A de nombreuses reprises, nous avons affirmé sur ce blog les qualités éditoriales de Capricci et le premier trimestre 2012 confirmera cela avec un programme chargé dans lequel nous retrouvons tout l'éclectisme qui caractérise l'éditeur.
En plus de proposer des livres, des dvds, voire les deux ensembles, Capricci publie également une "revue" (nous sommes plus proches du livre que d'un simple magazine) annuelle faisant aussi bien le bilan de l'année écoulée qu'offrant un regard sur les projets futurs de l'éditeur. Ce Capricci 2012 peut-être considéré comme le porte drapeau de l'éditeur, renfermant les ambitions à venir, les coups de cœur comme des réflexions sur le médium.
On trouvera pêle-mêle dans ce numéro un chapitre inédit de l'autobiographie de Luc Moullet (à ne paraître intégralement qu'après sa mort), un journal de tournage du nouveau film d'Albert Serra, tenu par l'écrivain catalan Jaume C. Pons Alorda, le récit d'une rencontre haute en couleurs avec Vincent Gallo, un extrait du nouveau scénario de Matt Reeves, le réalisateur de Cloverfield, et de nombreux autres projets et bien d'autres choses dévoilées prochainement.
Originellement prévu pour septembre dernier (ce numéro 5 de la collection Actualité critique devait paraître après Réponse à Hadopi de Juan Branco, finalement, c'est David Fincher ou l'heure numérique qui a pris sa place) est dorénavant annoncé pour 2012, espérons que ce livre de 96 pages verra enfin le jour.
Oz, série américaine créée en 1997 par Tom Fontana, a été saluée comme une des plus influentes de ces vingt dernières années. En 6 saisons et 56 épisodes, Tom Fontana construit un drame shakespearien complexe à travers la vie et la mort de détenus d’une prison de haute sécurité. Suspens oppressant, personnages imprévisibles, crudité de la violence et du sexe montrés à l'écran (interdite en France aux moins de 16 ans), la série n'a pas vieilli depuis sa fin en 2003. Jean Douchet est le plus influent des critiques français en activité. A ce jour il ne s'est jamais exprimé sur une série télévisée. Ce livre est l'événement qu'attendent ses admirateurs. La Vie en Oz traverse les motifs de la série : la violence des relations entre hommes en prison, l'homosexualité, la famille et les clans, la religion... Il analyse la vision d'un système carcéral, le rapport des Américains à la morale, à la justice, à la peine de mort. Il est le croisement entre la vision d’un monde d'images en plein bouleversement et celle d'une société américaine pour qui la fiction permet d’interroger ses paradoxes.
Jean Douchet est cinéaste, critique, historien du cinéma. Rédacteur aux Cahiers du cinéma de la première époque, grand pédagogue, aussi actif à la radio qu'à travers ses ciné-clubs, il a marqué des générations de cinéphiles. Il est l'auteur de succès de librairie, sur Alfred Hitchcock et sur la Nouvelle Vague, mais aussi d'analyses des œuvres de Murnau, Vincente Minnelli, Akira Kurosawa ou Jean-Luc Godard. Son enseignement à l'IDHEC, puis à la Fémis, a marqué de nombreux jeunes réalisateurs. Il n'a jamais cessé d'animer des ciné-clubs, dont chaque semaine celui de la Cinémathèque française. Il apparaît dans de nombreux films : A bout de souffle de Jean-Luc Godard, Les Quatre Cents Coups de François Truffaut, La Maman et la putain puis Une sale histoire de Jean Eustache, Un jeu brutal de Jean-Claude Brisseau, La Reine Margot de Patrice Chéreau
Si certains cinéastes ou genres cinématographiques ont une actualité littéraire restreinte, voire quasi inexistante (et c'est bien dommage) le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke peut se targuer d'avoir déjà un livre analysant son œuvre (Le cinéma de Jia Zhang-ke, No future (made) in China ; Éditions PUR / 2009) et bientôt un second avec Mon gène cinématographique : Textes et entretiens sur mes films, la Chine et le monde par le réalisateur lui-même.
Mon gène cinématographique est un recueil d'essais, d'entretiens et de discours donnés par Jia Zhang-ke entre 1996 et 2010. Le livre est organisé en dix parties, traitant chacune d'un film. Chaque texte reflète la pensée du cinéaste à une époque donnée, offrant un éclairage immédiat et vivant sur ses oeuvres. Les sujets abordés sont divers et complets : récit des expériences de jeunesse, problèmes survenus lors des tournages, production et distribution des films, en passant par un exposé de l'esthétique cinématographique de Jia et des observations faites au fil de ses contacts avec le monde du cinéma. Mais la véritable valeur du livre tient à l'observation pointue et aux critiques virulentes adressées à la société et au cinéma chinois. Jia laisse fuser un humour piquant et une certaine veine satirique visant principalement les représentants du cinéma industriel en Chine. Les entretiens accordent également une place à plusieurs figures notables du cinéma, notamment les réalisateurs taïwanais Hou Hsiao-Hsien et Tsai Ming-Liang. Certains essais traitent de réalisateurs ayant joué un rôle direct sur l'oeuvre de Jia, comme Martin Scorsese, ou indirect, comme Yasujiro Ozu. Ces personnages constituent un cadre dans lequel il devient possible de comprendre quelle position Jia tient vis-à-vis de ses pairs.
C'est 1998 que le public français découvre Jia Zhang-ke, né en Chine en 1970, et son premier long métrage Xiao Wu, artisan pickpocket. Aujourd'hui, Jia est unanimement reconnu comme le plus grand cinéaste chinois actuel. Mieux que quiconque, il s'est fait le peintre des bouleversements de son pays au passage du communisme au capitalisme, et le chroniqueur d'une jeunesse post-Tien-an-Men, particulièrement dans des films comme Plaisirs inconnus (2002) ou The World (2004). Il a su montrer comment ces bouleversements sont liés à des mouvements plus profonds, à la résistance d'un vieux monde. C'est en partie l'objet de Still Life (2007), c'est plus directement celui de ses documentaires In Public (2001), 24 City (2008) et I wish I knew (2010), tournés dans l'intervalle de ses fictions. D'abord contraint de tourner sans autorisation, Jia peut désormais travailler plus librement. Il a reçu de nombreux prix dans les festivals de films internationaux, dont la Montgolfière d'Or au Festival des trois continents pour Xiao Wu, artisan pickpocket (1999) et Platform (2001), le grand prix au FIDMarseille pour In public (2002) et le Lion d'or à la Mostra de Venise pour Still Life (2007).
Rappelons également les disponibilités imminentes des ouvragesClint Fucking Eastwood et Deux Temps, Trois Mouvements évoqués sur le blog il y a quelque semaines. Mais nous avons également les prochains titres, à défaut de visuel et d'informations sur le contenu, à paraitre au printemps prochain
> Charlie Sheen, un certain art de vivre de Cédric Anger (critique au Cahiers du Cinéma, réalisateur [Le Tueur, 2007] et scénariste [Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois, 2005]
> D'où viens-tu Dylan ? de Louis Skorecki (déjà auteur chez Capricci d'un récent "Sur la Télévision")
De belles lectures en perspectives qui confortent la position (dominante ?) de Capricci sur le segment de la littérature consacrée au cinéma, peut-être pas en terme de vente mais en qualité éditoriale c'est une évidence.
Pour toute commande ou demande de tarification, un seul mail theendstore@gmail(POINT)com
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