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Cecil B DeMille, L'Empereur du mauve

Si pour beaucoup de cinéphile, DeMille rime avec péplum biblique, sa riche carrière et son importance dans la création d'Hollywood et notamment dans le studio Paramount mérite, encore aujourd'hui, d'être revu et réinterpréter. Créateur de nombreux genre au cinéma, les comédies conjugales, les blockbusters - Les Dix commandements peuvent être vus comme le précurseur des Stars Wars, Jaws et les films de Roland Emmerich - et surtout une liberté de ton, comme pour les Tuniques Écarlates, relevant autant du western que du mélodrame, le tout saupoudré de comédie. Aussi important qu'un Griffith, il est peut-être temps de réévaluer l'un des géants du cinéma et de faire découvrir toute la modernité de ses films.

L'Américain Cecil B. DeMille (1881-1959) est peut-être le cinéaste le plus connu du grand public. Mais il est aussi le plus méconnu. L'image de marque officielle « spécialiste du péplum religieux » ne correspond nullement à ce qu'il y a de meilleur dans son œuvre. D'ailleurs, sur soixante-dix films, il n'a tourné que huit péplums. Il se révèle, en fait, plus proche de Jacques Becker et de Lewis Carroll que du peintre David. En France, les livres qui lui sont consacrés remontent à plusieurs décennies et sont donc dépassés : leurs auteurs ne connaissaient qu'une quinzaine de films (et pas forcément les meilleurs), alors qu'aujourd'hui on peut en voir soixante et un. Le livre est composé de trois parties : La carrière : des débuts au « toujours plus » des dernières années, marquées par Samson et Dalila, Sous le plus grand chapiteau du monde et Les Dix Commandements. Les constantes : le sadomasochisme, la préciosité du coloriste, la réincarnation, la salle de bains, l'entomologie sociale, etc. Sept merveilles, dont Kindling, Le Lit d'or et Saturday Night, que Hitchcock faisait figurer en tête de sa liste des dix meilleurs films de tous les temps. L'Empereur du mauve est un vibrant hommage au roi des blockbusters, par Luc Moullet, critique et cinéaste, prince du cinéma de bouts de ficelle.

Pince-sans-rire comme Keaton, fin observateur de la comédie sociale de son temps comme Tati et Buñuel, pataphysicien et logicien de l'absurde comme Jarry, Luc Moullet est le seul cinéaste burlesque de la Nouvelle Vague.

Remercions au passage Capricci pour cette ouvrage revenant sur la vie d'un homme qui a marqué l'histoire du cinéma, et à Bach Films, d'avoir édité une dizaine de long-métrages issus de sa période muette qui permettront assurément de mettre des images sur les mots de Luc Moullet.

18 euro | 224 pages

Kaneto Shindo (1912-2012)





Ce qui devait arriver, arriva. Kaneto Shindo n'est plus et le cinéma japonais dit au revoir au dernier grand cinéaste de son âge d'or. Malheureusement en France, à l'exception de ces deux films cultes Onibaba (1964) et L'île Nue (1961), seul Le Testament du soir (1995)a trouvé grâce au yeux d'un éditeur de dvd. Et pourtant parmi la quarantaine de long-métrage signé au cours sa carrière, il ne fait aucun doute que sa filmographie doit encore cacher de nombreux trésors insoupçonnés.

En apparence, la filmographie de Kaneto Shindo rassemble des œuvres dissemblables qui forment un corpus décousu. Alors que les deux films subséquents du cinéaste, Onibaba et Kuruneko, poussent sa recherche esthétique en territoire fantastique, L'île nue se targue d'un hyperréalisme certes maniéré, mais qui colle par ailleurs à une certaine matérialité particulièrement terre à terre. Dans les faits toutefois, ces films 'accordent dans leur désir de proposer des expériences cinématographiques radicales, même si c'est par l'entremise de stratégies contradictoires. Shindo, c'est une qualité rare, refuse de se cantonner à un seul "système" formel ; certains sujets invitent à la contemplation, d'autres à l'éclatement et à la surcharge sensorielle. [...] En sautant d'une méthode à l'autre, Shindo se fait en quelque sorte cinéaste empiriste ; c'es-à-dire que la fidélité à l'expérience réelle prime chez lui sur toute théorie englobant et dominant l'ensemble cinéma. Dans ses dialogues avec Claire Parnet, Gilles Deleuze exprime parfaitement le problème que pose une philosophie de l'empirisme. "On définit souvent l'empirisme comme une doctrine suivant laquelle l'intelligible "vient" du sensible, tout ce qui est de l'entendement vient des sens [...] Mais ce n'est pas vraiment la peine d'invoquer la richesse concrète du sensible si c'est pour en faire un principe abstrait." (1996,p.68) C'est exactement ainsi qu'il faut concevoir le cinéma tel que le défend Shindo : comme une expérience sensible qui refuse de glisser vers le règne de l'abstrait.


Alexandre Fontaine Rousseau in L'Humanisme d'après-guerre - p.315-316

Cahiers du cinéma #678 : Cannes 2012

Encore en kiosque en ce jour de remise de Palme d'or, le numéro de mai des Cahiers du Cinéma confirme qu'il y a toujours une bonne raison de lire la nouvelle équipe rédactionnelle à tête de la revue depuis trois ans.


Cannes 2012/Cosmopolis/David Cronenberg/Moonrise Kingdom/Wes Anderson/Denis Lavant/Yousri Nasrallah/Xavier Dolan/Inde/Colombie/Charles Tesson/Edouard Waintrop/ACID/The Day He Arrives/Hong Sang-soo/Tribeca/Pelechian/ McElwee/Tim Burton/Gaumont/World Cinema Foundation/Millenium/Drive/La Taupe/Djibril Diop Mambety/Youri Norstein


Mais l'objet de ce message dominical n'est pas d'évoquer la qualité d'un article en particulier (quoique nous n'y reviendrons le mois prochain) mais sur un choix graphique audacieux et ambitieux. En effet, depuis décembre 2010, les Cahiers ont choisi de ne plus céder aux lois commerciales de la presse en général et plus particulièrement de cinéma avec une couverture photo. Depuis des mois, les Cahiers ont choisi de faire leur "vitrine" un espace d'expérimentation visuelle dont la couverture de ce mois-ci en est l'apothéose. Pour nous, vous l'aurez compris, c'est une totale réussite. Ce cercle orange, triangle blanc sur fond rouge n'est pas sans évoqué les tableaux de Malevitch. Cette abstraction graphique témoigne d'un recul salvateur face à la course mercantile qu'il peut exister entre les revues.

Les Cahiers disent non à cette quête mensuelle du tape à l’œil et ce grâce au talent de Julia Hasting, designeuse allemande. L'artiste officie pour Phaidon, repreneur des Cahiers du Cinéma en 2009.

Ce désir de prendre de la hauteur face à l'actualité cinématographique mensuelle parfois gargantuesque, et de ne pas rajouter de l'image sur ce flux constant ce traduit également dans les choix éditoriaux du magazine. Explication de Stéphane Delorme, rédacteur en chef.

Faire une revue de cinéma n’est pas très éloigné du travail de programmateur. Que programme-t-on dans un cinéma ? Dans un festival ? À Cannes ? En compétition ? Ou ailleurs ? Programmer, c’est penser une grille, avec des places, des inclus et des exclus, des ouvertures et des clôtures. Cela suppose une sélection et une hiérarchie. Mais on ne programme que pour quelqu’un, on le guide. Cela suppose donc une altérité.
C’est un beau mot mais qui n’a pas bonne presse aujourd’hui. Défendre cinq ou six films par semaine, comme le font les quotidiens et les hebdomadaires, revient à annuler ce travail de programmation. Les films sont tous dans le même tas, tout se vaut. On se demande bien comment un lecteur peut s’y retrouver ! La mission de la critique est au contraire de choisir, de trancher, de conseiller ce qu’il faut voir en premier, ce qu’il ne faut pas rater. On vit un étrange moment, où à la peur de perdre de l’espace dans la presse (il faut bien justifier le nombre de pages pour sauver les pages cinéma) s’ajoute la peur de perdre le large public (il faut donc aimer les gros films) et la peur de « tuer » les petits films (qu’il faut forcément défendre…). La situation depuis le début de l’année devient dramatique : on a le sentiment que, sauf navet, tous les films sont défendus. Les Cahiers, par contraste, paraissent bien sévères. Cinq ou six films aimés par mois ![...] Trop de films sortent, la situation devient absurde. À l’heure où les films restent deux semaines à l’affiche, il faut que la critique frappe fort et juste et assume son rôle de guide. Sinon les films importants ne seront pas vus.
Quand on vous dit que les Cahiers du cinéma est la meilleure revue de cinéma de la première à la dernière page, vous nous croyez ?

Il était une fois le Western européen...Volume 2

Sans nouvelle de Bazaar & Co depuis la publication de Bill Plymton, portrait d'un serial cartoonist, c'est à dire depuis cet automne. Ce silence faisait craindre le pire quant à cet éditeur qui avait su s'imposer en deux ouvrages, pour ne pas dire deux bibles, la réédition du livre de Jean-François Giré consacré au Western Européen et celui de Julien Sévéon, journaliste à Mad Movies et auteur du Cinéma enragé au japon avec Category III : Sexe, sang et politique à Hong Kong. Bonne nouvelle à la fin du mois, l'éditeur publiera le volume 2 d'Il était une fois le Western Européen.


Qui a dit que le western européen était mort ? Régulièrement, tel un phénix, il renaît de ses cendres sous la plume de ses défenseurs. Le voici de retour. Jean-François Giré, déjà auteur solitaire d'un premier volume, a invité des passionnés à se joindre à lui pour concocter un second tome. Ensemble, ils ont redonné vie à l'aventure d'un genre cinématographique unique, iconoclaste, dont la singularité, et même les errances, lui ont permis de résister au rouleau compresseur du temps, de ne pas sombrer totalement dans les tiroirs de l'oubli du cinéma populaire après avoir été vilipendé par le conformisme critique. Complément indispensable au premier volume pour tous les inconditionnels et autres néophytes, ce deuxième voyage dans l'Ouest à l'européenne donne à voir, pour le plaisir des yeux et de la découverte, une iconographie riche et rare.

Sous-titré "Les dernières chevauchées du western européen" et aidé pour le coup par trois auteurs (dont Rodolphe Laurent bien connu des amoureux de fanzine), proposeront de fouiller les recoins les moins connus comme les moins reluisants du genre. Détails du sommaire

Le western espagnol et sa filmo
Le western français dit “baguetti” et sa filmo
Le western allemand d'Ouest en Est et sa filmo
Leurs noms crient vengeance...
On les appelle les enfants de Trinita
“Western Zapata” : engagé mais pas pamphlétaire
... Et pour quelques trésors de plus du western européen
Faux westerns et curio­sités
Téléfilms et séries
Documentaires
Westerns turcs
Courts- métrages
Dessins animés (courts et longs-métrages)
De la bande dessinée à l'écran
Les adaptations d'œuvres littéraires
Les projets non réalisés
La musique du western italien et sa discographie
Interviews : Lou Castel, Sergio Sollima, Giulio Petroni, Sergio Martino, Erik Pesenti
Index : Titres des films (Vol. 1 & 2)...


Si le genre est immortel et qu'il ne cessera jamais d'offrir de nouvelle perspective, d'analyse et de découverte, ces 360 pages viendront combler un vide pour tous les amoureux de l'ouest... all' italiana.

Prix : 40 euro (prochainement sur theendstore.com)

source : Bazaar & Co

Bach films : Tinto, Mac et leurs copines

Ce n'est pas encore l'été mais Bach films a décidé de faire grimper la température avec la sortie de trois films érotiques. Pour ceux qui suivent l'actualité de l'éditeur sur leur page facebook ce n'est pas une nouvelle à proprement parlé mais aujourd'hui nous en savons plus. Détails.

Premier long-métrage à être disponible, Justine et Juliette (1975) de Mac Alberg témoigne de l'attachement du label au réalisateur suédois dont deux films sont déjà disponibles, Bel Ami et Flossie.


Justine et Juliette sont deux soeurs. Très tôt orphelines, elles ont été séparées. Elles n’ont rien en commun si ce n’est leur beauté... Justine est timide et pauvre alors que Juliette est perverse et vit dans la débauche, la luxure et le luxe... Juliette invite sa soeur dans une soirée organisée par un milliardaire qui lance un défi : il donnera sa fortune à sa meurtrière, si celle-ci arrive à le faire mourir de plaisir...

Au casting, on retrouve Marie Forså, que l'on a pu croiser, outre les films de Mac Ahlberg, dans les Joseph Sarno, Butterflies et Les vierges des messes noires ou brièvement dans Contes Immoraux de Walerian Borowczyk. Également présent l'acteur Harry Reems, entré dans la légende du cinéma pornographique grâce à Deep Throat et Devil in Miss Jones.

Pas de présentation par Christophe Lemaire comme pour Flossie mais Bach nous propose en bonus une version remontée avec les scènes censurées.

Annoncé il y a quelques semaines, toujours sur leur page facebook, la collection Tinto Brass fera son apparition le 6 juin prochain. Avouons-le tout de suite, les deux premiers titres ne sont pas des nouveautés car précédemment édités. Pour autant la présentation des films par Christophe Bier, jamais avare en anecdotes et en figure de style, donnera à coup sûr de la plus-value à ces ressorties.


En 1940 à Venise, deux journaux intimes relatent la face cachée de la vie amoureuse d'un couple. Leur lecture réciproque est soupçonnée et à la fois souhaitée par le mari et la femme. Ce stratagème permet une communication intime qu'une confrontation directe rendrait difficile.


Dans les années 1950, dans la campagne du Nord italien, Lola est sur le point de se marier avec Masetto. Lola, toujours vierge, a hâte de faire l'amour, entre autres pour être sûre que Masetto est l'homme qu'il lui faut mais ce dernier préfère qu'elle reste vierge jusqu'au mariage. Lola a bien l'intention de le faire changer d'avis et met tout en œuvre pour cela.

Espérons que les prochains titres soient enfin des découvertes comme Yankee (1969), L'urlo (1970) ou En cinquième vitesse (1967), et bien d'autres qui restent à ce jour son travail le plus méconnu et pourtant le plus "grand public". Surtout, les films évoqués sont déjà disponibles en import et donc sur theendstore.com. Est-ce un problème de droit ? de matériel ? prions pour que ceux-ci soient d'une future vague de nouveautés.

L'occasion pour nous de parler du coffret édité par Cult Epics, proposant trois œuvres rares du réalisateur transalpin plus (re)connu pour son talent à filmer le postérieur des demoiselles que pour avoir fait des films pop et psychédéliques comme ceux proposés ici.



Deadly Sweet aka Dead Stop, le coeur aux lèvres aka En cinquième vitesse aka Col in cuore in gola (1967)



Le patron d'un night-club est retrouvé assassiné, le premier suspect est une jeune femme, Jane. Tombé sous son charme, Bernard, acteur français en tournée et témoin, décide de l'aider à retrouver le coupable pour l'innocenter.

L'urlo aka The Howl (1969), film surréaliste avec Tina Aumont qui de sa réalisation à sa distribution n'a rencontré que des problèmes face à la censure en Italie.



NerosuBianco (1969) aka Attraction aka The Artful Penetration of Barbara



Coffret en vente sur theendstore.com. Chaque film est disponible à l'unité, seul L'urlo est actuellement en stock sur notre site mais si vous souhaitez un des films, n'hésitez pas à nous contacter par mail à theendstore@gmail(POINT)com ou contact@theendstore(POINT)com

Schizophrenia en dvd / blu-ray

Aujourd'hui le mot culte est un terme galvaudé, employé pour tout et n'importe quoi, faisant office aussi bien d'argument marketing que de collection "fourre tout" sans aucun recul sur l'objet du culte en question.

Pour autant certain film conforte leur statut grâce à une invisibilité de plusieurs années, une esthétique et par cette impression (durable) de voir une œuvre unique.

Et Schizophrenia (1983) de Gerald Kargl, de son véritable titre Angst (peur dans la langue de Goethe) est un film unique de par sa forme, entre rêve et cauchemar éveillé, le spectateur assiste à l'un des films les plus troublants qui est donné de voir et fait figure, aux côtés de Maniac et Henry, portrait of serial killer, du long-métrage le plus abouti sur la pulsion de mort.


Un psychopathe est libéré de prison après avoir purgé une longue peine pour le meurtre d’une vieille dame. Errant dans la ville, il retrouve le monde avec une seule idée en tête : tuer à nouveau. Après avoir tenté d’étrangler la conductrice d’un taxi, l’homme s’enfuit et se réfugie dans une maison où habitent une vieille dame, sa fille et son fils handicapé. Excité par le nouveau terrain de jeu qui s’offre à lui, le tueur s’apprête à frapper…

S’inspirant d’une affaire de triple meurtre qui secoua l’Autriche en 1980, Gerald Kargl réalise avec Schizophrenia un choc esthétique et formel, porté par le travail du chef opérateur Zbigniew Rybczynski et l’utilisation incessante d’un monologue intérieur. Aussi glaçant que Funny Games et Henry, portrait d’un serial killer, secoué par la performance animale d’Erwin Leder, Schizophrenia est élevé au rang de film culte par de nombreux réalisateurs, dont Gaspar Noé (Irréversible, Enter the Void) qui en a fait son film fétiche !



Carlotta fait les choses en grand avec les suppléments suivants :
> Prologue (8 mn)
> Entretien avec Gerald Kargl (27 mn)
Gerald Kargl raconte la genèse de Schizophrenia dans un entretien dirigé par le réalisateur Jörg Buttgereit.
> Entretien avec Zbig Rybczynski (29 mn)
Zbig Rybczynski évoque son travail avec Gerald Kargl et décrit les différentes inventions visuelles qu'il a expérimentées sur Schizophrenia.
> Entretien avec Erwin Leder et le Dr. Harald David (26 mn)
Erwin Leder et le Dr. Harald David (expert en psychiatrie médico-légale) discutent des manifestations de la violence dans la société contemporaine, de son expression dans les arts et en particulier dans Schizophrenia."
> Influence : entretien avec Gaspar Noé (25 mn)
> Bande-annonce

L'influence sur le travail de Gaspar Noé est indéniable entre la reprise du personnage quasi muet, s'exprimant majoritairement en voix-off (Seul contre tous), le viol dans un tunnel (Irréversible) ou encore la mise en scène avec des effets de grue très similaire (Enter the void), Schizophrenia est le film matrice, (avec beaucoup d'autre), de l’œuvre du réalisateur français

Prix : 20 euro (blu-ray) | 17 euro (2 dvd)
Sortie le 4 juillet 2012

pré-commande ouverte en envoyant un mail à contact@theendstore(POINT)com ou theendstore@gmail(POINT)com

Independenza ! Part 20 : L'Atelier 13


Pour tous les passionnés de B movies et de monster movies, l'éditeur espagnol L'Atelier 13 reste un exemple sans comparaison dans le monde de l'édition dvd. Design soigné, complément et surtout le sous-titrage en français du film comme des bonus font de l'Atelier 13 un acteur incontournable pour les amoureux des séries B d'antan. Sans nouvelle du label depuis la sortie du coffret consacré à Lionel Atwill en novembre 2011, les prochains titres viennent enfin d'être annoncés.

Aux côtés de Bach Films et d'Artus films - qui ont chacun sortie des films disponibles au catalogue de l'éditeur ibérique - L'Atelier 13 continue sa (re)découverte du patrimoine cinématographique américain avec un coffret consacré à Lon Chaney Jr et la série des Inner Sanctum, le classique Le Colosse de New York signé Eugène Lourié et The Maze une curiosité méconnue.

Commençons par le coffret dédié à l'acteur Lon Chaney Jr. (1906-1973) renfermant par moins de six films séparés sur deux dvd faisant partie de l'anthologie Inner Sanctum. A l'origine Inner Sanctum Mystery était un show radio, genre alors très en vogue dans les années 40. Un succès tel que la Universal décida de mettre en chantier et ce dès 1943, une série de films reposant essentiellement sur les qualités de Lon Chaney Jr. et des scénarios alternant l'horreur, le mystère et la science fiction.


CALLING DR. DEATH (Doctor Muerte, 1943) 63 min.
Réalisé par Reginald LeBorg. Avec Patricia Morison et J. Carrol Naish
WEIRD WOMAN (Amenaza incógnita, 1944) 64 min.
Réalisé par Reginald LeBorg. Avec Anne Gwynne et Evelyn Ankers
DEAD MAN’S EYES (Los ojos del muerto, 1944) 64 min.
Réalisé par Reginald LeBorg. Avec Acquanetta et Jean Parker
THE FROZEN GHOST (El fantasma helado, 1945) 62 min.
Réalisé par Harold Young Avec Anne Gwynne et Martin Kosleck
STRANGE CONFESSION (Extraña revelación, 1945) 62 min.
Réalisé par Wallace Fox. Avec Brenda Joyce et J. Carrol Naish
PILLOW OF DEATH (La almohada de la muerte, 1945) 67 min.
Réalisé par Wallace Fox. Avec Brenda Joyce et J. Edward Bromberg
Présenté en anglais sous-titré espagnol et français, le coffret est accompagné d'un livret de 32 pages. A noter qu'il y a plusieurs années Universal a édité (en zone 1), un coffret similaire proposant également des sous-titres dans la langue de Molière et qui peut-être acquis pour quelques euros en import.

Le film suivant, Le Colosse de New York (1958) d'Eugène "Gorgo" Lourié est lui aussi disponible en zone 1 mais ne dispose pas de sous-titres dans notre langue ce qui rend ce disque zone 0 (toute zone géographique) encore plus précieux.


Jeremy Spensser est un brillant scientifique dont les recherches sont sur le point d'éliminer la faim dans le monde. Lorsqu' il meurt dans un stupide accident, son père, chirurgien du cerveau décide de transplanter le cerveau de son fils dans un robot. Mais l'opération aura des conséquences imprévues...
Comme pour le précédent titre, Le Colosse de New-York est proposé en version originale sous-titré français et au format 1.33. En bonus, L'Atelier 13 a la riche idée de proposer un épisode de la série Tale of Tomorrow intitulé Read to me, Herr Doktor (1953) d'une durée de 25 minutes ainsi qu'un livret revenant sur l'histoire du film.



Pour ceux qui voudraient découvrir le film dans des conditions encore plus optimales, sachez que l'éditeur américain Olive films prévoit de sortir le long-métrage en blu-ray pour le mois de juin prochain. Mais il ne faudra pas compter sur un quelconque sous-titrage.

Enfin finissons par le méconnu The Maze (1953) réalisé par William Cameron Menzies, auteur la même année du long métrage Invaders from Mars, disponible à l'unité chez L'atelier 13 ou dans le coffret Destination Mars chez Artus Films sous le titre Les envahisseurs de la planète rouge.


Après avoir appris la mort de son oncle, le jeune Gerald MacTeam rompt subitement avec la belle Kithy Murray et va vivre dans le mystérieux château dont il a hérité dans les Highlands. Kithy refusant la rupture, sent que quelque chose ne va pas et décide de se rendre au château avec sa tante Edith. Quand elles arrivent, Kithy et Edith découvrent que Gérald a vieilli prématurément...
Film maudit de la série B, The Maze (El Laberinto, Le Labyrinthe) est le dernier long-métrage de Cameron Menzies William. Passé la première du film en 1953, ce petit bijou gothique tombe dans l'oubli mais c'était sans compter sur les talents de L'atelier 13 pour nous exhumer cette perle surannée originellement exploité en 3D. En bonus, nous aurons droit au traditionnel livret revenant sur le film et un épisode de la série télé de Roald Dahl, Way Out : the Croaker (1961 - 25 minutes).



Toutes ces nouveautés sont disponibles sur commande en envoyant un mail à theendstore@gmail(POINT)com
Mais nous avons également en stock sur theendstore.com d'anciens titres toujours inédit en France.

Les 5000 doigts du Dr. T (1953) de Roy Rowland


Excédé par les leçons de piano imposées par sa mère, un jeune garçon s'endort en faisant ses gammes. Il se retrouve sous le pouvoir du maléfique Dr T., qui ressemble étrangement à son professeur de piano...

Brother from another planet (1984) de John Sayles


Brother, esclave noir poursuivi par deux etranges zigottos, se refugie dans un bar de Harlem. Aussitôt, ses mystérieux pouvoirs intriguent diablement les habitues du lieu. Evidemment, Brother est un extraterrestre.

The Man from Planet X (1951) de Edgar G. Ulmer


Le professeur Elliott a installé un observatoire sur les landes brumeuses d'une île écossaise isolée pour étudier l'approche d'une étrange planète inconnue. Vit avec lui sa belle fille et le Dr Mears, un ancien élève au sombre passé. Peu de temps après l'arrivée du journaliste John Lawrence, un navire de la Planète X débarque près de l'observatoire. Le visiteur vient-il en paix ? Quels sont les vrais motifs de Mears ?

L'invasion des profanateur de sépultures (1956) de Don Siegel


Des habitants d'une petite ville des Etats-Unis sont victimes d'une étrange psychose et prétendent que des membres de leur famille ou leurs amis ont été dépossédés de leur identité...

Bride of Gorilla (1951) de Curt Siodmak


Barney Chavez, manager d'une plantation perdue dans la jungle, convoite Dina, la femme de son employeur. Ayant compris que la belle ne serait pas contre la disparition de son mari, plus âgé qu'elle, Barney s'arrange pour que la mort de ce dernier ait l'air d'un accident. Ce qu'il ignore, c'est qu'une étrange sorcière a été témoin de son crime et, pour venger la victime, jette un sort à Barney. La nuit, il se transforme en gorille, perdant totalement le contrôle de lui-même. Dina, que Chavez a rapidement épousé, tente de lui venir en aide mais se pose la question : cette transformation est-elle réelle ou s'agit-il d'une hallucination ?

Godzilla (1956) de Ishirô Honda et Terry Morse


Un monstre préhistorique est ranime par des explosions de bombes H dans l'ocean Pacifique.

Le Monde, La chair et le Diable (1959) de Ranald MacDougall


Après un éboulement au fond d'une mine en Pennsylvanie, Ralph Burton attend des secours qui n'arrivent pas et finit par se libérer seul des décombres. De retour à la surface, il découvre que toute trace de vie humaine semble avoir disparu après le passage d'un nuage radioactif. En route pour New York, il traverse des avenues désertes, s'organise et récupère ce dont il a besoin dans les magasins, tirant derrière lui un chariot au pied des gratte-ciels abandonnés... Est-il vraiment le seul survivant de l'humanité ?




Tous ces films sont en version originale sous-titré en français et sont à découvrir sur theendstore.com

L'humanisme d'après-guerre japonais

Quinze jours après la présentation du premier ouvrage en français consacré au Giallo, Vies et morts du giallo, de 1963 à aujourd'hui, il était grand temps de faire celle du second livre reçu en même temps et encore plus rare dans nos contrées : L'humanisme d'après-guerre japonais.


Explorant en profondeur la riche filmographie des représentants les plus célèbres du mouvement (Yasujiro Ozu, Akira Kurosawa, Masaki Kobayashi et Kenji Mizoguchi), cet ouvrage cherche aussi à mettre en valeur le travail remarquable de certains de ses artisans les plus méconnus : Kon Ichikawa, Mikio Naruse, Keisuke Kinoshita, Kaneto Shindo.

Si la publication d'un livre sur le giallo prenait tout son sens face au vide bibliographique à l'égard du genre cinématographique italien en France, la question pourrait en être autrement face à un énième livre sur le cinéma japonais. En effet on ne compte plus les ouvrages consacrés au cinéma de l'Empire du soleil levant. A côté des livres indispensables (et indépassables ?) de Tadao Sato (Le cinéma Japonais Tome I et II), de Max Tessier (Le Cinéma Japonais) ;voire des monographies sur Naruse par Jean Narboni ; quelle pourrait être l'envergure de cet ouvrage collectif de la rédaction du site Panorama Cinéma ? La réponse se trouve dans le sommaire :

Préface
L'humanisme d'après guerre : une introduction
Sadao Yamanaka
Sazen Tange
Pauvres humains et ballons de papier
Les dernières volontés et le testament de Sadao Yamanaka

Hiroshi Shimizu
Hiroshi Shimizu : propos
Monsieur Merci
Une femme et ses masseurs

Yasujiro Ozu
L'art de l'universel est un art personnel
Les gosses de Tokyo
Histoires d'herbes flottantes
Printemps tardif
Voyage à Tokyo
Fleurs d’équinoxe
Tokyo-Ga : pêcher les perles perdues

Kenzi Mizoguchi
Fatalité, force et résilience : réflexions sur le cinéma de Kenji Mizoguchi
Bref mots sur la marche de Tokyo de 1929
Les Contes de la nuit vague après la pluie
L'intendant Sansho
La rue de la honte

Mikio Naruse
A la découverte de mikio Naruse
Entretien entre Cmaude R. Blouin et Mathieu Li-Goyette

Akira Kurosawa
Notes sur l'humanisme d'Akira Kurosawa
Je ne regrette rien de ma jeunesse
Un merveilleux dimanche
L'ange ivre
Chien enragé
Rashomon
Vivre
Les bas-fonds
Vie privée, vie publique
La forteresse cachée
Dodesukaden
Origine et survie du benshi japonais

Keisuke Kinoshita
Keisuke Kinoshita : De latradition à la transmission
Carmen revient au pays
Les vingt-quatre prunelles

Masaki Kobayashi
Masaki Kobayashi : L'injustice à travers les âges
Hara-Kiri
Hommage à un homme fatigué
Temps de fantomes, fantomes du temps

Kon Ichikawa
Kon Ichikawa : Conceptions potentielles d'un auteur polymorphe
La harpe de Birmanie
Les feux dans la plaine
L'étrange obsession
La vengeance d'un acteur
Tokyo Olympiades

Kaneto Shindo
L'île nue
Onibaba
Kuruneko

Hiroshi Teshigara
Hiroshi Teshigara : Le grain dans la dune
La femme des dunes
Le visage d'un autre
Entretien avec Hiroshi Teshigara par Claude R. Blouin

Après l'après-guerre : Une conclusion

Comme vous pouvez le constater on retrouve bien entendu les grandes figures du cinéma japonais que sont Akira Kurosawa (1910-1998), Mizoguchi (1898-1956) et Ozu (1903-1963), une trinité véritable pierre angulaire du cinéma japonais aussi bien à l'internationale que nationale après la seonde guerre mondiale. En revanche et moins habituelle, des noms moins connus viennent accompagner les grands noms. Si Hiroshi Shimizu (1903-1966) et Keisuke Kinoshita (1912-1998) font parfois l'objet d'un paragraphe ou deux dans des ouvrages ou un article, les prendre pour les analyser dans une même thématique est un fait rare qui mérite d'être souligner. Et pour cause, aucun films de Shimizu n'est disponible en France, il faut une nouvelle fois se tourner vers l'étranger pour découvrir ce cinéaste oublié. Quant à Keisuke Kinoshita, nous pouvons remercier mk2 qui est (en dehors du Japon et de Criterion aux USA) un des rares éditeurs à avoir proposé une sélection de ses films.

A part Shimizu, l'autre point pour le cinéphile français est la disponibilité des œuvres évoquées en dvd ce qui permet de se replonger avec délectation dans un cinéma qui fut le terreau contre lequel la Nouvelle Vague Japonaise se rebella... mais ceci est une autre histoire.

390 pages

Independenza ! Part 19 : Finders Keepers

Dès l'ouverture de la boutique (physique) et ce, jusqu'à sa fermeture, les clients n'ont cessé de réclamer un rayon consacré à la musique de films. Si la boutique ne connaitra jamais ce rayon, notre site de vente en ligne, theendstore.com, lui bénéficie d'un arrivage de quelques bandes son en provenance du label Finders Keepers.

Cet éditeur anglais publie depuis plusieurs années en CD et vinyle des raretés musicales, dont de nombreuses B.O. C'est avec l’apparition de la bande son du film Jeunes Filles Impudiques (disponible en dvd) réalisé par Jean Rollin que nous avons décidé de franchir le pas vers ce domaine inconnu. Si notre premier vinyle, les musiques des films d'Etienne O'Leary, étaient "réservé" à un public passionné de l'avant garde et des musiques expérimentales, nous avons choisi avec les musiques de Pierre Raph et de Philippe d'Aram pour Jean Rollin, quelque chose de plus (re)connu sans pour autant abandonner le territoire des musiques hors normes.



Aujourd'hui le vinyle est épuisé mais Finders Keepers a décidé de continuer l'exhumation des musiques de Jean Rollin pour notre plus grand plaisir. Voici donc, disponible à la vente sur THE END, en CD digipack cartonné ou vinyle Requiem pour un vampire (1972) de Pierre Raph et Fascination (1979) de Philippe d'Aram.






L'avantage du CD, au-delà de son prix, est de proposé les deux bandes originales ci-dessus tandis que les amoureux des vinyles devront acheter les deux séparément.

Passons maintenant à deux classiques du film de bikers avec Stone (1974), seul et unique film pour le cinéma de Sandy Harbutt et classique de la Ozploitation (cinéma de genre australien). L'autre, (encore) plus original car flirtant avec le fantastique, Werewolves on Wheels (1971) de Michel Levesque (1943-2010), directeur artistique de la saga des Vixens de Russ Meyer, confronte alors deux catégorie de film alors très en vogue, le film de biker et le film sataniste.



Stone was a 70's biker movie made in Australia starring Ken Shorter as undercover cop infiltrating a motorcycle gang. For some reason that escapes me it has become something of a cult movie - it really is not that good. Billy Green's score, however, is magnificent and of all the biker scores I've managed to hear is the most deserving of a re-issue.

Most of the biker films from the 60's & 70's had, with few exceptions, disappointing soundtracks that included far too many weedy vocals and not enough grind. Musically, they were unadventurous, interchangeable and often sound like they were recorded in a few hours. Stone, on the other hand, is a pot pourri of invention and styles. Green's utilisation of different instruments including viola, guitar, digideroo, moog sytnthesiser, bango, harmonica, guitar and piano as well as voice and electronic sound effects manages to transcend the obvious cliches found on many of these biker scores and still provide enough grind to satisfy the outlaw biker in us all.

For those used to the vinyl version, this will come as a shock. The score has been totally re-arranged and includes several cues that were missing from the orignal release, all the rock songs, the trailer and an hilarious monologue that might make you think twice about hunting down the hard to find DVD.





Tous ces cd / vinyles sont en vente sur theendstore.com

Cinéma(s) d'Europe : Europe Centrale

C'est aujourd'hui, jeudi 10 mai, à 20h30 que s'ouvre la manifestation Cinéma d'Europe : Europe centrale à l'Espace Magnan de Nice. Au menu, sept long-métrages dont quelques raretés par des cinéastes cultes, Milos Forman, Jiri Menzel ou méconnu comme Janos Xantus qui sera présent pour accompagner deux de ses films.

Détail de la programmation :
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Osadné (2009) de Marko Škop

Osadné est un hameau slovaque de 216 habitants dont le nombre diminue progressivement. Même les vaches ont disparu et la statue d´Andy Warhol, dont les parents sont originaires de la région, a connu des jours meilleurs... Le maire, en poste depuis 36 ans, et le prêtre orthodoxe décident de se rendre à Bruxelles pour sauver leur village.

> Jeudi 10 mai à 20h30
> Samedi 12 mai à 14h00

L'Esquimaude à froid (1984) de János Xantus


Pianiste virtuose et célèbre, Laci abandonne définitivement sa carrière de musicien classique pour l'amour de Mari, une jeune femme mariée à un sourd-muet, Janos. Ensemble, ils mettent sur pied l'orchestre dont ils avaient rêvé. Un beau jour, Laci ne retrouve pas Mari en se réveillant, elle l'a quitté. Parti à sa recherche, Laci trouve Janos à l'affût devant sa maison, va à sa rencontre et le tue d'un coup de couteau.

> Vendredi 11 mai à 18h00
> Samedi 12 mai à 20h30en présence du réalisateur



Moi qui ai servi le Roi d'Angleterre () de Jiri Menzel

Prague. Jan Díte quitte, tant bien que mal, la prison dans laquelle il a purgé une peine de près de quinze ans. Alors qu’il s’installe dans un ancien village allemand abandonné dont les habitants ont été chassés après la Seconde Guerre mondiale, il se souvient de sa jeunesse dans les années 30 et de sa grande ambition d’alors : devenir millionnaire… comme les hommes d'affaires qu'il côtoyait dans les hôtels où il a travaillé !

> Vendredi 11 mai à 20h30
> Dimanche 13 mai à 14h00

Les Amours d'une Blonde (1965) de Milos Forman



Andula travaille dans l’usine de chaussures de Zruc, qui emploie un personnel exclusivement féminin, lequel, compte tenu du peuplement local, se trouve privé d’hommes. Pour augmenter le rendement, le directeur persuade les autorités de lui envoyer une garnison. Hélas ! les beaux soldats attendus sont des réservistes pères de famille. Entre confidences amoureuses et cruauté des illusions.

> Dimanche 13 mai à 18h00

Edi (2002) de Piotr Trzaskalski


Edi, la cinquantaine, survit en récoltant de la ferraille dans les rues de Lodz. Il habite dans une usine désaffectée avec Jureczek, son ami un peu simplet. En lisant les livres qu'il récupère dans les ordures, Edi est devenu un homme cultivé. Un jour, les deux frères mafiosi qui contrôlent la criminalité locale font une offre à Edi : il devra aider leur sœur de 17 ans, surnommée "Princesse", à préparer son bac.

> Dimanche à 20h30

Kiki dans le groupe (2011) de János Xantus

« Pourquoi je veux tout contrôler, pourquoi je n'arrive pas à être spontanée ? »
La question de Kiki sera le thème central du psychodrame dont traite le film. C'est à la jeune fille de distribuer des rôles et des répliques aux membres du groupe qui vont jouer pour elle les scènes qu'elle fait remonter de son passé. Elle en sera la protagoniste.
Grâce à l'atmosphère intime et chaleureuse du groupe, sous la direction délicate des spécialistes, Kiki va pouvoir revivre certains moments douloureux de sa vie. A travers son histoire familiale, nous croiserons les déchirements des peuples de l'Europe Centrale...
La collaboration de deux psychodramatistes et d’un réalisateur de cinéma nous donne la possibilité de pénétrer à l’intérieur d’un groupe de psychodrame de l’Ecole Hongroise.

> Samedi 12 mai à 18h00

De bien belles choses en perspective. Plus d’informations sur le site internet de l'Espace Magnan.

Coffret Femmes en cage

Retour sur un coffret sorti depuis plusieurs mois mais seulement disponible dans notre boutique en ligne dès aujourd'hui. Honte à nous ! L’occasion donc, de revenir sur trois films cultes avec la sculpturale Pam Grier et d'échafauder une théorie sur le WIP.

Femmes bafouées, femmes maltraitées, femmes violentées, femmes enfermées, mais femmes libérées. Quelles soient dans la jungle ou sur les pavés, les années 70, dans le sillage des mouvements de mai 68, ont vu la femme se libérer des carcans des sociétés machistes et patriarcales.

Mais qu'est ce que le WIP ? Le W.I.P sont les initiales de Women In Prison, qualifiant tous les films carcéraux dans lesquels, des femmes bien souvent innocentes (mais également des prostituées, des voleuses et toute une frange de femmes vivant en marge), sont victimes de directeur (ou directrice) tortionnaire ou de codétenues un brin dictatoriale, et ce pour le plus grand plaisir de la gente masculine.

"On ne nait pas femme : on le devient"
Simone de Beauvoir


Si pour beaucoup de féministe, les films pornographiques ou érotiques sont dégradants pour la condition de la femme, réduite (selon elles) à des esclaves sexuelles soumise au plaisir masculin, le Women In Prison (que l'on peut rattacher au genre érotique) pourrait être vu comme un exutoire pour les femmes, voire une prise de pouvoir face à la doxa masculine. Dans ces longs-métrages, les femmes reconquièrent leur liberté à coups de mitraillette et/ou de tatane. Mieux, les personnages féminins sont comme le décrit Molly Haskel dans son ouvrage From reverence to rape : the treatment of woman in the movies, des femme ordinaires devenant extraordinaire pour dépasser leur condition. Et l'on retrouve ce schéma dans bon nombre de synopsis ou les femmes transcendent leur état de victime des premières minutes afin de maitriser leur destin en gagnant leur autonomie, et donc leur indépendance.

BIG DOLL HOUSE
Collier est emmenée dans une prison où règne le vice. Réussira-t-elle à s'échapper de ce lieu de cruauté ou finira-t-elle comme beaucoup d'autres par succomber aux sévices endurés ?

WOMEN IN CAGES
Mêlée à son insu à une sombre histoire de drogue, une jeune américaine se retrouve dans une prison dirigée par la sadique Alabama. Les chances d'en sortir vivant sont souvent infimes...

THE BIG BIRD CAGE
Emprisonnée dans un camp Philippin situé en pleine jungle, Terry va devoir apprendre la terrible loi de la vie des ''prisons de femmes''. Pour tenter d'échapper à cet enfer, elle devra faire alliance avec des rebelles révolutionnaires.

Tous ces films clament au haut et fort le combat des sexes et la révolution féminine. Il est d'autant plus intéressant que certaines dates clés des "Women In Prison" concordent avec celle des deux groupes phares des mouvements féministes, Le Women's liberation Movement et le Mouvement de libération des femmes (MLF) en France.
A titre d'exemple, ces deux mouvements ont été fondé en 1968, date à laquelle Jess Franco réalise 99 femmes (99 womens) LE modèle de WIP qui servira pendant des années les autres metteur en scène. Alors ce genre est-il précurseur d'une vision libre de la femme ? De la part d'un homme comme Roger Corman cela ne fait aucun doute que le genre dont il a produit les fleurons au sein de ce coffret a contribué à changer l'image des femmes au sein de la société, et notamment dans les classes les plus populaires.



Prix : 20 euro

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Alain Robbe-Grillet, l'immortel

"J'estime - quant à moi - que le cinéma selon Robbe-Grillet est une méchante fumisterie et qu'on n'a pas le droit d'abuser à ce point des lauriers acquis dans d'autres domaines pour s'en servir avec autant de désinvolture"
Henry Chapier, Combat, 28 mars 1968 in Obliques #16-17 p.265
"(Robbe-Grillet) est plus ou moins le chef de file de ce que l'on a appelé alittérature alors que tout au contraire ses trois films sont d'un romanesques assez délirant, non dépourvu d'intérêt certes, mais qui me paraissent en contradiction absolue avec ses recherches littéraires, et on peut se demander à quel moment Robbe-Grillet est sincère lorsqu'il écrit ou lorsqu'il tourne".

G. Charensol in De la lettre à l'image, émission de télévision (1969) in Obliques #16-17 p.270

Robbe-Grillet ou l'art du contre pied ? Peut-être, est-ce là, où réside le malaise et le malentendu envers l’œuvre cinématographique du "porte-drapeau" du Nouveau Roman avec la critique. Avoir proposé un cinéma d'avant-garde aussi bien cérébral que érotique en contradiction avec sa "nature" de romancier, porteur d'un genre littéraire ou les éléments les plus caractéristiques (intrigue, psychologie) sont alors rejetés en bloc. Un détail qui n'a pas dû jouer en sa faveur. Et pourtant, cette cause perdue du cinéma français pour les uns, cinéaste culte pour les autres, se voient offrir une seconde jeunesse via internet (de nombreux articles élogieux témoignent de l'attractivité du cinéma de Robbe-Grillet) ou d'artiste contemporain comme Matthew Barney.

Le charme ostentatoire des actrices au sein de ses longs-métrages n'est pas étranger à ce regain d'intérêt, mêlant Eros et Thanatos jusqu'au vertige. Mais, c'est surtout l'incroyable complexité scénaristique, pour ne pas dire parfois labyrinthique, qui étonne et qui fascine. Les libertés prisent par Robbe-Grillet à l'égard des conventions sont également rafraichissantes et peuvent faire penser à la liberté de la Nouvelle Vague (regard caméra, interjection, question au spectateur).

Alain Robbe-Grillet (1922-2008) a réalisé dix longs-métrages qui ont chacun à leur tour définit un cinéma du trouble, du ressassement, tordre la réalité jusqu'à son point de rupture vers l'imaginaire. Six sont disponibles dans notre boutique en ligne. Présentation :

Trans-Europ-Express (1967)


Un scénariste (Alain Robbe-Grillet lui-même), un producteur et leur secrétaire prennent en gare du Nord le Trans-Europ-Express en direction d'Anvers. L'ambiance du train, le charme de la conversation, leur rencontre fortuite avec Jean-Louis Trintignant (un voyageur comme eux) leur inspire un scénario policier. Jean-Louis Trintignant devient Elias, apprenti trafiquant de disque, effectuant à Anvers une mission d'essai : prendre livraison d'une valise de cocaïne pour la ramener à Paris. A Anvers, Elias se voit engagé dans l'engrenage d'un monde peuplé de policiers et d'espions (ou de faux policiers et de faux espions) auxquels il se doit constamment d'échapper où de rendre des comptes. Mais l'imagination inconsciente des auteurs ne domine bientôt plus leur héros. Celui-ci poursuit, parallèlement à sa mission policière, un délire sexuel obsédant. Aussi bien, il contacte une prostituée, Eva, qui se prête d'assez bonne grâce à ses manoeuvres érotico-sadiques. Elias, découvrant qu'Eva appartient au réseau ennemi, l'étrangle au cours d'une scène orgiaque. Exploitant son obsession, la police lui tend un piège dans une boite de nuit spécialisée. Il sera abattu. Le train entre en gare d'Anvers. Les auteurs en descendent, ainsi que Jean-Louis Trintignant.

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L'Homme qui ment (1968)


Dans une petite ville d'une région montagneuse encore toute vibrante des souvenirs de la guerre et de la Résistance, un homme jeune et élégant, Boris, arrive et se mêle aux propos des buveurs d'une taverne. Ceux-ci évoquent la disparition d'un nommé Jean au cours d'une mission dangereuse. Boris se fait indiquer la maison de ce Jean, où vivent ensemble et sans contact avec le monde extérieur sa femme, sa soeur et une servante qui ne sort que pour les courses indispensables. Les trois femmes, que leur solitude rend un peu névrosées, se livrent à des jeux bizarres : collin-maillard interminable, simulacre d'exécution capitale, etc. Boris se met à leur raconter des récits qu'il invente au fur et à mesure qu'il parle. Il prétend avoir connu Jean, l'avoir sauvé ou l'avoir trahi, présentant ce mystérieux résistant dont personne ne sait s'il vit encore, tantôt comme un héros, tantôt comme un traître. La mythomanie de Boris ne l'empêche pas de séduire la servante et même la soeur de Jean. Le père de celui-ci, qui vivait comme un reclus, se terrait dans ses appartements et n'adressait la parole à personne, vient de mourir. Son deuil encore tout proche, la femme de Jean est pourtant l'objet de la convoitise de Boris. Elle se sent d'autre part secrètement fascinée par l'étranger dont le flot de paroles, d'où il ne fait aucun doute que toute vérité tangible est absente, l'entraîne comme hors d'elle-même, dans un autre monde insolite et irréel. Elle va céder à Boris quand Jean réapparaît. Sans un mot, il tire plusieurs balles de revolver sur Boris qui tombe à terre, mortellement frappé. Quelques secondes après, alors que tout le monde a disparu, il rouvre les yeux et se relève. Cette fols, il assure qu'il va dire toute la vérité. Il veut reprendre son récit à zéro. Et il repart dans un monologue halluciné où, une fois de plus, l'imaginaire et le rêve se mêlent indiscernablement au réel.

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L'Eden et après (1970)


Dans un café qui ressemble à un labyrinthe, des étudiants se réunissent pour mimer et imaginer une réalité qui dépasse la grisaille de leur vie quotidienne. Ce ne sont que sévices, tortures, viols qui constituent la substance de leurs mimodrames. Un soir, arrive parmi ces jeunes gens insatisfaits un étranger qui se mêle aussitôt à leurs parodies cérémonieuses et leur donne un tour plus inquiétant, plus insolite. Il se met à raconter aux jeunes clients du bar les aventures d'une Afrique de sable, de soleil et de rêve . Il passionne les garçons, fascine les filles. Violette, l'une d'entre-elle, accepte un rendez-vous nocturne avec lui. Le décor est une immense usine en construction, autre labyrinthe, non loin d'un canal. A l'issue d'un parcours terrifiant, jalonné par les apparitions fantomatiques de ses camarades, Violette découvre le cadavre de l'étranger. Peu après, le corps s'est volatilisé et Violette ne peut le montrer à ses camarades. Elle n'a plus pour rêver qu'une carte postale de Tunisie, trouvée dans les poches du cadavre. Là-bas, elle retrouve ses camarades du bar l'« Eden », s'activant dans la poursuite d'un tableau de grande valeur, dérobé au domicile de Violette. Elle rencontre aussi un sosie de l'étranger, un sculpteur qui impose à ses modèles féminins, toujours nus, des épreuves de nature sadique. Violette sera enlevée, séquestrée, torturée, etc. Comme dans le bar l'« Eden » mais avec plus de force et d'intensité. Quant au sculpteur, il trouvera la mort au bord d'un canal tout comme l'étranger. Les protagonistes de la rêverie se retrouvent tous à l'« Eden ». Ce qu'ils ont vécu n'était qu'un rêve prémonitoire, car c'est maintenant que l'étranger entre et fait son apparition parmi eux.

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N. a pris les dés (1971)


Le titre de ce film n'est plus ni moins que l'anagramme de L'Eden et après. Cette variation autour des mêmes acteurs donne une relecture différente aux conséquences également différentes. Ce montage était destiné à l'origine pour la télévision française.

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Glissements progressifs du plaisir (1974)


Alice est enfermée dans une prison pour mineures tenue par des religieuses. Elle est accusée d'avoir tué Nora, son amie. Celle-ci a été retrouvée morte, attachée dans son lit, le coeur percé d'une paire de ciseaux. L'interrogatoire commence dans sa cellule, dont l'architecture cubique et la lumière rappellent l'appartement du crime. La confession d'Alice mêle la réalité, les phantasmes, les mensonges et les complaisances d'un imaginaire délirant. Une jeune avocate entre dans la cellule d'Alice. Ses traits rapellent ceux de Nora. Elle se laisse abuser par les fantaisies verbales d'Alice, se prête aux jeux lesbiens et connaît le sort de l'infortunée Nora.Or, Alice, meurtrière de l'avocate, était innocente...

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La Belle Captive (1982)


Dans le bar où il vient d'entrer, Walter est soudain fasciné par l'une des jeunes femmes qui dansent devant lui. Elle irrite son esprit, elle trouble ses sens, elle l'attire irrésistiblement. Mais un appel téléphonique attire Walter ailleurs. Sara, au nom de l'Organisation, lui fixe un rendez-vous pour une nouvelle mission: porter un pli urgent au sénateur Henri de Corinthe en danger de mort. Et Walter s'enfonce dans la nuit. Pour trouver bientôt sur sa route celle qui le fascinait tout à l'heure, couchée à terre, blessée, les mains enchaînées dans le dos. Plus de mission alors. Pour la faire soigner, il emmène la jeune femme dans une maison voisine, somptueuse villa emplie d'étranges messieurs en smoking dont l'un, Morgentodt, qui se dit médecin, les enferme dans une chambre. Où Walter, au matin, se réveille seul, avec autour de lui une demeure vide et délabrée. Il en sort, décidé à s'acquitter de sa mission mais aussi à retrouver Marie-Ange dont l'image ne le quitte pas. Il apprend bientôt par un journal que celle-ci était la fiancée d'Henri de Corinthe qui vient d'être assassiné. Walter alors cherche à comprendre: Sara, l'Organisation, sa mission, Henri de Corinthe, Marie-Ange, tout semble étrangement lié. Mais le docteur Morgentodt ne se souvient de rien; mais le père de Marie-Ange affirme que sa fille est morte depuis sept ans; mais l'inspecteur Francis soupçonne Walter du meurtre du sénateur; mais Walter reçoit une carte postale de Corinthe; tant de choses si inexplicables qu'il finit par se perdre totalement. Jusqu'à ce qu'il retrouve Sara, laquelle, comme un ange de la mort, assiste à son exécution. Est-ce bien là une réalité?...

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A l'instar de Jean Rollin, (dont les premiers longs-métrages viennent de connaitre les joies de la haute definition avec la sortie de cinq blu-ray... en import), Alain Robbe-Grillet est un cinéaste maltraité, méprisé et même encore aujourd'hui raillé notamment par François Forestier sur son blog "Les Nanars de Forestier". Le temps jugera... espérons qu'un éditeur français se décide de prendre le "cas" Robbe-Grillet au sérieux et nous sorte un coffret digne de ce nom rendant hommage à ce réalisateur passionnant et important du cinéma français trop longtemps restait dans l'ombre du film d'Alain Resnais, L'Année dernière à Marienbad (1961), dont il signa le scénario et le découpage.

Un grand merci à Philippe Robert pour son aide.

Tous les synopsis sont issus des Fiches cinéma

Rétro-viseur : Singapore Sling (1990)

Depuis plusieurs semaines, voire des mois maintenant, la Grèce fait l'objet de toute les critiques au sein de l'Union Européenne. Et pourtant le pays de Platon affiche une belle inventivité cinématographique depuis plusieurs années (et ce malgré une économie pas toujours propice à produire des projets hors normes) et même une reconnaissance internationale avec Canine (Dogtooth), Attenberg ou le récent Alps de Giorgos Lanthimos, vainqueur du Lion d'Or à Venise.

Parmi la petite dizaine de films réalisés par Nikos Nikolaidis (1939-2007), seul Singapore Sling est disponible en dvd dans notre pays. Une injustice tant le cinéaste grecque aurait, avec un peu de communication, pût provoquer l’engouement autour de son cinéma. D'autant plus que ce film a rencontré une belle presse lors de sa sortie en salles en 1999. A noter que le long-métrage avait déjà été projeté en France lors de la première édition de l’Étrange Festival en 1993.

Laissons place à Jean-Baptiste Thoret pour nous dire tout le bien qu'il pense du film.


Laura Eros

Deux femmes en dentelles, le pubis à l'air, tentent d’enterrer le corps d'un homme (leur chauffeur) en plein nuit. Il pleut averse, le sol est boueux et non loin de là, un homme blessé sorti d'un polar de Ulmer, se hisse dans sa voiture. Le lendemain soir, il sonne à la porte de leur maison. Ambiance Cul de Sac. Ses hôtes, une mère et sa fille, l'accueillent flingue à la main mais pubis toujours à l'air. L'homme, qui se fait appeler Singapore Sling, deviendra le jouet sexuel de ces deux femmes et écopera d'un cocktail scato à souhait où les kiwis remplacent les godes, où l'urine et le vomi coulent à flots, où tortures, viols et humiliations en tous genres composent l'échine narrative de ce huis clos claustro pour le moins surprenant. D'un côté, la mère, croisement foutraque entre Bette Davis de Baby Jane (Aldrich, cinéaste préféré de Nikolaidis), l'Elizabeth Taylor de Virginia Woolf, et la version lesbienne et déjanté de Marisa Berenson dans Barry Lindon. De l'autre, la fille, prénommé Laura, Lolita perverse dépucelée par un père momifié et droguée au sexe. Comme son titre l'indique (pour ceux qui ne le savent pas, le Singapore Sling, dégusté par Bogart dans Casablanca, se compose de 4/10 de gin, 4/10 de guigolet 2/10 de jus de citron et de Perrier) cet ovni filmique, à la fois cru (évisération, nécrophilie, j'en passe et des bien meilleures) et terriblement raffiné, nous propose un voyage (ou une descente aux enfers, au choix) dans les fantasmes sexuels d'une mère et de sa fille. Ambiance film noir (la photo noir et blanc est somptueuse), bourré de réminiscences du genre (Laura de Preminger évidement), voici un concentré époustouflant de l'abjection sous toutes ses formes. Cruellement beau, Singapore Sling pourrait bien être le Repulsion des années 90.

Jean-Baptiste Thoret in Starfix #8, nouvelle génération, Septembre-Octobre 1999 p.54


Quelques mots du réalisateur :
En tournant Singapore Sling, j'avais l'impression de faire une comédie qui comprendrait quelques éléments de la tragédie grecque antique. Plus tard, quand des critiques européens et américains ont dit du film qu'il était l'un des plus dérangeants de l'histoire du cinéma, j'ai commencé à croire que je devais être fou. Puis, quand les censeurs ont interdit le film en Grande-Bretagne, j'ai réalisé, qu'après tout, nous devions tous l'être un peu.

J'ai écrit le scénario il y a vingt ans. J'ai donc un peu de mal à me rappeler où j'ai trouvé mon inspiration. Je pense avoir été influencé par les films noirs européens, et notamment par ceux du Kammerspiel. Mes écrivains préférés sont Gogol et Chandler, mon cinéaste préféré Aldrich.

Michèle Valley est française, Meredyth Herold américaine. Il aurait été impossible de trouver en Grèce, parmi cette société artistique conservatrice de classe moyenne, quelqu'un qui eût accepté de jouer à leur place. Michèle ne parle français que dans des moments de forte émotion. Singapore Sling parle grec parce qu'il est censé me représenter dans le film.

Nous avons tourné ce film dans une atmosphère érotique, humide, violente et très dangereuse. Un critique m'a un jour demandé si les acteurs vomissaient réellement. Je ne lui ai jamais répondu.

Je suis en train de finir un nouveau film, 'On se retrouvera en enfer, ma chérie'. S'il s'est passé pratiquement dix ans depuis mon dernier film pour le cinéma, c'est à cause des thèmes que j'aborde. Mais j'écris des romans, des scénarios, réalise des publicités. Mon nouveau film est une nécroromance. Une histoire d'amour entre un cadavre et deux femmes.

J'essaye de travailler dans la mesure du possible avec les mêmes techniciens et les mêmes acteurs. Mes films sont le résultat d'un travail collectif, ce qui fait que nous n'avons pas besoin de beaucoup d'argent pour les faire. Ils sont financés par des amis et par le Centre du Cinéma Grec.

source : ED Distribution

Le film est en vente sur theendstore.com

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Avis aux éditeurs, responsables de festivals, décideurs en tout genre, si vous souhaitez découvrir le premier long-métrage (tout aussi remarquable que Singapore Sling) vous pouvez visionner Euridice BA2037 (1975) ci dessous.


Cinémathèque de Nice | Cannes, flashback

A quelques semaines du Festival de Cannes, la Cinémathèque de Nice nous permet de faire nos gammes de cinéphile en nous proposant les films qui ont eu l'honneur de remporter le prix de la mise en scène, voire le graal, avec la Palme d'or. Voici notre sélection :


The Tree of life (2011) de Terrence Malick
> Mercredi 2 mai à 19h30
> Dimanche 6 mai à 17h00


Elephant (2003) de Gus Van Sant
> Mercredi 2 mai à 18h00
> Samedi 5 mai à 16h15


Antonio Das Mortes (O dragão da maldade contra o Santo guerreiro, 1969) de Glauber Raucha
> Mardi 29 mai à 16h00
> Mercredi 30 mai à 18h00


Du Rififi chez les hommes (1954) de Jules Dassin
> Mardi 15 mai à 18h00
> Samedi 19 mai à 14h00

En bonus, un long-métrage de circonstance à (re)voir avec Votez McKay, dans la rétrospective Robert Redford.


Votez McKay (The Candidate, 1972) de Michael Ritchie
> Mercredi 23 mai à 16h45
> Vendredi 25 mai à 19h30

Tous ces films sont disponibles en dvd en France et pour plus d'informations sur les films projetés, rendez-vous sur le site internet de la Cinémathèque de Nice.