C'est l'objectif de cette nouvelle rubrique "Esprit Négatif" qui aura pour but, à l'instar du Rétro-viseur (mais sur le versant positif de films méconnus indispensables) d'exhumer des critiques allant à l'encontre des opinions actuelles.
Le premier film qui inaugure "Esprit Negatif" est le long-métrage d'Harry Kumel, Les Lèvres Rouges (Daughters of Darkness). Le long-métrage vient d'être édité en dvd chez Malavida et en vente sur theendstore.com.
Présentation de l'éditeur :
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Valerie et Stefan, immobilisés à Ostende, séjournent dans un vaste hôtel
désert en cette morte-saison. Le couple fait alors la connaissance de
l\'inquiétante comtesse Bathory et de sa protégée Ilona, ténébreuses
créatures de la nuit. Insidieusement, elles envoûtent d’abord le jeune
homme, fasciné par des meurtres mystérieux perpétrés dans la région,
puis Valerie, intriguée par l’étrange relation qui unit les deux femmes…
Film phare des seventies, Les Lèvres rouges réinvente le mythe la
comtesse Bathory sous les traits d’une Delphine Seyrig incandescente,
ensorcelante et manipulatrice. Loin des clichés du genre (depuis
Carmilla de Sheridan Le Fanu jusqu’à la Comtesse Dracula), Harry Kümel
façonne une œuvre sous influence picturale (Fernand Khnopff, Paul
Delvaux) où se déploie un réalisme fantastique imprégné de saphisme et
d’érotisme troublant.
Ce film resté longtemps invisible ravira les amateurs du genre. Les Lèvres rouges libère une atmosphère intemporelle, vénéneuse et onirique pour révéler les fantasmes et les pulsions des personnages. Œuvre formellement riche (costumes, lumière, cadrages…) produite par des collaborateurs talentueux : le chef opérateur Eduard van der Enden (Trafic) et le compositeur François de Roubaix (Le vieux fusil).
Ce film resté longtemps invisible ravira les amateurs du genre. Les Lèvres rouges libère une atmosphère intemporelle, vénéneuse et onirique pour révéler les fantasmes et les pulsions des personnages. Œuvre formellement riche (costumes, lumière, cadrages…) produite par des collaborateurs talentueux : le chef opérateur Eduard van der Enden (Trafic) et le compositeur François de Roubaix (Le vieux fusil).
La récente disponibilité du film en dvd n'a rencontré que des louanges, "Classique de la vague érotico-horrifique [...] des années 70" dixit Gilles Esposito (Mad Movies) ou dans l'émission vidéo Blow-up de Luc Lagier dont voici les 5 (bonnes) raisons pour découvrir cette œuvre belge unique.
Quarante ans avant, la donne était différente. Max Tessier, journaliste, spécialiste du cinéma japonais, ciblait négativement un par un tous les éléments qui font aujourd'hui toute la singularité de Daughters of Darkness.
Sur ce canevas qui accumule les poncifs trop attendus du film de vampire, assaisonné de quelques scènes érotiques plurivalentes. Harry Kumel, déjà auteur du précieux et calligraphique Monsieur Hawarden (que l'on peut gouter ou vomir, selon l'humeur du jour), a voulu réaliser un film ambitieux fertile en références et en hommages, dans un style "esthète" emprunté qui ne fonctionne qu’épisodiquement. Les fausses idées "originales" comme le fondu au rouge, et l'omniprésence gratuite du rouge sont légion et, même si Andrea Rau (qui n'est pas Égyptienne mais Allemande) est assez supportable, l'interprétation générale est trop médiocre pour que l'on puisse pardonner l'ensemble. Mais, évidemment, les admirateur de Delphine (qui sont presque toujours ceux de Marlène) seront indulgents pour son cabotinage exquis et ses déhanchements savants de vamp-vampire. [...]
Max Tessier in Écran 72 - Février - p.70
- Les lieux des ténèbres, interview de Kumel et Drouot (22 mn)
- Jouer la victime, interview de Danielle Ouimet (15 mn)
- La fille des ténèbres, interview d'Andrea Rau (8 mn)
- Bande-annonce Livret (16 pages) : Interview d’Harry Kümel par Olivier Rossignot
- Analyse du film par Olivier Rossignot
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