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Bonus dvd : Baby Cart dans la terre de l'ombre

A mi parcours de la saga Lone Wolf & Cub, Baby Cart dans la terre de l'ombre, continue (brillament) le périple d'Ogami Itto et de son fils Daigoro dans un Japon toujours aussi menaçant pour leur existence.

On retrouve David Martinez et Léornard Haddad de Hk Vidéo pour la présentation de ce troisième volet.

BABY CART DANS LA TERRE DE L'OMBRE
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Itto Ogami survit grâce à la maîtrise de son art, le maniement du sabre, en louant ses services. Toujours accompagné de son fils Daigoro, le ronin rencontre Kambé, un samouraï déchu, dépressif qui veut l'affronter. Mais à sa grande fureur, Ogami refuse le combat. Il accepte en revanche de tuer le gouverneur de la région..
"Pour tous ses instigateurs la série Baby Cart est en 1972 une occupation à plein temps. Les deux premiers films ont été d’énormes succès au Japon et dans toute l’Asie et la formule semble reconductible à l’infini puisqu'il s’agit simplement de continuer à puiser dans les péripéties du manga qui parait à un rythme soutenu.

La nature du cinéma d’exploitation est de capitaliser sur des formules gagnantes, mais aussi de pratiquer la fuite en avant. Baby Cart dans la terre de l’ombre, en est une parfaite démonstration. Kazuo Koike continue de recycler les joutes sanglantes du manga à l’écran. Kenji Misumi poursuit dans sa veine étrangement contemplative, privilégiant un rythme lent et solennel qui fait d’autant mieux ressortir les brusques montées de violence et Tomisaburo Wakayama promène sa dégaine de droopy sabreur, avec toujours plus d’aisance, se laissant même à interpréter en personne la chanson du film.

Mais avec ce troisième volet Baby Cart devient surtout un grand terrain de jeu et d'expérience, l’occasion pour ses auteurs de repousser leurs propres limites et celle du genre, en se livrant à une surenchère décadente. Premier signe de cette évolution, le film s’ouvre sur une séquence particulièrement cruelle de viol collectif ou filles et mères sont logées à la même enseigne. Plus encore que par la passé le sexe devient une composante décisive de l’univers de Baby Cart. Par ce détail Misumi et Koike marquent leur intention de se concentrer sur le contexte de leur saga, un Japon féodal en pleine déliquescence morale, peuplé de samouraï sans maitre et sans honneur et dont Ogami serait la mauvaise conscience, l’ange massacreur et le croquemitaine.

La dimension philosophique du personnage, traçant sa route morale de son sabre tueur prend toute sa mesure dans son affrontement avec Kambei, samouraï déchu comme lui, le seul à comprendre que sa quête n’est pas seulement vengeresse et destructrice mais aussi éthique, fusse de façon très ambiguë.
Autre nouveauté le loup à l’enfant ne cache plus seulement un arsenal d'armes blanches dans son landau il y abrite également revolvers et mitrailleuses. Le Yado, art de trancher en dégainant et le style de la mouette, une technique de sabre adapté au combat dans l’eau, demeure ses passes d’armes préférées. Mais Kenji Misumi choisit dans ce film de concrétiser de façon plus littérale ces multiples emprunt et hommage au style du western spaghetti . Le monstrueux gunfight dans le désert qui conclut Baby Cart dans la terre de l’ombre est resté l'une des séquences les plus célèbres de toute la série, précisément parce qu'elle organise la fusion entre deux formes clés du cinéma populaire des années 70, un carnage dantesque en forme de crossover parfait.
A partir d’une bande dessine qui se nourrissait de l’esthétique du cinéma de sabre tout en la pervertissant, les auteurs de Baby Cart achèvent avec ce troisième volet leur démantèlement du chambara classique. Après cette première trilogie, le genre ne peut plus se reposer sur aucune certitude, ce qui n’empêche pas Baby Cart, ultime paradoxe,  de demeurer, trente ans après l’un de ses modèles les plus influent."
source : HK Vidéo / Wild Side

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