Son premier ouvrage, L'oeil qui jouit, était un recueil de texte. Aujourd'hui Rauger attaque un sujet mainte fois abordés en France et dont le livre d'entretien de Truffaut reste encore aujourd'hui un incontournable pour tout cinéphile, Hitchcock.
Quarante ans avant Twin Peaks, Wild Palms et la récente déferlante de show télévisé adoubé par des hommes de ciné, voire réalisé par certains d'entre eux (Scorsese, Fincher ou Tarantino), Alfred Hitchcock était déjà précurseur de cette tendance de consider la petite lucarne avec le plus grand respect qui soit.
Une lucarne, théâtre d’expérimentations.
Entre 1956 et 1962, Alfred Hitchcock a
réalisé vingt films pour la télévision, la plupart dans le cadre des
séries qu’il produisait, Alfred Hitchcock présente et The Alfred Hitchcock Hour.
Quoique peu commentés jusqu’alors, ceux-ci constituent un fragment
essentiel de sa filmographie. Pas seulement parce qu’ils ont contribué à
la construction d’un personnage devenu une véritable image de marque
et étendu la popularité planétaire du Maître du suspense, mais surtout
parce qu’ils ont déployé l’art et les obsessions du cinéaste au cœur
d’un médium dont il a su saisir la singularité profonde. Entre la
continuation par d’autres moyens de son cinéma et l’invention d’une
forme, la télévision de Hitchcock ouvre de nouvelles perspectives au
suspense et à la vision du monde et de l’homme qu’il signifie. Phénomène
industriel et médiatique, l’ensemble de ces téléfilms mérite une
analyse détaillée. Elle fera surgir l’existence d’une véritable théorie
hitchcockienne de la télévision. L’œil du voyeur devient un œil
domestique.
162 pages | 19 euro