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Godard & le groupe Dziga Vertov

Retour sur un coffret incontournable pour tous les amoureux de Jean-Luc Godard dont certaine zone d'ombre dans sa filmographie sont enfin disponible grâce à un éditeur... espagnol.

Malgré le logo Gaumont sur le coffret, ne vous y trompez pas, il s'agit d'une édition étrangère renfermant une parenthèse dans l’œuvre de Godard aussi bien politique que esthétique. Entre 1968 et 1974, Godard, aidé par Jean-Pierre Gorin à partir de Vent d'est, aura pour but de lutter contre le concept bourgeois de la représentation et de combattre les appareils idéologiques d’États. Pour résumer "donner et prendre des leçons et (s') interroger".


Pour vous présenter ce coffret, nous avons décidé de vous proposer des extraits du numéro spécial Godard de la revue Avant scène Cinéma de Juillet - Septembre 1976 consacrant une grande part au groupe Dziga Vertov.

Un film comme les autres (1968)
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Conversation entre trois étudiants de Nanterre et deux ouvriers de Renault-Flins, entrecoupée d'images des événements de Mai 68 tournées par les États Généraux du Cinéma, et des sons pris dans diverses brochures et textes politiques du mouvement révolutionnaire depuis octobre 17. JLG

Produit antispectaculaire qui fonctionne par frustration, par provocation, Un film comme les aures a soulevé lors des quelques rares projections, des réactions de fuite ou de colère. Ainsi, l'unique séance qui a eu lieu au Lincoln Center de New York a été marquée par une véritable (petite) émeute. Il s'est trouvé néanmoins des partisans résolus de ce film dont les critiques de la revue Cinéthique.
Nous citons ainsi de large extraits de l'article de Jean-Paul Fargier : "Une double carthasis" paru dans Cinéthique n°1.
"Un film comme les autres ne ressemble à rien : ni aux films commerciaux, ni aux films des États-Généraux sur Mai, ni aux autres films de Godard (bien qu'il utilise portés à leur degrés zéro, des procédés précédemment élaborés). Efficace parce que d'emblée, il désigne le film comme film, dévoilant la démarche fondamentale de ce film qui consiste à prendre les signes d'abord en seule référence à eux-mêmes. [...]

Il n'est que de prêter attention aux éléments premiers qu'il met en rapport et selon quelle lois, l'action pédagogique ; et cette combinaison s'offre alors comme une deuxième voies d'approche de ce film pas comme les autres.
La bande image est composée de longs plans séquences en couleur montrant un groupe de travailleurs et d'étudiants discutant, cet été, dans l'herbe fleurie d'un terrain vague. Mais précaution envers la censure, procédé de distanciation, facteur d'anonymat ou d’universalisation ? Ils sont toujours cadrés de trop près ou de trop loin, de telle sorte que ces images ne donnent rien à voir, ou, pour être précis qu"elles ne montrent pas ce que le spectateur a envie de voir quand quelqu'un parle : le visage. Ces plans en couleur sont parfois coupés par des séquences en noir et blanc montrant des scènes de Mai, avec particularité qu'elles sont muettes.
La bande son est donc constitué uniquement avec des paroles de l'après-Mai. Elle comprend la discussion des militants sur les thèmes habituels, et un commentaire tantôt monologué tantôt dialogué composé de rappels chronologiques des causes, des moments et des suites de Mai, des citations allant de Shakespeare à Mao en passant par Michèle Firk, et des réflexions personnelles de Godard. Les deux pistes sonores se déroulent simultanément, en concurrence, tantôt s’effaçant l'une devant l'autre par un chevauchement jusqu'à l'inaudible. Ainsi, ce film où il n'y a la plupart du temps rien à voir, n'offre souvent rien à entendre.
Il semble donc conçu moins comme une démonstration au sens propre (il ne démontre ni n'explique rien) que comme une épreuve thérapeutique pour le spectateur. Il ne s'agit pas d'agit-prop ; au contraire, il intègre la propagande (discussion et commentaire) comme de simple éléments d'une composition. Autrement dit, il n'a pas pour but d'inculquer une idée, comme les ciné-tracts que Godard a fait en Juin. [...] Ce n'est ni un film descriptif, ni un film psychologique. Il s'agit plutôt de mettre en œuvre une catharsis politique et esthétique par le seul jeu d'éléments sonores et visuels rattachés à la réalité de Mai, mais détachés de leurs significations premières par leur agencement dans le film. Paroles et images ne signifient pas, mais leurs combinaison au sein du film produit une action directe sur le spectateur.
A ce niveau ce qui compte ce n'est pas les mots qui sont dits, mais qu'il y ait des mots qui soient dits, ce n'est pas celui qui parle, mais qu'on parle.
L'ultime étape est atteinte dans les moments inaudibles. Frustré de tout spectacle, frustré de la parole des autres, le spectateur est renvoyé à sa propre parole. Dans le silence qui nait de la saturation du son sa parole peut s'installer.

Bristish Sounds (1969)
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Comme son nom l'indique, ce film est fondé sur des sons. Dans les six séquences qui le composent, des images simples sont traversées, débordées, par une riche trame sonore. Un poing fermé ouvre le film en crevant un drapeau britanique en papier. Une voix dit " La bourgeoisie fabrique un monde à son image. Camarades, commençons par détruire cette images !"
Remarques de Jean-Luc Godard
Film encore non politique dans la mesure où il ne fait qu’énumérer les problèmes (ouvrier, étudiant, fascisme, etc) en termes sociologiques, comme le Monde ou L'Express, au lieu de les poser à partir d'une prise de position politique. Film non politique qui reste un objet de classe bourgeois, au lieu d'être un sujet encore bourgeois, qui prend une position de classe prolétarienne. Film politique en ce sens que sa façon de procéder extrêmement simple permet à tous de le critiquer facilement ; et donc de faire la démarcation entre être de classe bourgeoise et prendre une position de classe prolétarienne. Film politique en ce sens qu'en face de lui, objet de classe, on doit se définir comme sujet de classe vis-à-vis de cet objet.

Pravda (1969)
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"Au départ, nous étions trois à travailler sur Pravda, et je l'ai fini tout seul. Mais même si j'étais seul, ma solitude était différente de celle que j'ai ressentie faisant Week-end, ou Pierrot le fou, ou A bout de Souffle. Parce que je me suis senti davantage liés aux événements politiques, aux mouvements de masse et à la lutte des étudiants, j'étais pas vraiment seul... C'était très différent".
Jean-Luc Godard in Take One (mars 71)

"un tournage soi-disant politique, en fait, du tourisme politique, ni plus ni moins ; des images et des sons enregistrés un peu au hasard : les cadres, les ouvriers, les étudiants, les rapports de production, l'américanisme, le révisionnisme, etc., bref, des images et des sons enregistrés selon la bonne vieille classification de l'idéologie bourgeoise à laquelle on prétend pourtant s'opposer".

Vent d'est (1969)
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Vent d'est est le résultat d'un échec, d'une mésentente. Cohn-Bendit voulait tourner un "western politique", Godard et Gorin voulaient s'attaquer à travers le western au concept bourgeois de représentation. De cette faille est né un film qui, par son histoire, ne ressemble à aucun autre.

Luttes en Italie (1970)
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Gorin : Luttes en Italie est un film sur la transformation d'une fille qui dit au début qu'elle est impliquée dans le mouvement révolutionnaire et qu'elle est marxiste. Le film présente trois parties. pendant la première partie, tandis qu'elle parle, on découvre petit-à-petit qu'elle n'est pas si marxiste qu'elle dit. L’idéologie bourgeoise marque certains aspect de la vie. Ce que nous essayons d'expliquer dans les deux autres parties, c'est comment c'est arrivé. Donc tout le film est fait de reflets des quelques images de la première partie. Godard : Dans la deuxième partie, elle prend conscience que quelque chose n'allait pas dans la première partie. Elle prend conscience, et nous avons elle (puisque nous lui ressemblons), mais elle ne sait pas vraiment comment découvrir ce qui est arrivé. Dans la troisième partie, à cause de ce qu'elle vient de réaliser, elle doit revenir sur la première partie et essayer de découvrir ce qui s'est passé.

Par comparaison avec les travaux antérieurs du groupe Dziga Vertov, Luttes en Italie marque un progrès au niveau de la recherche théorique sur les sons et les images. [...] Avec Luttes en Italie, film "philosophique" sur l'idéologie, le Groupe entend construire des images simples et justes, veut contrôler entièrement la continuité, la chaine de montage selon le principe de Vertov, que l'on monte avant, pendant et après le tournage.

Qu'est-ce que qu'une image juste ? "c'est une image nécessaire et suffisante" répond le Groupe Dziga Vertov. On peut ajouter que, dans Luttes en Italie, c'est une image fabriquée avec économie de moyens, qui visualise, par un raccourci, le sujet dont il est question dans la séquence. [...] Luttes en Italie, tourné à Paris par des cinéastes qui ne sont pas particulièrement impliqués dans le mouvement révolutionnaire italien, ne traite pas des luttes concrètes, en Italie ou ailleurs. Son objet est abstrait et sa ligne théorique s'apparente à celle de Louis Althusser.

Vladimir et Rosa (1970)
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Vladimir et Rosa s'inspire du procès des "8 de Chicago". Ce procès est ainsi évoqué dans une note additive à la traduction française du livre de Jerry Rubin : Do it (Seuil) : Bobby Seale, Tom Hayden, David Dellinger, Abbie Hoffman, Rennie Davis, Lee Weiner, John Froins et Jerry Rubin : les "8 de Chicago", protagonistes du plus important procès politique américain de ces vingt dernières années (octobre 68 - mars 69). Inculpés de "conspiration" en vue de provoquer une émeute lors de la convention démocrate de Chicago en aout 1968, ils en furent acquittés, mais condamnés à des peines allant de deux mois à quatre ans de prison pour "injure au tribunal" (y compris kes deux principaux avocats). Ce procès fait date en raison de l'attitude irréductible des accusées qui transformèrent la salle d'audience en piste de cirque et en ring de boxe tout au long des six mois que dura le procès. Les "8" représentent à peu près toutes les nuances du "mouvement".

Vladimir et Rosa est un exercice de théâtre de guérilla, une reconstitution semi-brechtienne du procès de la "conspiration de Chicago" et une dissertation sur comment les films, y compris celui-ci devraient être faits.
Susans Rice, Take One, vol.2 n°11

Dans Vladimir et Rosa, comme dans le procès de Chicago lui-même, le style théâtral est d'abord celui de la farce bouffonne. Beaucoup de l'humour de ce film vient de pitreries de Godard et Gorin eux-mêmes, car ils paraissent abondamment à l'écran, soit en tant qu'accusés Yippies (ils semblent s'être attribué les rôles de Abbie et Jerry, bien que Jean-Luc campe dans le procès "Friedrich Vladimir" et Jean-Pierre "Karl Rosa" - d'où le titre du film), soit dans leur rôle également humoristique de fabricants de films essayant de "faire politiquement un film politique".
James Roy Mac-Bean, Film Quaterly, Fall 72

Vladimir et Rosa est peut-être une pochade mais a) contient un certain nombre de notations justes sur l'appareil répressif d’État, qui politiquement ne le rend pas sans intérêt, b) au niveau de la contradiction spécifique du travail de Godard et Gorin, marque surtout l'exaspération d'un ton (la dérision grinçante) que l'on identifiait naguère au "style" Godard, qui de toute façon est présent dans les autres films fu groupe Dziga Vertov, et qui reflète une contradiction politique ; l’absence d'une pratique révolutionnaire organisée de masse, la situation flottante du "groupe" et l'aspect principalement critique, destructeur, de sa pratique ".
Cahiers du Cinéma n°238-239

1PM. One Parallel Movie (1971)
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[...]fin 68. Il commence à New-York, avec D.A. Pennebaker, le tournage de One American Movie (One A.M.) à propose de " la nouvelle Révolution américaine". Plusieurs scènes et interview ont été tournés avec Eldrige Cleaver (au nom des Black panther PArty), Tom Hayden qui fut le premier président du S.D.S. (Students for a Democratic Society, principale organisation de la Nouvelle Gauche entre 1960 et 1970), le groupe Jefferson airplanes... et un administrateur de Wall-Street. Mais très rapidement, des conflits éclatent entre Godard et l'équipe Leacock-Pennebaker qui veulent faire du cinéma vérité et qui prennent le pouvoir en dénonçant "les manipulations et les déformations des faits par Godard" (Note : printemps 70), Godard, décide, en accord avec Gorin, d'abandonner définitivement le "cadavre" de One A.M. Pennebaker utilise les rushes du film pour monter sa propre version qu'il appelle One Parrallel Movie (One P.M.) J.P. Gorin dit à propos de ce film : " c'était une merde parce que que les rapports entre Jean-Luc et Pennebaker étaient absolument inexistants. Leacock et Pennebaker ont fait leur truc en jouant du zoom et en courant autour, Jean-Luc ne voulait que des plans fixes. Et c'es très étranges quand tu regardes One P.M. car tu vois Jean-Luc comme un zombie dans un coin de l'écran absolument incapable de sais ces singes fous" Interview dans Take One en 1975).

Letter to jane, an investigation about a still (1972)
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En octobre 72, il fait avec Gorin une tournée dans les universités américaines où ils présentent Tout va bien et un essai en 16mm : Lettre à Jane, enquête sur une photo. Ce film de 45 minutes est basé sur une photo-couverture de L'Express qui représente Jane Fonda en train de regarder un village dévasté du Nord-Vietnam. La légende de la photo dit à peu près ceci : "Jane Fonda interroge les Nord-Vietnamiens sur les bombardements américains". La lettre que Godard-Gorin adresse à Jane Fonda est une critique de son attitude de vedette internationale, de son comportement "paternaliste" envers les Vietnamiens qu'elle se permet d'interroger au lieu de simplement les écouter...

"exercice en sémiologie barthésienne, une étude en cybernétique, une histoire du cinéma, une critique marxiste de la culture populaire "
Sight and Sound, été 73

Deux autres films sont disponibles dans le coffret :
> un film publicitaire Schick (1974)



> Ici et ailleurs (1974) / 53 minutes

En bonus, nous retrouvons des présentations de David Faroult, un livre (en espagnol) Chronologie du groupe Dziga Vertov (64 pages).

Enfin nous ne pouvions finir ce message sans évoquer la prochaine sortie de trois films de Jean-Pierre Gorin en zone 1 chez Criterion / Eclipse


> Poto and Cabengo (1980)
Grace and Virginia are young San Diego twins who speak unlike anyone else. With little exposure to the outside world, the two girls have created a private form of communication that’s an amalgam of the distinctive English dialects they hear at home.
> Routine Pleasures (1986)
What do a club devoted to model trains and the legendary film critic and painter Manny Farber have in common? These two lines intersect in Jean-Pierre Gorin’s lovely and distinctly American film.
> My Crasy Life (1992)
Jean-Pierre Gorin’s gripping and unique film about a Samoan street gang in Long Beach, California, is, like other works by the filmmaker, a probing look at a closed community with its own rules, rituals, and language.

Un coffret 100 % U.S.A. pour un réalisateur français dont aucun film n'est disponible en France. Il faut croire que, ni sa collaboration avec Godard, ni son travail documentaire n'est trouvé grâce aux yeux des éditeurs français... et c'est bien dommage. Grâce à ces deux coffrets dvd, le cinéphile a aujourd'hui la possibilité de voir ces trésors oubliés.

Pour commander le coffret Godard envoyez un mail à theendstore@gmail(POINT)com

Capricci, planning 2012

A de nombreuses reprises, nous avons affirmé sur ce blog les qualités éditoriales de Capricci et le premier trimestre 2012 confirmera cela avec un programme chargé dans lequel nous retrouvons tout l'éclectisme qui caractérise l'éditeur.

En plus de proposer des livres, des dvds, voire les deux ensembles, Capricci publie également une "revue" (nous sommes plus proches du livre que d'un simple magazine) annuelle faisant aussi bien le bilan de l'année écoulée qu'offrant un regard sur les projets futurs de l'éditeur. Ce Capricci 2012 peut-être considéré comme le porte drapeau de l'éditeur, renfermant les ambitions à venir, les coups de cœur comme des réflexions sur le médium.


On trouvera pêle-mêle dans ce numéro un chapitre inédit de l'autobiographie de Luc Moullet (à ne paraître intégralement qu'après sa mort), un journal de tournage du nouveau film d'Albert Serra, tenu par l'écrivain catalan Jaume C. Pons Alorda, le récit d'une rencontre haute en couleurs avec Vincent Gallo, un extrait du nouveau scénario de Matt Reeves, le réalisateur de Cloverfield, et de nombreux autres projets et bien d'autres choses dévoilées prochainement.

Originellement prévu pour septembre dernier (ce numéro 5 de la collection Actualité critique devait paraître après Réponse à Hadopi de Juan Branco, finalement, c'est David Fincher ou l'heure numérique qui a pris sa place) est dorénavant annoncé pour 2012, espérons que ce livre de 96 pages verra enfin le jour.


Oz, série américaine créée en 1997 par Tom Fontana, a été saluée comme une des plus influentes de ces vingt dernières années. En 6 saisons et 56 épisodes, Tom Fontana construit un drame shakespearien complexe à travers la vie et la mort de détenus d’une prison de haute sécurité. Suspens oppressant, personnages imprévisibles, crudité de la violence et du sexe montrés à l'écran (interdite en France aux moins de 16 ans), la série n'a pas vieilli depuis sa fin en 2003. Jean Douchet est le plus influent des critiques français en activité. A ce jour il ne s'est jamais exprimé sur une série télévisée. Ce livre est l'événement qu'attendent ses admirateurs. La Vie en Oz traverse les motifs de la série : la violence des relations entre hommes en prison, l'homosexualité, la famille et les clans, la religion... Il analyse la vision d'un système carcéral, le rapport des Américains à la morale, à la justice, à la peine de mort. Il est le croisement entre la vision d’un monde d'images en plein bouleversement et celle d'une société américaine pour qui la fiction permet d’interroger ses paradoxes.

Jean Douchet est cinéaste, critique, historien du cinéma. Rédacteur aux Cahiers du cinéma de la première époque, grand pédagogue, aussi actif à la radio qu'à travers ses ciné-clubs, il a marqué des générations de cinéphiles. Il est l'auteur de succès de librairie, sur Alfred Hitchcock et sur la Nouvelle Vague, mais aussi d'analyses des œuvres de Murnau, Vincente Minnelli, Akira Kurosawa ou Jean-Luc Godard. Son enseignement à l'IDHEC, puis à la Fémis, a marqué de nombreux jeunes réalisateurs. Il n'a jamais cessé d'animer des ciné-clubs, dont chaque semaine celui de la Cinémathèque française. Il apparaît dans de nombreux films : A bout de souffle de Jean-Luc Godard, Les Quatre Cents Coups de François Truffaut, La Maman et la putain puis Une sale histoire de Jean Eustache, Un jeu brutal de Jean-Claude Brisseau, La Reine Margot de Patrice Chéreau

Si certains cinéastes ou genres cinématographiques ont une actualité littéraire restreinte, voire quasi inexistante (et c'est bien dommage) le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke peut se targuer d'avoir déjà un livre analysant son œuvre (Le cinéma de Jia Zhang-ke, No future (made) in China ; Éditions PUR / 2009) et bientôt un second avec Mon gène cinématographique : Textes et entretiens sur mes films, la Chine et le monde par le réalisateur lui-même.


Mon gène cinématographique est un recueil d'essais, d'entretiens et de discours donnés par Jia Zhang-ke entre 1996 et 2010. Le livre est organisé en dix parties, traitant chacune d'un film. Chaque texte reflète la pensée du cinéaste à une époque donnée, offrant un éclairage immédiat et vivant sur ses oeuvres. Les sujets abordés sont divers et complets : récit des expériences de jeunesse, problèmes survenus lors des tournages, production et distribution des films, en passant par un exposé de l'esthétique cinématographique de Jia et des observations faites au fil de ses contacts avec le monde du cinéma. Mais la véritable valeur du livre tient à l'observation pointue et aux critiques virulentes adressées à la société et au cinéma chinois. Jia laisse fuser un humour piquant et une certaine veine satirique visant principalement les représentants du cinéma industriel en Chine. Les entretiens accordent également une place à plusieurs figures notables du cinéma, notamment les réalisateurs taïwanais Hou Hsiao-Hsien et Tsai Ming-Liang. Certains essais traitent de réalisateurs ayant joué un rôle direct sur l'oeuvre de Jia, comme Martin Scorsese, ou indirect, comme Yasujiro Ozu. Ces personnages constituent un cadre dans lequel il devient possible de comprendre quelle position Jia tient vis-à-vis de ses pairs.

C'est 1998 que le public français découvre Jia Zhang-ke, né en Chine en 1970, et son premier long métrage Xiao Wu, artisan pickpocket. Aujourd'hui, Jia est unanimement reconnu comme le plus grand cinéaste chinois actuel. Mieux que quiconque, il s'est fait le peintre des bouleversements de son pays au passage du communisme au capitalisme, et le chroniqueur d'une jeunesse post-Tien-an-Men, particulièrement dans des films comme Plaisirs inconnus (2002) ou The World (2004). Il a su montrer comment ces bouleversements sont liés à des mouvements plus profonds, à la résistance d'un vieux monde. C'est en partie l'objet de Still Life (2007), c'est plus directement celui de ses documentaires In Public (2001), 24 City (2008) et I wish I knew (2010), tournés dans l'intervalle de ses fictions. D'abord contraint de tourner sans autorisation, Jia peut désormais travailler plus librement. Il a reçu de nombreux prix dans les festivals de films internationaux, dont la Montgolfière d'Or au Festival des trois continents pour Xiao Wu, artisan pickpocket (1999) et Platform (2001), le grand prix au FIDMarseille pour In public (2002) et le Lion d'or à la Mostra de Venise pour Still Life (2007).

Rappelons également les disponibilités imminentes des ouvragesClint Fucking Eastwood et Deux Temps, Trois Mouvements évoqués sur le blog il y a quelque semaines. Mais nous avons également les prochains titres, à défaut de visuel et d'informations sur le contenu, à paraitre au printemps prochain

> Charlie Sheen, un certain art de vivre de Cédric Anger (critique au Cahiers du Cinéma, réalisateur [Le Tueur, 2007] et scénariste [Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois, 2005]

> D'où viens-tu Dylan ? de Louis Skorecki (déjà auteur chez Capricci d'un récent "Sur la Télévision")

De belles lectures en perspectives qui confortent la position (dominante ?) de Capricci sur le segment de la littérature consacrée au cinéma, peut-être pas en terme de vente mais en qualité éditoriale c'est une évidence.

Pour toute commande ou demande de tarification, un seul mail theendstore@gmail(POINT)com

Bach Films : rééditions & nouveautés

Bach Films termine l'année en beauté avec une salve de nouveautés qui raviront les fans de Science Fiction des années 50 avec pas moins de cinq nouveaux doubles programmes et des rééditions pour une nouvelle collection. Commençons justement par ces trois ressorties (précédemment disponibles chez l'éditeur) qui ont eu droit à une cure de jouvence bien mérité avec des copies remastérisées et réunis sous la bannière "Collection Films Noirs".

MORT A L'ARRIVE / Rudolph Maté (1950)


Frank Bigelow, un homme apparemment sans histoire, fait irruption dans un commissariat de police pour signaler un meurtre : le sien. Epuisé et mourant, il raconte aux policiers comment il a été empoisonné et la diabolique conspiration dont il a été la cible.

Plus reconnu pour son travail en tant que directeur photo (To Be or not to Be d'Ernst Lubitsch, Elle & lui de Leo McCarey ou encore Vampyr de Carl Theodor Dreyer) que pour son travail de metteur en scène, Rudolph Maté (1898-1964) de son vrai nom Rudolf Mayer n'a pourtant pas démérité avec de très beaux films (westerns) comme Le Souffle de la Violence et le classique Horizons lointains, tous deux réalisé en 1955.
Comme bon nombre de long-métrage libre de droit, Mort à l'arrivé a connu plusieurs éditions dont une chez Wild Side dans leur collection Vintage Classics. Voici selon eux les 5 bonnes raisons pour découvrir ce film :

• Parce que les scènes de rue avec Frank Bigelow en panique ont été tournées sans que les piétons soient au courant.
• Parce qu’il sagit du 3ème et du plus célèbre film de Rudolph Maté, un immense chef opérateur né en Pologne qui a travaillé, une fois établi aux États-Unis, aussi bien avec Fritz Lang, Alfred Hitchcock que Leo Mac Carey et Orson Welles (pour La Dame de Shanghai !).
• Parce qu’Edmond O’Brien, qui a obtenu à deux reprises l’Oscar du second rôle (pour La comtesse aux pieds nus et pour 7 jours en mai), est le « character actor » par excellence.
• Parce que Mort à l’arrivée marque les débuts de Neville Brand qui incarnera Al Capone face à Eliot Ness / Robert Stack dans Les Incorruptibles.
• Parce que le film est bien supérieur – et de loin ! – à ses deux autres remakes : Color me dead en 1969 et Mort à l’arrivée de Rocky Morton et Anabel Jenkel en 1988.
Si de prime abord, il semble que la qualité penche naturellement plus vers Wild Side, attendons les premiers avis pour se faire une idée sur la remasterisation de Bach. Nous pouvons espérer une belle surprise. En revanche le Bach Films a le mérite de proposer un bonus, "LE SUSPENS, documentaire de Laurent Préyale (26 mn)", une interactivité là ou le Wild Side ne comportait strictement rien. Un bon point pour ceux qui ne possèdent pas déjà une édition ultérieure de ce film.

HOLD-UP EN 120 SECONDES / Charles Guggenheim (1959)


Un jeune étudiant fauché se laisse entraîner par une bande de braqueurs professionnels pour le casse du siècle : le cambriolage de la Southwest Bank de Saint Louis.

Après le Blob en 1958, Hold up en 120 seconde de Charles Guggenheim (1924-2002) marque, après des débuts à la télévision, les grands débuts de Steve McQueen sur grand écran. A partir de ce film, chacun de ses films deviendra un classique du Septième art. Alors remercions Bach Films de nous ressortir un de ces premiers films pour voir où tout à commencé.

Le 4ème homme / Phil Karlson (1952)


Joe Rolfe, un ancien détenu, est arrêté pour l’attaque d’un camion blindé où 4 gangsters masqués ont dérobé 1,2 millions de dollar en petites coupures. Après avoir subi un interrogatoire musclé orchestré par la police, il ressort blanchi. Mais Joe n’en reste pas là pour autant et avec l’aide de complices mafieux, il retrouve la trace d’un des braqueurs et usurpe son identité sans éveiller le moindre soupçon.

Comme pour Mort à l'arrivé, Le 4ième homme a connu diverses sorties dont la dernière chez Wild Side qui pour motiver le cinéphile avait présenté le film comme l’œuvre qui a inspiré le scénario de Reservoir Dogs de Tarantino. Pour nous Phil Karlson (1908-1985) reste cet artisan (au sens noble du terme) auteur de quelques films devenus mythiques dans les années 60 et 70 comme la série des Matt Helm avec Dean Martin mais surtout par ce classique de vigilantisme : Justice Sauvage (1973).

Passons maintenant à la collection "Double programme SF" avec ces 5 nouveaux titres :


LA MARTIENNE DIABOLIQUE (1954)
Une martienne se pose sur Terre afin d'enlever des hommes et les utiliser afin de repeupler la planète Mars qui se meurt…

FUSÉE POUR LA LUNE(1958)
Deux évadés de prison se cachent dans une fusée. Le scientifique qui les découvre les force à piloter le vaisseau jusque sur la Lune. Là, ils découvrent un peuple lunaire uniquement constitué de


L'HOMME DE NEANDERTHAL (1953)
Le professeur Clifford Groves est un iminent scientifique qui a orienté ses recherches sur l'étude des origines de l'homme. En étudiant la morphologie de l'homme de Neanderthal, il avance la théorie que cette espèce n'était pas moins intelligente que l'homo-sapiens. Mais sa démonstration est rejetée par l'ensemble de la Société Naturaliste. De retour dans son laboratoire, il travaille alors à la fabrication d'un serum, qu'il compte essayer sur lui-même...

LES MANGEURS DE CERVEAU (1958)
La tranquilité du petit village de Riverdale se trouve perturbée avec la découverte d'un cône d'origine extraterrestre sorti tout droit des profondeurs de la Terre.



LE MONSTRE MAGNÉTIQUE (1953)
Deux agents du bureau des enquêtes scientifiques partent à la recherche d'un élément hautement radioactif dont ils ont toutes les raisons de croire qu'il se trouve à Los Angeles. S'en suit une enquête peu ordinaire…

ZONTAR, LA CHOSE DE VENUS (1966)
Des scientifiques dupés font venir un alien sur Terre depuis la planète Vénus. La créature, nommée Zontar, leur promet d’œuvrer pour le bien de l'humanité. Mais rapidement, Zontar s'avère être une dangereuse créature prenant le pouvoir en contrôlant psychiquement des personnalités de haut rang.


L'INDESTRUCTIBLE (1956)
Charles ''Butcher'' Benton, un criminel dangereux est condamné à mort sur la chaise électrique. Après son exécution, le corps de Benton est soumis à une expérience scientifique inédite : des chercheurs vont tenter de ramener le psychopathe à la vie.

L'HOMME EN 4 DIMENSIONS (1959)
Tony Nelson, un scientifique brillant mais irresponsable, met au point un amplificateur permettant à des objets d'entrer dans la 4ème dimension et de traverser d'autres objets. Tony veut présenter sa trouvaille à son frère Scott, qui mène une expérience sur un nouveau matériau impénétrable : la cargonite.

Enfin finissons avec le double programme le "moins" intéressant sachant qu'un des deux films (en l’occurrence Le Continent perdu aka Lost Continent) est déjà proposé chez Artus Films dans le coffret Les Dinosaures attaquent.


LE CONTINENT PERDU
(1951)
Le Major Joe Nolan mène une expédition dans le Pacifique sud afin de retrouver un missile atomique égaré. L'équipe est victime d'un crash et se retrouve sur une île mystérieuse...

LE MONDE PÉTRIFIÉ(1957)
Quatre aventuriers explorent des fonds sous-marins, où nul homme n'a jamais été, grâce à une cloche révolutionnaire créée par le Professeur Wyman. Mais lors de l'exploration, les câbles de la cloche reliés à la surface cèdent et les plongeurs sont entraînés au fond des abysses peuplés de monstrueuses créatures.

Félicitions les éditeurs français en général et Bach Films en particulier de nous proposer ces petites curiosités ou ces grands films oubliés dans de bonne conditions à un prix très abordable.

Prix : 10 euro (édition simple) | 15 euro les doubles programmes

A commander à theendstore@gmail(POINT)com

Arrow, les prochaines nouveautés

Le planning du mois de mars 2012 de l'éditeur anglo-saxon vient de tomber et THE END ne pouvait laisser passer pareil occasion de vous dévoiler l'intégralité des sorties prévues pour ce printemps. Certes, les premiers titres annoncés sont moins porteurs que des Argento, Fulci ou Lustig mais le soin apporté au bonus et aux packagings font de ces futures éditions des "must have", qui plus est en blu-ray pour 2 titres :


Commençons par Les Oies Sauvages (1978) de Andrew V. McLaglen, célèbre pour ses westerns La loi de la Haine ou Rancho Bravo. The Wild Geesse (en V.O.) marquera le retour au premier plan du film de mercenaire et ce grâce à un casting 4 étoiles, Richard Burton, Roger Moore, Richard Harris et Hardy Krüger. La fin de carrière de McLaglen témoigne de ce revival du film de commando puisqu'il signera la suite du mythique film de Robert Aldrich, Les Douze Salopards et d'autres films de militaires baroudeurs.

En bonus cette édition blu-ray proposera 3 couvertures réversibles, un poster, un livret écrit par Ali Catterall (auteur du livre en anglais "British Cult Movies Since the Sixties") mais surtout un nouveau transfert Haute Définition, un commentaire audio de Sir Roger Moore, du producteur Euan Lloyd et du réalisateur de seconde équipe John Glen (il est également réalisateur de 5 James Bond dont Dangereusement Votre et Octopussy).

Restons au pays de sa majesté avec Who Dares Wins (1982) sorti en France sous le titre Commando.


Réalisé par Ian Sharp, plus habitué à tourner pour la télévision, nous ne connaissons que peu de choses à propos de ce film si ce n'est qu'il s'agit comme pour Les Oies Sauvages d'une production Euan Lloyd que l'on retrouve dans les bonus. Le casting nous révèle la présence de deux figures légendaires du cinéma, Ingrid Pitt (1932-2010) et Richard Widmark. Si Ingrid Pitt restera à jamais la Comtesse Dracula dans l’emblématique film de la Hammer, ici, elle tient un rôle bien secondaire. Tout le contraire de l'immense acteur Richard Widmark (1914-2008) qui restera à jamais affilier aux plus beaux polars US des années 50 (Panique dans la rue mais surtout les Forbans de la nuit de Jules Dassin).
Côté interactivité, Arrow met comme toujours les petits plats dans les grands avec une avalanche de bonus et permettra de découvrir ce film dans les meilleurs conditions.

Reversible sleeve with 3 original poster artworks and newly commissioned artwork cover
- Double-sided fold-out artwork poster
- Collector’s booklet featuring brand new writing on the film by Ali Catterall, author of British Cult Movies Since the Sixties
BLU-RAY CONTAINS:
- High Definition Presentation of the film
- Audio commentary with producer Euan Lloyd and director Ian Sharp
- The Making of Who Dares Wins, featuring Euan Lloyd, Ian Sharp, Lewis Collins, Judy Davis and more!
- The Last of the Gentleman Producers: A Documentary on the life of the legendary producer Euan Lloyd, featuring Sir Roger Moore, Ingrid Pitt, Kenneth Griffith and more!

Quant au film suivant, The Deadly Spawn, les plus habitués du blog et des éditeurs indépendants n'auront pas manqué de se souvenir qu'une édition française existe pour ce film signé Le Chat qui fume. Un long-métrage aux effets spéciaux pour le moins soignés au vue d'un budget qu'on imagine riquiqui. La première sortie de l'éditeur français était déjà remplie de supplément et bien Arrow propose encore plus. Détails ci-dessous


- Digitally remastered windowboxed transfer in the original full frame aspect ratio
- Reversible sleeve with original and newly commissioned artwork by Craig Kraaken
- Double-sided fold-out artwork poster
- Collector’s booklet featuring brand new artwork by Craig Kraaken, writing on the film by Calum Waddell and Tim Sullivan (2001 Maniacs) and an interview between Tim Sullivan and Special Effects Director John Dods.
- Two Audio commentaries with writer and producer Ted A. Bohus and editor Marc Harwood.
- A Comic-style prequel with its own musical score
- Alternate opening sequence with new effects and credits
- In the Workshop of S/FX Director John Dods
- A selection of archive TV interviews featuring the filmmakers
- Stills gallery featuring behind-the-scenes images, pages from the script, artwork and more!
- Outtake Reel
- Audition Tapes
- Original Theatrical Trailer


Mais en ce qui nous concerne LA sortie de ce mois de mars sera la disponibilité dans leur sous collection "Arrow Drome" du film que bon nombre de nostalgique de la VHS ont gardé précieusement : Pyromaniac (1980) de Joseph Ellison. Premier film de Joseph Ellison, qui ne signera par la suite qu'un seul et autre long-métrage Joey en 1986. Don't go in the house en VO est une sorte de démarcation de Maniac de William Lustig et de Deranged d'Allen Ormsby.


Voici ce que l'on pouvait lire sur la jaquette vidéo du film :
"Maman était méchante avec moi... Alors elle a été punie. Maintenant je sais que les femmes sont mauvaises alors je dois les punir..."


Ambiance glauque, meurtres au lance flamme, cette (petite) production des années 80 devenue culte avec l'essor de la VHS aura droit - on l'espère - à un traitement princier quant à la qualité d'image et de son car au niveau des bonus, le cinéphile devra se contenter d'un livret signé Anthony Timpone (auteur de divers ouvrages sur le cinéma horrifique) et d'une batterie de bandes-annonces.

source : Arrow

Deux temps Trois mouvements | Capricci

"Le Cinéma a toujours entretenu de rapports très intimes avec le monde musical, que ce soit paradoxalement au temps du muet avec les accompagnements au piano dans les salles, redevenus à la mode ces dernières années avec la réapparition des ciné-concerts, ou, bien sûr dès l'arrivée du cinéma parlant. Avec cette dualité d'intérêt : la musique doit-elle être seulement illustratrice du propos de l'image ou aurait-elle une fonction d'appui, voire de redondance, à l'action proprement dite, voire carrément de message parallèle au film ?"

Cette citation n'est pas extraite du nouvel ouvrage à sortir aux éditions Capricci mais de l'avant-propos de l'article Parole, Parole, Parole du fanzine Peeping Tom dont nous vous parlions voici quelques jours. Un article qui résonnera sans aucun doute avec la lecture de ce bouquin co-signé Narboni, Cassard et Chevrie et présenté sous la forme d'entretien


Quelles sont les affinités entre Franz Schubert et Ingmar Bergman ? Louis Beethoven, Jean-Luc Godard et les Rolling Stones ? Jean-Pierre Melville et Morton Feldman ? L’Atalante et Franz Liszt ? Jean-Marie Straub et Yves Angelo ? L’enseignement du piano et Andreï Tarkovski ? Au cours d’entretiens réalisés par Marc Chevrie et Jean Narboni, le pianiste Philippe Cassard propose une approche inédite des correspondances entre musique et cinéma. Il commente les partitions écrites pour l’écran, le recours à des compositeurs classiques ou les films montrant des musiciens au travail. Il décrit les timbres uniques de Danielle Darrieux, Gérard Depardieu, Arletty ou Claude Piéplu. Il analyse le tempo et l’écoute propres aux oeuvres de Robert Bresson, Federico Fellini, Charlie Chaplin, Joel et Ethan Coen… Enfin, il évoque l’influence de son amour du cinéma sur sa pratique d’interprète. Plus qu’un livre sur la musique de film, Deux temps trois mouvements est un livre dédié à la musique du cinéma, au cinéma de la musique, aux films que celle-ci permet de construire, de reconstruire ou d’imaginer.

L'AUTEUR
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Philippe Cassard est pianiste, concertiste, interprète unanimement salué de Schubert et de Debussy. Producteur à France Musique depuis 2005, ses « Notes du traducteur » ont obtenu le Prix Scam en 2007. Un coffret de 6 CD regroupant quelques-unes de ses émissions consacrées à Schubert a été récemment récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. Il est l’auteur d’un essai sur Schubert (Actes Sud, Classica).

18 euro | 272 pages
Sortie le 13 janvier 2012

Survivance : Black Harvest, un doc rare en dvd

L'éditeur Survivance passera l'hiver et verra le printemps (c'est tout le mal qu'on leur souhaite) puisque ils viennent d'annoncer leur prochain titre. Cette quatrième livraison, annoncée pour le 6 mars 2012, est le documentaire australien Black Harvest (1992). Troisième chapitre d'une trilogie (le premier étant First Contact [1982] et Joe Leahy's Neighbours [1989] le second) consacrée à la colonisation en Nouvelle Guinée, le film de Robin Anderson et Bob Connolly, récompensé dans de très nombreux festivals est un véritable drame sur l'échec d'une entreprise confronté aux réalités culturelles d'une tribu.


Présentation de l’éditeur :
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Dans les années 30, les chercheurs d’or australiens sont les premiers blancs à découvrir les populations autochtones des hauts-plateaux de Papouasie Nouvelle-Guinée. Des enfants métis naîtront de cette rencontre. Joe Leahy est l’un d’eux. A l’aube des années 90, il est un entrepreneur agricole prospère qui a su concilier ses deux cultures. Il propose à la tribu des Ganigas de s’associer à lui pour une vaste culture de café. Son expérience des affaires permet une levée de fonds importante auprès des banques. Les Ganigas apportent la terre et la main d’œuvre.

Documentaire culte, l’un des plus primés au monde, Black Harvest est une tragédie contemporaine, le film de la rencontre fracassante d’une société traditionnelle avec le libéralisme économique, ainsi que le portrait d’un homme tiraillé entre deux cultures. Black Harvest a profondément marqué le cinéma documentaire et est souvent cité comme l’un des exemples les plus saisissants de la puissance narrative que peut véhiculer le cinéma direct.

Prix : 15 euro

Coppola / Kubrick : quand les femmes s'en mêlent...

Disponible depuis octobre 2011 à l'unité ou au sein d'un coffret spécial contenant en blu-ray et en dvd, Apocalyspe Now (version cinéma + redux + Heart of darkness), la lecture de ce document d'Elneaor Coppola m'a immédiatement fait penser à Une vie en instantanés de Viviane Kubrick, épouse de Stanley. Deux livres qui ont le mérite d'offrir un éclairage intimiste de ces deux monstres du cinéma. Révélant des détails de leurs vies aussi bien professionnelles que personnelles, le regard de ces dames donne à contempler la face invisible de ces cinéastes qui peuvent aussi bien être précis, mégalomane, travailleur acharné qu’infidèle (pour Coppola).
Au-delà du fait que ces deux ouvrages soient écrit par des épouses de réalisateur, les écrits ou les photos témoignent d'une grande activité artistique bien souvent dans l'ombre de leur mari.


Printemps 1976. Eleanor Coppola, son mari Françis Ford Coppola et leurs enfants quittent la Californie pour les Philippines, lieu de tournage d’Apocalypse Now. C’est le début d’une aventure à la fois personnelle, conjugale et cinématographique qui durera trois ans et dont les protagonistes sont encore loin d’imaginer l’intensité et la folie. Eleanor Coppola nous ouvre ici son journal intime de ces années terribles. Un témoignage unique sur l’élaboration d’un film pas comme les autres et sur les conséquences, humaines émotionnelles et physiques, d’un tel tournage. Un document exceptionnel.


Parmi les plus grands réalisateurs, Stanley Kubrick a un statut à part, comme s’il échappait à toutes les catégories, les genres, les époques, préservant l’énigme de sa création. « Il faisait plus que des films, il nous proposait des aventures sans limites. », écrit Steven Spielberg dans sa préface. Auteur, bien sûr, artiste et même visionnaire, il explore avec ses films des sujets d’intérêt très divers transcendés par une mise en scène reconnaissable entre toutes : de la vision du futur proposée par 2001 : L’Odyssée de l’espace, à la violence prémonitoire d’Orange mécanique, des visions de l’histoire aussi différentes que celles de la première guerre mondiale dans Les Sentiers de la gloire et de la Guerre froide du Docteur Folamour, du film d’horreur avec Shining au romanesque sulfureux de Eyes Wide Shut. C’est tout à la fois la vie et la carrière de Stanley Kubrick que le livre décline chronologiquement comme autant d’instantanés qui recréent son univers. Une remarquable collection de photographies dont de nombreuses sont inédites sont légendées et commentées par Christiane Kubrick, compagne du cinéaste depuis 1957.Ouvrir les pages de cet album photo permet de poser un regard neuf sur Kubrick derrière la caméra, avec ses équipes et ses acteurs, depuis ses tout débuts de réalisateur dans les années 50 jusqu’au tournage de son dernier film Eyes Wide Shut terminé seulement six jours avant sa disparition en mars 1999. Des photographies évoquent les origines et l’enfance de Stanley Kubrick dans le New York de l’entre deux guerres, et sa vie de famille aux Etats-Unis aussi bien qu’en Angleterre. Une sélection de ses meilleurs clichés en tant que photographe de presse pour le magazine Look, à la fin des années 40, permettent de comprendre l’évolution et le développement du point de vue et de la perception du monde selon Kubrick. Le livre est introduit par une préface de Steven Spielberg qui reprit et réalisa en 2001 le dernier projet de Kubrick A.I.(Artificial Intelligence), et complété par une filmographie incluant les génériques complets de tous les films de Kubrick.

Deux beaux livres à posséder... mais seul le bouquin des Cahiers est disponible auprès de THE END dans un coffret collector



Prix : 45 euro

A commander à theendstore@gmail(POINT)com

Peeping Tom 5

Honte à nous ! A force de vouloir chercher LA dernière information, nous avons oubliés de vous évoquer la sortie en septembre dernier du 5ième opus du fanzine Peeping Tom. Quasiment un an après notre apéro, les membres du zine auront été encore plus actif en cette année 2011 avec la sortie d'un hors série il y a quelque mois consacré à Paul Schrader et ce dernier numéro au sommaire toujours aussi... éclectique.

Cliquez sur les images pour les agrandir







Prix : 9 euro

La Comtesse Ixe, un Jean Rollin Inédit en dvd

A THE END ce que nous apprécions le plus avec les (petits ?) maitres du cinéma Bis, c'est qu'il y a toujours un film, une période, un acteur à redécouvrir. Nous pensons à Jess Franco, Antonio Margheriti ou notre Jean Rollin national dont nous venons de fêter tristement le premier anniversaire de sa disparition. Mais réjouissons-nous car les géants ne meurent jamais et tant que des éditeurs français ou hollandais sortiront des long métrages oubliés dans des conditions optimums (contenu des années et de la rareté, nos critères sont beaucoup plus souples qu'envers les blu-ray), le cinéphile pourra se délecter de découvrir les trésors cachés du septième art. Le nouveau titre de la Collection Jean Rollin à sortir prochainement est La Comtesse Ixe.


Présentation de l'éditeur
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Une Kleptomane masquée se faufile dans les bois à la recherche de diamants et... de sexe ! Cette dame mystérieuse, connue sous le nom de comtesse X, sait qu'un groupe s'est enfermé dans un manoir isolé pour y organiser une orgie monstre. Son regard avide se pose sur les possessions des hôtes. L'inconnu décide de les enivrer d'alcool et d'érotisme. Une fois repus, ses victimes sans défense ne pourront plus l’empêcher de s'emparer de leur carats.

La Comtesse Ixe signé Michel Gentil : le pseudonyme que le célèbre réalisateur culte Jean Rollin se donne pour ses films pornographiques. Ce qui connaisse bien l'auteur des films de Vampires savent aussi que la Comtesse Ixe fait partie d'un de ses thèmes favoris. La mystérieuse aristocrate présente par ailleurs de nombreuses similitudes avec Irma Vep, une voleuse parisienne, héroïne d'un film muet des années 20. Avec la complicité de membres de son castings préférés comme Cyril Val et Jean-Pierre Bouyxou, Jean Rollin alias Michel Gentil parsème les bacchanales de son humour cinglant.

Si pour beaucoup de cinéphile, Jean Rollin est synonyme de jolie fille vampire, sa carrière recèle pour (les néophytes) des zones d'ombres qui méritent d'être mises en lumière et l'éditeur Encore nous le permet aujourd'hui avec cet inédit. En bonus, le label, nous offre un livret de 36 pages (le même que pour Jeunes Filles Impudiques) qui retrace toute la période pornographique de Jean Rollin, une interview d'Alain Plumey au Musée de l’érotisme, une bande annonce et une galerie de photos X.

Prix : Non communiqué mais surement 15 euro.

Disponible dans notre boutique en ligne : La Comtesse Ixe

Sonny Chiba fait son come back chez Hk Video

Après deux coffrets (essentiels) autour de l'acteur japonais parus respectivement en 2007 avec La trilogie Shogun et en 2006 avec l'intégral Street Fighter - sans oublier le non moins indispensable Shaolin Karaté du réalisateur culte Norifumi Suzuki (Le couvent de la bête sacrée, Sex & Fury) - Hk video n'avait pas donné suite quant à exhumer des raretés autour de la carrière de Sonny Chiba. Le début d'année 2012 rectifiera le tir avec coup sur coup deux coffrets qui viendront, à ne pas en douter, satisfaire les cinéphages curieux de "japonaiseries" un brin déviantes et les complétistes d'un maitre du cinéma japonais.

Présentation de l'éditeur
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Samourai Reincarnation (1981) de Kinji Fukasaku
Shiro Amakusa, le chef des rebelles chrétiens massacrés par le Shogun Tokugawa, revient à la vie à l’aide de pouvoirs démoniaques. Ressuscitant d’autres guerriers assassinés, il décide de se venger du Shogun. Un seul homme est assez fort pour s’opposer à eux : Jubei Yagyu, l’âme damné du Shogun.

Ninja Wars (1982) de Kôsei Saitô
Dans le Japon féodal, un sorcier prédit que quiconque mariera la belle Ukyo deviendra le maître du monde. Le prince Donjo, avide de pouvoir, cherche à fabriquer un élixir d’amour pour conquérir le cœur de la jeune femme. Pour contrer les plans du prince, un jeune ninja téméraire, Jotaro, va devoir affronter les impitoyables moines au service du prince.


Les guerriers de l'apocalypse (1979) de Kôsei Saitô

Une unité des forces japonaises d’auto-défense se retrouve propulsée dans le passé suite à une déformation de l’espace temps. Équipés de jeeps, d’un char, d’un hélicoptère et d’un patrouilleur, les soldats atterrissent 400 ans en arrière, dans le Japon féodal du XVIème siècle dominé par les guerres de clans.

A priori pas de bonus sur les coffrets mais l'ajout sur le second d'un film de Yutaka Kohira, Dragon Princess (1976), constitue en soi le supplément principal et justifie son prix (30 euro, comme pour le premier). Si l'amateur de cinéma nippon ne peut que se réjouir dans un premier temps de l’apparition de ces films en France, force est de constater que bien des films de Sonny Chiba - qualitativement parlant - mériteraient de voir le jour en numérique (au hasard, Golgo 13, un temps prévu chez Pathé). Et puis, ne boudons pas notre plaisir de découvrir en dvd un Fukasaku de plus qu'il faudra ranger précieusement entre les divers titres édités par Wild Side et le passionnant livre* de d'Olivier Hadouchi, Kinji Fukasaku un cinéaste critique dans le chaos du xxe siècle (disponible auprès de THE END).

Sortie des coffrets : Janvier / Février 2012

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*Tardivement découverte en Europe ou aux Etats-Unis, son imposante filmographie débute dès 1961. Elle comporte des travaux de commande mais aussi des films très importants tels que Hommes, porcs et loups, la série Combat sans code d'honneur, Sous les drapeaux l'enfer ou Le Cimetière de la morale. Derrière leur ancrage dans divers genres (yakuza eiga, chambara) et leur modestie apparente, ces oeuvres de rupture révèlent un cinéaste inventif et audacieux, fortement marqué par les ruines de la guerre, par l'après Hiroshima et Nagasaki. Sa démarche artistique, souvent très iconoclaste, est parfois comparable à celle d'un Shoei Immamura dans L'histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar. A sa manière, le cinéma de Kinji Fukasaku porte un regard très critique sur le présent et le passé de son pays, sur une société qui pratique la fuite en avant dans la consommation effrénée. Et ceci, jusqu'à Battle Royale (2000), brûlot incendiaire tourné par un homme de 70 ans retrouvant l'énergie et la rage de sa jeunesse, et qui atteindra un public renouvelé à l'échelle mondiale. Cet essai constitue la première monographie entièrement consacrée à Kinji Fukasaku en dehors du Japon.

186 pages | 17,50 euro

Clint Fucking Eastwood | Capricci

Le 11 janvier 2012 sortira sur les écrans français le 34ième long-métrage du dernier monstre d'Hollywood en activité (avec Ernest Borgnine et Kirk Douglas qui sont toujours en vie mais dont les carrières se sont arrêtées à l'orée des années 2000), J. Edgar (Hoover, célèbre fondateur du F.B.I.). L'occasion pour Capricci de sortir dans leur collection "Actualité Critique" un ouvrage questionnant aussi bien la place de l'acteur réalisateur que sa symbolique dans le paysage cinématographique mondial.


Stéphane Bouquet parcourt les vingt dernières années de l’oeuvre, d’Impitoyable (1992) à J. Edgar, et cherche à comprendre les causes de cette réputation, étant entendu que la qualité des films ne saurait suffire à l’expliquer. Il propose le portrait à la fois admiratif et acerbe d’un artiste américain qui a produit une série inlassable d’auto-portraits et fini par devenir, pour beaucoup de spectateurs français, le rêve américain en soi. Ou ce qu’il en reste.

EXTRAIT
Eastwood a le droit à un étrange traitement de faveur qui s’explique, me semble-t-il, par le fait qu’on a cru, et continue à croire, au fétiche. Il y a une façon d’héroïsation du cinéaste qui fonctionne à plein chez les spectateurs, comme s’ils étaient contents d’avoir encore un objet à vénérer. Je pousserais volontiers un pas plus loin en précisant que le fétiche que vénèrent les spectateurs français ce n’est pas seulement l’homme Eastwood mais l’homme qui se prend pour la vieille Amérique, pour l’Amérique idéale.

L'AUTEUR
Stéphane Bouquet est né en 1967. Il a été critique littéraire pour Libération et critique de cinéma pour diverses revues (Cahiers du cinéma, Trafic). Il est aussi poète, scénariste et danseur.

Prix : 7,95 euro | 96 pages

A commander à theendstore@gmail(POINT)com

Rolling Thunder en blu-ray/dvd !

Certains films ont une aura indescriptible et un engouement hors norme. Celui pour le film de John Flynn (1932-2007) est principalement dû à Quentin Tarantino. Jamais avide de remettre au gout du jour des longs-métrages oubliés, Tarantino avait placé dans une liste de ses meilleurs films ce Rolling Thunder (1977). Et comme très souvent, il y a un fossé entre le cinéma du réalisateur de Pulp Fiction et ses films de chevet. En l'état, le film de John Flynn, réalisateur d'actionner efficace (Haute Sécurité aka Locked up avec Stallone ; Justice Sauvage avec Steven Seagal) sur un scénario de Paul Schrader (Taxi Driver, Raging Bull) est une pure série B décomplexé et jouissif, interprété par un duo d'acteurs (William Devane et Tommy Lee Jones) très Hard Boiled. Alors prenez cette annonce pour ce qu'elle est, un formidable moyen de (re)voir un très bon film des années 70, sans aucun doute le meilleur film de son auteur mais peut-être pas un chef d’œuvre du 7ième art.


Le Major Charles Rane, rentre au pays après huit années passées comme prisonnier de guerre. La torture mentale et physique était pratique courante sur sa personne. Son retour laisse indifférent sa femme et son fils, qui l'ont oublié... L'indemnité de guerre qu'il vient de recevoir du gouvernement est l'objet de convoitise de petites frappes qui, un jour, envahissent sa maison, tuent sa femme et son fils et le laissent pour mort. Charles Rane, mutilé par les voleurs, vivra avec un crochet à la place d'une main. Il refuse de collaborer avec la police et décide de retrouver lui même les assassins de sa famille...

Au vu de ce synopsis, extrait de la sortie du film en vhs, le film pourrait laisser penser qu'il s'agit d'un vulgaire vigilante dans la tradition des Death Wish. Or, on retrouve bon nombre de thématique de Paul Schrader dans ce long-métrage au climat trouble. En ce qui nous concerne le film est à ranger aux cotés de Rambo (1982) de Ted Kotcheff et de Coming Home (1978) de Hal Asby pour avoir sans aucun doute les meilleurs films sur le retour au pays après le Vietnam.

Annoncé pour 30 janvier 2012, Rolling Thunder était sur le point de devenir une arlésienne car repoussé à plusieurs reprises par le passé. Cette édition comprendra les bonus suivant :

> commentaire audio du co-scénariste Heywood Gould (scénariste de Ces garçons qui venaient du Brésil et de Cocktail).
> Bande-annonce cinéma avec le commentaire audio de Eli Roth (Hostel)
> Interview de Linda Haynes
> Questions Réponses avec John Flynn
> Spot publicitaire pour la télévision

On peut remarquer que c'est une filiale du groupe Canal+ qui édite ce film (le logo Studio Canal figure sur le visuel), espérons que cette sortie britannique annonce une future édition française. Wait & See...

Chéribibi 007 : Per Adulti / Automne Érotique 2011

Le nouveau Chéribibi se dévoile à l'approche de Noël pour rassasier les fanatiques de musique, ciné et bd indépendantes. Contrairement à ce que pouvait laisser supposer la numérotation du magazine (007) il ne s'agit pas d'un numéro consacré à l'agent secret britannique mais plutôt aux relations anatomiques... découvrez le sommaire ci dessous :


CHERIBIBEAT (musique populaire)

The Members, À nous les p’tits anglais ! | Rencontre avec Winston Francis (Mr Fixe It)| Reggaemotion : The Harder They Cum : la chanson paillarde en Jamaïque, part. 1 | Interview avec The Congos | Chanson Populaire : Sex & drugs & Rock & Roll | Chronique de disques | The Forest Hillbillies

CHERIBIBIS (cinéma populaire)
Le Sexe Qui Parle | Rencontre avec Lina Wertmüller (cinéaste) : Anarchia in Cinecittà | Musidora, la vamp féministe ! | Délivrez-Nous Du Mâle, Part. 3 : Dead men don’t rape | Chroniques DVD

CHERIBIBLI (BD & littérature populaire)
Verminax, le gredin de l’ombre par Tôma | Rudynamite ! Le nouvel héros à Gomé | Sadia’n'Mazoch | Le Petit Pervers Du Peuple : Mangez bio, lisez Bionic ! | Bibillustr’ : Clovis Trouille | Le Papelard C’est Bonnard : Don’t fuck with… Fuckwoman | Chroniques livres

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Rencontre avec Stewart Home (écrivain / artiste), Skinheads et situationnistes, même combat ! | Chérie Noire : Class War : Une nouvelle de Stewart Home qui fait mal au cul | Putain… 20 ans ! Comment ChériBibi a sauvé ma vie | Revue des zines des autres...

Comme toujours on retrouve le style si particulier de la revue et qui la rend si attachante. La culture à travers le plaisir avant tout et non la médiatisation valorisante d'artiste se congratulant de leurs "génies". Bref, un magazine qui ouvre des fenetres vers des ailleurs peut exploiter dans la presse française.

Prix : 5 euro

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Ed Distribution : Putty Hill en dvd

Ce que l'on apprécie le plus avec l'éditeur Ed Distribution, c'est sa persévérance dans ses croyances. En effet, face à film aussi déconcertant et difficilement catalogable (les maitres mots du label), seul Ed pouvait sortir de l’anonymat ce morceau de réalité brute ou cette fiction naturaliste qu'est Putty Hill. Car le long-métrage de Matthew Porterfield navigue entre documentaire et fiction et ce, de par son filmage (caméra numérique) que de ses acteurs non professionnels. Donc, remercions une nouvelle fois Ed Distribution pour ce travail si précieux de part ces temps de calibrage cinématographique, un peu d'inattendu.

Putty Hill est l’une des plus belles rencontres que le cinéma contemporain nous ait offert récemment.
Philippe Azoury in Libération

Présentation de l'éditeur :
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C'est à Putty Hill, quartier de la banlieue de Baltimore, que vivent Cody, Dustin, Zoé, Spike et les autres. Le temps passe inlassablement entre les parties de paintball, le skate et les baignades en forêt. La disparition d'un des leurs, ami ou frère, va subtilement bouleverser tout ce petit monde. Le deuil fait remonter les souvenirs, tendres comme douloureux ; chacun vit cette perte à sa manière, mais tous se retrouvent finalement unis par des liens simples mais profonds. L'avenir est encore à construire.

En supplément nous avons droit à un documentaire sur le film.

Sortie le 24 janvier 2012.

Prix : 14 euro

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Jeunes Filles Impudiques | Jean Rollin (1973)

Dans quelques jours, nous fêterons un triste anniversaire, celui du premier anniversaire de la disparition de Jean Rollin. L’occasion pour nous d'évoquer la disponibilité d'un film méconnu (comme preque toute sa filmographie me direz-vous), Jeunes Filles Impudiques. Encore une fois, il faut se tourner vers le marché extérieur pour pouvoir (re)voir ce long-métrage.


Présentation de l'éditeur
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Deux ravissantes auto-stoppeuses décident de se reposer dans une villa en pleine forêt. La propriété semble inhabitée, mais les jeunes filles ignorent qu'elle sert de Q.G. à une bande de voleurs de bijoux dont l'arrivée soudaine donne lieu à toute une série d'actions violentes et érotiques. Les deux belles font preuve d'une bravoure hors pair et elles ne se laissent nullement intimider par la touche de perversité !

Les jeunes filles impudiques est le premier film que Jean Rollin signe de son pseudonyme Michel Gentil. C'est le premier film aussi où le réalisateur culte fait apparaitre la belle actrice Joëlle Coeur, celle qui deviendra par la suite l'héroïne de plusieurs de ses meilleurs films. Coeur s'impose dans ce film pornographique gai et archi dynamique qui rapidement obtint le statut de film "culte", devenant même un grand succès du box-office américain, dont le slogan évocateur "Sex kittens who stop at nothing !" (Les petites chattes du sexe que rien n'arrête) est devenu légendaire !

Prix : 15 euro

A commander en envoyant un mail à theendstore@gmail(POINT)com

Coming soon : Cinema Retro #22

Dans quelques jours le nouveau Cinema Retro sera disponible auprès de THE END. Un numéro anniversaire puisqu'il marque l'entrée du magazine dans sa huitième année. Un petit miracle en quelque sorte, à l'heure ou tous les "experts" des médias annoncent la fin de la presse papier (encore plus pour la presse dites spécialisée), Cinema Retro témoignent d'un intérêt certain du public aussi bien pour le support que pour la thématique qui, je vous le rappelle, s’intéresse aux films et séries TV des années 60 et 70. Autant dire la base, voire les fondations, de la plus parts des cinéphiles actuels. Mais regardons en détail ce qui nous attends pour janvier 2012 avec Sybil Danning en couverture.


Dossier 8 pages sur Le Dernier train du Katanga* aka Dark of the Sun aka The Mercenaries de Jack Cardiff | Retour sur deux films en Cinerama: Krakatoa à l'est de Java (1969) de Bernard L. Kowalski et de la Conquête de l'ouest de John Ford, Henry Hathaway et de George Marshall signé Sir Christopher Frayling | Bonus le making of de la conquête de l'ouest | Delivrance de John Boorman | Les films d'Elvis Prestley | Des photos rares de James Bond et toutes les rubriques habituelles (dvd, livres, soundtrack,...)

Pour commander ou réserver votre numéro, envoyer un mail à theendstore@gmail(POINT)com

Prix : 12 euro

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*A noter que dans le numéro 11 de la revue Impact daté du mois de septembre / octobre 2011, le Professeur Thibaut décrypte le film.

Nikkatsu / Rétrospective // DVD /// Livre

Du 7 décembre 2011 au 20 janvier 2012, la cinémathèque de Paris accueille une grande rétrospective consacrée à la Nikkatsu. A travers une sélection de films rares et indisponibles en dvd pour la plus part, la cinémathèque a voulu retracer 100 ans de cinéma japonais à travers la vie d'un studio hors norme qui a vu éclore des talents aussi diverses que Kenji Mizoguchi ou Seijun Suzuki. Ce maitre du polar déjanté sera bien évidemment représenté avec deux longs métrages (La jeunesse de la bête et le vagabond de Tokyo, tous deux disponibles en dvd chez HK Vidéo). Pour beaucoup de fanatique de cinéma érotique (japonais), la Nikkatsu c'est LE studio du Roman Porno (ou Pinku Eiga) et bien évidemment le genre aura droit à trois soirées Bis pour découvrir sur grand écran des œuvres de Chûsei Sone, Noboru Tanaka ou Yasuharu Hasebe dont certains de leurs films sont disponible en France en dvd. Mais laissons la place à Jean-François Rauger qui nous présente la manifestation :


Centenaire de la Nikkatsu

Fondée en 1912, la Nikkatsu est une des plus anciennes compagnies de production cinématographique japonaises. Son histoire témoigne des transformations du cinéma mais aussi de la société. Elle saura s’adapter aux mutations du public et trouvera des solutions originales (le roman porno par exemple) aux crises récurrentes de l’industrie cinématographique.

Parcourir en trente-sept films l’évolution d’une compagnie de production est une manière d’entrer dans l’histoire du cinéma qui ne réduirait pas celle-ci à une addition de titres ni à une sélection de cinéastes, mais à l’examen d’une stratégie industrielle s’adaptant aux transformations de la société et sensible à l’évolution du public. Un mouvement auquel se sont parfois exemplairement pliés quelques-uns de ceux qui sont devenus d’indiscutables auteurs du cinéma. C’est en tout cas ce que nous permettra de constater la programmation consacrée au studio Nikkatsu, qui fêtera son centenaire en 2012. Divisée en grands studios intégrés verticalement (production distribution-exploitation), l’industrie cinématographique japonaise doit sa richesse et sa particularité à ce profil oligopolistique, force et faiblesse de la cinématographie nipponne classique.

Genre contre drames sociaux
La Nikkatsu a été fondée en 1912 par le regroupement de quatre compagnies de cinéma, cumulant les activités d’exploitation de salles, de distribution et de production. Elle possède alors des studios à Tokyo et à Kyoto. Elle lance notamment Matsunosuke Onoe, acteur venu du théâtre kabuki, qui deviendra une des premières stars du cinéma nippon, dans des oeuvres qui constitueront les sources du film de sabre (chambara) et du ninjutsu eiga (films de ninjas), comme le montrera l’étonnant fragment retrouvé et restauré de Jiraiya le ninja de Shôzô Makino (1921). Mais à côté de la production de films historiques, la Nikkatsu s’intéresse aussi aux drames contemporains, catégorie dans laquelle s’affirme Kenji Mizoguchi (La Marche de Tokyo en 1929 ou Terre natale l’année suivante, sans doute les titres les plus anciens disponibles de l’auteur de La Rue de la honte). Alors que Masahiro Makino (fils de Shôzô) continue la tradition du cinéma de genre (Singing Love Birds est un très curieux film musical) dans les années 1930, on voit émerger des cinéastes comme Sadao Yamanaka, cinéaste-poète à la carrière fulgurante (il est mort à la guerre à 28 ans, seuls trois de ses films subsistent) dont seront montrés Tange Sazen et le pot d’un million de ryôs (1935), ainsi que Kôchiyama Sôshun (1936), comédies satiriques subtilement amorales, dénonçant l’ordre féodal.
Pendant la guerre, la Nikkatsu sera contrainte, à la demande du régime militaire, de fusionner avec d’autres compagnies de production. En 1942, son département de production est absorbé par la DAIEI. Essentiellement concentrée sur son réseau de salles après la guerre, la Nikkatsu reprend des activités de production à partir de 1954.

Vers la modernité
Un nouvel âge d’or pour l’industrie cinématographique japonaise s’annonce alors. La Nikkatsu va prendre en compte le rajeunissement d’un public, en quête d’autonomie et d’affirmation générationnelle. C’est le moment des films sur ce que l’on a appelé « la Génération du soleil » et de la découverte d’une nouvelle liberté chez de nombreux cinéastes. De Passions juvéniles de Kô Nakahira par exemple (1956), François Truffaut écrira : « La mise en scène est admirable d’invention et de non conformisme. Presque tous les raccords sont faux, tout simplement parce que les plans se suivent et ne se ressemblent pas… ».

Parallèlement à ce rajeunissement général de l’inspiration, quelques auteurs vont s’imposer à la Nikkatsu, comme Yuzo Kawashima, chaînon manquant du cinéma nippon vers la modernité. On verra de lui Le Paradis de Suzaki (1956) et Chronique du soleil à la fin d’Edo (1957). Puis les désillusions de la « Génération du soleil » s’incarneront dans les années 1960 dans une série de films noirs signés notamment Koreyoshi Kurahara (Black Sun ou The Warped Ones) ou Takashi Nomura (A Colt Is My Passport). Seijun Suzuki, quant à lui, fera exploser le genre dans une série de titres ultra stylisés mêlant violence et grotesque, comme La Jeunesse de la bête ou Le Vagabond de Tokyo. Mais les doutes et les révoltes de la jeunesse s’incarneront, tout autant sinon plus, dans les films de Shôhei Imamura, rejetons d’une Nouvelle Vague qui s’attaqueront de front à la société japonaise et à ses mensonges (Cochons et Cuirassés) et inventeront un cinéma de la pulsion individuelle (Désir meurtrier), elle-même symptôme d’une société déboussolée.

Naissance du roman porno
Au début des années 1970, face à la concurrence de la télévision et à la chute de la fréquentation des salles, les studios durent proposer au public des sensations plus fortes en accentuant la violence et l’érotisme. La Nikkatsu sera ainsi sauvée de la faillite par le roman porno, somptueux genre-maison inauguré en 1971 avec un film comme Le Jardin secret des ménagères perverses de Shôgorô Nishimura. L’audace des sujets et des situations, où s’affirme une sexualité crue, brutale souvent, tordue parfois, inquiétante toujours, s’y marie avec des inventions formelles ébouriffantes. Une génération de cinéastes talentueux, doués, profonds, s’y affirme, comme Tatsumi Kumashiro (L’Enfer des femmes, forêt humide, étonnante transposition de la Justine de Sade), Chûsei Sone (sans aucun doute la révélation de cette programmation), Noboru Tanaka (Rape and Death of a Housewife), Masaru Konuma (Sasurai no koibito : memai). Véritable âge d’or du cinéma japonais, expression à part entière d’une modernité à la fois révoltée et désenchantée, morbide et ardente, le roman porno de la Nikkatsu aura constitué un moment crucial et inégalé depuis.


Jean-François Rauger




Si nous évoquons cette rétrospective à la cinémathèque de Paris, c'est pour vous informer de la disponibilité auprès de THE END, de deux produits qui sont les parfaits compléments pour approfondir (une partie de) l'histoire du studio et découvrir chez soi des perles méconnues de la Nikkastu. Commençons tout d'abord avec ce coffret signé Eclipse (collection parallèle de l'éditeur américain Criterion) intitulé Nikkatsu Noir avec 5 polar à la japonaise.


I Am Waiting de Koreyoshi Kurahara (1957)
Rusty Knife de Toshio Masuda (1958)
Take Aim at the Police Van de Seijun Suzuki (1960)
Cruel Gun Story de Takumi Furukawa (1964)
A Colt Is My Passport de Takashi Nomura (1967)

Seulement deux films (affichés en gras) du coffret seront proposés au public français mais d'autres films (tout aussi intéressants) seront projetés comme Black Sun (1964) et The Woman from the Sea (1959) de Koreyoshi Kurahara.
Pour compléter ses cinq polars japonais - caractérisés par une imagination visuelle de tous les instants - un ouvrage en anglais est paru en 2007, revenant en 160 pages sur les figures les plus importantes du genre.

Décomposé en quatre sections, le livre parle autant des acteurs emblématiques du studio (Yujiro Ishihara, Akira Kobayashi, Keiichiro Akagi et Tetsuya Watari), des actrices (Mie Kitahara, Ruriko Asaoka, Izumi Ashikawa et Meiko Kaji), des acteurs (Joe Shishido, Hideaki Nitani, Nobuo Kaneko, Tamio Kawachi, Hideki Takahashi et Tatsuya Fuji) et des réalisateurs méconnus (Toshio Masuda, Koreyoshi Kurahara) ou cultes comme Seijun Suzuki et Yasuharu Hasebe. L'auteur Mark Shilling, vivant depuis plus de 30 au pays du soleil levant, apporte son lot d'anecdotes passionnantes et d'analyses pertinentes. Un petit livre par la taille mais un régal pour cinéphile avide de découvrir tout un pan du cinéma (d'exploitation japonais) encore méconnu aujourd'hui.
Espérons que cette rétrospective (parisienne) rencontre le succès et qu'un éditeur vidéo (Wild Side ? Carlotta ? HK Vidéo ? ) décident d'investir dans ce cinéma ô combien divertissant et esthétiquement éblouissant.

Retrouvez la programmation du cycle Nikkatsu sur le site de la cinémathèque de Paris, ici