The Black Power Mixtape
Mercredi 4 avril 2012 à 22h45
Attention il s'agit de la version courte de 58 minutes. La version salle est de 93 minutes.
Présentation Arte :
------------------------
De 1967 à 1972, des équipes de télévision suédoises se sont intéressées au mouvement des droits civiques aux États-Unis. Du quotidien d'une famille noire qui manque de tout au désespoir des habitants de Harlem après les assassinats de Martin Luther King et Bob Kennedy, d'un discours de Bobby Seal au procès très médiatisé de l'égérie des Black Panthers Angela Davis, ces journalistes ont relayé le soulèvement de la population afro-américaine en tentant d'en comprendre les causes. Ils ont approché les grands leaders du Black Power lors de prises de positions publiques, mais aussi dans l'intimité. Dans une séquence particulièrement forte, Stokely Carmichael interviewe sa maman, qui raconte la misère et les discriminations. Dans un autre entretien d'une franchise stupéfiante, Angela Davis, interrogée depuis sa prison sur l'usage de la violence, s'emporte contre le journaliste avant d'évoquer son enfance, marquée par les meurtres raciaux et la possession vitale d'armes pour se défendre.
Mosaïque visuelleGöran Hugo Olsson a exhumé les rushes en 16mm de la télévision suédoise pour composer une mosaïque visuelle d'une richesse saisissante, complétée par des témoignages et des anecdotes en voix off de personnalités célèbres comme Erykah Badu, Harry Belafonte ou Angela Davis elle-même. Sorti en salles dans sa version longue (de 1967 à 1975), ce documentaire, rythmé par la musique de Questlove, ressuscite la période charnière durant laquelle s'est forgée l'âme du Black Power et interroge son héritage à l'heure où l'Amérique a élu un président noir.
NOTES DU RÉALISATEUR
Une rumeur circula pendant des années parmi les réalisateurs comme quoi la Suède avait plus de matériel d’archives sur les Black Panthers que les États-Unis. Il y a 2 ans, je travaillais sur un film parlant de Philly Soul et j’explorais les archives de la Swedish Television quand j’ai compris que cette rumeur était fondée. Peut-être pas entièrement, mais les archives sur le Mouvement Black Power étaient incroyablement riches. J’ai tout de suite su que j’avais mis la main sur quelque chose de rare. A partir du moment où nous avons vu le contenu d’archives, nous avons su immédiatement que nous ferions The Black Power Mixtape 1967-1975, d’une manière ou d’une autre. Nous n’avons pas attendu l’approbation de qui que ce soit ; nous avons commencé à faire ce en quoi nous croyions, et avons trouvé les fonds nécessaires au cours de notre cheminement. J’ai également considéré cet acte comme mon devoir de faire en sorte que ces fantastiques images sortent de la cave et soient rendues accessibles au public.
Mon intérêt et mon dévouement pour ce projet trouvent leurs racines dans les années 1970 quand, en tant qu’étudiant, mes années scolaires étaient rythmées par un sens de la solidarité envers les mouvements libertaires. Plusieurs de mes camarades de classe étaient des enfants de survivants de l’Holocauste, d’autres faisaient partie de cette communauté de chiliens du temps d’Allende, exilés en Suède. Nous avons levé des fonds pour l’ANC après le soulèvement de Soweto en Afrique du Sud, et en 1980-1981, chacun d’entre nous était engagé dans les manifestations Solidaires en Pologne. Ma conscience personnelle a été profondément affectée par ces luttes.
Le film est une « Mixtape », il n’est pas retravaillé. Je voulais garder l’esprit du matériel d’origine, ne pas le découper en morceaux. Mon respect, non seulement pour les travailleurs de l’image, mais également pour les réalisateurs, est total. Les gens dans le film ont changé le monde pour le meilleur. Pas seulement pour les noirs d’Amérique, ou pour un groupe marginalisé, mais pour chacun d’entre nous. Ils ont montré qu’on ne pouvait pas s’asseoir et attendre que quelqu’un nous donne nos droits ; on doit se lever et les obtenir soi-même. Et cela est valable pour chacun, même si on est un blanc de classe moyenne, vivant en Suède.
Selon moi, la plus grande surprise dans la réalisation de The Black Power Mixtape 1967-1975 a été de rencontrer l’un de ses protagonistes – Angela Davis. Je l’ai admirée pendant tant de temps en la regardant à la télévision ou en lisant sa biographie. La pellicule que nous avons assemblée dans le film représente quelque chose que personne, en dehors des gens de la télévision suédoise, n’avait vu auparavant. J’ai été ému par les interventions d’Angela Davis, mais aussi par sa manière si directe de s’exprimer avec connaissance, force et subtilité. Puis, quand j’ai fini par la rencontrer, j’ai été complètement époustouflé par son humour et sa chaleur humaine. Ce fut un grand moment.
De manière plus générale, ce même sentiment de surprise résonna en moi avec toutes les autres personnes que j’ai interviewées pour le film. En tant que réalisateur de documentaires, on n’est pas toujours sûr de la manière dont les personnes qu’on interroge vont nous répondre, surtout à propos de problématiques si importantes et si sensibles. Mais chaque personne, impliquée dans le projet The Black Power Mixtape 1967-1975 et que nous avons approché pour des entretiens et des participations diverses, a fait preuve de générosité et de don de soi, que ce soit Erykah Badu, Talib Kweli, Harry Belafonte, Kathleen Cleaver, Sonia Sanchez, Bobby Seale ou Questlove, ce dernier nous gratifiant de la meilleure bande-son imaginable, collant parfaitement aux images.
Le volet le plus délicat dans la réalisation de The Black Power Mixtape 1967-1975 a été de mettre de côté du contenu de qualité qui ne rentrait pas dans le déroulé du film.
Finalement, je crois que mon désir est de faire un film qui met en lumière les gens remarquables, la société, l’activisme, la culture et les styles qui opèrent un changement.
Göran Hugo Olsson – Réalisateur (extrait du dossier de presse).
Rediffusion :
> lundi 09 avril 2012 à 11h00
> vendredi 20 avril à 01h50
source : Arte / Kanibal distribution
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire