Discrètement, l'éditeur La Vie est Belle continue son travail de défricheur d'un certain cinéma français en exhumant un joyau devenu quasi invisible. Méconnu du grand public, Paul Vecchiali a du mal aujourd'hui à travailler dans un cinéma français nombriliste. Remercions donc le label de nous offrir, après Femmes Femmes du même auteur, L'Étrangleur, film à la poésie vénéneuse.
Présentation de l'éditeur :
Enfant, Émile croise, lors d’une fugue nocturne, un criminel qui étrangle sous ses yeux une femme en pleurs. Marqué à vie, il s’essaie, aux abords de la trentaine, de faire revivre cet instant « précieux ». Émile amasse ainsi dans la journée les renseignements nécessaires à l’accomplissement de ce qu’il ne croit pas être un crime.
A six ans, Paul Vecchiali découvre une photo de Danielle Darrieux dans Mayerling, d’Anatole Litvak (1936). Cette expérience fonde son désir de faire du cinéma. Polytechnique et les six années dues à l’Etat font patienter ce désir jusqu'à la réalisation en 1961 de Les Petits drames, film dont la seule copie est définitivement perdue. Il collabore par ailleurs au début des années 60 aux Cahiers du Cinéma. Son premier court-métrage Les Roses de la vie (1962), avec Jean Eustache, est produit par Roger Leenhardt.
Paul Vecchiali réalise son premier long-métrage en 1966, Les Ruses du Diable. L’admiration que lui voue François Truffaut lui fait dire du réalisateur qu’il est le seul véritable héritier de Jean Renoir. Le cinéma de Paul Vecchiali ne cessera alors de faire un pont entre deux héritages cinématographiques, celui des années 30 et de la nouvelle vague. Le court-métrage Les Jonquilles (1972) est écrit avec Noël Simsolo qui co-signe également le scénario de Femmes, femmes. Film largement autoproduit, Femmes, femmes invente une manière légère de faire du cinéma et aura un retentissement grandissant au fil des années. Pier Paolo Pasolini encense le film au festival de Venise et en fait une citation dans Salò. Via sa propre société, "Diagonale", Vecchiali produit et réalise ensuite des films à rythme très régulier, certains sulfureux comme Change pas de main (1975), La Machine (1977) ou Encore / Once More (1987). Dans En haut des marches (1983), il fait jouer la figure qui l’avait marqué enfant, Danielle Darrieux. Mais Paul Vecchiali, également auteur de nombreux films pour la télévision est aussi producteur. Il a produit au sein de sa société "Diagonale" Jacques Davila, Jean-Claude Guiguet, Gérard Frot-Coutaz, Marie-Claude Treilhou, Jean-Claude Biette etc, créant, là encore, un espace, un "style".
A vot’bon cœur, son dernier film sorti au cinéma, trouve une résonance particulière puisqu’il met en scène un réalisateur, joué par Paul Vecchiali, n’arrivant plus à financer ses projets, qui décide de tuer un par un les membres de la commission d’avance sur recettes. Depuis cette expérience, il continue de réaliser dans une indépendance totale.
En véritable encyclopédiste du cinéma, Paul Vecchiali a travaillé près de dix ans à un dictionnaire des cinéastes français des années 30. Une œuvre-somme, sortie en 2011 aux Editions de l’Oeil.
Bonus :
> Genèse - 4’
> Rencontre avec Paul Vecchiali - 19’
> Rencontre avec Jacques Perrin : 1- Mémoire 9’/ 2- Pudeur 8’
Prix : 20 euro (prix éditeur)
Pour commander envoyer un mail à theendstore(at)gmail.com
source : La Vie est Belle
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