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Bonus dvd : Baby Cart, l'âme d'un père, le coeur d'un fils

Exit Kenji Misumi (1921-1975), entrée de Buichi Satô (1925-2011),pour se quatrième épisode de la saga Baby Cart intitulé L'âme d'un père, le coeur d'un fils (1972). Aucune crainte à avoir car même sans son réalisateur fétiche, la série se poursuit sur un niveau de qualité toujours aussi intense.



Présentation Wild Side :
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Ittô Ogami est payé pour éliminer Oyuki, une redoutable femme guerrière qui servait dans la garde d'élite de son suzerain jusqu'au jour où elle fut atteinte d'une inexplicable folie meurtrière. Sa mort évitera au fief l'ingérence du pouvoir central. Ogami retrouve bientôt Oyuki, fille d'une grande beauté qui se bat seins nus (et tatoués) pour mieux déstabiliser ses adversaires. Il comprend bientôt la tragique raison qui pousse O-Yuki à tuer les samouraïs de son clan, mais ne renonce pas pour autant à honorer son contrat. Au même moment, un combat d'une toute autre ampleur attend Le loup à l'enfant : prévenu par ses espions, Retsudô Yagyû est déjà sur les lieux, prêt à défier Ogami en combat singulier.


Présentation Hk Vidéo
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L’âme d’un père, le cœur d’un fils est le quatrième long métrage lancé sur moins d'une année par les auteurs de Baby Cart. Très vite rodé l'équipe mise en place par le studio Toho, qui se compose du producteur Shintaro Katsu, du comédien Tomisaburo Wakayama, du scénariste Kazuo Koike et du réalisateur Kenji Misumi peut se passer momentanément de l’un des ses membres sans voir la qualité générale en souffrir le moins du monde.
Nouveauté majeure, Kenji Misumi laisse sa place à un réalisateur moins prestigieux Buichi Saitô. Saitô assure l’intérim avec beaucoup de talent et d’humilité, affirmant une nette déférence envers les créateurs de la série et endossant sans démériter les habits de son illustre prédécesseur.
Dans sa tache, il est aidé par l'un des meilleurs script signé  Kazuo Koike, qui préfère puiser sa trame au source du matériau d’origine plutôt que de s'en éloigner comme ce serait le cas dans tout autre saga du même type.
Épisode capital, L’âme d'un père, le cœur d'un fils, nous éclaire enfin sur les raisons qui ont poussé le félon clan Yagyû à discréditer leur rival Ittô Ogami et à assassiner son épouse, les transformant lui et son fils en rônin errant.
Comme toujours Koike profite de sa parfaite maitrise du contexte historique pour se concentrer avant tout sur les personnages. Dans ce quatrième épisode, le loup solitaire à l’enfant est définitivement devenu une machine à tuer, qui ne poursuit plus aucun but, aucun plan de vengeance mais se contente de survivre en donnant la mort, ce que souligne son mutisme de plus en plus imperturbable.

Une très brève introduction le voit accepter un nouveau contrat, tuer une jeune femme d'une nom d'Oyuki, clairement montré comme son alter ego féminin. La très belle et très émouvante Oyuki tatouée de figures démoniaques, dont un bébé rouge sang qui rappelle Daigorô, est elle-même une victime qui cherche à se venger de ses agresseurs dévoilant son anatomie sublime à ses adversaires afin de les tétaniser avant de leur porter le coup fatal.
On reconnait en ce personnage l’un des plus marquants de la série, le style flamboyant de Koike, créateur en autre de Lady Snowblood, sabreuse vengeresse dont les aventures cinématographique furent tournées la même année que ce quatrième Baby Cart.
L’autre personnage capital est Gumbei Yagyû, fils du très shakespearien Retsudô Yagyû, chef du clan des assassins du Shogun et persécuteur de Ittô Ogami. Dépeint comme un bretteur supérieur en rapidité et en technique pure à Ogami, Gumbei est évidemment l'un de ces personnage damnés qu’affectionne Koike en ce qu'il n'est inférieur au héros que sur un seul point, son incompréhension totale des vraies valeurs du Bushido, le code d’honneur du samouraï.
Si Ogami a choisi consciemment de s’en éloigner, Gumbei lui, croit en suivre les préceptes à la lettre alors qu’il ne s'en est jamais réellement montré digne, l’affrontement des deux hommes n’en est que plus symbolique.
L’image récurrente du landau, poussé par le monolithique décapiteur shogunal évoque celle d’un rouleau compresseur qui écrase absolument tout ce qui se met en travers de sa route. Ogami poursuit son chemin vers l’inévitable confrontation avec le chef du clan ennemi, s’acquittant sans broncher de tout contrat qui lui est proposé, y comprit lorsqu'il s'agit de tuer ceux dont il partage la cause.
Ogami quitte ainsi le fil du rasoir sur lequel il avançait jusqu’alors pour s’enfoncer définitivement dans les limbes. Il sait désormais que sa vengeance ne s’accomplira qu'au prix d’une éternelle damnation pour lui comme pour son fils.
 David Martinez, Leonard Haddad / HK Vidéo

L'intégrale Baby Cart est en vente sur theendstore.com
Le diptyque Lady Snowblood est en vente sur theendstore.com

source : Hk Vidéo / Wild Side

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