---------------------------------------------------------------------------------------------------

L'Étrange Festival de Paris : Jour 1

Premier jour, premières séances. Découverte du forum des images, ses méandres, ses recoins et ses salles. Sans le vouloir, notre sélection de films avaient plus de point communs qui n'y parait.


El Infierno - Luis Estrada (2010)
Benjamín, un émigré mexicain qui après avoir passé 20 ans de prison aux États-Unis, est reconduit dans son Mexique natal qui s’apprête à fêter les 200 ans de son indépendance et les 100 ans de la révolution. Mais il n’en croit pas ses yeux : ses proches sont tous trempés de près ou de loin dans le trafic de drogue et le pays a sombré dans la violence et la corruption. Très vite, Benjamín n’a d’autre choix que de se mettre sous la coupe du chef de la drogue de “San Miguel (N)Arcangel”, petit village près de la frontière américaine. Mais tout ne va pas se passer comme prévu...


Guilty of Romance - Sono Sion (2011)
Izumi est mariée à un célèbre romancier romantique mais leur vie semble n'être qu'une simple répétition sans romance. Un jour, elle décide de suivre ses désirs et accepte de poser nue et de mimer une relation sexuelle devant la caméra. Bientôt, elle rencontre un mentor et commence à vendre son corps à des étrangers, mais chez elle, elle reste la femme qu'elle est censée être. Un jour, le corps d'une personne assassinée est retrouvé dans le quartier des "love hôtels". La police essaie de comprendre ce qui s'est passé.

Ces deux films, bien que séparés par un océan entretiennent un dialogue pertinent sur l'influence de nos sociétés sur notre comportement, comment nos us et coutumes canalisent nos personnalités jusqu'à la rupture.
El Infernio peut être vu comme un énième "Rise & Fall" à la Scarface ou à la American Gangster, l'attrait du film réside dans sa touche "Mexicano". C'est-à-dire grosse moustache, musique Mariachi, Tequila et brune incandescente. L'autre particularité (et sa force) est l'humour noir envers tout ce "cinéma". Chaque personnage n'est pas dupe de sa fin et rare sont qui s'en sortent vivant. Le plan final rajoute une pierre contre le gouvernement Mexicain sur l'impossibilité du pays à pouvoir s'en sortir dans un pays gangrené par la corruption et les narcotrafiquants. Bref, quelques images fortes pour un discours à charge contre les autorités Mexicaine mais en définitive, le film reste un divertissement anodin et ce malgré les polémiques qu'il a pu engendrer dans son pays.
Guilty of Romance est une plongée vertigineuse dans les tréfonds de l'identité d'une personne asservi par des années de soumission à son mari. Comme pour El Infierno, le réalisateur joue avec les codes du pays pour mieux les dynamiter et les faire voler en éclat. Avec sa narration éclatée et sa durée de 2h20, Guilty of Romance fait l'effet d'un tourbillon qui vous aspire, qui vous tire vers la noirceur de l'âme humaine. On retrouve, mais en plus petite dose, un humour très noir, pour ne pas dire morbide qui participe au malaise et au trouble. L'affiche du film avec ses miroirs brisés sont autant de vies éparpillées, de reflet d'une société ankylosé d'un passé bien trop lourd pour les nouvelles mentalités.

Aucun commentaire: