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Tout Philippe Garrel

Dès fois on peut légitimement s'interroger du pourquoi du comment un cinéaste se voit offrir un intérêt conséquent alors que jadis celui-ci nageait dans le respect feutré du cinéma français. Comment du quasi néant bibliographique autour de Philippe Garrel, deux ouvrages viennent coup sur coup proposer un éclairage passionnant sur un auteur au parcours (et à la vie) incroyable. Et pour parfaire le tout, le Festival Théâtres au cinéma lui consacre une rétrospective intégrale du 3 au 14 avril 2013.


Programme :
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Enfant désaccordé de sa génération et cinéaste de la perdition, Philippe Garrel l’a toujours été, sondant sans relâche le fossé séparant les pères et les fils, les amants et les amantes, les idéaux et leur concrétisation, et jusqu’à la fracture intime qui fait de chaque être un étranger pour lui-même .
Jacques Mandelbaum , Le Monde , 27 sept. 2011
Né en 1948, Philippe Garrel a 16 ans lorsqu’il tourne Les Enfants désaccordés . D’abord identifié comme un jeune disciple prodige de Godard ( Marie pour mémoire ), il prend du large pour arpenter d’autres territoires, mythiques, où toute famille est une Sainte Famille et toute forêt l’enchevêtrement du rêve ( Le Révélateur ). à partir de sa rencontre avec la chanteuse Nico, Garrel approfondit cette dimension onirique et transforme ses films en de grands bains hypnotiques. La trilogie La Cicatrice intérieure , Athanor , Le Berceau de cristal , tournée en état de “somnambulisme éveillé” pour accompagner les concerts de Nico, doit provoquer un même trip chez le spectateur. à partir de 1979 ( L’Enfant secret ), Garrel éprouve le besoin de revenir à la narration et à l’autobiographie. Elle a passé tant d’heures sous les sunlights... appartient à cette période passionnante de mutation, gardant de l’underground un goût pour l’inachèvement et la ruine mais organisant les morceaux dans une logique narrative. Ce premier pas sera suivi d’un second en 1988 lorsque l’écrivain Marc Cholodenko devient son co-scénariste. Le Vent de la nuit ou Un été brûlant appartiennent à cette dernière période, où la couleur et la parole affirment un ancrage plus profond dans le réel, bien que celui-ci soit toujours peuplé des mêmes fantômes.

FILMS COURTS
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LES ENF ANTS DÉSACCORDÉS / 1964 / 15 min
Avec Christiane Pérez, Pascal Roy, Maurice Garrel
Deux adolescents en marge de la société et en rupture avec leur famille font une fugue. Leurs parents sont interviewés, alors que les enfants sont filmés dans leur désœuvrement à la campagne.
« Quand je vois ça maintenant, je trouve que c’est exactement ce qui est en train d’arriver à notre génération : le fait que nous soyons complètement déphasés par rapport au cycle de la consommation, que nous ayons envie de tout brusquer. De cela, je ne me rendais absolument pas compte à l’époque . » p .G. , Cahiers du cinéma , 1968
> 3/4 20h00
> 11/4 21h00

DROIT DE VISITE /  1965 / 15 min
Avec Maurice Garrel, Guillaume Laperrousaz, Françoise Reinberg
Un enfant retrouve son père et la maîtresse de son père tous les week-ends, alors qu’il habite chez sa mère... Droit de visite, réalisé à 17 ans, est l’évocation du divorce de ses parents, thème qui reviendra à de multiples reprises dans son œuvre.
> 8/4 17h30
> 16/4 19h00

RUE FONTAINE , Épisode du film collectif paris vu par... 20 ans après / 1984 / 17 min
Avec Christine Boisson, Jean-Pierre Léaud, Philippe Garrel
René, désespéré par le départ de son amie, tombe amoureux d’une jeune femme qui se suicide le lendemain. Tous les films de Garrel s’articulent de façon cruciale autour de séquences de rêve et de visions, mais Rue Fontaine est celui qui s’approche le plus d’un total irréalisme – voire d’un surréalisme, puisque ce titre fait référence à la rue où habitait André Breton.
> 9/4 17h30
> 14/4 19h00

LA SÉQUENCE ARMAND GATTI / 1993 / 5 min
“Vive l’anarchie !”, entendait-on à l’orée de L’Enfant secret , en 1982. Dix ans plus tard, pour La Naissance de l’amour , Philippe Garrel se rendit en Suisse afin de tourner une séquence de rencontre entre le personnage interprété par Lou Castel et le grand écrivain, dramaturge et cinéaste Armand Gatti, figure mythique de l’anarchie en France. Longue de dix minutes, la séquence n’a pas trouvé sa place dans la version finale de La Naissance de l’amour , mais Philippe Garrel en a offert les éléments, conservés par Bernard Dubois, et réunis sous le label Outrage et Rébellion. L’extrait présenté correspond au passage où une synchronisation s’est avérée possible. Les recherches continuent pour restaurer et monter au mieux le fruit précieux d’une rencontre créative entre deux des artistes les plus farouchement libres de l’histoire du cinéma et des arts.
> 14/4 17h15

LONG METRAGES :
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MARIE POUR MÉMOIRE / 1967 / 85 min
Avec Zouzou, Didier Léon, Nicole Laguigné, Thierry Garrel, Maurice Garrel
Dans une vie aliénante où tous les rapports semblent fondés sur l’agressivité et la domination, quatre garçons et quatre filles hurlent leur mal de vivre, leur solitude et leur désespoir.
« Ont conservé toute leur force et leur beauté les plans primitifs de Garrel fils, la puissance comique de Garrel père, le jeu et le visage de Zouzou, ses silences et ses regards, l’évocation de la violence sociale, de la déréliction sentimentale et de la solitude. Toute petite chronique, inversement proportionnelle au film, pour mémoire. » S. Kaganski , Les Inrocks , 6 oct. 1999
> 4/4 15h30

LE RÉVÉLATEUR / 1968 / 60 min
Avec Bernadette Lafont, Laurent Terzieff, Stanislas Robiolle
« Le Révélateur est un film muet. Un couple et son enfant fuient devant une menace informe et pourtant indicible. Un film sans rires et sans murmures. Dans un paysage de désolation, d’humidité et d’humiliation, on voyait l’être le plus faible se révolter : l’enfant. » Bernadette Lafont « Entre le retour aux origines et la plongée au-delà de l’infini, il y a comme point commun ce paradoxe, que trop peu de cinéastes ont compris : ce n’est pas forcément en réalisant des films discursifs, mais hypnotiques, que l’on parvient à donner corps aux grandes œuvres métaphysiques et historiques. » S.Delorme , Cahiers du cinéma , fév. 2002
> 5/4 21h00
> 10/4 17h00

LE LIT DE LA VIERGE / 1969 / 105 min
Avec Pierre Clémenti, Zouzou, Tina Aumont, Margareth Clémenti, Jean-Pierre Kalfon
Une femme est sur son lit au bord de la mer. Un jeune homme surgit des flots. Ils ont pour noms Marie et Jésus.
« Je crois qu’on voit clairement mon point de vue sur le mythe chrétien dans Le Lit de la Vierge , que j’ai réalisé un peu plus tard en 1969, c’est une parabole non-violente dans laquelle Zouzou incarne à la fois Marie et Marie-Madeleine tandis que Pierre Clémenti incarne le Christ, un Christ bien découragé et qui baisse les bras devant la méchanceté du monde. En dépit de sa nature allégorique, le film contient une dénonciation de la répression policière de 68, qui avait en général été bien comprise par les spectateurs de l’époque. » p . Garrel , in Une caméra à la place du cœur , 1992.
> 4/4 21h00
> 12/4 16h30

LA CICATRICE INTÉRIEURE / 1972 / 60 min
Avec Nico, Pierre Clémenti, Philippe Garrel, Balthazar Clémenti, Daniel Pommereulle
Dans des paysages d’Égypte et d’Islande d’une étrange beauté, l’errance d’une femme, de deux hommes et d’un enfant.

« La Cicatrice intérieure est un chef-d’œuvre pour qui ne comprend pas l’allemand, paraît-il. Moi, je trouve ce film un chef-d’œuvre total. Je ne sais pas l’expliquer... Tout à coup, c’est toute l’Humanité, toute la Terre qui parle – La Terre dans le sens antique de Mère. Mais ce n’est pas la Terre qui parle, c’est l’Humus... C’est incroyable, tout y est. » Henri Langlois , avril 1972
> 4/4 17h15
> 10/4 21h00
> 15/4 19h00

LES HAUTES SOLITUDES / 1974 / 80 min
Avec Jean Seberg, Laurent Terzieff, Tina Aumont, Nico
Le portrait d’une femme de quarante ans dans le silence de la solitude d’une ferme.

« Avec Les Hautes solitudes, Garrel atteint la perfection d’une œuvre musicale : ces variations en gros plans souvent fixes et de durée inégale, mais généralement fort longues, nous mettent en contact, de façon tout à fait physique (le côté physique étant accentué par le gros grain d’une belle image noir et blanc très contrastée) avec quelques visages (un homme et plusieurs femmes) traqués, persécutés, torturés par une caméra-œil impitoyable... » Gérard Frot-Coutaz , Cinéma , janvier 1975
> 12/4 15h00
> 16/4 19h00

LE BERCEAU DE CRISTAL / 1975 / 80 min
Avec Nico, Dominique Sanda, Anita Pallenberg, Margareth Clémenti
Instantané d’une génération désaccordée. Le berceau ? L’art (la peinture de Pardo, la poésie de Nico, le Musée Langlois). Le cristal ? Le froid (la poudre d’Anita Pallenberg, le silence qui précède le suicide). Toute vie est un processus de démolition. Le Berceau de cristal, c’est avant tout un voyage esthétique : « J’avais un ami peintre, Frédéric Pardo, qui faisait de la peinture psychédélique très dépouillée, j’ai vécu près de lui pendant un an et j’ai eu envie de faire un film par rapport à sa peinture. » p . Garrel
> 5/4 15h30
> 12/4 19h00

L’ENFANT SECRET / 1979 / 95 min
Avec Anne Wiazemsky, Henri de Maublanc, Elli Medeiros Prix Jean-Vigo 1982
Jean-Baptiste, cinéaste, et Elie, comédienne, sont deux êtres à l’image de leur amour. Rongée par le mal de vivre, Elie se raccroche à son enfant, Swann.


« C’est comme si ce film autobiographique avait réussi à ne pas perdre le Nord sans oublier la trace de chaque étape. Bouts d’expérience sensorielle pure (toucher, avoir froid), actes dans leur sécheresse (l’électrochoc), moments sereins et furtifs. J’aime beaucoup la scène où Jean-Baptiste vraiment clochardisé allume le mégot qu’il vient de ramasser sous un banc. Je me suis dit que c’était Griffith ou Charlot qui revenaient pour quelques instants. Que Garrel avait filmé cette chose qu’on n’avait jamais vue : la tête des acteurs des films muets dans les moments où c’est le noir du carton, avec ses pauvres mots de lumière, qui occupe l’écran. » Serge Daney , Libération , 19 février 1983
> 12/4 21h00

LIBERTÉ , LA NUIT / 1983 / 80 min
Avec Maurice Garrel, Christine Boisson, Laszlo Szabo, Emmanuelle Riva, Brigitte Sy
Un homme pris dans la tourmente des évènements d’Algérie connaît un bonheur nouveau mais fugace avec une jeune Algérienne...

« On pense bien sûr à Cocteau dans ce travail de la mort comme constitutif du film, mais si l’on y pense, c’est avant tout dans cette traque du hasard ou de l’imprévu technique et de sa conséquence poétique : plus que des plans, faire des prises qui volent l’instant saisi comme un accident, et le suscitent. Quel plus beau moment, alors, que celui où les draps claquant dans le vent découvrent et cachent alternativement l’homme et la femme blottis l’un contre l’autre dans leur douleur ? C’est le mouvement de l’obturateur, mais d’abord cette chasse au hasard – l’imprévisible apparition ou disparition des acteurs – à l’intérieur d’un dispositif donné ; c’est la beauté comme aventure. » M. Chevrie , Cahiers du cinéma , été 1984.
> 5/4 12h00
> 7/4 17h00
> 11/4 21h00

ELLE A PASSÉ TANT D ’HEURES SOUS LES SUNLIGHTS ... / 1984 / 130 min
Avec Mireille Perrier, Jacques Bonnaffé, Anne Wiazemsky, Lou Castel
Film dédié à Jean Eustache On propose à un jeune metteur en scène, malheureux en amour, de monter Blanche-Neige de Charles Perrault à la Comédie-Française...
« C’est l’histoire d’un tournage que joueront Mireille Perrier, Lou Castel, et Anne Wiazemsky et Jacques Bonnaffé... et j’essaierai, entre ces deux couples – l’un appartenant à la réalité, ça sera Lou et Mireille, et l’autre à l’imaginaire, ça sera Anne et Bonnaffé – de montrer le point d’interférence qu’il y a entre la réalité, les moments de dèche et de misère d’un cinéaste, et son film où il injectera des bribes, comme ça, de sa réalité, mais dans un contexte imaginaire et sentimental, avec une attitude émotive propre à l’art (avec de la musique, sur les dialogues de Jacques Bonnaffé et d’Anne). » p . G. , dossier de presse du film
>  11/4 16h45
> 14/4 21h00

LES BAISERS DE SECOURS / 1989 / 83 min
Avec Brigitte Sy, Philippe Garrel, Louis Garrel, Anémone, Maurice Garrel Mathieu, cinéaste, prépare un film. Il choisit de confier le premier rôle féminin à une actrice connue.


« Considérant que l’histoire du film est “leur histoire”, sa femme, Jeanne, comédienne également, prend cette décision pour “une trahison d’amour”. Jeanne, Mathieu et la vie : d’artiste ou de famille. Amour fou, tonalité mineure : Les Baisers de secours se donnent loin de l’infernale artillerie psychologique. Philippe Garrel n’en rajoute pas : ici, pour toucher, on retranche, on élude, on coupe. Un art moderne qui aide à vivre la vie. » G. Lefort , Libération , 12 septembre 1989
> 4/4 17h00
> 14/4 19h00

J’ ENTENDS PLUS LA GUITARE / 1990 / 98 min
Avec Benoît Régent, Johanna Ter Steege, Yann Collette, Mireille Perrier Lion d’argent, Festival de Venise 1991
Gérard aime Marianne et cet amour est le sens de sa vie. Un jour, Marianne part avec un autre homme. Gérard rencontre Linda, Aline puis Adrienne mais Marianne est toujours là....


« La mort rôde sous deux formes, soit littéralement, par le suicide de Marianne (cette fois l’allusion à Nico est directe), soit diffusément, parcellisée sous la forme de ces mille et une petites morts que le temps, le vieillissement infligent à nos idéaux. C’est peut-être pour cela que J’entends plus la guitare est plus qu’un film. C’est un “moment of being” comme disait Virginia Woolf, un instant d’être traversé par un souffle de vie à perdre haleine. Prose de l’existence = poésie ininterrompue. » T. Jousse , Cahiers du cinéma , mai 1991
> 4/4 19h00
> 16/4 21h00

LA NAISSANCE DE L ’AMOUR / 1993 / 93 min
Avec Lou Castel, Johanna Ter Steege, Jean-Pierre Léaud Deux amis, Paul le comédien et Marcus l’écrivain, parlent souvent de leur vie, de leurs aspirations et de leurs passions.

« C’est peu de dire qu’on sort bouleversé de La Naissance de l’amour . En fait, on quitte la salle convaincu d’avoir retrouvé une magie perdue, une alchimie à base d’images (en noir et blanc) et de son (direct) qui, pour les premières, renvoient à la période du muet, où les films étaient tournés sur une pellicule orthochro- matique très riche en sels d’argent, et, pour le deuxième, à une tradition de l’enregistrement brut sur le vif dont le Jean Eustache de La Maman et la Putain ou le Leos Carax de Boy Meets Girl pourraient être de bons exemples, postérité des débuts de la Nouvelle Vague en France, de John Cassavetes aux É tats-Unis. » J. Roy , L’Humanité , 9 mars 2001
> 3/4 20h00
> 14/4 17h15

L E CŒUR FANTÔME / 1996 / 87 min
Avec Luis Rego, Aurélia Alcaïs, Valeria Bruni-Tedeschi
Philippe, un peintre, découvre que sa femme a un amant. Ils se séparent. Il devient amoureux d’une jeune fille, mais leur relation est troublée par son remords d’avoir laissé ses enfants. 



« Une boucle se noue : le premier film de Philippe Garrel s’appelait Les Enfants désaccordés , et le second Droit de visite . Dans l’un et l’autre, Maurice Garrel, déjà, jouait. Trente-cinq ans plus tard, le Philippe du Cœur fantôme , face au “droit de visite” de ses propres enfants, interroge son père – et ce divorce d’autrefois qui le poussa à dire “en cinéma” son désarroi – dans une fiction qui s’accorde si bien à une biographie singulière qu’elle sera reçue comme une lettre attendue d’un ami très proche, qu’on n’a jamais vu. Une lettre plutôt rassurante. » É. Breton , L’Humanité , 27 mars 1996
> 13/4 21h00
> 16/4 17h00

LE VENT DE LA NUIT / 1999 / 92 min
Avec Catherine Deneuve, Daniel Duval, Xavier Beauvois, Jacques Lassalle Paul, étudiant, est l’amant d’Hélène, une femme mariée d’âge mûr. Parti à Naples pour une exposition, il y rencontre Serge, au volant d’une Porsche rouge, un homme mutique et désenchanté...


« Beauté du monde, fragilité des humains. Peut-être bien que, depuis Marie pour mémoire , où “un jeune garçon écorché vif se regardait vieillir”, Philippe Garrel n’a jamais dit autre chose. Le miracle est que, du poème de l’adolescence au film d’aujourd’hui, la fièvre soit restée aussi brûlante que la mise en péril de grands acteurs, que le polissage du scénario et des dialogues, que le travail sur l’image, que l’utilisation de la musique de John Cale, qui arrive seulement quand on l’attend, que ce professionnalisme achevé, dont assez peu de “professionnels” donnent aujourd’hui l’exemple, aboutissent à ce qu’il faut bien appeler la spontanéité de l’acte créateur. » É. Breton , L’Humanité , 3 mars 1999
> 9/4 21h00
> 16/4 15h00

SAUVAGE INNOCENCE / 2001 / 117 min
Avec Julia F aure, Mehdi Belhaj Kacem, Michel Subor, Jérôme Huguet Prix de la critique internationale au festival de Venise 2001
François, un cinéaste, souhaite réaliser un long métrage contre l’héroïne en hommage à son épouse décédée d’une overdose. Il veut confier le rôle principal à Lucie, une comédienne dont il est tombé sous le charme...

« C’est un Garrel romanesque, lyrique, stylisé, en noir et blanc. Un noir et blanc somptueux avec une gamme de nuances subtiles, un camaïeu de gris très sophistiqué à l’image d’un film où la ligne de partage entre ce noir et ce blanc se démultiplie en une série de zones intermédiaires où les frontières entre le bien et le mal deviennent incertaines, troublantes et troublées. C’est aussi une fable qui cultive le paradoxe avec un humour désespéré et une fragile poésie. » T. Jousse , Cahiers du cinéma , 6 déc. 2001
> 4/4 21h00
> 13/4 15h45

LES AMANTS RÉGULIERS / 2005 / 178 min
Avec Louis Garrel, Clotilde Hesme, éric Rulliat , Julien Lucas Antoine, Caroline Deruas-Garrel
En 1969, un groupe de jeunes gens s’adonne à l’opium après avoir vécu les événements de 1968. Un amour fou naît au sein de ce groupe entre une jeune fille et un jeune homme de 20 ans...


«C’est la plus romantique des histoires et c’est un film d’aujourd’hui. Totalement d’aujourd’hui, le film d’une génération, de ses élans et de ses retombées. Et quand un sot, du même âge que Philippe Garrel sans doute, écrit un livre qui s’appelle quelque chose comme “On n’a pas changé le monde, mais on s’est bien amusé” le cinéaste, lui, parle de tous ceux de son âge qui se sont brûlés au feu des illusions mais qui ont trouvé là de quoi nourrir leur imaginaire, et su faire partager ce qu’ils vécurent. » S. Delorme , Cahiers du cinéma , oct. 2005
> 6/4 20h00
> 16/4 15h45

LA FRONTIÈRE DE L’AUBE / 2008 / 103 min
Avec Louis Garrel, Laur a Smet, Clémentine Poidatz
Une star vit seule chez elle, son mari est à Hollywood et la délaisse. Débarque chez elle un photographe qui doit la prendre en photo pour un journal, faire un reportage sur elle. Ils deviennent amants...
« Par là, par la montée de désespoir, ce film est bien la suite des Amants réguliers , fièvre de Mai 1968 et lendemains de drogue, tous “espoirs fusillés”, comme le disait un intertitre. De même, Laura Smet (Carole), de son miroir, répond à Jean Seberg qui, dans Les Hautes Solitudes s’effaçait devant son reflet et le travail sur la lumière qui se joue ici retrouve les exigences du Révélateur . Cela s’appelle bâtir une œuvre. » É. Breton , L’Humanité , 8 octobre 2008
> 9/4 19h00
> 16/4 20h30

UN ÉTÉ BRÛLANT / 2010 / 95 min
Avec Monica Bellucci, Louis Garrel, Céline Sallette, Maurice Garrel
Paul rencontre Frédéric. Il est peintre et vit avec Angèle, une actrice qui fait du cinéma en Italie. Paul est bientôt invité à se rendre chez eux, à Rome, avec sa compagne. Ensemble, les deux couples voient leurs sentiments s’intensifier et se diluer au fil de passions incompréhensibles...
« D’une passion en train de se bousiller, Garrel signe avant tout un film qui ne se centre plus exclusivement sur un homme et une femme, mais s’en va flirter du côté de l’amitié masculine : les Amis réguliers, en quelque sorte. Qu’il fait jouer “côte à côte” dans la Rome du Mépris – le cinéma de Godard restant le terreau originel de l’imaginaire garrélien. Tout comme le couple Bardot-Piccoli se désagrégeait au fur et à mesure que le cinéma, cet ogre, reprenait ses droits, dont celui de dévorer ses enfants, Cinecittà et un film à faire vont pousser Angèle dans les bras d’un assistant : chronique d’une liaison annoncée. » Philippe Azoury , Next Libération , 28 septembre 2011
> 9/4 15h30
> 13/4 18h00

Outre l'ouvrage de Philippe Azoury, Garrel, en substance, le Festival propose comme chaque année un livre / catalogue, somme d'informations permettant d'ouvrir les différentes thématiques et d'avoir ainsi les clés pour appréhender l'univers d'un cinéaste.

Présentation :
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Revenir sur l’œuvre de Philippe Garrel, c’est ainsi dessiner la continuité entre des périodes esthétiques que le cinéaste lui-même sépare, pour indiquer la cohérence d’une voie. Pour parcourir cette voie essentielle, et à laquelle l’édition en langue française n’a encore consacré que très peu d’ouvrages, ce livre propose un premier ensemble thématique suivi d’une filmographie intégrale commentée. Les différents jeux de Garrel avec l’autobiographie et la fiction, l’importance des évènements de Mai 68 et son inscription dans le groupe Zanzibar, les thèmes de la passion amoureuse et du suicide, le travail formel avec la lumière ou la musique comme celui, capital, avec les acteurs et plus largement avec les corps, sont explorés à travers des séries de textes et d’entretiens. La filmographie rassemble de nombreux extraits de propos, des articles parus à l’époque de sortie de chaque film et des textes inédits, composant une anthologie provisoire de la littérature critique sur Philippe Garrel.

On retrouvera le journaliste et auteur Philippe Azoury qui animera la leçon de cinéma de Philippe Garrel le samedi 6 avril à 18h00.

Retrouvez toutes les informations et la programmation du Festival Théâtre au Cinéma sur le site internet de la manifestation.

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