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♫ Jesús revient, Jesús revient ♫

On aurait pu jouer le parallèle avec un autre Jésus venant de lui de Nazareth mais nous n'avons dieu que pour le seul et l'unique Jesús de Madrid.

Cinéaste bis par excellence, l'image de Jesús Franco est pour le moment figé dans ce "carcan" un brin réducteur pour l'un des expérimentateur les plus important du XXième siècle.

Mais grâce à des entretiens comme celui que propose le fanzine Cannibale Fanzine, la vision que l'on pourrait avoir de cet hédoniste de la pellicule pourrait bien évoluer. Car au détour d'une foultitude d'anecdote issue de la mémoire d'Alain Petit, on retient quelques œuvres méconnus et qui semblent très loin de toute la vague érotique de l'auteur de Vampyros Lesbos.

Sommaire :
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- Le Labyrinthe de Jess : entretien fleuve avec Alain Petit autour de Jesús Franco (22 pages)
- Santo, Blue Demon, La Llorona, Zovek : la nouvelle collection mexicaine de Bach Films passée en revue
- Le Roi de l'autre ciné : rencontre avec Jorge Grajales
- La genèse du Diabolique docteur Flak : chronique du film + entretien avec Jean-Jacques Rousseau
- L'enfance de l'art : rencontre avec Jean-Pierre Putters au sujet de Mad... ma vie !
- Compte-rendus festivals / séances spéciales : MOTELx + Absurde Séance Nantes : Japan eXtrem
- Django, prépare ton cercueil chroniqué
- Retour sur la saison 6 des Cannibales Séances
- Notes de lectures
Premier numéro à être disponible dans notre boutique (theendstore.com), ce quatrième numéro de Cannibale Fanzine édité à 200 exemplaires signe, après trois numéros (dont un numéro zéro) le passage au dos carré collé et à un certain "professionnalisme" esthétique enfin à l'image des écrits de très grande qualité.

Pour accompagner ce prozine, rien de mieux que de (re)découvrir trois long-métrages rarissimes que l'éditeur Artus Films nous propose dans des éditions de qualité.

LE MIROIR OBSCÈNE / 1973
Annette (Emma Cohen) et Marie (Lina Romay), deux sœurs, vivent avec leur père sur une île, à Madère. Depuis leur plus jeune âge, elles entretiennent une relation ambiguë, mêlant jalousie et obsession fusionnelle. Lorsque Annette décide de se marier, Marie, ne le supportant pas, se suicide. Annette se renferme davantage sur elle-même, et quitte l’île pour habiter en ville. Désormais, sa sœur va la hanter à travers un miroir, jadis témoin de leurs rapports incestueux… 




Disponible dans deux montages différent, et ce pour la première fois en dvd, le film bénéficie également d'un module donnant la parole à... Alain Petit.

LES INASSOUVIES / 1970
Mr Mistival (Paul Muller) confie sa fille Eugénie à sa maîtresse, Mme de Saint-Ange (Maria Rohm) afin de l’initier aux jeux de l’amour. Arrivée sur une île, la jeune fille va découvrir les joies de l’érotisme, du saphisme et d’autres perversions raffinées. Sa naïveté et son innocence décuplent le plaisir de ses initiateurs qui l’emmènent de plus en plus loin dans la débauche… 

En supplément, on retrouve Alain Petit qui est devenu la mémoire du cinéaste espagnol, l'historien d'une carrière qui n'a pas encore révélé tous ses secrets.

Dernier film de cette nouvelle salve, The Girl from Rio, précédemment disponible en zone 1 chez Blue Underground sortira en France sous le titre Sumuru, la Cité sans hommes.

SUMURU, LA CITE SANS HOMMES / 1969


Le détective privé Jeff Sutton est envoyé en mission au Brésil afin de retrouver une jeune femme disparue. Transportant avec lui une mallette pleine de dollars, il atterrit à Femina, une cité futuriste peuplée par des femmes d’un genre nouveau. Menée par Sonanda (Shirley Eaton), ces amazones modernes ont pour but d’asservir l’espèce masculine. Tout se corse quand Sir Matthews (George Sanders) convoite l’argent de Sutton, et cherche à s’emparer de la réserve d’or de Sonanda. 



Film psychédélique et sixties, Sumuru se voit offrir rien d'autre que le directeur de la Cinémathèque de Paris et instigateur des soirées Cinéma Bis pour évoquer la confection du film à travers la figure de son producteur britannique Harry Alan Towers.

Plus d'une vingtaine de films de Jesús Franco sont disponibles sur theendstore.com dont la nouvelle vague de l'indispensable Collection Jess Franco d'Artus Films.

La Route de Salina

Disparu en novembre 2013, Georges Lautner, réalisateur français ayant marqué le cinéma hexagonal d’œuvres devenues incontournables (Les Tontons Flingueurs, Le Pacha, Le Professionnel) n'est pas seulement l'auteur d'un cinéma populaire mais aussi l'homme qui signa au même titre qu'un Barbet Schroeder avec More (1969), un film culte, La Route de Salina. Lautner tourne son chef d’œuvre. Invisible ou presque depuis sa sortie, ce film est une rareté qui ressort de temps à autre durant des festivals ou des hommages comme celui que la Cinémathèque de Nice rend au réalisateur de La Valise.

Sur la Route de Salina, Jonas, un jeune hippie, s'arrête dans une maison isolée où une mère, Mara, et sa fille, Billie, reconnaissent immédiatement en lui leur fils et frère Rocky, disparu quatre ans auparavant. Mais dès que Jonas n'accepte plus d'être Rocky pour la belle Billie dont il est tombé amoureux, la situation se dégrade...

"En 1968, j'étais à Rome. Je travaillais sur une coproduction franco-italienne, Michelle Strogoff. Un grand film en costume. nous sommes allés deux fois en repérage en Yougoslavie. En été, les plaines étaient poussière, en octobre, c'était de la boue. nous avons écrit deux versions, une pour l'hiver, une pour l’été ; nous avons commencé le casting. et le film ne s'est pas fait. j'ai perdu beaucoup de temps dans cette affaire. Depuis Le Pacha, en 1967, je n'avais pas fait de film.
De retour à Paris, je commence l'adaptation d'un polar, La mort a mis les gants. je travaille avec son auteur Christophe Izard, et nous nous entendons très bien. Mais, l'a non plus, rien n'aboutit.
Finalement , mon producteur, Robert Dorfmann, me met entre les mains le roman de Maurice Cury, La route de Salina.
Le scénario a été écrit quatre fois. J'ai d'abord travaillé avec une espèce de hippie anglais, habillé comme un moine, ne pensant qu'a bouffer, et qui se prenait très au sérieux. Il me faisait un peu peur. On n'a pas garder grand chose. J'ai aussi travaillé avec Pascal Jardin, que j'aimais beaucoup. Mais nous ne sommes pas entendus, nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Il voyait une histoire de cul. En définitive, il y avait le livre de Maurice Cury. Je lui suis resté fidèle.
C'était un roman qui se déroulait en Amérique. Il fallait que se soit un film américain. Avec un casting américain et tourné en anglais. Et me voila parti avec Yvon Guezel, le coproducteur, pour Los Angeles. C'était la première fois que j'allais à Hollywood, mais ce voyage aux États-Unis marque surtout la première rencontre avec Rita Hayworth. Elle paraissait seul dans la grande maison qu'elle avait loué à Glen Ford. Elle avait l'air un peu inquiet, guettant sans cesse le téléphone. Mais je crois celui a fait plaisir de voir des gens qui l'admiraient lui proposer un rôle.
Nous sommes allés reconstituer Salina aux Canaries à Lanzarote. Nous y avons dégotté une vieille bicoque en ruine, exactement le décor que je cherchais. Nous avons retapé entièrement la baraque, installé deux pompes a essence devant, et c'est devenu la station service tenu par Rita et sa fille.
 Nous avons atterri à Lanzarote un jour de septembre 1969 dans un avion charter rempli de matériel. Nous y sommes resté trois mois, a des années lumières du reste du monde. C'était l'époque "love and peace". Durant trois mois, nous avons fait l’expérience de la vie communautaire en pleine nature, sauvage et sublime.
Le tournage se faisait en anglais. Je parlais un anglais de cuisine. Mais, une fois que tu oses, tu parles, tu oublies ta gêne et tout le monde te comprend. Face à Rita hayworth, Mimsy Farmer, lumineuse, jouait le rôle de sa fille. Pour interpréter le rôle de son faux frère, j'avais choisit Bob Walker Junior, le fils de Robert Walker et de Jennifer Jones. Il y avait aussi Bruce Pecheur en hippie et un vieil  acteur américain que j'aime beaucoup, Ed Beugley. Marc Porel était le seul français de la distribution.
Et Rita Hayworth, au milieu de tous ces hippies...

Tout l'équipe a eu une histoire d'amour collective avec Rita. Elle venait de jouer un petit rôle dans un film en Italie. Elle s'était fait maltraité par cette équipe. Il lui disait : " hey, là-bas, au fond, à vous !". Et la, elle arrivait sur une équipe franchouillarde, un peu bébête, en vénération devant elle. Il y a eu beaucoup de joie entre nous. Mais parfois, elle semblait un peu perdue. Elle ne vivait pas avec nous, elle vivait dans sa chambre, avec une amie, ou elle jouait de la guitare. Le jour de son anniversaire, j'ai fait venir l'orphéon du village. A la fin d'une scène j'ai dit "coupé" et l'orphéon s'est mis çà jouer happy birthday... nous avons passé toute la soirée à danser ensemble ! Quand nous l'avons accompagné à son avion, tout le monde pleurait sur le tarmac... elle surtout.
Pour La Route de Salina, j'ai tourné des scènes de nue comme on en tournait peu a l'époque. Je l'ai fait parce que les acteurs étaient beaux, le cadre était beau, et puis le climat sur le film etait propice ! love and peace ! Il faut avouer que nous ne fumions pas que des Gitanes [...]
Le soir, en rentrant au cantonnement, en traversant ces paysages extraordinaires, il y avait toujours un pour dire : "Regardez de tous vos yeux. Vous ne verrez plus jamais ça de votre vie." Et c'était vrai...
J'ai confié la musique aux musiciens du groupe Clinic, une bande de mômes de dix neuf ans. Par la suite, son leader, Alan Reeves est devenu un compositeur réputé outre atlantique. On peut aussi entendre une chanson en anglais de Christophe. La musique était très importante, elle faisait partie de l’époque. On était bercé par les Beatles, Leornard Cohen, les Roling Stones, les Noody Blues....
Le film n'a pas eu de succès. D'abord, il est sortie le jour de la mort de Gaulle ! Mais le vrai problème était une erreur de production dont on était responsable. La Route de Salina était un film americain pour les français et français pour les américains. Il n'était ni américain, ni français. Hybride. [...] J'étais très déçu.
[...] La bande de hippies a eu un destin bizarre. Le conducteur de la voiture, Bruce Pecheur a été poignardé à New-York dans son appartement par un junkie en manque. Bob Walker, je l'adorais. On ne s'est jamais revu, ni écrit. Je l'ai vu dans des séries télé. Je suppose qu'il s'en sort pas mal, mais il s'en sort en ayant trahi ses rêves.[...] Marc Porel est mort très jeune..."
Georges Lautner in On aura tout vu
> Mardi 21 janvier à 20h00
> Samedi 25 janvier à 16h00

Esprit Négatif : Bertha Boxcar

25 décembre 2013. Le Loup de Wall Street, 24ième long-métrage, de Martin Scorsese avec Leonardo Di Caprio sort sur les écrans français. Le film est un succès. Leonardo remporte le Golden Globes du meilleur acteur pour sa prestation et le comédien est en bonne position pour remporter le premier Oscar de sa carrière.

18 décembre 2013. Le distributeur Mission ressort en salle ce que beaucoup considère - à tort - comme le premier "vrai" film de Scorsese, Bertha Boxcar (1972). (On oublie trop souvent Who's that knocking at my door de 1967).


Novembre 1973. Henry Moret dans la revue Écran 73 critique le second long-métrage de Martin Scorsese, le premier a connaitre une exploitation dans les salles françaises.
Si aujourd'hui Martin Scorsese est une légende, un monstre sacrée du 7ième art cela n'a pas été immédiat. Retour sur l'une des premières critique à l'égard de Scorsese.
Une paysanne révoltée par la mort de son père tué par l'inconscience d'un patron, un cheminot syndicaliste qui la suit hors des chemins de la loi, des hold-up aux dépens des compagnies de chemins de fer, des flics sauvages et des contestataires, un noir et des blancs amis jusqu'à la mort, le tout dans le cadre de la crise américaine des années trente, cela pourrait faire un film "social", revendicateur, révolutionnaire, proche de JOE HILL.
Un gang qui se fait et se défait, des attaques à main armée, des fuites en wagons de marchandises, des captures, des évasions et beaucoup de sang, cela pourrait donner une saga du gangstérisme amateur, dans le genre de BONNIE AND CLYDE.
Un couple maudit d'amants traqués, faisant l'amour dans la paille d'un train ou dans une cabane en ruines, les séparations, Bertha chez les prostituées, Bill aux travaux forcés, les retrouvailles, la fin tragique, cela pourrait donner lieu à une romantique et et lyrique épopée amoureuse, style LES AMANTS DE LA NUIT.
BERTHA BOXCAR n'est ni ceci ni cela et un peu l'un et l'autre tout à la fois. Ou plutôt un tout petit peu du premier, mais l'aspect revendicatif est bien mince et après y avoir sacrifié un instant, les auteurs l'ont rapidement gommé ; beaucoup du second, mais sans les moyens ni la fougue qu'il y faudrait pour nous faire décoller du fauteuil ; un peu de troisième, mais sans la conviction, ni le poids des personnages (et des interprètes) nécessaires pour que nous pleurions devant ce grand amour condamné.
Si ce bric-à-brac reste très séduisant, peut-être le devons-nous à Martin Scorsese (qui surgit pour nous du néant, est-ce son premier film ?) mais nous l'attribuerions plutôt au label des productions Roger Corman. On retrouve ici ce qui fait le charme des produits maison, quelque chose de parfois impondérable, peut-être dû au tournages économiques donc rapides, aux interprètes peu connus donc plus crédibles, à une désinvolture tantôt proche du négligé, tantôt curieusement efficace, à ces va-et-vient entre des scènes tarabiscotées, d'un esthétisme complaisant et d'autres gauches et bâclées.
Reste qu'un charme joue dans cette sorte de "cinoche", un peu racoleur, quelquefois prétentieux dont les relents de serial populaire ne sont point à dédaigner. BERTHA BOXCAR évoque dans son ton et sa fabrication l'assez fameux BLOODY MAMMA du dit Corman. C'est presque un compliment, et cela donne en tout cas au spectateur potentiel une assez juste idée de ce qui l'attend...
Henry Moret in Écran 1973, p.69 - Novembre 1973.

Peu d'information sur Henry Moret, homonyme d'un peintre normand, directeur de la revue Écran au mitan des années 70 et qui fut associé dès la naissance du titre et ce jusqu'à sa disparition (fusion avec La Revue du Cinéna) en décembre 1979.


Midi-Minuit Fantastique, l'intégrale

Un nom mythique. Une revue entrée dans la légende. Des journalistes devenus des idoles pour nombre de lecteur. Un magazine qui a crée des vocations et qui à contribuer à légitimer un genre alors brocardé, déconsidéré, méprisé. Midi-Minuit Fantastique a changé la face du cinéma de genre en France.

Quarante ans après le dernier numéro, Midi-Minuit Fantastique va renaitre sous la forme d'une anthologie en trois volumes qui retracera cette aventure historique. Ce premier volume, comprenant les six premiers numéros, couvrant la période de mai 1962 à juin 1963, sera accompagné d'un dvd proposant des courts-métrages, des documentaires et même des pièces radiophonique. Ce projet éditorial, en vente début février, est à mettre au crédit de l'éditeur Rouge Profond, la maison d'édition qui depuis quelques années semble investir le terrain du cinéma de genre avec succès.


Présentation de l'éditeur :
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Mai 1962. Les kiosques à journaux affichent la photo saisissante d'un loup-garou aux prises avec une voluptueuse jeune femme. En lettres noires et rouge sang brille pour la première fois un nom appelé à la postérité : Midi-Minuit Fantastique. Tout au long des Sixties, ces trois mots magiques résonnent comme la plus intense des promesses...
Fondée par Michel Caen, Alain Le Bris, Jean-Claude Romer et Jean Boullet, la toute première reue européenne consacrée au cinéma de genre ne se contente pas de défricher un domaine alors méconnu et méprisé. En dix ans d'existence et vingt-quatre numéros, MMF s'impose comme une publication à la fois ludique et exigeante, foisonnante et avant-gardiste. En un mot : culte. Sa rédaction fédère de brillants spécialistes : Francis Lacassin, Yves Boisset, Tony Faivre... De prestigieuses plumes d'horizons divers s'invitent ponctuellement dans ses colonnes : Félix Labisse, André Pleyre de Mandiargues, Christopher Lee... Le ton est libertaire, les racines populaires, l'inspiration surréaliste. L'iconographie de sexe et de sang, éminemment évocatrice. Un seul credo : le fantastique est l'autre nom de l'érotisme, MMF saisit en temps réel un âge d'or du 7e art et accouche d'une subversive "politique des horreurs". La Hammer, le gothique italien, l'épouvante américaine sont à l'honneur. Frankenstein et Peeping Tom deviennent les héros noirs d'une contre-culture qui annonce mai 1968 et la libération sexuelle. Cinéma bis, cinéma d'auteur, underground, littérature et BO s'entremêlent dans un enthousiasmant maelström pop...
Ce volume, dirigé par Michel Caen et Nicolas Stanzick, regroupe les six premiers numéros de la revue. Au menu : Terence Fisher, les Vamps fantastiques, King Kong. Dracula et Zaroff. Enrichi de photos et textes inédits, il comporte aussi le DVD La Télévision des midi-minuistes - plus de trois heures d'archives audiovisuelles d'époque. Manière de fêter comme il se doit la renaissance d'une revue devenue mythique.


Michel Caen fonde à l'âge de vingt ans Midi-Minuit Fantastique dont il assure la coréadaction en chef pendant dix ans. En 1969, il crée L'Organe et Zoom qu'il dirige jusqu'en 1975, puis Vidéo News en 1979.
Nicolas Stanzick a publié en 2008 son premier ouvrage, Dans les griffes de la Hammer, devenu un livre de référence. Coauteur du Cinéma fantastique en France en 2012, il est également conférencier et journaliste.

Bonus en dvd :
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La télévision des Midi-Minuistes.
> Des courts-métrages : Le Puits et le Pendule d'Alexandre Astruc (37mn - 1954), Barbara et ses fourrures d'Ado Kyrou (9m)
> Des documentaires : Le cinéma fantastique, Quelle horreur mon seigneur Dracula, et les Monstres avec Christopher Lee, Barbara Steele, Terence Fisher,...
> Une pièce radiophonique : Dracula, avec Jean Rochefort dans le rôle titre (75mn).



675 pages | 58 euro | prochainement en vente sur theendstore.com

source : Rouge Profond / Guy Astic

Off & Pop, Il cinema segreto Italiano

L'Italie, terre de Pasolini, d'Antonioni ou de Rosselini, n'a laissé que peu de visibilité aux artistes d'avant garde dans les années 60. Pire, ces réalisateurs qui ont pour nom Gioli, Pistoletto, Franchina, Schifano ont trop été cantonné à un certain anonymat face à d'autres noms plus célèbres (Warhol, Brakhage,...).
Si quelque dvd en provenance d'Italie permettent d'avoir un corpus pour appréhender cette génération de cinéaste oublié, mais d'artiste accompli, le musée reste encore aujourd'hui le seul lieu accueillant pour ce cinéma en marge de tous les codes et de toutes les époques.

En 2010, la cinémathèque de Paris proposait "L'ouragan scopique", une rétrospective divisée en quatre temps, autant de soirée pour couvrir quatre décennies dont le Centre Pompidou propose un condensé pour une soirée exceptionnelle.

Présentation du Centre Pompidou :
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PAOLO GIOLI / Mercredi 8 janvier à 19h00
Peintre converti aux supports photochimiques - photographie et cinéma - à la fin des années soixante après un voyage aux Etats-Unis, Paolo Gioli occupe une place singulière dans l'histoire du cinéma expérimental Italien. Souvent qualifié d'alchimiste pour sa créativité et la richesse des procédés techniques convoqués dans la réalisation de ses films, il met en question le primat de la prise de vue dans l'expérience filmique avec son cinéma "sans camera", l'utopie de l'homme comme mesure de toutes choses. 

Tracce di tracce, 1969, 16mm, 7mn
Anonimatografo, 1972, 16mm, 30mn
Film stenopeico, 1973.81.89, 16mm, 13mn
Quando l'occhio trema, 1989, 16mm, 11mn
Farfallio, 1993, 16mm, 8mn
Children, 2008, 16mm, 6mn
Quando i volti si toccano, 2012, 16mm, 7mn
Quando i corpi si toccano, 2012, 16mm, 4mn

Voici deux films qui ne seront pas diffusés durant la soirée



A raison d'une soirée par semaine (le mercredi), le Centre Pompidou va donner à tout amateur de cinéma expérimental un avant gout des richesses que le cinéma italien regorge dans son patrimoine artistique.

Si le travail artistique de Pistoletto est reconnu, récemment mis en lumière par une autre institution parisienne a savoir Le Louvre, son apport au cinéma via le collectif Zoo et son rôle de catalyseur pour les apprentis réalisateurs italiens semble en revanche moins important. Cette soirée du 15 janvier sera l'opportunité pour découvrir des noms qui hantent les manifestations d'avant garde depuis plusieurs années.

MICHELANGELO PISTOLETTO ET SES DOUBLES / Mercredi 15 janvier à 19h00
En fondant en 1967 le collectif Zoo, Michelangelo Pistoletto cherche à faire sortir de l'atelier ou de la galerie sa pratique artistique pour l'inscrire dans l'espace public. Alors qu'il est invité à la galerie de l'Attico à Rome en février 1968 pour une exposition personnelle, l'artiste s'entoure d'une dizaine de jeunes cinéastes turinois qui réalisent une série de films performatifs présentés lors de la journée de clôture. 
Ugo Nespolo, Buongiorno Michelangelo, 1968, 16mm (sur beta), 18mn
Pia Epremian, Pistoletto & Sotheby's, 1968,16mm (sur beta), 22mn
Tonino De Bernardi, La vestizione, 1968, 16mm (sur beta) 26mn
Plinio Martelli, Maria Fotografia, 1968, 16mm (sur beta), 12mn
Renato Ferraro, Comunicato speciale, 1968, 16mm (sur beta), 8mn

Seul long-métrage a être proposé durant ce Off&Pop, Morire Gratis de Sandro Franchina (1939-1998) est une rareté inédite en dvd, une pépite à ne pas manquer.

SANDRO FRANCHINA : "MORIRE GRATIS"/ Mercredi 22 janvier à 19h00
Proche des artistes de la scène romaine dans les années soixante, acteur dans Europe 51 de Roberto Rossellini (1951), et ancien assistant de Jean Rouch, Sandro Franchina réalise avec Morire Gratis (1968) un road movie singulier dans lequel Franco, artiste inquiet en plein désarroi, interprété par le peintre Franco Angeli, relie Rome à Paris en voiture pour y livrer une sculpture de louve dissimulant de la drogue. Séance introduite par Antonio Somaini (professeur, Université Sorbonne Nouvelle, Paris III)  



Pour finir, le Centre Pompidou rendra hommage au travail de cinéaste de l'artiste peintre Mario Schifano 15 ans après sa mort avec une série de films courts.


MARIO SCHIFANO EN 16 MM / Mercredi 29 janvier à 19h00
Artiste autodidacte, Mario Schifano (1934-1998) développe une œuvre pluridisciplinaire d’influence Pop où les codes esthétiques publicitaires viennent se confondre aux enjeux sociopolitiques de son époque. Réceptif à l’idée que le film lui permettrait de dépasser les limitations qu’il rencontre dans sa peinture, l’artiste romain réalise, dans les années 1960 et 1970, une série de courts métrages en 16mm dans lesquels transparaissent les références au cinéma underground américain, en particulier celui d’Andy Warhol. 
Reflex, Mario Schifano, 1964, nb, son, 16mn
Souvenir, Mario Schifano, 1967, nb, son, 11mn
Ferreri, Mario Schifano, 1966-9, nb, sil,
Vietnam, Mario Schifano, 1967, nb / coul, sil, 7mn
Anna, Mario Schifano, 1968-9, nb, sil, 12mn
Film, Mario Schifano, 1967, nb, sil, 15mn

Outre ses courts-métrages, Schifano a réalisé trois longs dont Umano non umano (1972) son dernier avec les apparitions de Mick Jagger, Anita Pallenberg ou de Keith Richards, visible dans son intégralité ci-dessous :


Le Centre Pompidou a travers ses quatre figure majeure d'un cinéma vagabond, pop et sauvage permet d'éclaire l'Italie des années 60 sous un éclairage moins Cinécittà.

Deux dvd vont être prochainement disponible sur theendstore.com



Les films de Paolo Gioli et une anthologie de film "d'art" ou l'on retrouvera Gioli, Schifano et bien d'autres. Nous y reviendrons prochainement.

source : Centre Pompidou

Masumura à la Maison

Contrairement à un Yoshida Kiju, ou à un Wakamatsu Koji, Yasuzô Masumura (1924-1986) est le parent pauvre de l'édition dvd en France. Seulement cinq films du réalisateur de La Bête aveugle (1969) ont été édité en France.

En 2007, le cinéaste japonais bénéficiait d'une rétrospective à la Cinémathèque de Paris (lire le texte de présentation de Stéphane du Mesnildot).

Depuis plus rien, aucun nouveau dvd à l'horizon, aucune opportunité pour (re)voir les films de Masumura... enfin jusqu'à aujourd'hui.

A l'occasion de la seconde partie de la thématique "Les splendeurs de la Daiei - les héritiers du grand maître", la Maison de la Culture du Japon à Paris propose une cinquantaine de films retraçant le parcours du mythique studio japonais, producteur de Rashomon d'Akira Kurosawa.

Mais derrière les Kurosawa, Naruse ou Ozu, Masumura est peut-être celui qui bénéficie le moins d'émulation critique. Espérons que ce nouveau coup de projecteur permette aux auteurs ou éditeurs de se pencher sur cet auteur majeur du cinéma japonais.

JEUNE FILLE SOUS LE CIEL BLEU / 1957


Yûko (Ayako Wakao), lycéenne, a été élevée par sa grand-mère dans un vil­lage de la pénin­sule d’Izu. Avant de mou­rir, celle-ci lui avoue ses ori­gi­nes : elle est l’enfant adul­té­rin d’une rela­tion entre son père et une de ses secré­tai­res. Sa grand-mère décé­dée, Yûko doit retour­ner à Tôkyô vivre chez lui. Elle est trai­tée avec mépris par sa belle-mère et ses demi-frè­res.
> Vendredi 10 janvier à 19h30

LE PRÉCIPICE / 1958
Un homme trouve la mort au cours d’une ascen­sion dans les Alpes japo­nai­ses. Accident ou homi­cide ? Son ami pen­che en faveur de l’homi­cide et mène sa pro­pre enquête.
> samedi 15 février 19h15

TESTAMENTS DE FEMMES / 1960 / Yasuzô Masumura, Kon Ichikawa, Kôzaburô Yoshimura


Trois por­traits de la femme japo­naise moderne, volon­taire, auda­cieuse et domi­na­trice : La femme qui veut mor­dre l’oreille (Masumura) ; La femme qui ne fai­sait pas de cadeaux (Ichikawa) ; La femme qui avait oublié d’aimer (Yoshimura).
> Vendredi 24 jan­vier 17h00
> Mercredi 26 février 19h30

LE SOLDAT YAKUZA /  1965


1943, Mandchourie. Un camp mili­taire de l’armée japo­naise accueille des nou­veaux. L’un d’eux, Ômiya (Shintarô Katsu), est un ancien yakuza dont la répu­ta­tion d’indis­ci­pliné lui vaut d’être pris en main par le pre­mière classe Arita (Takahiro Tamura), un intel­lec­tuel qui a échoué aux exa­mens d’offi­cier supé­rieur en rai­son de sa répu­gnance pour la hié­rar­chie mili­taire. Unis par un même dégoût des lois mar­tia­les, les deux hom­mes, aux carac­tè­res pour­tant oppo­sés, vont se lier d’ami­tié et cher­cher à déser­ter.
> samedi 8 février à 14h00

L’ÉCOLE MILITAIRE NAKANO / 1966


Tôkyô. Au cours d’un entre­tien inso­lite, un offi­cier de l’armée de terre (Raizô Ichikawa) com­prend qu’il vient d’être inté­gré dans l’école d’espion de Nakano. Coupé du monde pen­dant un an, formé à tou­tes les dis­ci­pli­nes, même le sexe, il va deve­nir le par­fait agent. Sa fian­cée cher­che à retrou­ver sa trace en se fai­sant embau­cher à Nakano comme dac­tylo.
> Samedi 11 janvier à 16h00

JEUX DANGEREUX / 1971
Une jeune ouvrière s’éreinte à rem­bour­ser les det­tes de sa mère, veuve d’un homme alcoo­li­que, flam­beur et vio­lent. Décidée à gagner plus d’argent, elle accepte de deve­nir hôtesse de bar et se laisse séduire par un dan­ge­reux proxé­nète.
Jeux dan­ge­reux est le der­nier film pro­duit par la Daiei, et sorti le 4 sep­tem­bre 1971, juste avant la décla­ra­tion de sa mise en faillite. L’entre­prise sera rache­tée par une par­tie de son per­son­nel et rebap­ti­sée Eizô Kyôto (Kyôto Image). Les meilleurs tech­ni­ciens de la Daiei y tra­vaille­ront, pro­dui­sant pour le cinéma, mais aussi pour la télé­vi­sion à laquelle ils appor­te­ront leur savoir-faire.
> Jeudi 27 février 19h30

source : MCJP