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George Cukor, On / Off

Un an après l'ouvrage collectif sur Otto Preminger, Capricci réitère leur partenariat avec le Festival de Locarno (du 7 au 17 aout 2013) pour proposer ce livre consacré à George Cukor (1899-1983), sous-titré On / Off Hollywood.

Présentation de l'éditeur :
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George Cukor a été l'un des très grands cinéastes de l'âge d'or d’Hollywood. Pourtant, malgré plus de soixante films, il n'a été l’objet d’aucune monographie en français ces dernières décennies. Soit parce que ses méthodes ne s'adaptaient pas aux critères de la « politique des auteurs », soit parce que sa filmographie est truffée d'œuvres non créditées (Autant en emporte le vent, Le Magicien d’Oz…), de projets inachevés, de montages refusés (La Diablesse en collant rose)…

Dans les deux cas, Cukor semble résister à la critique malgré une influence toujours forte, chez Pedro Almodóvar ou chez François Ozon. D’Indiscrétions à My Fair Lady, en passant par la pléiade d'acteurs cukoriens (Katharine Hepburn, Greta Garbo, Cary Grant, John Barrymore, Jane Fonda…), ce livre a la double ambition de servir les lecteurs curieux du cinéma américain comme les cinéphiles les plus exigeants, grâce au style riche, mais accessible, de critiques, cinéastes et historiens français et étrangers. L’ouvrage, accompagné d’une abondante icono­graphie en couleur, comporte également de longs textes biographiques répartis en parallèle de l’étude des films. Cukor est un des premiers réalisateurs homosexuels qui s’affirment à Hollywood. Sa vie est aussi une plongée dans le rapport complexe des studios et de la société américaine à ses cinéastes.

Sommaire :
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En ouverture Jean Douchet
Entretien avec George Cukor (1964)
Les Liaisons coupables Carlo Chatrian
George Cukor et Katharine Hepburn (1932-1979) Gonzalo de Lucas
George Cukor et Judy Holliday Jean-François Buiré
Spencer Tracy et Katharine Hepburn Pierre Eugène
Les Tueurs en série de Cukor Bill Krohn
Comment l’esprit vient aux femmes Chris Fujiwara
Sylvia Scarlett, Camille Davis Ehrenstein
Qu’est-ce que le cinéma de George Cukor ? David Phelps
La Diablesse en collant rose Stéfani de Loppinot
Théâtre, cinéma, télévision Lorenzo Esposito
Ma vie à moi Mark Rappaport
Le technicolor Rinaldo Censi
A star is dead Pablo García Canga
La vie publique de George Cukor Yola le Caïnec  

Si nous n'avons aucun doute sur le traitement de l'aspect "On" des films et de son auteur, nous avons quelques interrogations sur l'aspect "Off" de la vie de George Cukor.

En effet, si on se réfère au livre Full Service, Sexe, amours et secrets de stars à Hollywood, les récits de Scotty Bowers font la part belle aux activités sexuelles du réalisateur de Riches et célèbres dont voici un extrait (très détaillé) :
Un soir que je suis de service à ma station sur Hollywood Boulevard, un homme que je vois pour la première fois se présente sur l'aire de service à bord d'une berline neuve. [...] Comme il a l'air épuisé et quelque peu énervé, je lui demande si sa journée a été éprouvante ou s'il a travaillé trop longtemps. Il admet être à bout de nerfs. Il sort d'un studio d'Universal où il réalise un film.
"Je m'appelle George Cukor", ajoute-t-il. Je n'ignore pas pas que celui-ci tourne Othello en ce moment, avec Ronald Colman, Edmond O'Brien et Shelley Winters.[...]
Cet homme me plaît, certes il semble un peu étrange et nerveux, mais son côté mystérieux me fascine, je trouve qu'il y a quelque chose de sympathique dans le personnage. Cette impression paraît être mutuelle, et je ne sais comment cela intervient dans la conversation, mais il m'invite dans sa villa de West Hollywood le dimanche suivant. [...]
je repense à Cukor et ne peux m'empêcher de sourire. Il avait une façon de s'exprimer plutôt spéciale : articulant chaque syllabe avec insistance, montrant les dents, avec des sifflantes bien détachées. Comme s'il essayait d'énoncer les choses le plus clairement possible dans une langue étrangère complexe, mimiques à l'appui. [...]
Le dimanche, je me suis rendu en voiture jusqu'à la villa de George Cukor dans Cordell Drive, à West Hollywood.[...] La chaleur avait atteint des sommets vers trois heures de l'après-midi, et les invités ont commencé à quitter la villa. [...] Il avait suggérée que nous profitions de la piscine. Je l'ai suivi ensuite dans la villa jusqu'à sa chambre. La porte une fois refermée, nous nous sommes déshabillés et séchés avant de tomber ensemble sur le lit. Il m'a caressé les testicules avant de profiter de mon érection pour m'administrer une fellation délicieuse et tellement experte que je m'abandonnai bientôt lascivement à sa bouche et à sa langue montant rapidement vers un orgasme ravageur. George a aussitôt cessé ses caresses et sauté du lit pour se diriger vers la douche. En sortant, il m'a invité à faire de même et, le plus gentiment possible, m'a fait comprendre qu'il était temps pour moi de partir.
Je devais apprendre plus tard que c'était sa manière habituelle de se comporter dans ses relations érotiques. Jamais de préliminaires, de gestes affectueux. Pas de préambule ni de pénétration. Aucun rapport anal. Pour parler crument, George [...] n'aimait qu'une chose : sucer des queues.
D'autres souvenirs érotiques sont dévoilés dans cette histoire typiquement Hollywoodienne d'un américain du midwest devenu le Mr Sexe des stars.

Nous sommes donc impatient de lire aussi bien les textes d'analyses que de découvrir l'angle adopté pour les aspects les moins cinématographiques de ce cinéaste emblématique de l'âge d'or du cinéma américain.

Disponible sur commande.

Prix : 25 euro | 244 pages

Ruth White, Flowers of Evil

Si pour beaucoup le label Black Mass Rising n'avait d'existence que pour diffuser les œuvres de Shazzula Nebula dont son film éponyme (en vente sur theendstore.com) cette deuxième sortie discographique viendra intriguer les néophytes comme enchanter ceux qui attendait désespérément une ressortie de ce disque culte d'électronique expérimental.

Ruth White est, en 1969, une exception dans la musique électronique expérimentale. En publiant Flowers of Evil, d'après les textes de Charles Baudelaire, Ruth White inscrit son nom dans le cercle très fermé des auteurs qui comptent et qui auront une influence souterraine considérable.
Si sa discographie se limite à trois disques (Seven Trumps From The Tarot Card And Pinions en 1968, Flowers of Evil en 1969 et Short Circuits en 1970), cette diplômé en musique aura gagné une place - moins visible mais tout aussi importante -  au côté de John Cage.

Quelques extraits pour découvrir cette pionnière et sa musique envoutante :



A1 The Clock (L'horloge) 3:00
A2 Evening Harmony (Harmonie du soir) 4:02
A3 Lover's Wine (Le Vin des amants) 2:57
A4 Owls (Les Hiboux) 2:45
A5 Mists and Rains (Brumes et pluies) 2:06

B1 The Irremediable (L’Irrémédiable) 4:55
B2 The Cat (Le Chat)3:27
B3 Spleen (Splee,)2:50
B4 The Litanies of Satan (Les litanies de Satan) 6:50

Cette sortie "événement" annonce la prochaine réédition en décembre prochain du premier vinyle de Ruth With, Seven Trumps From The Tarot Card And Pinions (1968). On en reparlera en temps et en heure.

En vente sur theendstore.com

Independenza ! Part 23 : Vinegar Syndrome

Vinegar Syndrome : "est une forme lente de détérioration chimique qui rétrécit et déforme les films, sur pellicules en acétate de cellulose (à partir des années 1950), en dégageant une forte odeur de vinaigre."

A l'heure actuelle, être éditeur de film en dvd est un métier à risque, encore plus quand on débute avec des films peu connus. Si on salue fréquemment les éditeurs hexagonaux pour leur travail éditorial et que l'on applaudit chaleureusement des labels comme Badlands ou Esctasy of films pour leur engagement envers ce fameux cinéma de niche, que dire d'un éditeur comme Vinegar Syndrome.

Depuis janvier 2013, Vinegar Syndrome déterre de l'oubli des films oubliés, connus par une poignée de cinéphiles. Et comme si cela ne suffisait pas, Vinegar Syndrome les restaurent pour nous offrir une qualité identique, voire peut-être meilleure que lors de leurs diffusions en salles.

Leur premier titre - et pas des moindres - était un combo blu-ray dvd des films "perdus" de Herschell Gordon Lewis. L'auteur de Blood Feast et 2000 maniacs se voit gratifié d'une édition exceptionnelle pour ces trois films érotiques réalisés à la fin des années 60 (Linda and Abilene et Ecstasies of women), début des années 70 (Black Love).

Une première sortie qui fait figure de porte drapeau pour l'éditeur mais également d'étendard sur les objectifs de Vinegar Syndrome. C'est à dire proposer des films introuvables dans les meilleurs conditions possibles et aux vues des images, on peut dire qu'il prenne soin de leur public.

Réalisateur d'une trentaine de films, Hershell Gordon Lewis a accompagné la naissance, le développement et l’essoufflement du cinéma d'exploitation US, dit Grindhouse. Qu'il s'agisse des drive-in ou des salles à double programmes, le "Wizard of Gore" a suivi les modes pour surfer sur les dollars du divertissement cinématographique.
Dans ce trio de films érotiques, Lewis aborde aussi bien la comédie de mœurs et la libération sexuelle en pleine vague hippie (Ecstasies of women) comme le western coquin (Linda and Abilene) ou l'érotisme version Blaxpoitation (Black Love).

L'autre grande qualité de l'éditeur américain est d'avoir choisi de sortir certains de leurs titres en blu-ray. En affirmant leur présence sur un support longtemps délaissé par le cinéma de genre, les firmes indépendantes se décident à s'investir sur ce qui sera peut-être le dernier témoignage d'une culture cinématographique matérialisée.

Mais d'ici cette disparition dont on nous parle depuis des années, évoquons Massage Parlor Murders connu également sous le titre Massage Parlor Hooker. Réalisé par le duo Chester Fox et Alex Stevens, des noms qui évoqueront bien peu de chose à la majeur partie des lecteurs. Pourtant, si le premier n'a connu aucune carrière après ce long-métrage, le second en revanche est un "character actor" comme on dit aux États-Unis ou un second couteaux en français, aperçu dans divers films comme Vigilante de William Lustig ou Meurtre sous contrôle de Larry Cohen.

Mais la vrai curiosité de ce long-métrage (inédit en France) est la présence pour la première fois à l'écran des rondeurs de l'acteur George Dzundza vu entre autre dans The Deer Hunter de Michael Cimino, Basic Instinct de Verhoeven ou encore USS Alabama du regretté Tony Scott.

Avec The Telephone Book, unique long-métrage de Nelson Lyon (1939-2012), Vinegar Syndrome dispose d'un film arty pouvant toucher un public plus large que le cinéphile addict au série B. Un film à ranger aux côtés de ceux issus de l'avant garde US et de la factory d'Andy Warhol. Un film atypique dont nous proposerons un flashback grâce à notre rubrique le rétro-viseur.

Passons à la collection Drive-In réunissant sur un dvd deux films pour revivre les grandes heures des cinémas Grindhouse avec des "double feature" bien souvent inédit en France.


Expectations et Confessions, tous deux réalisés par Anthony Spinelli (1927-2000), auteur d'une centaine de films érotiques et pornographiques est l'un des grands réalisateurs oubliés du cinéma pour adulte. Avec des concepts forts et en avance sur son temps, (dans Expectations deux femmes échanges leurs vies et dans Confessions, une desparate housewife découvre l'univers de la prostitution) ces deux sexploitations permettront de découvrir une oeuvre miroir des mœurs américaines.
Trouver des raretés qui puissent être restaurées n'est pas une chose facile. Ainsi Vinegar Syndrome cède à la facilité avec ces deux films précédemment édités, Anatomy of a psycho et The Lonely Sex.
Deux curiosités de la fin des années 50 et du début des années 60, signées respectivement Boris Petroff (1894-1972) et Richard Hilliard. De ces deux metteurs en scène tombés dans l'oubli, seul le film de Petroff Violence dans la nuit (1963) connu également en Belgique sous le titre Les Scorpions Noirs, a eu droit à une exploitation en France. Quant à Hilliard, ce n'est pas tout à fait un inconnu puisqu'il restera associé (à jamais ?) comme le scénariste de The Horror of Party Beach (1964) de Del Tenney. The Horror of Party Beach est considéré comme le premier "Monster musical". Une rareté édité en zone 1.

The Suckers et The Love Garden, deux films inédits en France et également en dvd aux USA témoignent de la richesse du cinéma d'exploitation américain. Stu Segall, réalisateur de The Suckers en 1972 sous le pseudonyme d'Arthur Byrd et également connu pour le film X Insatiable avec Marilyn Chambers mais cette fois-ci sous le nom de Godfrey Daniels (disponible sur theendstore.com). Un bon moyen pour brouiller les différentes activités du Monsieur car Stu Segall fut également producteur de série TV telles que Rick Hunter, Le Rebelle ou Les Dessous de Palm Beach.

Finissons ce tour d'horizon avec The Dungeon of Harrow de Pat Boyette (1923-2000) et Death By Invatation de Ken Friedman. A l'origine, la première édition de ce double programme comprenait en lieu et place de The Dungeon of Harrow le film Savage Water. Pour des raisons de droit, le dvd a été retiré de la vente et remplacé.
Seulement trois films au compteur pour Pat Boyette. Tous réalisés entre 1962 et 1964. Trois oeuvres dont une, The Weird Ones (1962), restera à  jamais introuvable puisque celle-ci fut détruite lors de l'incendie du garage du réalisateur. Il faut dire que cette courte carrière dans le cinéma n'était qu'une distraction pour cet auteur de comics book. Après une première tentative dans les années 50, ces échecs successifs dans le cinéma l'ont définitivement poussé à retourner dans le monde de l'illustration.
Si Pat Boyette est l'exemple type du réalisateur n'ayant évolué qu'à un niveau local, voire régional, Ken Friedman, auteur de Death by invitation, a eu une carrière dont on peut retenir deux (petits ?) faits de gloire. Il est le scénariste du film La Route de la violence (White Line Fever, Jonathan Kaplan) en 1975 et de Johnny Belle Gueule (Johnny Handsome) de Walter Hill en 89.

Nous proposons sur theendstore.com les quatre références ci-dessus mais sachez que trois autres double programmes sont d'ores et déjà annoncés avec les films suivants : Death Force et Vampire Hookers ; Death Force et Vampire Hookers ;  The Vixens of Kung-Fu et Oriental Blue.

Pour commander : theendstore.com

Carlotta , les prochaines sorties (sept-dec 2013)

Depuis quelques jours, le planning de fin d'année de Carlotta vient d'être dévoilé et comme très souvent le passionné ne pourra être que réjouit devant ce déferlement de nouveautés, de rééditions mais surtout de découvrir des œuvres ou de les revoir dans une qualité infaillible.

Le 4 septembre 2013 :
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PAIN, AMOUR ET FANTAISIE / Luigi COMENCINI (1953)

Triomphe commercial et grand classique du cinéma transalpin réalisé par Luigi Comencini, Pain, amour et fantaisie présente un réjouissant imbroglio amoureux sur fond de satire villageoise. La bouffonnerie de Vittorio de Sica et la gouaille de Gina Lollobrigida apportent légèreté et saveur à cette caricature fine d’intrigues de village. Entre néoréalisme et comédie à l’italienne, Pain, amour et fantaisie est un alliage parfait de délicatesse et de causticité, de grâce et de rusticité.

Inclus le récit du tournage et la bande annonce.

18 septembre 2013 :
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FEMMES ENTRE ELLES / Michelangelo ANTONIONI (1955)
Librement adapté d’une nouvelle de Cesare Pavese, Femmes entre elles fait la chronique des relations délétères au sein d’un groupe de femmes et annonce la grande thématique antonionienne de la défaillance des rapports humains. Justement récompensé en 1955 par le Lion d’Argent au Festival de Venise, le film est présenté pour la première fois dans sa version restaurée !
> Analyse du film par Aurore Renaut. Bande-annonce.

LE MYSTÈRE D’OBERWALD / Michelangelo ANTONIONI (1980)

Inspiré de la pièce L’Aigle à deux têtes de Jean Cocteau, Le Mystère d’Oberwald est le premier film d’Antonioni tourné en vidéo. Ce conte aux accents tragiques sert de support à une expérimentation subtile sur les couleurs, offrant une richesse, une expressivité et un lyrisme visuels inédits dans l’oeuvre du cinéaste. Un chef-d’oeuvre trop longtemps resté méconnu à découvrir pour la première fois en DVD !
> Inclus l'analyse d'Aurore Renaut.

Le 9 octobre 2013 :
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LE FILS UNIQUE / Yasujiro OZU (1936)
Premier film parlant d’Ozu, Le Fils unique décrit avec un réalisme sombre, quoique peu fataliste, les difficiles conditions sociales du Japon d’aprèsguerre. Le cinéaste livre ici une étude sensible du rapport mère-fils. Inédit en France, Le Fils unique annonce les oeuvres les plus célèbres du maître (Il était un père, Voyage à Tokyo) et demeure l’un des drames sociaux les plus poignants du maître.
> Entretien avec le réalisateur Jean-Jacques Beinex

VOYAGE À TOKYO / Yasujiro OZU (1953)
Réunissant au sein d’une même famille l’ensemble de ses acteurs fidèles, le maître japonais livre ici la quintessence de son oeuvre. Plan après plan, le cinéaste prend le temps nécessaire pour faire ressentir l’inexorable : la vieillesse, l’éloignement, l’abandon des moeurs traditionnelles, la mort. Bouleversant, Voyage à Tokyo reste l’une des œuvres les plus accessibles, les plus fascinantes et les plus abouties d’Ozu.
> Une heure de supplément . Retour sur les lieux de tournage et analyse des personnages.

Le 23 octobre 2013 :
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FURIE / Brian DE PALMA (1978)

Dans la continuité du fantastique de Carrie, Furie constitue un tournant dans la filmographie de Brian De Palma et annonce ses thrillers des années 1980. Fidèle à son style visuel à la fois virtuose et excessif, le réalisateur mélange l’horrifique à une intrigue proche du film d’espionnage, sans occulter la dimension psychologique de ses héros et la teneur dramatique de son récit.
> Suppléments inédits encore inconnus

49E PARALLÈLE / Michael POWELL (1941) 
Troisième collaboration du duo mythique Michael Powell et Emeric Pressburger (Les Chaussons rouges), 49e Parallèle brosse un formidable portrait d’antihéros. Commandité par le gouvernement britannique pour contribuer à l’effort de guerre, l’oeuvre jongle habilement entre suspense, humour et contemplation. Monté par David Lean et récompensé par l’Oscar® du meilleur scénario en 1941, 49e Parallèle reste un grand classique de film de guerre.
> En bonus le film The Volunteer (1944 - 45mn), bande-annonce, galerie de photos

Le mois de novembre sera celui des "événements" pour le label. A quelques jours de noël, Carlotta a la bonne idée de proposer dans sa hotte quelques coffrets qui risquent probablement de se retrouver sous le sapin. Outre l'édition exceptionnelle du film de Michael Cimino, La Porte du Paradis, évoqué ici, l'autre événement sera la sortie de huit films signés Alain Robbe-Grillet (1922-2008). Disponible dans la boutique depuis plusieurs mois grâce à l'import, Robbe-Grillet va bénéficier du traitement Carlotta. C'est-à-dire un coffret en édition limitée, des bonus que l'on imagine passionnants comme à l'accoutumé et un soin conséquent pour un cinéaste culte.

Le 6 novembre 2013 :
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COFFRET ALAIN ROBBE-GRILLET : RÉCITS CINÉMATOGRAPHIQUES
TRANS-EUROP-EXPRESS / L’HOMME QUI MENT L’ÉDEN ET APRÈS / N. A PRIS LES DÉS… / GLISSEMENTS PROGRESSIFS DU PLAISIR / LE JEU AVEC LE FEU / LA BELLE CAPTIVE / C’EST GRADIVA QUI VOUS APPELLE

8 oeuvres réalisées par Alain Robbe-Grillet, le pape du Nouveau Roman. À la fois auteur et cinéaste, Alain Robbe-Grillet réinterprète la grammaire cinématographique et met en scène un univers sadomasochiste, hanté par le mystère et les faux-semblants. Proche de l’onirisme de Jean Cocteau ou de David Lynch, ces huit récits cinématographiques réunissent certains des plus grands acteurs français (Jean-Louis Trintignant, Marie-France Pisier, Philippe Noiret ou encore Arielle Dombasle). Disponible pour la première fois en Coffret Collector 8 DVD, redécouvrez une oeuvre fantasmatique et sulfureuse, aussi fascinante que troublante, toute entière livrée aux puissances du cinéma.
> Préfaces des films par Catherine Robbe-Grillet, six entretiens avec le réalisateur par Frédéric Taddeï, les bandes-annonces, plus des archives inédites !

Deux bémols à noter tout de même, l'absence de blu-ray et le fait qu'il ne s'agisse pas d'une intégrale (il manque à l'appel son premier long-métrage L'Immortelle et Un Bruit qui rend fou).

Cette absence de blu-ray est d'autant plus frustrante pour deux films en particulier puisque que quelques semaines après Carlotta, le British Film Institute va proposé à l'unité Trans-Europ-Express et Glissements progressifs du plaisir en combo blu-ray dvd. Les deux titres français seront à la peine face à ces deux éditions annoncées. 
 

Autre événement du mois de novembre, Robert Aldrich (1918-1983). Si le cinéaste américain  est peu représenté en blu-ray en France (on dénombre Attack, Les douze salopards, Vera Cruz et Qu'est-il arrivé à Baby Jane), Carlotta va éditer coup sur coup deux œuvres particulièrement attendues et recherchés.

Faisant suite à sa sortie en salle le 1 mai dernier, Twilight's Last Gleaming, titre original de L'Ultimatum des trois mercenaires va enfin être accessible au plus grand nombre. Longtemps amputé, le film sera pour la première disponible en version intégrale accompagné d'un documentaire retraçant le tournage.

L’ULTIMATUM DES TROIS MERCENAIRES (1977)
L’Ultimatum des trois mercenaires est le dernier grand film de Robert Aldrich. Avec la force de provocation brute qui le caractérise, le réalisateur du Grand Couteau dresse un tableau noir des rouages politiques et décrit un monde au bord de l’implosion, à cheval entre la fin de la Guerre froide et l’ère des scandales présidentiels. Porté par un casting de monstres sacrés (Burt Lancaster, Richard Widmark, Melvyn Douglas), L’Ultimatum des trois mercenaires est un thriller rare et spectaculaire !

Autre film longtemps désiré, Kiss me deadly fait parti des classiques du film noir américain et assurément l'un des plus culte. Si contrairement à L'ultimatum des trois mercenaire, En Quatrième vitesse était disponible depuis un certain temps en dvd, le "fameux traitement" Carlotta va nous faire redécouvrir ce joyau du septième art grâce à la haute définition et aux suppléments inédits.

EN QUATRIÈME VITESSE (1955)
Adapté d’un best-seller de Mickey Spillane, En quatrième vitesse est le troisième film du grand Robert Aldrich (Fureur apache). Film noir violent et sexy, parsemé de vamps et de cadavres, En quatrième vitesse a été salué par les meilleurs critiques et a rapidement été élevé au rang de film culte. Référence absolue pour de nombreux cinéastes, de la Nouvelle Vague française à Quentin Tarantino, cette aventure du célèbre dur-à-cuire Mike Hammer est un thriller totalement paranoïaque, au rythme effréné et au dénouement apocalyptique !  

Enfin pour finir, le 2 décembre LA ROUTE DES INDES (A Passage to India, 1984) de David Lean bénéficiera d'une édition en blu-ray et en dvd.

L'Italie, Le Japon, la France et les USA seront à l'honneur chez Carlotta pour une fin d'année qui risque d'être une nouvelle fois terrible pour les finances.

source : Carlotta

Inside Out, le cinéma de Dwoskin

Le 28 juin 2012, Stephen Dwoskin disparaissait. Si divers hommages lui ont été rendu dans les jours qui ont suivi (voire les mois puisque des festivals comme Cinéma du Réel ont organisé des projections en 2013 pour saluer le travail du cinéaste), la sortie de ce premier ouvrage français vient, non pas clore, mais célébrer le cinéma de Dwoskin et offrir une nouvelle porte d'entrée dans un univers méconnu.

En 1981, Dwoskin réalisait Outside In sur le quotidien d'une personne handicapée. Avec Inside Out, les éditions Independencia propose de plonger dans l'envers de l’œuvre du réalisateur et de ces composants les plus prégnants, le désir et la douleur.

Présentation de l'éditeur :


Atteint par la poliomyélite à l’âge de neuf ans, Stephen Dwoskin n’a jamais laissé le handicap prendre le contrôle de sa vie. Au contraire, c’est lui qui, très vite, en a pris les rênes et en a fait le centre, le moteur, l’obsession, l’enjeu, l’horreur d’une oeuvre immense et bouleversante qui couvre presque cinquante ans de cinéma.
Inlassablement et jusqu’à sa mort en juin 2012, il a refusé l’immobilité, la pitié et les regards contrits pour mettre en avant sa résistance de cinéaste et d’homme libre. Chacun de ses films, courts ou longs, fauchés, radicaux, cérémoniaux, questionne le concept de douleur, explore le burlesque et le pathétique de ce corps si lourd et si faible à la fois, visite l’esthétique glaçante et graphique de la maladie et des hôpitaux qui ont rythmés sa vie et enfin, et surtout, expose aux yeux du monde son amour absolu des femmes, de leurs nudités, de leurs danses et de leurs regards sur lui.

Ce livre réunit auteurs, cinéastes, programmateurs, critiques, théoriciens, historiens de l’art et du cinéma, collaborateurs et amoureux de l’oeuvre de Stephen Dwoskin. Maureen Loiret, Pip Chodorov, Gloria Morano, Philippe Azoury, Pierre Léon, Nicole Brenez, Judith Revault d’Allonnes, William Fowler, Andrea Monti, Anthea Kennedy, Ian Wiblin, Louis Skorecki, Štrajk, Cyril Neyrat, Jean-Pierre Rehm, Philippe Grandrieux, Rachel Bénitah, Raymond Bellour, Tatia Shaburishvili, Sabrina Paul et Pascale Cassagnau.

Table
Avant-propos par Antoine Barraud
L’oxymore incarné par Maureen Loiret
Entretien avec Pip Chodorov par Antoine Barraud
Eloge d’une quête, le corps de l’autre comme présence à soi par Gloria Morano
Dirty par Philippe Azoury
Entretien avec Nicole Brenez et Pierre Léon par Antoine Barraud & Maureen Fazendeiro
Disposer de son corps, à propos de Dyn Amo par Antoine Barraud
Elle, Dwoskin et moi, à propos de Behindert par Judith Revault d’Allonnes
Rencontres avec Central Bazaar par William Fowler
Notes sur Outside In par Andrea Monti
Entretien avec Anthea Kennedy et Ian Wiblin par Antoine Barraud
Dwoskin et le nichon d’or, à propos de Further and Particular par Louis Skorecki
La quête de l’inaccessible, à propos de Trying to Kiss the Moon par Maureen Loiret
Mademoiselle Douleur, à propos de Pain is… et Intoxicated by my Illness par Antoine Barraud
Handicap, douleur et amour à mort par Štrajk
Au miroir invisible de l’amitié, à propos de Video Letters par Pascale Cassagnau
Loin de l’Amérique, à propos de Video Letters par Antoine Barraud
De D. à D., notes sur Dad par Jean-Pierre Rehm
Entretien avec Stephen Dwoskin autour de Oblivion par Cyril Neyrat
Sous le ciel de Dwoskin, à propos de The Sun and the Moon par Philippe Grandrieux
Entretien avec Sabrina Paul et Tatia Shaburishvili par Antoine Barraud & Maureen Fazendeiro
L’inoubliable, à propos de Age is… par Antoine Barraud
Entretien avec Stephen Dwoskin autour de Age is… par Antoine Barraud & Rachel Bénitah
Souffles de vie, à propos de Age is… par Raymond Bellour
Bref florilège par Pascale Cassagnau Steve e morto par Tonino De Bernardi
Filmographie
Présentation des auteurs
Crédits photos

Les films de Stephen Dwoskin sont en vente sur theendstore.com

Le livre sera prochainement en vente sur le site.

286 pages | 27 euro

Artus Films : saga Puppet Master

Pendant que certains éditeurs ont les doigts de pied en éventail d'autre comme Artus Films ne chôme pas. Après trois titres hétéroclites en juillet, Artus propose les trois premiers volets de la (longue) saga Puppet Master d'après une histoire de Charles Band. La collaboration Empire / Full Moon et Artus Films continue après Tourist Trap et Réducteur de tête.

Depuis le début des 80's, le nom de Charles Band est associé à la production de série B et Z, donnant essentiellement dans le fantastique, l'horreur ou la science-fiction. Avec ses firmes Empire, puis Full Moon, il va produite, et réaliser parfois plus de 200 films, comblant de bonheur les fans et les videoclubs. Sachant s'entourer d'une équipe technique et artistique fidèle, il lancera des carrières de, entre autres Stuart Gordon, David Schmoeller ou David DeCoteau et produira aussi bien des gros Nanars que des films plus ambitieux comme Tourist Trap, Parasite ou Réanimator. Symbole de la production de Charles Band, la trilogie originale des Puppet Master est enfin disponible donnant le meilleur de l'humour horrifique américain.

Fils du réalisateur Albert Band (1924 - 2002), auteur de l'excellent J'enterre les vivants en 1958, et frère de Richard (compositeur de musique de films), Charles Band s'est forgé une solide réputation dans le film d'exploitation à destination des vidéo-clubs et du cable.

Après Dolls (1986) de Stuart Gordon, Band persiste dans la voix des petites poupées animées avec Puppet Master en 1989 surement convaincu par le succès de Jeu d'enfant de Don Mancini, film qui donnera naissance à Chucky, un an plus tôt.

Le premier Puppet Master est réalisé par David Schmoeller (Tourist Trap, 1979 ; Fou à tuer, 1986 ; Catacombs, 1988) avec à la photo Sergio Salvati, le directeur photo de bon nombre de Lucio Fulci (L'au-delà, Frayeurs, Le Chat Noir, La guerre des gangs, Selle d'argent, L'emmuré vivante, les 4 de l'apocalypse).


1939 - André Toulon a réussi à insuffler la vie à ses marionnettes : les Puppet Master. Découvert par les Nazis, il se suicide afin d'emporter son secret avec lui.
1989 - Un groupe de jeunes hommes aux pouvoirs extralucides se rend dans l'hôtel particulier de Toulon afin d'y retrouver l'un de leurs proches. Les médiums se rendent vite bien compte que les Puppet master n'ont pas disparu avec leur maître...

David Allen (1944-1999) s'étant occupé des effets visuels sur Puppet Master premier du nom, Charles Band lui donne les clés de la mise en scène pour le second épisode.
David Allen a travaillé sur The Stuff de Larry Cohen, Hurlements de Joe Dante et sur les cinq premiers volets de la saga.


Après les tragédies du premier épisode, les Puppet Master entreprennent de ramener à la vie leur créateur André Toulon. Déterré et devenu mort-vivant, ce dernier permet aux marionnettes de se maintenir en vie. Ayant, pour cela, besoin de cerveaux humains, une nouvelle série de crimes atroces va bientôt déferler… 

Puppet Master III est réalisé par le stakhanoviste David DeCoteau, bien connu des séries B des années 80 qui s'est reconverti à la fin des années 90 dans le film toujours fantastique mais à destination d'un public gay friendly.
Apprenant qu André Toulon fait vivre ses marionnettes sans fil, le Dr Hess envoie la Gestapo le kidnapper. Aidé par les Puppet Master, Toulon parvient à s échapper, mais sa femme, Elsa, est tuée. Créant de nouvelles marionnettes encore plus diaboliques, en leur insufflant l essence de vie de son épouse, il prépare sa vengeance. 

En supplément les films seront accompagnés de présentation de Francis Barbier, journaliste, ainsi  que des bandes-annonces et des diaporamas d'images.

Voici une franchise qui n'a jamais connu les honneurs du grand écran (à juste titre ?) mais dont les effets spéciaux réussi et un humour parfois caustique réjouiront les nostalgiques de la VHS et des vidéo-clubs.

Pour ceux qui voudraient approfondir la "success story" de Charles Band, un livre en anglais va prochainement paraitre aux éditions Hemlock Films.


Pour les francophones, le fanzine Medusa a réédité son numéro 18, entièrement consacré à cet ersatz de Roger Corman, qui est aujourd'hui épuissé.


 source : Artus Films / Forgotten Silver / Medusa

Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert

Deuxième saison pour l'émission radiophonique Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert (titre hommage au livre de Thierry Jousse aux éditions Cahiers du Cinéma) dirigée par le duo Jean-Baptiste Thoret, Stéphane Bou. Une complicité de longue date puisque les deux hommes étaient déjà ensemble dans l'aventure critique des revues Simulacres et Panic.

Plusieurs changements par rapport à l'année dernière, l'émission n'est plus en quotidienne mais s'installe le week-end et gagne quarante minute supplémentaire entre 12h00 et 14h00 pour un entretien avec un cinéaste.
Les deux acolytes continuent donc de poser leurs questions existentielles sur le cinéma que nous aimons tant avec comme premières questions pour cet été 2013 : "Pourquoi Shinning, nous fait délirer ? et A quoi reconnait-on un film de Roman Polanski ?
En interview, on retrouve le réalisateur de L'inconnu du lac, Alain Giraudie et Jean-Pierre Mocky.

Pour mémoire, nous avions eu droit l'année dernière à ces thèmes :
"Fritz Lang est-il le plus grand ?
Pourquoi l’œuvre de John Ford est-elle la Bible du cinéma américain ?
Les blockbusters savent-ils penser ?
Les remakes : pourquoi refait-on les films ?
Bruce Lee : Et si Chaplin avait eu des muscles ?
Pourquoi faut-il aimer la série B ?"
 Vous pouvez réécouter les émissions sur le site internet de France Inter.