Deuxième et dernier week-end de l’Étrange, et retour sur nos quatre derniers films vus. Pour notre première édition parisienne, le bilan est plutôt mitigé, peut-être que nous n'avons pas fait les bons choix en sélectionnant nos films mais nous les assumons. Nous avons faits l'impasse sur la nuit Sushi typhoon (Helldriver, Yakuza weapon et autres délires réalisés ou supervisé par le maitre des effets spéciaux japonais, Nishimura), ainsi que sur bons nombres de films disponibles en dvd (Requiem pour un massacre, la chair et le sang,Hitcher)
samedi 10 septembre /Beyond the black rainbow / Drive / Cold Fish
C'est pour vivre des journées comme celle de samedi que nous sommes venus à l’Étrange Festival. Trois films originaux, trois visions pour le moins iconoclastes des genres. trois films dont un sera sans aucun doute notre film de l'année.
Au début des années 80, la tentative d’évasion désespérée d’une jeune femme séquestrée derrière une vitre dans un laboratoire expérimental, et surveillée par le mystérieux docteur Barry Nyle.
Nous sommes obligés de commencer notre commentaire par l'anecdote sur le pater du réalisateur de ce film de science fiction. Panos Cosmatos est le fils de Georges P. Cosmatos (1941-2005), metteur en scène de longs-métrages devenus cultes pour bon nombre de cinéphages (Rambo II, Cobra, D'origine inconnu, Leviathan ou Tombstone). Beyond the black rainbow est une véritable ode au genre, sorte de meta film, reprenant les codes, les ambiances des plus grand réalisateurs (Kubrick, Tarkovski, Cronenberg, Lynch) pour insuffler à l'image un parti pris esthétique pour le moins ambitieux. Accompagné d'une musique fonctionnant également sur le registre de la citation (Carpenter), Cosmatos a réussi à faire ce que Cattet et Forzani avait fait avec Amer, un film hommage original se démarquant grâce à un sens artistique authentique.
Shamoto tient une boutique de poissons tropicaux. Sa deuxième femme ne s’entend guère avec sa fille, Mitsuko, et cela lui fait peur. Un jour, prise en flagrant délit de vol dans un supermarché, Mitsuko va trouver en la personne de Mr Murata, non seulement un sauveur, mais aussi un homme exerçant le même métier que son père mais à grande échelle. Il poussera même la bonté jusqu’à lui offrir un travail dans son magasin. Mais Mr. Murata, sous ses manières attentionnées, cache de nombreux sombres secrets …
Deuxième film de Sono Sion projeté à l’Étrange, et deuxième réussites en l’occurrence. La force du réalisateur est de réussir à construire une histoire en crescendo provoquant sans cesse l'intérêt du spectateur. Le long-métrage repose, comme très souvent, sur l'opposition entre deux styles de vie, de monde ou de rang social, Sonio Sion développe son histoire par un effet miroir pour mieux illustrer les antagonismes des personnages mais également pour créer un choc visuel lorsque les identités se rapprochent au point de se confondre pour créer un big bang des plus sauvages. Le propre de Guilty of romance ou de Cold fish est d'être des moments de tension qui débouche vers un climax ultime, un point de non retour, ponctué d'acte de cruauté aussi bien psychologique que physique dont le spectateur ne ressors jamais indemne.
Un cascadeur tranquille se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée, jusqu’au jour où l’un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale. Il veut se venger de ceux qui l’ont trahi…
Que dire, si ce n'est que Drive est le meilleur film que nous ayons vu à Paris durant la manifestation et également pour l'année 2011. Le dernier film de Nicolas Winding Refn (Bronson, Pusher, Valhalla Rising) est une véritable réussite et pas seulement la mise en scène dont il fut récompensé lors du dernier festival de Cannes mais à tous les niveaux artistiques, on touche au grand art. Débarrassé de ses oripeaux d'un certain cinéma d'auteur, Nicolas Winding Refn s'affirme davantage à travers cette œuvre de commande (destiné à la base au metteur en scène de The Descent et Doomsday, Neil Marshall). Canalisé par un scénario anémique tiré d'un polar du même nom (publié en français chez Rivages), le cinéaste danois donne toute la pleine de mesure de son talent, comme allégé d'une quelconque volonté de marqué le cinéma à tout prix par des effets de style. bien au contraire, c'est en (re)trouvant une simplicité (oublié depuis les Pusher) que le film gagne en beauté.
Sortie le 5 octobre 2011
Dimanche 11 septembre / La cloche de l'enfer
Un seul film en ce dimanche qui sonne la fin du festival pour nous. Nous finissons avec cette rareté franco espagnole signée Claudio Guerin (1939-1973) mort prématurément à la fin du tournage.
Juan est libéré sur parole d’un centre psychiatrique où il était interné depuis des mois. Il rend alors visite à sa tante qui l’a fait interner, et à ses trois cousines. Il décide également de s’installer dans la demeure de sa défunte mère dont l’héritage est en jeu. Juan met alors en place une machination vengeresse à l’égard de sa famille. Un plan démoniaque qui n’épargne personne.
Voici le film typique de la richesse de l’étrange festival, un film méconnu (jadis disponible à THE END en zone 1 sous titré en français), une fin tragique pour le réalisateur qui ajoute au caractère "mystérieux" du film, des images (d'abattoir) chocs et surprenantes, un humour noir décapant, rehaussé par un trio d'actrices somptueuses. Tout le charme d'un long-métrage hautement recommandable pour découvrir toute la richesse d'un cinéma fantastique ibérique des années 70 bien plus intéressant que la vague récente des productions Filmax / Fantastic Factory, enfin cela n'engage que nous.
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