Leur nouvelle salve, véritablement débarquement de nouveautés avec pas moins de six nouvelles références, réjouiront - à ne pas en douter - les amateurs de curiosités.
Commençons par un film culte italien, Il Boia Scarlatto (1965) de Massimo Pupillo, connu sous le nom de Bloody Pit of Horror en anglais et en France sous le titre Des Vierges pour le bourreau.
Daniel Parks, un éditeur de romans photos, organise des séances photos dans un vieux château, pour les illustrations des couvertures de ses prochaines publications. Ce qu’il ignore, c’est qu’autrefois, ce lieu a été le théâtre de la mort sanglante de l’exécuteur public, le bourreau rouge. Et l’on dit que souvent, la nuit, le bourreau rouge vient hanter les murs du château.
En bonus, nous retrouvons l’infatigable Alain Petit qui présentera l'historique du film, des bandes-annonces et un diaporama d'affiches et de photos du film. Dont voici pour le plaisir l'affiche italienne :
Artisan de la série B italienne, Massimo Pupillo n'a malheureusement jamais trouvé la gloire ou le succès à travers sa courte carrière cinématographique et Des Vierges pour le bourreau reste peut-être son film le plus connu. La même année il signa Cinq tombes pour un médium alias Le cimetière des morts vivants avec la vénéneuse Barbara Steele puis un western en 1968 trompeusement nommé Django le taciturne (Bill, il taciturno - 1968). Seul ces trois long-métrages semblent avoir franchi les alpes.
A noter qu'un dvd italien est disponible à la vente depuis ce mois-ci et affiche un minutage de 71 minutes contre 87 pour la future édition française. Pour rappel lorsque le film fut diffusé dans la case Cinéma de Quartier de Jean-Pierre Dionnet sur Canal+, le temps était de 83 minutes. Il faudra attendre le mois de juin pour résoudre cette interrogation concernant ce classique du cinéma Bis. Ce n'est pas THE END qui l'affirme mais Laurent Aknin et Lucas Balbo dans leur livre Les Classiques du cinéma Bis.
Resté célèbre pour ses photographies très graphiques, ce petit film italien fauché se traine en fait pendant près d'une heure, en réutilisant un scénario déjà vu des dizaines de fois. Mais la dernière demi-heure est un pur régal, en grande partie grâce au cabotinage effréné de Mickey Hargitay. Culturiste, ancien Mr Univers (comme Steve Reeves), Hargitay n'a pas eu une grande carrière au cinéma, gérant plutôt celle de son épouse d'alors, Jayne Mansfield 'avec laquelle il a tourné Les Amours d'Hercule. Ici, non dirigé, il se livre à une composition démentielle. On remarquera entre autres la longue séquence où il se transforme de noble châtelain en bourreau écarlate, en passant par une belle scène de narcissisme devant son miroir, révélant ainsi une face cachée et trouble du culturisme. Dans la salle de torture, le film tombe dans le délire le plus total. Hurlant, bondissant, magnifique en habit rouge et masque noir, le bourreau Hargitay se livre à un véritable carnage. Ses victimes sont lacérées, écartelées, brûlées, ébouillantées, et la dernières manque de peu d'être rôtie sur un gril en forme de taureau ! Un très grand moment du cinéma bis italien.Laurent Aknin, avec la collaboration de Lucas Balbo, Les Classiques du Cinéma Bis - Nouveau Monde éditions - 2009 - p.154
Passons maintenant au film noir L'évadée (1946) d'Arthur Ripley (1897-1961). Il s'agit de l'adaptation du livre The Black Path of Fear de Cornell Woolrich connu également sous le nom de William Irish, dont plusieurs de ses œuvres ont fait l'objet d'adaptation au cinéma (La Mariée était en noir, Fenêtre sur cour, L'homme Léopard pour ne citer que les plus connus).
Ancien soldat, Chuck Scott (Robert Cummings) se fait engager comme chauffeur par Eddie Roman (Steve Cochran), le chef d’une bande de malfrats. Séduit par Lorna, la femme d’Eddie, il décide de fuir avec elle. Alors qu’Eddie a mis des tueurs à leurs trousses, Chuck est accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. La police se met alors, elle aussi, à traquer Chuck et Lorna.
En bonus Stéphane Bourgoin revient sur la carrière de l'écrivain William Irish et son rapport avec le Film Noir. On retrouvera les bandes-annonces de l'éditeur ainsi qu'un diaporama d'affiches et de photos.
Retour en Italie avec Riccardo Freda. Après avoir édité Le Spectre du professeur Hichcock (1963), deuxième volet d'un diptyque consacré au Professeur Hitchcock, Artus propose le premier épisode, L'Effroyable secret du docteur Hichcock, réalisé un an plutôt.
Ayant mis au point un puissant anesthésique, le Dr Hichcock l’utilise sur son épouse, Margherita, pour assouvir sa déviance sexuelle : la nécrophilie. Un jour, une surdose accidentelle entraine la mort de la jeune femme. Le Dr Hichcock quitte alors sa résidence à Londres. Il y revient quelques années plus tard, en compagnie de sa nouvelle épouse, Cynthia (Barbara Steele). Mais, dès la première nuit, la belle subit une apparition fantomatique et menaçante, drapée dans son suaire blanc…
Pour accompagner le film, un entretien avec Gérard Lenne, auteur du livre Érotisme et cinéma, une galerie d'affiche et de photos sans oublier les traditionnelles bandes-annonces. Réalisé en à peine douze jours sous le pseudonyme de Robert Hampton, Riccardo Freda signe un magnifique film sur un sujet pourtant difficile et peu traiter à l'écran.
Le film suivant, Le Tueur de Boston (1964), est une vrai curiosité de part son acteur au physique hors normes et d'autre part, il s'agit, à notre connaissance, de l'unique film du réalisateur Burt Topper à avoir franchi l'Atlantique. En effet, Victor Buono (1938-1982) pesait près de 180 kg pour 1 mètre 90, autant dire un beau bébé.
Peu gâté par la nature et victime d’une mère possessive, Léo Kroll (Victor Buono), pour se défouler, étrangle des jeunes femmes. Un jour, il tombe amoureux, mais celle avec qui il croyait pouvoir être heureux le repousse. Léo va donc essayer de l’étrangler…
En complément, LE spécialiste français des serial killers, Stéphane Bourgoin reviendra sur l'histoire vraie de l'étrangleur de Boston qui inspira également Richard Fleischer pour le film éponyme sorti en 1968 avec Tony Curtis.
Avec les deux derniers titres, Artus déclare tout son amour pour le cinéma de genre transalpin. L'orgie des vampires (1964) est le premier film de Renato Polselli (1922-2006) a être édité en dvd en France. Polselli est bien connu des amateurs de films bizarres et dérangeants. Même en Italie, Polselli est méconnu dont seulement quelques films furent édités via la collection dvd de la revue Nocturno comme Rivelazioni di uno psichiatra sul mondo perverso del sesso(1973) et Riti, magie nere e segrete orge nel trecento tourné la même année avec Mickey Hargitay.
Une troupe de danseuses investit un vieux théâtre abandonné pour les besoins des répétitions. Malgré les avertissements répétés du gardien des lieux, le directeur décide d’y rester. D’étranges phénomènes vont faire surgir la vieille malédiction qui plane sur le théâtre.
Suppléments :Pour nous éclairer sur ce film, Alain Petit est fidèle au rendez-nous et nous sommes impatients de découvrir comme à l'accoutumé les anecdoctes de cet historien du cinéma (de genre). Ajoutez à cela les bandes annonces et les galeries de photos et d'affiches est vous aurez une belle édition d'un film rare.
Finissons avec un acteur de légende en la personne de Klaus Kinski dont la (re)découverte de sa filmographie semble inépuisable et les amoureux du western spaghetti vont être ravi de (re)voir le film Chacun pour soi (1968) de Giorgio Capitani.
Étonnamment ce n'est pas Alain Petit, grand défenseur du western à l'italienne et ce depuis les premières heures qui se charge de la présentation du film mais Curd Ridel. Si ce nom ne vous dit pas grand chose (du moins c'était le cas pour l'auteur de ces lignes avant de faire des recherches), Curd Ridel a participé à l'édition du livre Western Spaghetti, accompagné du film de Sergio Sollima Le dernier face à face, chez Seven Sept. Encore une fois Artus donne la parole à un passionné et le résultat ne pourra être que probant.
Le bonus THE END fera également appel à un passionné en la personne de Jean-François Giré, auteur de la bible Il était une fois le western européen, dont voici un extrait de sa chronique.
Avec Chacun pour soi, Giorgio Capitani entre dans la catégorie des réalisateurs qui n'auront donné qu'une seule œuvre au western européen, mais d'emblée, elle compte parmi les plus intéressantes. Après quelques films mineurs, il devient réalisateur de seconde équipe sur des péplums. En 1964, il est l'auteur à part entière du Grand défi, réunissant les gros bras d'Hercule, Maciste, Samson et Hursus ! Chacun pour soi ne s'impose pas avec les délires habituels. Son esthétiques, rigoureuse, sobre, le rapproche du modèle américain. Certains aspects du développement dramatique ne sont pas sans rappeler un grand classique hollywoodien : Le Trésor de la Sierra Madre (1948) de John Huston.
Une comparaison (avouez on a vu pire) qui rend l'attente encore plus longue avant de découvrir ce long métrage proposé comme pour les autres en version originale sous titré en français.
Néo est mort (RIP), vive Artus !
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