerleaders, Debbie et ses copines de collège décident de vendre leurs charmes aux élèves et aux professeurs. Leur enthousiasme débordant va vite semer la zizanie sur le campus.
Après Deep Throat, Debbie Does Dallas fut l’un des plus grands succès US en salles et pulvérisa tous les records de vente en vidéo. Cette comédie pétillante exauce bien des fantasmes de teenagers, comme se retrouver, après le match, entouré d’une nuée de pom pom girls sous les douches ou encore faire astiquer son bolide par ses voisines de classe, en liberté dans un car wash.
Bonus :
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Pom Pom X : entretiens exclusifs avec l’équipe du film (26mn)
En réaction aux nouveaux codes de bonne conduite imposés dans leur université, quatre étudiants du "Uppa U Omega Fraternity" contre-attaquent en s’offrant les services d’une redoutable stripteaseuse qui percera au grand jour les perversions secrètes du proviseur et des riches donateurs.
Cette parodie d’American College, classique du campus movie réalisé par John Landis en 1978, va bien nettement plus loin qu’American Pie en terme de grivoiserie. Devant la caméra de Robert McCallum, qui fut aussi le chef opérateur d’Orson Welles, deux créatures sublimes décrochent leurs diplômes: la sculpturale Annette Haven dans le rôle d’une petite teigne et l’ogresse portoricaine Vanessa Del Rio en fausse religieuse qui dévore littéralement ses partenaires.
Bonus :
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Nos chaudes études : entretiens exclusifs avec Vanessa Del Rio et l’équipe du film (26mn)
> Chronique de Jean-Baptiste Morain parue dans Les Inrockuptibles #742, Février 2010 - p.56
Porn in the USA
L’âge d’or du cinéma X américain ressuscité par une collection pas coincée du culte.
Second au box-office du X derrière Gorge profonde (1972), Debbie Does Dallas figure parmi les classiques du cinéma X américain.
Plusieurs raisons à cela : l’argument de cette comédie, qui se réfère à une institution populaire américaine (les pom pom girls de Dallas) ; le milieu décrit, très quotidien et réaliste (un collège américain, le football, les vestiaires), qui fit scandale à l’époque ; le titre comique (à triple entrée, puisqu’il peut à la fois signifier “Debbie va à Dallas”, “Debbie se fait un garçon prénommé Dallas” ou même “Debbie se fait toute la ville de Dallas”) ; enfin la nature de ses interprètes féminines (elles ont pour la plupart l’âge de leur rôle), et notamment – et surtout – celle de Bambi Woods, l’héroïne.
Depuis Debbie Does Dallas, sa première apparition au cinéma (elle ne tourna qu’une poignée de films), et sa disparition soudaine et totale des écrans et du milieu du cinéma porno au milieu des années 80 – est-elle morte d’une overdose ? est-elle devenue une bonne et sage ménagère du Midwest ? nul ne le sait –, elle n’a cessé d’alimenter tous les fantasmes, incarnant à elle seule le mythe de la pure salope ingénue.
Bambi Woods, jeune bourgeoise catholique, a 19 ans et un besoin urgent d’argent (elle se drogue) quand elle prend contact avec le réalisateur Jim Clark. Les producteurs sont immédiatement frappés par son naturel et sa désinhibition sexuelle.
Richard Bolla (alias Robert Kerman, futur acteur de Cannibal Holocaust), son unique partenaire dans Debbie, parle encore avec émotion des sentiments qu’elle semblait mettre dans une fellation (autre fantasme absolu).
Coed Fever, avec Annette Haven (qui sera la doublure de Melanie Griffith dans les scènes sexuelles de Body Double de Brian De Palma), est une parodie de jambes en l’air d’American College de John Landis, avec toute une bande de joyeuses et impétueuses coquines.
source : Les Inrocks.com
Après son suicide, Justine Jones, une vieille fille sexuellement frustrée, est contrainte à errer dans les limbes du Purgatoire. Afin de mériter sa place en Enfer, on lui propose pour un court laps de temps de retourner sur Terre et de s’adonner aux plaisirs de la chair les plus extrêmes.
Premier film X de l’Histoire à oser explorer un sujet adulte et mélodramatique, Devil in Miss Jones est l’un des chefs-d’œuvre de Gerard Damiano, authentique auteur du genre. Ce film aux accents bergmaniens est sublimé par son actrice principale, Georgina Spelvin, dont la prestation bouleversante est digne des plus grandes stars du cinéma indépendant américain. Un joyau noir.
Bonus :
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Portrait de Gérard Damiano par le spécialiste du X Jacques Zimmer et des vedettes de l’époque Sharon Mitchell, Richard Bolla, Jamie Gillis… (26')
Odyssey relate trois percées intenses dans la libido américaine des 70’s : les fantasmes d’un homme marié perdu dans une maison de passe psychédélique, les émois d’une femme qui révèle ses frustrations à sa psychiatre et les illusions perdues d’une jeune mannequin, devenue escort girl par dépit amoureux.
Toujours aussi ambitieux, Gerard Damiano, l’auteur de Deep Throat (Gorge Profonde) et Devil in Miss Jones, entraîne le spectateur dans les arcanes baroques d’un New York underground. Des audaces visuelles, des acteurs totalement investis et une réflexion existentielle sur le sexe font d’Odyssey the ultimate trip l’un des classiques du X américain parmi les plus originaux et les plus troublants.
Bonus :
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L’Odyssée sexuelle de Sharon Mitchell : révélations exclusives de l’actrice (26')
>Critique de Stéphane du Mesnildot parue dans les Cahiers du Cinéma #655, Avril 2010 - p.58
Gerard Damiano, l'enfer du nouvel Hollywood
De Gerard Damiano (1928-2008), on garde souvent l'image d'un fin renard ayant réussi le coup cinématographique du siècle avec le premier grand succès du cinéma porno, Gorge Profonde en 1972. Édités par Wild Side, l'historique Devil in Miss Jones (1973) et le moins connu Odyssey (1977) prouvent qu'il fut d'abord un grand cinéaste, l'âme damnée du Nouvel Hollywood.
Toutes les restaurations numériques n'y pourront rien, la chair dans Devil in Miss Jones restera définitivement livide. Nous sommes loin des pornos californiens comme Debbie Does Dallas ou Coed Fever [...], comédies à la vitalité débordantes. A l'inverse de la charismatique Annette Haven, Georgina Spelvin est une femme au physique anodin, ni très jeune, ni très belle, presque sans qualités. Filmé avec délicatesse, ce corps qui va supporter toutes les scènes érotiques se donne au préalable à la mort dans une scène d'une crudité insoutenable. Damnée par son suicide mais encore vierge, Justine Jones obtient de l'enfer un sursis. Elle demande à retourner sur terre pour profiter pleinement et vivre dans la luxure [...].
Le Bergman du porno
A travers la damnation de miss Jones, le cinéaste critique le mythe principal du porno : la femme a la sexualité mécanique et, pour reprendre le titre d'un des plus célèbre films de Marilyn Chambers, insatiable. L'homme n'échappe pas non plus à la réification. Georgina Spelvin s'empare du pénis d'Harry Reems, interprétant un initiateur sadien, et le décrit en un hallucinant monologue. Au terme du long plan-séquence, l'acteur n'existe plus qu'à travers cet organe détaché de tout référent humain et prenant valeur de totem. Dans un des bonus, Damiano et surnommé " le Bergman du porno", ce qui est à peine une boutade : le cinéaste épuise bien davantage ses actrices par ses longs monologues, remarquablement écrits, que par les scènes sexuelles.
Quatre ans plus tard, Odyssey explore la solitude féminine en quatre portraits qui sont autant de monologues et de confessions. Le passionnant paradoxe du cinéma de Damiano est d'atteindre l'intimisme au cœur même de la pornographie. Odyssey commence par une épouse délaissé et s'achève par une porn star dont la sexualité s'arrête à ses tournages. Toutes partagent un même manque d'amour, traversées et détruites par le désir masculin. L'actrice finit par se donner la mort en se tirant une balle dans le vagin. Ses dernières paroles, sur son répondeur, sont adressés au public voyeur : Allez tous vous faire foutre !"
Une autre scène, étonnante, annonce Sexe, mensonges et vidéo. Un homme filme en vidéo sa femme qui, en se masturbant, le supplie de lui faire l'amour. Les yeux braqués sur le moniteur, l'homme, malgré ses sentiments ne parvient pas à la rejoindre. Comme une reprise de la damnation de miss Jones, l'écran vidéo, froid et distant, devient une autre cellule des Enfers. Alors même que le hard américain connait son âge d'or. Damiano anticipe son futur et les bouleversements profonds que la vidéo va entrainer. Redécouvrir aujourd'hui son cinéma oblige à lui restituer sa place dans l'énergie créatrice qui animait alors le cinéma américain des années 70.
source : Cahiers du Cinéma
Desiree cherche à découvrir pourquoi elle provoque systématiquement le désir chez les hommes qu’elle croise. Empruntant diverses identités, elle tente bien de trouver un job décent, mais ses formes plantureuses et son incurable naïveté ont, à chaque fois, raison de sa bonne volonté. Elle se résoudra à accepter sa véritable vocation : porno star !
Parangon absolu de la ravissante idiote, Desiree Cousteau, née Deborah Clearbranch, doit son pseudonyme à son attrait pour le sexe en milieu aquatique. Ultime torpille de sa riche filmographie, Inside Desiree Cousteau est un pseudo-documentaire autobiographique où l’ingénue du porno U.S révèle l’intégralité de ses formes pneumatiques. Portrait d’une starlette insubmersible. Avec, en guest star, John C. Holmes et sa redoutable murène de 35 cm.
Bonus :
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The Loopy Tunes : entretiens avec l’historien du X Bill Margold et les actrices/acteurs Juliet Anderson, Sharon Kane, Mike Horner et Seka (26')
Sandra Chase, un top américain riche et célèbre, est troublée par des flashbacks sexuels intenses. Elle se rend à Londres sur le tournage d’un film et se confesse à son entourage dans l’espoir de trouver un remède à ses phantasmes récurrents.
En 1980, INSATIABLE marque le retour en grande pompe de l’impératrice du X américain, Marilyn Chambers, l’héroïne de Behind the Green Door, après un détour par le cinéma traditionnel, notamment dans Rage de David Cronenberg. Décors high society, casting cosmopolite et séquences légendaires, dont une rencontre au sommet avec le king size John C. Holmes, alias Mister Boogie Nights, pour ce portrait quasi-autobiographique de "l’autre Marilyn".
Bonus :
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Lust in tranced elation : entretiens avec le chef éclairagiste Ernie Roebuck, l’historien du X Bill Margold et les acteurs Richard Pacheco et Serena (26')
> Chronique de Gilles Esposito parue dans Impact #5, juillet-août 2010 - p.76-77
Confessions Intimes
La troisième vague de la collection L'âge d'or du X américain marie deux titres éclairant les diverses manières dont on peur broder une production autour de l'aura d'une porno star, sur la foi d'éléments biographiques plus ou moins abracadabrants. Inside Desiree Cousteau de Leon Gucci (1979) choisit la méthode du film à sketches, astuce bien connue permettant d'exploiter les séquences unes à unes dans les cabines de sex-chop. Dans la version long-métrage, l'homonyme du marin français (son pseudo vient de sa prédilection pour les accouplements aquatiques) s'adresse directement au spectateur pour introduite une demi-douzaine de saynètes. On l'y voit essayer différents métiers sans succès, mais avec grand plaisir, avant de trouver sa voie dans l'industrie du X.
Tourné l'année suivante, Insatiable de Godfrey Daniels (alias Stu Seagall), aussi auteur de péloches horrifiques) s'appuie pour sa part sur des circonstances historiques. Rendue instantanément célèbre par Derrière la porte verte, la regretté Marilyn Chambers effectuait là sa rentrée dans le X après un détour par le cinéma traditionnel, où elle avait été dirigée par David Cronenberg dans Rage. Elle joue donc le rôle d'une vedette hollywoodienne, riche héritière poursuivant sa carrière tout en tâchant de satisfaire un appétit sexuel quasi infini. [...]
Comme souvent dans les bonus de la collection, les intervenants évoquent sans complexe les tensions et la dureté du milieu, tout en donnant une description exaltante d'une époque où la drogue et l'argent coulaient à flots... entre autres liquides. [...]
Les prochains titres :
Bob et Jess, deux potes chauds lapins, s’incrustent sur une croisière strictement réservée aux femmes, membres d’équipage inclus. Travestis pour passer inaperçus, ils ne tardent pas à semer la panique dans les cabines mais sauvent la mise en repoussant les assauts d’odieux pirates venus kidnapper une riche héritière.
Réalisé par la très fantasque Svetlana, SEX BOAT est une parodie savoureuse du feuilleton kitsch La Croisière s’amuse et multiplie les clins d’œil à Certains l’aiment Chaud de Billy Wilder. Le casting de ce harem flottant est particulièrement soigné. On remarquera notamment ans l’une de ces premières apparitions à l’écran, la légendaire Little Oral Annie, réputée comme son nom l’indique pour ses performances buccales hors du commun.
Bonus :
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Some like it very hot: Portrait de la réalisatrice Svetlana par les stars du X (Randy West, Kelly Nichols…) et les spécialistes Bill Margold et James Sullivan. (26mn)
Pour s’incruster dans des villas somptueuses, deux pompistes se font passer pour des magnats du pétrole et contactent une agence immobilière réputée, le Hollywood Star Real Estate. Bonne pioche : les vendeuses sont prêtes à tout pour conclure une vente et éponger les riches clients.
Premier long-métrage écrit et mis en scène par Svetlana, l’une des rares réalisatrices du X américain, 800 FANTASY LANE est une comédie surréaliste bourrée de séquences « felliniennes » où s’ébat un aréopage de sylphides en rut.
Un pur trip sensoriel, comme en témoigne la scène où l’un des héros, sous influence narcotique, se retrouve affublé d’un pénis de plus 2 mètres de long !
Entre Hellzapoppin et Le Cirque du soleil.
Bonus :
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The Ways of Fantasy : Entretien avec l’ex-couple mythique du porno US, Jamie Gillis & Serena, ainsi qu’avec les spécialistes Bill Margold et James Sullivan. (26mn)
Ces deux nouveaux titres seront disponibles le 8 septembre.
Les douze autres films qui sortiront les mois prochains seront :
La blonde d’à côté (The blonde next door) de Lasse Braun (1982)
Les fourreuses perverses (Deep rub) de Leon Gucci (1980)
A quoi rêvent les jeunes filles ? (Desires within young girls) de Ramsey Karson (1977)
EASY ALICE de Bob Chen (1976)
THE ECTASY GIRLS de Robert McCallum (1979)
LEGEND OF LADY BLUE de A Fabritzi (1978)
Sans peur et sans culotte (Little Girls Blue)
Les derniers outrages (Plato’s – the movie) de Joe Sherman (1980)
SOFT PLACES de Joana Williams (1978)
TALK DIRTY TO ME 1 de Anthony Spinelli (1980)
TALK DIRTY TO ME 2 de Tim McDonald (1982)
Jeux sexuels d’une jeune fille gourmande ("V" the hot one) de Robert McCallum (1977)
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*Les articles sont reproduits dans un but informatifs. Si les auteurs ou les directions des rédactions souhaitent leurs suppressions, merci de bien vouloir envoyer un mail à theendstore@gmail.com
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