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The Erotic Films of Peter de Rome

Alors que le festival In & Out de Nice se clôt le 3 mai prochain, THE END en profite pour faire un focus sur Peter de Rome. Réalisateur culte du cinéma underground gay, Peter de Rome avait fait l'objet d'une carte blanche durant l’Étrange Festival de Paris par Bruce LaBruce. Une compilation de huit films avait été projeté (Double Exposure ; Hot Pants ; The Second coming ; Daydreams from a Crosstown Bus ; Prometheus ; Underground ; Mumbo Jumbo et Green Thoughts).

Présentation du catalogue du festival 2009 :

Avec Jack De Vau et Peter Berlin, Peter de Rome s’est imposé dans les années 70 comme une référence du porno gay pour la compagnie Hand in Hand Films, en révélant une capacité à tourner des films expérimentaux se situant dans l'avant-garde. Il reste également connu pour une anecdote sur Greta Garbo. Fan absolu de l’actrice, il l’a traquée un jour à New York pendant le tournage d’Adam & Yves (1974) pour la filmer au moment où elle traversait la First Avenue et a incrusté ces images dans son film, lorsque les deux amants font allusion à la star. Chez lui, le cinéma comme art bandant passe souvent avant la captation de l’orgasme.

Bruce LaBruce raconte comment il a découvert ce réalisateur précurseur et les raisons de sa diffusion.
« Dans les années 90, je suis devenu ami avec le réalisateur Bob Alvarez, un des survivants de la légendaire compagnie de porno Hand in Hand Films (malheureusement, son amant, Jack Deveau, le président, et plein d’autres sont morts du SIDA). L’un des cinéastes les plus connus de cette bande, c’est Peter de Rome, celui qui représente le mieux cet esprit d’avant-garde du porno gay des années 70. J’ai choisi une collection de ses courts métrages intitulée The Erotic Films of Peter de Rome. Parmi eux, il y a Underground, une relecture pornographique du mythe de Prométhée qui s’impose comme la parfaite combinaison entre art et pornographie. »
J’ai découvert son travail par un heureux concours de circonstances, au festival gay et lesbien à Amsterdam, qui n’existe plus aujourd’hui. C’était au début des années 90. Là-bas, j’ai rencontré Bob Alvarez, un des survivants de la compagnie de porno Hand in Hand films à New York dans les années 70. Son amant, Jack De Vau, était le président. Bob était un personnage passionnant, il appartenait à cette catégorie de techniciens qui s’éclataient le week-end en faisant leurs propres films avec le matériel qu’ils maniaient la semaine. Rick Castro et moi étions devenus ses amis et il nous avait montrés les films de Jack De Vau, de Peter Berlin et de Peter de Rome. Ils étaient tous dans l’avant-garde en captant autre chose que de la simple pornographie. Je me souviens d’une anecdote où Peter de Rome avait suivi Greta Garbo dans la rue et avait inclus des images d’elle dans ses propres films. C’est insensé quand on y pense : on peut suivre n’importe qui dans la rue pour le mettre dans ses propres films. C’est amusant de s’imaginer que Garbo a participé involontairement au tournage d’un porno. En même temps, il n’aurait jamais pu l’avoir autrement.
Bruce LaBruce, propos recueillis par Romain Le Vern
Annoncé depuis des mois, voire des années, le British Film Institute vient (enfin) d'éditer une collection de court-métrage de Peter de Rome.

Fragments : the incomplete Films of Peter de Rome. Documentaire d'Ethan Reid, 2011, 43 minutes. Peter de Rome revient sur sa carrière et sur ses films non finis.

Scopo (1966 -6 minutes) : Un jeune homme arrive dans un appartement vide. Mais un autre homme l'observe...

The Fire Island Kid (1970 - 14 minutes) : deux hommes passent une journée de farniente après que l'un est sauvé l'autre de la noyade.

Moulage (1971 - 13 minutes) : casting de corps

Brown Study (1979 - 9 minutes) : étude ethnographique avec bien des différences...

Abracadaver ! (de Nathan Schiff - 2008 - 10 minutes) : avec Peter de Rome

Comme, on peut le constater, il s'agit de court-métrage différent de ceux projetés durant le festival parisien. Il aurait été la bienvenue qu'une éventuelle intégrale de l'artiste soit de mise afin d'avoir entre les mains mais surtout entre les yeux un corpus d’œuvre de ce cinéaste méconnu.

Pour finir, voici quelques extraits du journal de Peter de Rome
(Clic droit, afficher l'image ou cliquez sur l'image pour lire)







Le dvd The Erotic films of Peter de Rome est en vente sur theendstore.com

Vies et morts du Giallo

Sous-titré de 1963 à aujourd'hui, Vies et Morts du Giallo est le premier ouvrage en français a être entièrement consacré à ce genre cinématographique venu d'Italie. Mais qu'est ce que le Giallo ?
"Giallo" veut dire "jaune" en italien. Ce terme désignait initialement une collection de romans policiers populaires puis le genre cinématographique qui en a découlé. Profondément marqué par Mario Bava et Dario Argento il se caractérise par la présence d'un criminel mystérieux et sadique, des scènes de meurtres particulièrement sanglantes et un jeu de caméra très stylisé. A la frontière entre le policier, l'horreur et l'érotisme, le "Giallo" connait son apogée en Italie dans les années 60 et 70. Il marquera profondément des générations de cinéphiles et de réalisateurs. A bien des égards, les "slashers" américains des années 80 et les grands thrillers "serial killers" des années 90 sont ses fils spirituels.
Cette définition provient de la collection Giallo de feu Neo Publishing, seul et unique éditeur français a avoir édité en dvd une série de longs-métrages rendant hommage à ce style cinématographique. Avec des films signés Sergo Martino, Umberto Lenzi ou encore Massimo Dallamano, Neo aura donné un bel aperçu de ce que le genre pouvait donné de meilleur. Malheureusement leur disparition a également entrainé pour le cinéphile l'arrêt de cette collection essentielle qui n'a été reprise par personne.

Un vide d'autant plus frustrant que la publication du livre Vies et mort du Giallo procure l'incroyable envie de découvrir des dizaines de films grâce à ce recueil de critiques, d'analyses et d'entretiens passionnants qui font regretter amèrement le désintérêt des labels français envers ce genre esthétique de très haute qualité.

En attendant un éventuel réveil du microcosme éditorial français envers le Giallo, nous revenons en détail sur cette future "bible" pour cinéphile adorateur de cuir, de sang et de sexe.


Ce deuxième livre* publié par Panorama-cinéma se penche sur le giallo, genre hybride à mi-chemin entre le thriller policier et le cinéma d'horreur. De ses origines à ses multiples résurgences, ce sont toutes les histoires de ce cinéma populaire italien qui font ici l'objet d'une analyse en profondeur.

Allant bien au-delà des œuvres iconiques de Dario Argento, Mario Bava et Lucio Fulci, Vies et morts du giallo n'hésite pas à explorer les bas-fonds du genre pour en exposer la véritable essence. Avec ce livre, Panorama-cinéma comble, pour reprendre les mots de Mitch Davis, « une omission culturelle criminelle ».

Le livre comprend :
42 critiques et essais signés par l'équipe de Panorama-cinéma.
Des textes de nos collaborateur spéciaux Frédéric Astruc, Simon Laprerrière, Jean-Marc Limoges et Olivier Thibodeau.
Deux entrevues inédites, avec Sergio Martino et Ernesto Gastaldi.
La retranscription d'une conférence donnée par Dario Argento en octobre 2010.
Une préface de Mitch Davis

Le sommaire en détail :
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Préface
Le Parfum de la province en noire : finis le refus

Introduction
Quelques notes sur un genre maudit

Première partie : Genre et esthétique
Qu'est ce que le giallo ? : Histoire et définition d'un genre impur
Détectives et témoins : Les origines littéraires du giallo
L’ombre d'un doute : Les origines cinématographiques du giallo
Le Professionnel discret : Entretien avec Sergio Martino
L'architecte de l'ombre : Entretien avec Ernesto Gastaldi
Giallo et potentiel générique : Répétitions, déviations et dérégulations
L'Art de transcender le genre : Le cinéma de Dario Argento
Les indices esthétiques d'Argento :
De 'enquête dans le film à l'enquête du film
Argento, l'alchimiste
Images mentales, ouverture et sympathie :
Typologie et interprétation des images mentales dans les gialli

Deuxième partie : Discours et société
La cruelle logique de l'image-pulsion :
L'horreur naturaliste chez Mario Bava
Les incertitudes de l'écran jaune :
L’ambiguïté du rapport à la modernité dans le giallo
Notes éparses sur la figure du prêtre dans le giallo
Le péril de l'androcée : Giallo et psychanalyse

Troisième partie : Résonances du Giallo
Qu'est-ce que le Giallo regarde ? Portrait d'une contre cinéphilie
Les ruines et l’héritage d'un genre : Le "post-giallo" des années 80
Hémorragies protocolaires : l'influence du giallo sur le slasher
Profondo Giallo

Conclusion
La mémoire est un grenier obscur

570 pages pour tout savoir sur un genre dont aujourd'hui de jeunes cinéastes revisitent brillamment les codes à travers des films tels que Amer (Hélène Cattet et Bruno Forzani) ou Last Caress et Blackaria (Christophe Robin & François Gaillard)

en vente sur theendstore.com
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* Le premier, L'humanisme d'après-guerre japonais est également disponible sur theendstore.com

Coming soon : Cinema Retro #23

Il s'est fait attendre mais le nouveau numéro de Cinema Retro sera prochainement disponible sur theendstore.com. Si le sommaire (ci-dessous) ravira les fans de James Bond, l'amateur de curiosité et autre film oublié sera aux anges avec une sélection de films peu vus, peu connus, et donc indispensables !


Reportage sur la plus grand exposition de voitures issues des films de James Bond | Analyse du film La Nuit du lendemain (The Night of the Following Day - 1968) avec Marlon Brando et Richard Boone | Hommage au film Hatari de Howard Hawks avec John Wayne avec visite des lieux de tournage en Afrique | Retour sur le film méconnu Le Diable à trois (Games - 1967) de Curtis Harrington avec James Caan, Katharine Ross et Simone Signoret | Les films érotiques anglais des années 60 et 70 et la lutte contre la censure | Elvis et le cinéma, retour sur les succès du King | Les meilleurs films de 1982 | Re-vision du western italien Une minute pour priez, une seconde pour mourrir (A Minute To Pray, A Second to Die - 1968) avec Alex Cord et Robert Ryan dans un film de Franco Giraldi (Sugar Colt, Les ordres sont les ordres,...) | Retour sur le tournage de The Slipper and the Rose (1976) aux studios de Pinewood | Photos de plateau du film Disney La course aux trésor (Candleshoe - 1976) et toutes les rubriques habituelles DVD, bande-originales, livres...

Pour les pré-commandes merci d'envoyer un mail à theendstore@gmail(POINT)com ou à contact@theendstore(POINT)com

Peeping Tom 6

Le nouveau numéro du fanzine Peeping Tom est déjà disponible via leur blog. Au menu, un choix toujours aussi disparate avec le Petit Chaperon Rouge au cinéma sous toutes les coutures ; une visite guidée des lieux de Super 8 de J.J. Abrams, ; un dérapage incontrôlé avec La Revanche de Freddy, une réhabilitation avec Garçon !, grand film sous-estimé ; Eastwood et Doux, Dur et Dingue ; Horreurs victoriennes, la suite ; Chappaqua, film hallucinogène ; les acteurs Ricky Tomlinson ; Ben Gazzara et le Musée Imaginaire du Cinéma.

A noter que le film Chappaqua est disponible en dvd dans notre boutique theendstore.com et on l'a évoqué ici

(pour lire le texte, clic droit afficher image)




Pour commander, c'est sur le blog de Tom, ici

Hommage à Lina Romay (1954-2012)

Depuis des décennies l'histoire du cinéma nous donne à voir des couples de cinéma, fictifs, réels ou fantasmés qui sont entrés dans la légende. Grace Kelly et Hitchcock, Anna Karina et Godard, Marlene Dietrich et von Sternberg, Lina Romay et Franco.

Si vous suivez l'actualité du cinéma (bis), vous l'avez sans doute appris il y a quelques semaines via internet ou par Le Monde (merci Jean-François Rauger) de la disparition de Lina Romay, de son vrai nom Rosa Maria Almirall des suites d'un cancer.


Égérie, muse et compagne du cinéaste fou Jess Franco, pape du cinéma d'exploitation azimuté parfois à la frontière de l'abstraction, Lina Romay était surtout le fantasme de bon nombre de cinéphile, halluciné par les divers rôles de sa carrière et les performances qu'elle endurait pour satisfaire son metteur en scène.
"C'était insensé : Lina était nue et devait danser en rythme sans aucune musique ; il faisait tellement froid qu'on voyait la buée sortir de sa bouche. Il n' y avait pas un seul technicien. Jess tenait la caméra lui-même et dirigeait Lina : "Bouge ton cul, tourne ta chatte, lève tes fesses, écartes les cuisses vers moi, à droite, à gauche...""
Propos de Jean-Pierre Bouyxou in Melanco Lina de Christophe Bier - Mad Movies #251 -p.106

Le corps de Lina , offerte aux spectateurs était un territoire, de désir et d'expérimentation, dont l’acmé reste le long-métrage Shining Sex, le sexe brillant (1977), Lina Romay était une veuve noire, une suceuse de sang, une victime mais c'était surtout celle qui allait ouvrir une nouvelle voix dans la carrière de Franco après la mort de Soledad Miranda. En la filmant jusque dans son intimité, jusqu'à la pornographie, Lina Romay s'abandonna entre les mains de Jess Franco pour faire plaisir à ce dernier mais surtout pour faire jouir l’œil du spectateur.

Aujourd'hui THE END lui rend hommage à travers quatre films rares et inédits en France en vidéo. Si malheureusement aucun ne possède de sous-titres en français ou de version française, la possibilité de découvrir ces long-métrages tous signés Jess Franco, permettent d'appréhender davantage la relation qui les unissaient.


Symphonie érotique (1978)


Après un séjour dans un hôpital psychiatrique, la comtesse de Bressac retourne dans sa maison, tombé en désolation où son mari la méprise et l'humilie avec son nouvel amant, un jeune bisexuel. En outre, les deux hommes développent des perversions sexuelles avec une jeune nonne.. La fragilité psychique de la comtesse va la poussé dans un délire de sexe et de mort ...

"Le film s'appelle Symphonie érotique et il est basé sur une suite pour piano et orchestre de Daniel White. J'ai rédigé à partir de cette œuvre musicale une histoire qui se passe en 1900 à Sintra. [...] J'ai tourné Symphonie érotique comme Necronomicon, avec quelques feuilles de script dans la poche. Le film a été fait l’automne dernier (1978, ndr) ; c'est l'époque où le paysage est le plus beau. Tout est doré, c'est très bizarre, très onirique. Je suis en train de le monter très lentement avec la musique de Daniel [...] L'action de Symphonie érotique se passe dans un château en ruine, situé à côté d'u ncimetierre lui-même construit au bord de la falaise. Tout ceci est d'une beauté incroyable. Il n'y a presque pas de dialogues mais deux ou troix voix off qui lisent quelques morceaux classiques d'Edgar Poe, Stendhaln Sade et Valle-Inclan [...] C'est un film essentiellement musical et les textes sont utilisés comme contrepoint à la musique et à l'action. Par exemple, on entend un poème très calme de Vallé-Inclan sur la Galice verte au printemps alors que défile des images très violentes. Je joue avec le morceau littéraure, les ajoutant comme des sonorités dans le concerte de Daniel"

Philippe Rége "Entretien avec Jess Franco (30 mars 1979)", Ciné Zine Zone in Jess Franco, Énergie du fantasme de Stéphane du Mesnildot - p.108.
Symphonie érotique en vente sur theendstore.com

El sexo está loco (1979)


Les étrangers se reproduisent à une vitesse incroyable ! Un enfant toute les neuf secondes. Dans un groupe, deux couples tombent amoureux et découvrent alors un monde de plaisir...

Film inédit en France. Réalisé entre le Sadique de Notre Dame et Eugenie, histoire d'une perversion.

El sexo está loco en vente sur theendstore.com

Opalo de Fuego aka Deux espionnes avec un petit slip à fleur (1980)


Cécile et Brigitte sont deux jeunes et jolies espionnes françaises. Leurs ultimes mission est de retrouver des filles célèbres qui ont disparu, hypnotisées par l'opale que porte au doigt une certaine Mme Forbes qui les livre ensuite à de richissimes clients...

Opalo de Fuego en vente sur theendstore.com



Les putains de la ville basse (1975)

Le détective privé Al Pereira est entraîné par une mystérieuse jeune femme dans une histoire de chantage et de meurtre.

Downtown en vente sur theendstore.com

Quatre films rares pour (re)découvrir tous les charmes d'un duo mythique et le magnétisme d'une actrice dévouée à un homme, à son homme Jesus Franco.

Nudies made in UK

Sorti en février dernier dans la plus grande discrétion Nude of the World (1962) et Take off your clothes and live (1963) sont pourtant deux raretés invisibles depuis leur exploitation en salle. Remercions l'éditeur britannique Odeon pour nous proposer ce double programme, qui à défaut d'être deux chef d’œuvres du septième art à le mérite après Naked - As Nature Intended / Secrets of a Windmill Girl, de défricher le terrain du film d'exploitation Britannique à l'instar de la collection Flipside de la British Film Institute (BFI).

Réalisé par Arnold L. Miller dont quelques unes de ses réalisations ont été édité par la BFI / Flipside (London in raw et Primitive London) est l'une des grandes signatures du Nudies made in UK. Suite au succès de son premier film Nudies of Memories (1961) - soit deux ans après la création du genre avec The Immoral Mr. Teas de Russ Meyer - Miller, accompagné de Stanley A. Long, (directeur photo et producteur) réaliseront jusqu'au début des années 70 et Under the Table You Must Go (1970), sur les meilleurs pubs de Londres (prochainement disponible en zone 2 uk chez BFI), des films plus proches du style Mondo que du documentaire.

En effet, si le nudie, genre typiquement américain à l'origine afin d'exploiter les drive-in et les salles d'exploitation, est antérieur au succès des Mondo Cane (1962), ces derniers seront de véritables modèles aussi bien sur le fond (dévoilé les charmes comme des particularismes de nos sociétés contemporaines) que sur la forme (collage de scènettes n'ayant aucun rapport les unes avec les autres) pour redynamiser le genre.


Bien avant London in the raw (1965) et Primitive London (1968), Nudes off... et Take off... annonçait le futur virage Mondo du réalisateur. Si le premier s’intéresse à des reines de beauté se transformant en apôtre du nudisme (mené par Miss Angleterre), le second se déroule en France sur la Côte d'Azur, où de belles jeune femmes laissent leurs corps communier avec la nature. Mais attention, l'érotisme se fait très rare sur ce second film. Point de nudité (ou si peu) et tout est malheureusement très soft. La copie du film, digne d'un transfert de VHS, révèle sa rareté et permettra aux complétistes du genre de découvrir les mœurs de l'année 1963.

Cette exhumation de la part d'Odeon confirme que le Nudies, est un genre aux contours mal connu, de part son grand nombre de film et de sa diffusion chaotique à travers le monde. A notre connaissance, aucun journaliste au monde ne s'est lancé dans la rédaction d'un dictionnaire, à l'instar de celui de Christophe Bier sur les films pornographiques et érotiques français ou thématique comme Reflets dans un œil mort, Mondo Movies et films de Cannibales de Sébastien Gayraud et Maxime Lachaud, pour recenser la pléthore de long-métrage ayant permis à toute une génération d'éveiller leurs sens aux plaisirs... cinématographiques.



Lionel Soukaz à Nice


En septembre 2010, L'étrange Festival de Paris offrait une carte blanche au réalisateur Lionel Soukaz. L'occasion de découvrir les racines de son cinéma et un de ses rares longs métrages, Le sexe des anges (1976).
« Une partie de mon archéologie. Il y a Genet bien sûr et Kenneth Anger mais aussi Pierre Molinier, encore trop méconnu, dont les autoportraits vont influencer le Body Art naissant avec Michel Journiac entre autres... Molinier filmé par ses amis Borde et Bouyxou, dignes héritiers du génial artiste, et les jambes de Molinier et les masques l'ombre et la lumière. Cette lumière de la libération sexuelle, des minorités, des particularités, des libertés réclamées, déclinées, irradiées, à venir. En matière d'art ou de mœurs, il n'y a pas de progrès mais des va-et-vient. Cette période des années 70 fut un grand aller, élan interrompu mais à renaître... »
Lionel Soukaz
Le 25 avril prochain à Nice, le festival In & Out rendra hommage à ce cinéaste français précurseur des premiers films ouvertement homosexuel. Une soirée exceptionnelle pour découvrir en sa présence un cinéma frondeur, marginal, précieux, donc indispensable. Avant de présenter les quatre oeuvres qui seront projetés, retour sur Lionel Soukaz par le philosophe René Scherer.
« Auteur rare et secret, Lionel Soukaz restera toujours certainement du côté de cet art qui n’a pas besoin de consensus et s’en offenserait plutôt. Non qu’il recherche la difficulté ou l’hermétisme, mais parce qu’il refuse toute censure et surtout toute autocensure qui déjà, dès avant la réalisation, est une entrave à l’élan, à l’envol.

 (...) Auteur secret, peu projeté, peu connu. C’est là sa gloire et le bonheur de qui le découvre. Surtout aujourd’hui, peut-être, maintenant que les années de fièvre et de ferveur créatrices sont derrière nous et que voici venu le temps des normalisations, y compris celle de l’anormal, et celui des désabusements.

 Alors, c’est avec stupeur puis jubilation qu’on reçoit en pleine figure ces feux d’artifice, ces coups de poing.

 De ces incandescences du désir, il y a un foyer, dans ces glaces de voyages sans retour, des pôles, dans ces déserts de l’amour, des lignes de fuite. Et je les trouve, sans trop les chercher, dans l’éblouissante trilogie que composent, autour des années 80 Ixe (1980), Maman que man (1982), Race d’Ep (1979). À quoi il faudra ajouter, comme arrière-fond, source et constant répertoire les Boys Friends et Le Sexe des anges (1975-1977) foisonnants d’émois érotiques, et, comme mise au point, signature, prolongements dans le temps pour comprendre et se souvenir, les plus récents travaux de l’an 2000, Journal vidéo, Vivre halluciné, Amor, Vers l’Inde, cette dernière, extraordinaire méditation abstraite. »
René Scherer
Né à Paris en 1953, son cinéma est avant tout un miroir de sa vie d'homme qui à l'instar d'un Jonas Mekas et son journal intime filmé, propose sous forme expérimentale un collage de sa vie. Souvent personnage central de ces films, Soukaz traite des préoccupations du quotidien que se soit intime (la sexualité) ou plus trivial (les Jeux Olympiques à Paris en 2000). Si ces principaux travaux (les plus scandaleux) sont datés de la fin des années 70, début des années 80, Lionel Soukaz a continué à filmer de manière plus épisodique jusqu'aux années 2000 où le numérique lui permit de retrouver l'allant des premières heures.

RACE D’EP (1979)
de Lionel Soukaz et Guy Hocquenghem


Race d’Ep ! propose un voyage en quatre histoires autour des archétypes de l’inconscient gay. 1900, le Temps de la pose qui évoque les souvenirs d’un riche baron allemand photographiant des éphèbes dénudée. Puis 1930 et le Berlin des années folles avec le récit de la secrétaire lesbienne du Dr Magnus Hirschfeld, fondateur de l’institut de sexologie. Suivent les Années 60 dans un Éden hippie pour « jeunes-hommes-fleurs» et enfin les Années 70 avec Royal Opéra qui suit les déambulations nocturnes de deux hommes sur les berges de la Seine pour une nuit de drague.

Film culte de Lionel Soukaz, écrit et joué par Guy Hocquenghem, Race d'Ep (pédéraste en verlan) fut jugé scandaleux lors de sa sortie et classé X. Le soutien de nombreux artistes et intellectuels tels que Michel Foucault, Roland Barthes, Copi, Gilles Châtelet et Gilles Deleuze permit qu’il soit toute de même projeté dans une version expurgée. « Race d’Ep ! est nécessaire, faisant comprendre qu’il n’est, dans l’histoire, jamais d’acquis, que l’homosexualité est toujours une révolte, non un état, que son désir ne vit que d’affirmation conquérante et ne permet jamais l’installation»
René Scherer

> mercredi 25 avril à 19h00 à la Villa Arson

Le film sera précédé du court-métrage La Marche gay de Washington (1979) :
Les homosexuels de toute l'Amérique convergent à Washington pour la première marche fédérale de leur mouvement. Sous ces allure bon enfant, cette parade est, pour la première fois, un mouvement immense et fort, à l'échelle du pays, permettant à un peuple qui réclame ses droits.

LE SEXE DES ANGES (1976)
de Lionel Soukaz



Dans le Paris des années 70, Bruno n'aspire qu'à aimer et être aimée, au gré des rencontres. Si l’homosexualité adolescente (majorité à 21 ans oblige) n’est pas censée exister, les anges ont pourtant un sexe et sont bien décidés à le prouver. Tourné en 16mm pour contourner la censure, le film est un témoignage précieux sur une époque, pas si lointaine, où malgré les interdit la libération sexuelle battait son plein. Peinture solaire truffée de symboles, c’est un cri de liberté, une ode aux amours masculines et à la beauté de la jeunesse.

MAMAN QUE MAN (1982)
de Lionel SOUKAZ

Au commencement, il y a une voix qui s’adresse à une mère : "Maman, j’ai peur, tu voulais pas que je fasse du cinéma (...), tu pensais que c'était pas un monde pour moi le cinéma, un truc de fils de riches, un rêve d’enfant". Avec Maman que man, fabuleux témoignage sur une époque, Lionel Soukaz nous transporte dans un tourbillon d’expériences, de sensations, d’émotions et de fulgurances : si la mère manque - que man en verlan - elle ne cesse de brûler - quemar en espagnol - comme une piéta précieuse.

Avec ce programme, In & Out comble le vide vidéographique dans lequel l’œuvre de Soukaz est plongée depuis des dizaines d'années. Bien entendu internet permet de voir et revoir des bouts de scène par ci par là mais il serait temps qu'un éditeur se décide à se pencher sur ce pionner de l'underground français.

In & Out 2012 : Gender Trouble

Depuis quatre ans, l'association Les Ouvreurs propose à Nice la manifestation LGBT la plus intéressante de la côte d'azur. Entre films récents et patrimoine, le festival se veut avant tout un espace ouvert à tous, à ceux qui aiment le cinéma, déviant, émotif, intriguant, percutant... rentre dedans. C'est donc avec enthousiasme que nous dévoilons le programme de cette année placé sous la thématique "Gender Trouble". Hommage à l'ouvrage éponyme de Judith Butler, qui à l'aube des années 90 aux USA insuffla un trouble dans la sociologie grâce à l'idée que notre appartenance à une communauté sexuelle définit également notre mode de pensée et d'agir. Et c'est justement tout l'enjeu du festival de proposer une pluralité des genres (sexuels) à travers diverses thématiques dont nous reviendrons prochainement. En attendant, voici le programme de cette année.



LONGS-MÉTRAGES
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80 JOURS de Jose Mari Goenaga et Jon Garano


Deux femmes, amies d’enfance, se retrouvent par hasard après cinquante ans de séparation. Au fil des jours, une grande complicité renaît entre elles et des sentiments profonds refont surface. Leurs existences sont bien différentes. Axun a passé sa vie à se consacrer à son mari et à sa fille alors que Maïté est une femme libérée et indépendante qui assume pleinement son homosexualité. Ces retrouvailles vont réveiller de nombreux souvenirs de jeunesse et semer le trouble dans la vie d’Axun qui doit faire face à des sentiments refoulés depuis bien longtemps.

> Mercredi 2 mai à 21h30 (MERCURY)

ADVOCATE FOR FAGDOM (THE) d’Angelique Bosio
> Samedi 28 avril à 19h00 (MAMAC)

BALLAD OF GENESIS AND LADY JAYE (THE) de Marie Losier
> Samedi 5 mai à 19h00 (LES ARCADES / CANNES)

CITY OF BORDERS de Suh Yun


A Jérusalem, le seul bar gay de la ville est rapidement devenu un sanctuaire et un point de rencontre au-delà de toutes barrières sexuelles, ethniques et religieuses. « Chacun sort de son propre ghetto et se retrouve au Shushan» nous confie Sa’ar Netanal, son propriétaire. On y croise Boody, palestinien musulman pratiquant, qui doit franchir clandestinement la frontière entre la Cisjordanie et Jérusalem pour s’y rendre toutes les nuits. S’y retrouve aussi Samira, israélienne arabe et Ravit, sa compagne juive, qui tente d’échapper aux oppositions que suscitent leur couple transgressif à double titre. Quant à Adam, jeune juif de 19 ans, il vient y danser en toute liberté, oubliant pour un temps les cicatrices de l'agression dont il a été victime lors de la Gay Pride Parade 2005.

> Dimanche 29 avril à 17h00 (MAMAC)

EN SECRET de Maryam Keshavarz

A Téhéran, Atefeh et Shirin rêvent d’une autre vie et bravent les interdits en fréquentant les lieux underground où tout semble permit, l’absence du voile, la musique, l’alcool, la drogue et la sexualité. Une histoire d’amour naît entre elles mais lle doivent faire face à la réalité d’une société soumise à l’intégrisme religieux et à la domination masculine. Le retour de Mehran, le frère d’Atafeh, engagé dans la police des mœurs, va entailler cette soif de liberté.

> Lundi 30 avril à 19h00 (RIALTO)

FUCKING DIFFERENT XXX de Bruce LaBruce, Emilie Jouvet, Jürgen Brüning, Kristian Petersen, Maria Beatty, Courtney Trouble, Toff Verrow & Manuela Kay

La série de courts-métrages Fucking Different a débuté à Tel Aviv en 2008, puis à voyager de Berlin à São Paulo. Son principe est de faire filmer des sexualités gays par des réalisatrices lesbiennes et vice versa. Fucking different XXX en est une version porno tournée à l’initiative de Jürgen Brüning, producteur, fondateur du festival Porno de Berlin, en collaboration avec un vivier de réalisateurs de la scène porno queer internationale.

> Jeudi 26 avril à 23h30 (Théâtre de la Cité)

HOUSE OF BOYS de Jean-Claude Schlim
1984. Frank a 18 ans et compte bien profiter pleinement de la vie. Après son coming-out, il fugue à Amsterdam avec sa meilleure amie et trouve refuge au House of Boys, cabaret gay tenu par «Madame». Il apprend les rudiments du métier de danseur et tombe amoureux de Jake son colocataire hétéro. Ce dernier n’exerce le métier de danseur que pour gagner l’argent nécessaire lui permettant de s’installer avec sa petite amie. Se prostituant aussi de temps à autre, Jake se met à éprouver des symptômes étranges auxquels la médecine ne trouve pas de réponse.

> Jeudi 3 mai à 19h00 (Théâtre de la Cité)

HOWL de Rob Epstein et Jeffrey Friedman

Avec l'absolue sincérité qui le caractérise, Allen Ginsberg, poète icône de la contre-culture américaine, raconte dans son poème Howl ses voyages, ses histoires d’amour et sa quête de liberté. S’entrelacent alors trois sujets : le portrait d’un écrivain qui a su galvanisé une génération entière par de nouvelles formes d'expression, l’illustration du poème lors de séquences animées et le combat pour la liberté d’expression artistique qu'entraîna le procès pour obscénité intenté contre son éditeur en 1957.

> Jeudi 2 mai à 19h15 (MERCURY)

IL N'Y A PAS DE RAPPORT SEXUEL de Raphael Siboni


Un portrait de HPG, acteur, réalisateur et producteur de films pornographiques, entièrement conçu à partir des milliers d’heures de making-of enregistrées lors de ses tournages. Plus qu’une simple archive sur les coulisses du X, ce film documentaire s’interroge sur la pornographie et la passion pour le réel qui la caractérise.

> Mardi 1 mai à 19h00 (Théâtre de la Cité)

JAURES de Vincent Dieutre
Un studio d'enregistrement. Un homme et une femme. Vincent Dieutre montre à l’actrice Eva Truffaut les plans tournés depuis l'appartement d'un homme qu'il a aimé. Il commente, sous l'impulsion de ses questions. La vue sur la rue, la ligne de métro au-dessus proche de la station Jaurès, le canal. Au bord du canal, des jeunes hommes en provenance d'Afghanistan ont établi un campement de fortune, que l'homme regarde avec une croissante sympathie. Bien que la camera filme l’extérieur, l’intérieur est omniprésent. Simon, l'amant, militant des droits civiques, joue du piano. Dieutre le décrit comme un héros qui lui a réappris ce qu’était la compassion. Mais la relation est terminée et il parle de lui au passé, avec tendresse et respect. Au fur à mesure que le récit se déploie, d’étranges animation envahissent le images.

> Vendredi 27 avril à 19h00(MAMAC)

JITTERS de Baldvin Zophoniasson

Lors d’une classe de langue en Angleterre, Gabriel jeune homme assez calme partage sa chambre avec Markus, garçon rebelle qui l’attire et avec qui il finit par flirter. De retour chez lui, en Islande, Gabriel s’interroge sur sa sexualité et revoit Markus, avec moins de succès. Il est confronté à l’intransigeance de sa famille et la réaction de sa meilleure amie secrètement amoureuse de lui. Un drame survient qui plonge Gabriel dans un profond désespoir, l’obligeant à révéler son lourd secret.

> Mercredi 2 mai à 19h00(Mercury)

JOE + BELLE de Veronica Kedar
Joe est une belle dealeuse de drogues de Tel Aviv qui a du mal à se débarrasser de son ex petit ami. Belle est une française qui sort de l'hôpital psychiatrique. Mettez les deux ensemble, Joe + Belle, et vous assistez à une rencontre explosive qui engendre des événements plus absurdes les uns que les autres. Belle encombre Joe ou la soulage ? La confusion s'installe.Dans cette situation désespérée, la fuite vers Sderot, ville cible de fréquents bombardements, s'annonce comme la perspective d'une nouvelle vie.

> Dimanche 29 Avril à 18h15(MAMAC)

KEEP THE LIGHTS ON d’Ira Sach
New York, 1998. Erik, un jeune réalisateur, commence un documentaire sur Avery Willard, photographe et réalisateur de films amateurs gay. Sa vie amoureuse est faite de rencontres sans lendemain, jusqu’au jour où son chemin croise celui de Paul, un jeune avocat. De cette rencontre sans avenir, une belle histoire d’amour va naître. À travers une décennie, ils vont connaître des hauts et des bas, comme tout couple, devant faire face à l’acceptation des différences et des faiblesses de l'autre…

> Vendredi 27 avril à 21h00 (MAMAC)

LOUIS(E) DE VILLE, PORTRAIT D'UNE BAD GIRL de Chriss Lag
Louis(e) de Ville est une jeune comédienne, éducatrice sexuelle, auteure et artiste de burlesque américaine. Pendant deux ans, Chriss Lag a suivie Louis(e) de Ville avec sa caméra sur les différentes scènes européennes, où elle s’est produit, notamment pour son spectacle Betty Speaks. Du glamour au trash et de la scène aux coulisses, Louis(e) de Ville : portrait d’une bad girl explore un travail qui fait voler en éclats les codes liés au genre et les préceptes du féminisme.

> Jeudi 26 avril à 21h00 (Théâtre de la Cité)

MARY LOU d’Eytan Fox (série TV)
Meir, jeune homme sensible et enjoué, a vu son enfance bouleversé par le départ de sa mère qu’il adorait. Il s’invente depuis une explication extraordinaire : elle aurait rejoint son idole, le célèbre crooner Svika Pick pour chanter avec lui et devenir une grande star. Au lycée, lieu de toutes les cruautés adolescentes, Meir ne vit que pour son amitié avec la fabuleuse Shuli. Mais ils tombent tous les deux sous le charme d’un nouvel élève, le beau et athlétique Gabi qui décide de sortir avec Shuli. Rongé par la jalousie et aveuglé par la peine, Meir décide de partir pour Tel Aviv vivre librement son homosexualité et, qui sais, retrouver sa mère. Il devient chanteur à succès dans un cabaret de drag queen.

> Dimanche 29 avril à 20h00 (MAMAC)

MOMMY IS COMING de Cheryl Dunye
Dylan, jolie blonde sexy, vient de s'installer à Berlin, capitale queer où tout est possible et entretient une relation torride avec Claudia, une belle butch qui travaille dans un hôtel de la ville. Malgré les efforts de Claudia pour mettre en scène leur vie sexuelle, Dylan, qui exècre le modèle du couple monogame et rêve de feux d'artifices quotidiens, n'est pas satisfaite. Elle se tourne alors vers les sexclubs queer à la recherche d’expériences inédites. Au même moment sa maman, inquiète de l'installation de sa fille mais surtout avide de nouvelles aventures, débarque à Berlin... dans l'hôtel de Claudia. Commence alors une série de quiproquos qui aboutit à un final des plus surprenant !

> Mardi 1er mai à 21h30 (Théâtre de la Cité)

MON ARBRE de Bérénice André
Marie a dix ans et une famille résolument moderne. Conçue par un couple de gay et un couple de lesbien, qui se sont tous séparés depuis, elle a deux papas, deux mamans, et une poignée de beaux-parents, de frères et de sœurs. Les fêtes de Noël se transforme en périple riche en surprises entre les différents domiciles parentaux. Les compromis sont nombreux et Marie tente au mieux de partager son amour pour tous les membres de sa petite tribu, tout en se posant des questions sur sa venue au monde.

> Samedi 28 avril à 17h00 (MAMAC)

PARADE (LA) de Srdjan Dragojevic

A Belgrade, un couple gay demande la protection d’une bande de gangsters pour organiser la première gay pride de Serbie... Les très violentes réactions contre cette manifestation amène à une alliance improbable entre les membres de différents groupes ethniques et les activistes gays, que tout semblait opposer.

> Mardi 24 avril à 20h00 (MAMAC)

PÊCHE, MON PETIT PONEY, de Thomas Riera
Le film est l’enquête que mène le réalisateur sur son petit poney en plastique rose reçu le jour de son 6ème anniversaire. Il part à la recherche du moindre indice pour tenter de savoir si ce petit poney, qu’il avait surnommé Pêche, lui était vraiment destiné.

> Mardi 1 mai à 16h00(Théâtre de la Cité)

RACE D'EP de Lionel Soukaz
+ LA MARCHE GAY DE WASHINGTON

> Mercredi 25 avril à 19h00 (Villa Arson)

RAPSBERRY REICH de Bruce LaBruce

> Samedi 28 avril à 21h15 (MAMAC)

SEXE DES ANGES (LE) + MAMAN QUE MAN de Lionel Soukaz

> Mercredi 25 avril à 21h30 (Villa Arson)

WEEK-END d’Andrew Haigh


Vendredi soir. Après un repas arrosé chez ses amis, Russell décide de finir une nuit très alcoolisé dans un club gay. Juste avant la fermeture il rencontre Glen et le ramène chez lui. Mais ce qui semblait être une aventure d'un soir se transforme en une idylle minée d'émotions complexes. Le temps d’un week-end intense, entre excès, sexe et confidences, les deux amants vont peu à peu apprendre à se connaître jusqu’à en bouleverser leur vie.

> Lundi 30 avril à 21h00 (Rialto)

Ajoutez à cela toute une série de courts-métrages présenté en amorce du film :

COURTS-MÉTRAGES
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AGAIN ALWAYS d'Estel Campreciòs
COLDSTAR de Kai Stänicke
FILLE DU BOULANGER (LA) de Claudine Bourbigot
GENDER TROUBLE de Tom de Pékin
GEVALD de Netalie Braun
I DON'T WANT TO GO BACK ALONE de Daniel Ribeiro
I'M A GIRL de Susan Koenen
JAMES DEAN de Lucy Asten Elliott
JE LES AIME ENCORE de Marie-Pierre Grenier
MATHI(EU) de Coralie Prospe
OUT FILM de François Emmanuel Charles
PAS DE SEXE AU RAYON JOUET d'Audrey Leclerc
RETOUR AU PAYS (Le) de Carine Parola
RETOUR SIMPLE de Jérôme Guiots
S&M de Patricia et Colette
THE NOT SO SUBTLE SUBTEXT de Sarah Rotella
WE DON'T LIKE BOYS d'André Matarazzo et Gustavo Ferri
YULIA d'Antoine Arditti

et vous aurez du 24 avril au 5 mai, un beau panorama sur la sexualité dans toutes les positions !

Plus d'infos prochainement sur certaines thématiques qui ont retenu toute notre attention.

Ira Cohen, gourou de la Beat Generation



Figure mystérieuse de la contre culture américaine, Ira Cohen reste un an après sa mort (le 25 avril 2011 à l'âge de 76 ans) un artiste à découvrir. Poète, photographe, réalisateur, Ira Cohen a une vie à l'image de ses créations, c'est-à-dire surprenante. Né le 3 février 1935 de parents sourd, il apprend le langage des signes avant même de savoir parler ou écrire. En 1961, il abandonne la fac de Columbia et prend un bateau (yougoslave) en partance pour Tanger, haut lieu de villégiature de la Beat Generation. C'est là-bas qu'il éditera en 1964, au côté de Brion Gyson et William Burroughs, la mythique revue Gnaoua. De retour à New York en 1966, Cohen édite et publie ses textes sous le nom de Panama Rose dont son livre "The Hashish Cookbook".

Si son travail d'éditeur ou d'auteur est rare ou hors de prix, son œuvre visuelle et quant à elle beaucoup plus accessible, et ce grâce à internet. Unique, bizarre, étrange, psychédélique autant d'adjectifs pour traduire les sentiments que l'on peut ressentir face à son travail photographique dont les sujets sont ni plus ni moins que les grandes figures artistiques (littérature, rock, cinéma) de l'époque dont en voici quelques exemples :

Alejandro Jodorowsky

Jimi Hendrix

William Burroughs

Ces incroyables effets visuels sont obtenus grâce à la Mylar Chamber dans son loft du Lower East Side à New York. Le pouvoir fascinatoire des ces photos renvoie à d'autres photographes comme Man Ray ou Max Ernst. Ces quelques exemples de personnages connus du monde culturel de l'époque - et devenus culte aujourd'hui - ne sont qu'un court exemple de la cinquantaine de photos de l'artiste visible en bonus du dvd de son film The Invasion of Thunderbolt Pagoda. Car en 1968, Ira Cohen devient Film maker avec ce court métrage devenu mythique. Si vous le cherchez sur IMDB, Ira Cohen n'est crédité que du scénario alors que toute la beauté ce trip visuel réside dans ce kaléidoscope de forme dû à la mylar chamber, obtenu par l'intermédiaire de miroir.

Ce film d'une vingtaine de minutes est sorti une première fois en dvd en 2006 via le défunt magazine américain Arthur. Aujourd'hui, introuvable (ou à des prix exorbitants) The Invasion... est de nouveau disponible grâce à la galerie new-yorkaise Boo-Hooray.


Le film est accompagné d'un commentaire audio du réalisateur (non sous-titré en français), d'une galerie de photos ("Slide Show : from The Mylar Chamber") et d'une bande son différente intitulé The Joyous Lake par Angus Maclise (1938-1979), premier batteur du Velvet Underground. La bande-son originale est signé The Universal Mutant Repertory Company (réunion de Loren Standlee, Ziska Baum, Angus MacLise, Raja Samayana, Tony Conrad, Henry Flynt et Jackson MacLow).



Edition limitée à 500 exemplaires

en vente sur theendstore.com

En bonus, nous proposons ce document imprimé à 65 exemplaires et aujourd'hui épuisés auprès de l'éditeur, d'un pamphlet poétique d'Ira Cohen, "Song to nothing" assorti d'une interview de 71 minutes sur dvd-r par Bob Bassara publié à l'occasion d'un hommage rendu au Living Theater de New York en février dernier.

en vente sur theendstore.com

Andy Warhol, film muet

"Je ne peins plus, j'ai abandonné la peinture il y a à près un an et maintenant je ne fais plus que des films. Je pourrais faire deux choses à la fois mais les films sont plus excitants. La peinture était seulement une phase que j'ai traversé."
Andy Warhol
Si l’œuvre picturale d'Andy Warhol est connu de tous (ou presque), son cinéma est quant à lui encore méconnu pour ne pas dire oublié. Et pourtant, en parallèle à son explosion sur la scène artistique mondiale, Warhol utilisa le support afin de filmer sa vie et ses nombreuses rencontres au sein de son célèbre atelier, la Factory. Véritable boulimique de la pellicule, Andy Warhol réalisa plus d'une cinquantaine de films en l'espace de cinq ans dont la plus part reste encore aujourd'hui invisible.


Étrangement c'est du côté de l'Italie que l'on trouve les rares traces du cinéma d’Andy Warhol dont voici un des dvds que nous proposons à la vente. Proposant quatre films muet (Kiss, Blow job, Empire et Mario Banana) des années 1963-64, ce dvd offre l'avantage de pouvoir découvrir divers exemples du style Warhol. Entre érotisme homosexuel (Blow job) et projet à la limite de l'installation vidéo (Empire, dont seulement une heure a été retenu sur les six heures du long-métrage), Andy Warhol est un artiste dont le style cinématographique est propre à sa vision d'artiste picturale. Fondé sur la répétition d'un motif par sa reproduction sérielle ou dans sa dilatation, le cinéma Warholien emprunte les mêmes voies que son art tout en les prolongeant de manière fulgurante.

Questionner les images, offrir un moment de contemplation et donc de réflexion au spectateur, voilà à quoi le cinéma d'Andy Warhol aspire à être. Son cinéma de prime à abord met le spectateur au défit, de part son rythme, sa longueur ou son sujet. Pour autant Warhol n'est pas intéressé par l’expérience à proprement dites mais par les résultats sur le regardant, plongé entre lassitude et excitation.

"Jamais peut-être,[...] œil de cinéaste n'a été aussi distant de sa caméra"
Patrick De Haas

Beaucoup de choses ont été dite, film ennuyeux, absence de mise en scène ou de montage, il n'en reste pas moins que ces films à l'instar de ses peintures propose un vision, un point de vue d'auteur qui aujourd'hui encore reste unique. Sur Empire, Jonas Mekas estime que le film "demeure l'une des affirmations esthétiques les plus radicales dans l'histoire du cinéma".

Si les films d'Andy Warhol sont rares, les analyses sur son oeuvre le sont encore plus. Cette absence de pensée témoigne d'une carence de considération flagrante en vers un cinéma - que l'on peut considérer comme expérimentale ou d'avant garde - pourtant précurseur à bien des égards de certaines tendances (le home movies, les installations vidéos) c'est pourquoi nous sommes heureux de vous proposer ce (petit) livret de 66 pages, imprimé à 800 exemplaires en édition bilingue permettant d'avoir une approche globale du cinéma de Andy Warhol.

Si Andy Warhol est un nom qui a obtenu beaucoup plus que quinze minutes de célébrité, certains aspects de son œuvre, particulièrement le cinéma, restent cependant mal connus. Les films de Warhol ont pourtant bouleversé en profondeur un certain type de savoir et de comportement face au cinéma. Mais les éléments novateurs et radicaux des films de Warhol (plans fixes de longue durée, “ temps réel ”, crudité des représentations sexuelles…) ne peuvent être pleinement compris que si on les appréhende en les rapportant à l’attitude globale qui génère l’ensemble de l’activité de l’artiste : sa peinture comme ses films. Ainsi, les questions du dandysme, de l’affirmation de l’indifférence, de l’attrait pour la surface, de la pulsion voyeuriste, sont-elles quelques-unes des “ clefs ” qui permettent d’analyser avec plus de précision le jeu avec la star, la fascination pour Hollywood, la singularité du montage, et les rapports étranges entretenus avec la machine et le langage.
Peinture et cinéma sont donc étudiés ici dans leur contexte mental commun. Et la position historique des films de Warhol est éclairée par la mise en relief des connivences avec les films et pensées de Duchamp, Man Ray, Picabia, Léger…


Andy Warhol 4 silent movies : 25 euro [dvd]
Andy Warhol, le cinéma comme braille mental : 12 euro [livre français / English]

The Black Power Mixtape | Arte

Comme toujours, la chaine Arte nous réjouit avec sa programmation toujours aussi excitante et en parfaite adéquation avec nos intérêts cinématographiques. En novembre dernier, nous évoquions la sortie salle de ce documentaire aux images jusqu'ici inconnues et déterrées des archives suédoises pour retracer le combat politique de la communauté noire aux USA.

The Black Power Mixtape
Mercredi 4 avril 2012 à 22h45
Attention il s'agit de la version courte de 58 minutes. La version salle est de 93 minutes.



Présentation Arte :
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De 1967 à 1972, des équipes de télévision suédoises se sont intéressées au mouvement des droits civiques aux États-Unis. Du quotidien d'une famille noire qui manque de tout au désespoir des habitants de Harlem après les assassinats de Martin Luther King et Bob Kennedy, d'un discours de Bobby Seal au procès très médiatisé de l'égérie des Black Panthers Angela Davis, ces journalistes ont relayé le soulèvement de la population afro-américaine en tentant d'en comprendre les causes. Ils ont approché les grands leaders du Black Power lors de prises de positions publiques, mais aussi dans l'intimité. Dans une séquence particulièrement forte, Stokely Carmichael interviewe sa maman, qui raconte la misère et les discriminations. Dans un autre entretien d'une franchise stupéfiante, Angela Davis, interrogée depuis sa prison sur l'usage de la violence, s'emporte contre le journaliste avant d'évoquer son enfance, marquée par les meurtres raciaux et la possession vitale d'armes pour se défendre.

Mosaïque visuelle
Göran Hugo Olsson a exhumé les rushes en 16mm de la télévision suédoise pour composer une mosaïque visuelle d'une richesse saisissante, complétée par des témoignages et des anecdotes en voix off de personnalités célèbres comme Erykah Badu, Harry Belafonte ou Angela Davis elle-même. Sorti en salles dans sa version longue (de 1967 à 1975), ce documentaire, rythmé par la musique de Questlove, ressuscite la période charnière durant laquelle s'est forgée l'âme du Black Power et interroge son héritage à l'heure où l'Amérique a élu un président noir.


NOTES DU RÉALISATEUR
Une rumeur circula pendant des années parmi les réalisateurs comme quoi la Suède avait plus de matériel d’archives sur les Black Panthers que les États-Unis. Il y a 2 ans, je travaillais sur un film parlant de Philly Soul et j’explorais les archives de la Swedish Television quand j’ai compris que cette rumeur était fondée. Peut-être pas entièrement, mais les archives sur le Mouvement Black Power étaient incroyablement riches. J’ai tout de suite su que j’avais mis la main sur quelque chose de rare. A partir du moment où nous avons vu le contenu d’archives, nous avons su immédiatement que nous ferions The Black Power Mixtape 1967-1975, d’une manière ou d’une autre. Nous n’avons pas attendu l’approbation de qui que ce soit ; nous avons commencé à faire ce en quoi nous croyions, et avons trouvé les fonds nécessaires au cours de notre cheminement. J’ai également considéré cet acte comme mon devoir de faire en sorte que ces fantastiques images sortent de la cave et soient rendues accessibles au public.
Mon intérêt et mon dévouement pour ce projet trouvent leurs racines dans les années 1970 quand, en tant qu’étudiant, mes années scolaires étaient rythmées par un sens de la solidarité envers les mouvements libertaires. Plusieurs de mes camarades de classe étaient des enfants de survivants de l’Holocauste, d’autres faisaient partie de cette communauté de chiliens du temps d’Allende, exilés en Suède. Nous avons levé des fonds pour l’ANC après le soulèvement de Soweto en Afrique du Sud, et en 1980-1981, chacun d’entre nous était engagé dans les manifestations Solidaires en Pologne. Ma conscience personnelle a été profondément affectée par ces luttes.
Le film est une « Mixtape », il n’est pas retravaillé. Je voulais garder l’esprit du matériel d’origine, ne pas le découper en morceaux. Mon respect, non seulement pour les travailleurs de l’image, mais également pour les réalisateurs, est total. Les gens dans le film ont changé le monde pour le meilleur. Pas seulement pour les noirs d’Amérique, ou pour un groupe marginalisé, mais pour chacun d’entre nous. Ils ont montré qu’on ne pouvait pas s’asseoir et attendre que quelqu’un nous donne nos droits ; on doit se lever et les obtenir soi-même. Et cela est valable pour chacun, même si on est un blanc de classe moyenne, vivant en Suède.
Selon moi, la plus grande surprise dans la réalisation de The Black Power Mixtape 1967-1975 a été de rencontrer l’un de ses protagonistes – Angela Davis. Je l’ai admirée pendant tant de temps en la regardant à la télévision ou en lisant sa biographie. La pellicule que nous avons assemblée dans le film représente quelque chose que personne, en dehors des gens de la télévision suédoise, n’avait vu auparavant. J’ai été ému par les interventions d’Angela Davis, mais aussi par sa manière si directe de s’exprimer avec connaissance, force et subtilité. Puis, quand j’ai fini par la rencontrer, j’ai été complètement époustouflé par son humour et sa chaleur humaine. Ce fut un grand moment.
De manière plus générale, ce même sentiment de surprise résonna en moi avec toutes les autres personnes que j’ai interviewées pour le film. En tant que réalisateur de documentaires, on n’est pas toujours sûr de la manière dont les personnes qu’on interroge vont nous répondre, surtout à propos de problématiques si importantes et si sensibles. Mais chaque personne, impliquée dans le projet The Black Power Mixtape 1967-1975 et que nous avons approché pour des entretiens et des participations diverses, a fait preuve de générosité et de don de soi, que ce soit Erykah Badu, Talib Kweli, Harry Belafonte, Kathleen Cleaver, Sonia Sanchez, Bobby Seale ou Questlove, ce dernier nous gratifiant de la meilleure bande-son imaginable, collant parfaitement aux images.
Le volet le plus délicat dans la réalisation de The Black Power Mixtape 1967-1975 a été de mettre de côté du contenu de qualité qui ne rentrait pas dans le déroulé du film.
Finalement, je crois que mon désir est de faire un film qui met en lumière les gens remarquables, la société, l’activisme, la culture et les styles qui opèrent un changement.

Göran Hugo Olsson – Réalisateur (extrait du dossier de presse).

Rediffusion :
> lundi 09 avril 2012 à 11h00
> vendredi 20 avril à 01h50



source : Arte / Kanibal distribution