L’histoire : un fantôme qui revit indéfiniment les mêmes situations cherche ce qui le retient dans ses souvenirs.
Ce petit bijou d’ambiance et de mise en scène
est la révélation et le chef d’œuvre du festival ! L’histoire nous introduit dans l’univers
clôt et familier d’une maison où une femme reproduit à l’infini certains moments de sa
vie passée. Un éternel retour qui n’ennuie jamais et qui réussit même à intriguer tant
les scènes, pourtant simples, sont porteuses d’interrogations. A de multiples reprises
on se demande : « pourquoi fait-elle cela ? », « qu’y a-t-il dans cet escalier ? ». Et
comme dans tous les bons films de peur, il arrive un moment on l’on voit l’étau se
resserrer et où l’on a de moins en moins envie de savoir… En effet, du moment
que ce sympathique fantôme est tiré de sa torpeur mécanique, tous les repères du
quotidien qui nous rassuraient finissent par tomber et on pressent que les choses
vont vraiment mal tourner. Un film à voir donc absolument pour des tas de raisons.
L’actrice principale est exceptionnelle et tient une bonne part du film sur ses épaules.
La mise en scène privilégie la plupart du temps des plans fixes très beaux, pleins
d’ambigüité et composés de manière à évoquer des toiles peintes figeant le souvenir
dans l’espace et le temps (on a encore les images précises en tête longtemps
après). Le son enfin, à la fois dépouillé et terriblement efficace, nous ouvre les portes
de l’au-delà en utilisant notamment les bruits des éléments (air et eau) qui suggèrent
une immersion complète dans cette roue intemporelle. Sublime.
Edward Pretorius
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire