Précédemment disponible dans un coffret tout aussi énorme que les poitrines des actrices des Russ Meyer, Arrow offre un coffret relifté, aminci et bien plus pratique à ranger pour le collectionneur en manque de place. Ajoutez à cela des nouveaux bonus, l'amateur du cinéma généreux de Russ Meyer devra mettre la main à la poche pour acquérir ce qui semble être le coffret ultime pour appréhender l’œuvre de ce cinéaste indispensable.
Détails des bonus :
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> livret du biographe et ami de Russ meyer, David K. Frasier (auteur du livre Russ Meyer, The Life and Films) avec des interviews jamais publiées de King Leer (surnom de Meyer)
> commentaire audio des Pussycats pour Faster Pussycat Kill Kill
> Commentaire audio de Russ Meyer sur Vixen, Supervixens, Beneath the Valley of the Ultravixens (Ultra Vixen en V.F.) et Faster Pussycat Kill Kill
> Vixen Featurette
> Album photo d'Erica Gavin
> Featurette sur Kitten Natividad
> Interview de Kitten Natividad
> Interview de Russ Meyer par Jonathan Ross
> Featurette avec Raven Delacroix
> Go Pussycat Go
> Bande-annonces
Pour les plus réfractaires à la langue anglaise, les éditions simples de Motor psycho, la saga Vixen, Faster Pussycat Kill Kill sont toujours disponibles, mais ce n'est que la partie émergée de la filmographie de Russ Meyer. Espérons qu'un éditeur français (indépendant ?) décide de proposer le restant de sa riche carrière. Comme nous sommes dans l’espérance, souhaitons qu'un jour, un éditeur français se décidera à rééditer ce livre écrit par Jean Pierre Jackson en 1982 et qui reste à ce jour l'un des plus complet dans la langue de Molière.
"Russ meyer ou 30 ans de cinéma Érotique à Hollywood" raconte l'histoire étonnante de ce genre encore sous-évalué, depuis les bandes naïves ou clandestines des débuts jusqu'aux films pornographiques d'aujourd'hui, passant successivement par le film nudiste, de strip-tease, le "nudie", le film "sexy" et le "soft-core".
Et surtout, ce livre est une première mondiale ! Il présente enfin au public le meilleur, le plus connu et le plus original des réalisateurs érotiques américains : RUSS MEYER. Fruit d'une amitié personnelle avec ce cinéaste provocateur et drôle, cet ouvrage éclaire à la fois tout un pan de l'histoire du cinéma américain et jette une lumière inédite sur certains aspects de la vie hollywoodienne.
Pour finir, nous ne résistons pas à vous proposer deux critiques de film signées Luc Arbona extraites des pages télé des Inrockuptibles mais qui parlent en creux plus de style et de thématique que des films en soi. Quant à nous, Russ Meyer - maitre d'un cinéma pop- était un cinéaste avant-gardiste voire progressiste, peut-être même le réalisateur féministe par excellence.
Montagnes Russ
Quand un cinéaste monomaniaque et fétichiste réduit son style à une image, son art tien de l'idolatrie religieuse. Meyer en Wagner de la pop culture.
Au début, il y avait l'ennui. Un désert infesté de scorpions et de vipères, quelque part très à l'Ouest, du côté de la vallée de la Mort. Un jour, une baraque s'est installée. Des strip-teaseuse aux seins extraordinaires en sont sorties. Elles se débattaient avec quelque chose d'invisible comme gênées par leurs encombrants poumons. Elles se cabraient, se déhanchaient sur un air de twist, furieuses mais ravies. Russ meyer est arrivé. Fasciné par ces amazones catcheuses prêtes à l'attraper par les couilles, le cinéaste n'a plus eu qu'une obsession : faire des images, multiplier les panoramiques, célèbre ces walkyries de fête foraine. Quand il est question d'un film de Russ Meyer, quel qui soit, il est quasiment impossible de dépasser tous ces clichés. Normal, son cinéma, véritable iconologie des poitrines explosives pourrait se résumer à une avalanche de clichés. [...]
Avec une constance religieuse, de 1959 à 1976, Russ Meyer n'a jamais eu qu'une obssession : faire rentrer Las Vegas dans un soutien-gorge. En cela, le cinéaste s'impose comme un prêtre païen, véritable Wagner californien de la pop culture.
Combien de fois faut-il faire l'amour ? [Common Law Cabin (1967)] in Les Inrockuptibles #461 - sept/oct; 2004 p.109
Western Femelle
"Je ne déteste pas les muscles, mais le pognon c'est mieux !" Cette réplique, tout droit sortie de la bouche haineuse de Varla, la brune tueuse aux seins bandés comme des zeppelins de Faster Pussycat ! résume toute la grâce malsaine de ce chef-d’œuvre incontestable de Russ Meyer [...]. C'est sur cette grammaire de la soif de toute puissance que repose le film : J'en veux ! J'en veux tout plein ! De la baston en plein soleil, des gros calibres à la ceinture, de la sueur, du cuir, de la poussière : Faster, Pussycat ! reprend tous les gimmicks du western et réinterprète les codes de ce cinéma de propagande destiné à chanter la geste mythique de la conquête de l'ouest. Il remplace les machos burinés à cheval par des survireuses déchainées au volant de Porsche-fusées. Au beau milieu du désert, dans une fermette isolée, débarquent trois de ces femelles furieuses au rimmel impeccable, véritables kalachinovs à vagin, résolues à envoyer des dérouillées à tout ce qui bouge. C'est ultra efficace. Normal, les ressorts sont exactement ceux du western, ceux d'une propagande / publicité qui ne fait que sublimer une seule et même rhétorique : de la violence avant tout chose. Vas-y Minette, Tire ! Tire ! Il serait même tentant de se mettre à genoux devant l'esthétique sauvage de ce film : le grain gris-bleu de sa photo impeccable, son iconologie cuir crypto lesbienne, ses contre-plongées vertigineuses, ses chorégraphies de jiujitsu, etc. De Mondino à Kill Bill en passant par les Cramps, un film qui s'impose comme un western matrice.
Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! in Les Inrockuptibles #480 - Février 2005, p.102
source : Arrow / Les Inrockuptibles