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Cinémathèque de Nice | Juin 2012

Comme tous les ans, la programmation du mois de juin annonce la trêve estivale pour l'institution niçoise (fermeture pendant trois mois). A travers un focus sur le documentaire (Chronique d'un été, Mur Murs, Boxing gym, Basquiat the radiant child,...) et la seconde partie des films récompensés du prix de la mise en scène à Cannes, la cinémathèque de Nice a prévue pour clore sa première partie d'exercice un choix pléthorique de films. Notre sélection se concentre sur des valeurs sures mais n'hésitez pas à consulter le site de la Cinémathèque de Nice afin de connaitre le détail du programme.


MULHOLLAND DRIVE - DAVID LYNCH (2001)
A Hollywood, durant la nuit, Rita, une jeune femme, devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. Elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice en devenir qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité.
> Vendredi 22 juin à 21h30
> Dimanche 24 juin à 17h00


BARTON FINK - JOEL & ETHAN COEN (1991)
En 1941, Barton Fink est un jeune auteur timide et effacé de pièces de théâtre, dont la dernière pièce est encensée par la critique à New York. Son agent le pousse à tenter sa chance à Hollywood comme scénariste sous contrat pour un studio, Capitol Pictures. Arrivé à Hollywood, le patron du studio, Jack Lipnick, lui demande de scénariser un film de série B sur le monde des lutteurs. Barton Fink accepte alors qu'il ne connait pas du tout cet univers sportif. L'auteur s'installe dans un grand hôtel suranné quasi désert et bien étrange. Dès les premières heures, l'angoisse de la page blanche envahit Barton Fink. C'est à ce moment que le jeune auteur rencontre Charlie Meadows , un étrange voisin...
> Mercredi 27 juin à 18h00
> Vendredi 29 juin à 21h30


I'M STILL HERE - CASEY AFFLECK (2011)
En 2008, l'acteur Joaquin Phoenix annonce qu'il prend sa retraite du métier et tente sa chance comme chanteur hip-hop. Durant un an, son beau-frère Casey Affleck, armé de sa caméra, documentera au jour le jour sa dépression, son dégoût de la célébrité et ses nombreux revers. Parallèlement, l'ex-acteur à l'apparence négligée entame la tournée de promotion du film "Two Lovers" de James Gray, durant laquelle il crache son fiel contre le show-business et tient des propos incohérents devant les caméras de télévision. Entre les sauteries avec ses amis et ses prestations de rappeur, Joaquin Phoenix, devenu la risée de tout Hollywood, crie son désespoir.
> Mercredi 20 juin à 16h00
> Jeudi 21 juin à 14h00
> Vendredi 22 juin à 19h30

Enfin finissons par Drive, le film de notre année 2011. Un long-métrage revu depuis en dvd à plusieurs reprises et malgré les apparences de série B (de luxe), il résiste plutôt bien aux passages intensifs. Pour autant l'article de Stéphane Delorme (que nous remercions pour son commentaire éclairé et avisé sur la politique des Cahiers, lire ici) "Les experts (de la poudre aux yeux)" paru dans les Cahiers du Cinéma en mai dernier) soulève bon nombre d'interrogations sur trois films récents Millenium, La Taupe et Drive.


DRIVE - NICOLAS WINDING REFN (2011)
Un cascadeur se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu’au jour où l'un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale. Pour sauver celle qu’il aime, il devra se venger de ceux qui l’ont trahi…
> Vendredi 8 juin à 19h30
> Dimanche 10 juin à 17h30

Le vide de Drive, c'est qu'il arrive à construire ni une histoire d'amour ni une étude de la folie. L'image la plus réussie est certainement celle où le héros, planté devant un restaurant avec un masque de goule sur la tête, regarde de dehors un monde qui tourne sans lui. Là le film prend une vraie hauteur, et Refn retrouve son goût pour du grotesque ; mais la course-poursuite finale, la vengeance, la fuite contredisent cette figure de carton que le héros est devenu. Le film est tellement obsédé par la volonté de créer une icône cool "a real hero", qu'il s'empêche d'accéder au degré de folie qui le rendrait malaisant.
Stéphane Delorme in Cahiers du Cinéma #678 p.84
Si le décryptage des trois films est réussi, Drive reste pour nous une friandise tantôt sucrée (la musique pop électro) tantôt acide (excès de violence) qui s'adresse à un public ayant grandi avec des figures comme Schwarzenegger (Predator), Stallone (Rambo) ou Bruce Willis (Die Hard). Le personnage interprété par Ryan Gosling rejoint ce panthéon de personnages Bad Ass. En digne héritier des années 80, Drive est la réactivation d'un style, d'une époque ou le cinéma (américain) offrait à son public du divertissement calibré et survitaminé parfois indigeste mais à la saveur si particulière pour ne pas dire unique.

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