Deux ans ans après Wild Side Vidéo réedite les six films dans un coffret intégrale. Wild Side se démarque grâce à des bonus, là ou les coffrets HK proposaient "seulement" des présentations de David Martinez.
Retiré de la vente depuis l'apparition de l'édition Wild Side, nous avons décidé à l'occasion de la disponibilité du coffret sur theendstore.com de proposer les présentations de David Martinez et Léonard Haddad par écrit.
Rendons à César ce qui appartient à César puisque cette idée de retranscrire les bonus dvd vient d'un fanzine, Miroir Noir, pour ne pas le citer, qui depuis son premier numéro, propose des bonus dvd couchés sur papier.
Le fanzine Peeping Tom évoque les questions de droit, espérons que ni Metropolitan, ni HK nous poursuive pour cela car c'est avant tout à titre informatif et en hommage à la qualité rédactionnelle de l'équipe de Christophe Gans.
BABY CART, LE SABRE DE LA VENGEANCE
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"Au début des années 70, les grands studios japonais ne savent pas encore que leur âge d’or touche à sa fin. Le développement forcené de la télévision et du cinéma engagé et expérimental de la nouvelle vague japonaise leurs ont porté un coup fatal qui les plongera dès 1975 dans une crise à l’issue incertaine.Tourné en 1972, Baby Cart le sabre de la vengeance est encore un pur film de système, mais les prémices de la fin d’une époque y sont déjà apparentes.Il est certes produit par un studio majeur, la Toho et réalisé par Kenji Misumi, un maître artisan ayant mené toute sa carrière au sein de ce même système, notamment à la Daei spécialiste des films de sabre mais il se distingue de la production de son temps par le fait qu’il prend sa source dans un manga et qu’il est accompagné d’une série télé dérivée.C’est donc l’une des toutes premières œuvres brisant les frontières de la culture populaire qui deviendront par la suite de plus en plus poreuses. L’un des premiers avatars d’un multi médiatisme balbutiant.Du manga au cinéma en passant par la télé, Baby Cart est avant tout un concept. Un homme pousse le landau de son fils sur les chemins du Japon et massacre ses assaillants sans presque prendre la peine de s’arrêter, préfigurant des centaines de jeux vidéo On doit cette idée au fameux scénariste de manga Kazuo Koike, créateur multirécidiviste de personnage d’assassins marqués par des origines tragiques qui les rendent à la fois impitoyables, invincibles et extraordinairement ambivalents.Comme Golgo 13, Lady Snowblood ou Crying freeman le héros de Baby Cart tue. Mais pire qu’un assassin Itto Ogami est un bourreau. Un complot conçu pour usurper sa position d’exécuteur auprès du shogun aboutit à la mort de de sa femme et à sa déchéance. Plutôt que de se faire hara-kiri Ogami suit son propre code du déshonneur en prenant la fuite avec son jeune fils et en devenant un assassin.Après près de vingt ans de carrière comme second rôle dans des films de sabre ou de gangster Tomisaburo Wakayama prête son physique de taureau placide au personnage du loup à l’enfant.Ce n’est pas un hasard. La série est produite par Shintaro Katsu, l’acteur culte de Zatoichi, le samouraï aveugle, qui n’est autre que le propre frère de Wakayama. Kazuo Koike signe lui-même le scénario adapté de son manga. Le réalisateur Kenji Misumi remplaçant en quelque sorte le dessinateur Koze Kojima en tant qu’illustrateur de ses visions nihilistes.La source manga du film est visible non seulement dans la fidélité à certains épisodes dessinés mais aussi dans le style formel mis au point par Misumi. Très composé et très graphique en apparence plutôt classique, Baby Cart est par certains aspects une œuvre radicalement expérimentale, un grand exemple de freestyle cinématographique, zébré d’éclair de couleurs ou d’effet gore saisissant.On y retrouve un découpage en vignette dérivé des cases du manga et quelque dérapages surréels comme la séquence d’exécution surexposé qui ouvre le film, le fameux duel sous le soleil couchant avec l’enfant sur les épaules ou l’utilisation du son dans les nombreux flashbacks ou seul les dialogues et les coups de sabres sont audibles à la manière des bulles et des onomatopées sonores caractéristiques de la BD .
A tout point de vue, ce n’est qu’un début, le sabre de la vengeance pose des bases formelles que chacun des cinq autres films de la saga n’auront de cesse d’approfondir et de radicaliser.Dans le même temps la série télé et le manga continueront de prospérer, annonçant la prise de pouvoir de ces deux médias sur la culture populaire japonaise pendant les années 80. On peut le regretter puisqu’elle est comparé sur l’année 1972, la version cinéma de Baby Cart était belle et bien la plus fascinante des trois."
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Directement adapté d'un des chef-d'oeuvres du manga japonais scénarisé par Kazuo Koike (également auteur de Crying Freeman), vendu à plus de 8 millions d'exemplaires pour une oeuvre de plus de 8000 pages, BABY CART met en scène Itto Ogami, héros dans la pure lignée japonaise : invincible, mais le coeur aussi tourmenté que son sabre est froid et implacable, il est pourtant marqué par sa destinée sans issue, le menant toujours plus avant vers une violence qui semble sans limite.
En vente sur theendstore.com
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