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I am Spartacus !

Un acteur de légende, un cinéaste culte, un scénariste banni, un classique du 7ième art. Que dire de plus aujourd'hui ? Et pourtant à l'époque le film Spartacus était loin d'être fait et c'est le récit que nous propose Kirk Douglas aux éditions Capricci un an après sa sortie aux Etats-Unis.

Présentation de l'éditeur :
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En 1959, Kirk Douglas met en chantier, en tant que producteur, un projet considérable : l’adaptation de Spartacus, best-seller d’Howard Fast. Stanley Kubrick sera le réalisateur, Douglas jouera le célèbre esclave rebelle, Laurence Olivier, Tony Curtis, Jean Simmons, Peter Ustinov, Charles Laughton tiendront des rôles secondaires. Pour l’adaptation, Douglas engage le grand scénariste Dalton Trumbo. Or celui-ci, inscrit sur la liste noire de Joseph McCarthy, vient de passer un an en prison. Il doit donc travailler sous pseudonyme.
Dans ce livre publié aux États-Unis en 2012, l’acteur décrit la mise en place d’un projet de grande envergure ; les relations orageuses avec Kubrick, avec qui il venait de tourner — et de produire — Les Sentiers de la gloire ; les caprices des acteurs, notamment la rivalité entre Ustinov et Laughton ; les difficultés pour parvenir à un montage définitif.
Livre à la fois au passé et au présent, mémoires et prise de parole d’un acteur soucieux depuis toujours de la chose politique, I am Spartacus ! raconte l’épopée du film qui permit à Hollywood de tourner enfin la page de la liste noire.
Extrait du livre : « Quand je repense à Spartacus aujourd’hui — avec plus de cinquante ans de recul — je suis sidéré que toute cette histoire ait réellement eu lieu. Tout était contre nous : la politique de l’ère McCarthy, la concurrence avec un autre film — tout. »

192 pages | 19 euro

Lors de la publication de son autobiographie, Le Fils du Chiffonnier, Kirk Douglas évoquait déjà sur une trentaine de pages la production et le tournage chaotique de Spartacus. En voici des extraits :

"Après les Vikings, je m'étais juré de ne plus tourner d'épopée historique. Mais dans les années cinquante, Hollywood se lançait dans les superproductions historiques à gros budgets. [...] vers la fin de l'année 1957, Eddie Lewis, un réalisateur de talent qui travallait pour moi depuis huit ans, m'apporta un livre intitulé Spartacus. L'auteur, Howard Fast, avait fait plusieurs mois de prison pour appartenance au Parti communiste.[...]
Spartacus pouvait faire un film extraordinaire. Je pris une option sur le livre, que je payai de mes propres deniers. J'étais persuadé que la United Artists ne ferait aucune difficulté pour produire Spartacus.[...] J'allais voir Arthur Krim, le président de la United Artists, et lui parlai de mon idée d'adapter à l'écran Spartacus. La réponse fut abrupte : "Non."
Le 13 janvier 1958, je reçus le télégramme suivant d'Arthur Krim : "Cher Kirk : Spartacus reprend la même histoire que Les Gladiateurs de Koestler. Nous sommes déjà engagés pour Les Gladiateurs avec Yul Brynner, et le film doit être réalisé par Marty Ritt. Il nous est donc impossible de nous lancer dans Spartacus. Bien à vous Arthur." [...]
Mon agent était le brillant Lew Wasserman, directeur de la MCA, Music Corporation of America. Lew estimait que le seul moyen de faire le film était soit d'y intéresser un grand réalisateur, soit de présenter une affiche prestigieuse. [...] Nous allâmes donc voir des réalisateurs. David Lean, qui venait de terminer Le Pont de la rivière Kwai, refusa poliment : "C'est une question de genre [...]". Nous reçûmes alors soixante pages du scénario d'Howard Fast : inutilisables, un vrai désastre. [...] Pour attirer des vedettes et un grand réalisateur, il fallait plus qu'un bon scénario, il fallait un scénario extraordinaire. Et vite.
Dans ma vie, j'ai lu beaucoup de scénarios, et peu qui m'ont vraiment plu. Mais lorsque c'était le cas, il s'agissait souvent d'un scénario écrit par Dalton Trumbo[...]
Dalton Trumbo était l'un des "Dix d'Hollywood", les Unfriendly Ten. Il se défendit en invoquant le Premier Amendement, le droit de tout américain à la libre expression. Il passa un an en prison. [...]
Eddie et moi rêvions : quel miracle si nous pouvions avoir Laurence Olivier - Sir Laurence Oliver -, Charles Laughton et Peter Ustinov ! [...] A présent, il nous fallait l'aide de Lew Wasserman pour faire parvenir le scénario Laurence Olivier, Charles Laughton et Peter Ustinov. [...] A notre grande surprise, le scénario des Gladiateurs de la United Artists fut terminé en même temps... et fut expédié aux trois mêmes acteurs. [...]
Le 27 octobre 1958, je reçus un télégramme de la United Artists : " Cher Kirk, à la demande d'Arthur (Krim), Yul Brynner a accepté, en gage de bonne volonté, de vous laisser utiliser le titre Spartacus." [...]
Les choses se mettaient en place. Universal voulait aboslument m'imposer Anthony Mann comme metteur en scène. Je m'y pposais. Anthony Mann avait déjà réalisé de nombreux films à succès [...] mais Spartacus n'était pas un film pour lui. [...] Je me battis avec la compagnie pour qu'il fût remplacé. [...] Ils restèrent sourds à mes demandes. Le tournage débuta le 27 janvier 1959.

Le livre est disponible sur commande auprès de THE END
contact[at]theendstore[point]com

Artus Films : voilà l'été !

A défaut de températures clémentes et un ciel bien dégagé, Artus va réjouir son monde avec ces trois sorties estivales annoncées pour le 2 juillet prochain. Direction le Canada avec Léolo, l'Allemagne avec Les Aventures fantastiques du Baron Münchhaussen, et pour finir, un "trip" avec Girl on a motorcycle.

Les bonnes nouvelles sont toujours accompagnées de mauvaise et celle-ci concerne les suppléments de Léolo qui sont, dixit Kevin d'Artus Films, "tombés à l'eau". Un plouf qui nous rafraichit de manière désagréable mais pouvoir revoir ce film après sa découverte à l’Étrange Festival de Lyon (aujourd'hui Hallucination Collective) en dvd nous ravit pleinement.

Présentation de l'éditeur :
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LEOLO / Jean-Claude Lauzon /1992

Dans un quartier pauvre de Montréal, le petit Léolo vit au sein d'une famille bizarre dont les membres font régulièrement des séjours en hôpital psychiatrique. Pour fuir ce monde dérangé, Léolo se réfugie dans ses rêves et recrée son monde à sa manière. Ainsi, il raconte qu'il est né de l'amour de sa mère avec une tomate italienne. Lorsqu'il sort de ses rêveries, il passe son temps à épier Bianca, sa jolie voisine. 
D'après L'avalée des Avalés de Réjean Ducharme et les souvenirs d'enfance de Jean-Claude Lauzon, Léolo est un film singulier et atypique, en un mot unique. Sans cesse à cheval entre la réalité crue et misérable d'une famille pauvre et les rêves incroyables du jeune garçon, le film ne laisse pas indifférent. En 2005, le Times magazine l'a classé parmi les 100 meilleurs films de tous les temps.

LES AVENTURES FANTASTIQUES DU BARON MUNCHHAUSEN /Josef von Báky / 1943

A la fin du XVIIIème siècle, le Baronde Munchhausen, menteur invétéré, est envoyé en mission à la cour de l'impératrice Catherine de Russie. A la suite d'imbroglios, le Baron va se retrouver en prison en Turquie. Il s'évade et atterrit à Venise, en plein carnaval. Recherché, il s'enfuit à bord d'une montgolfière en partance vers la lune... Deux cent ans plus tard, le Baron de Münchhausen va raconter ses aventures les plus originales et les plus farfelues.
Adapté du roman de Gottgried August Büger - lui-même adapté des récits du véritable Baron de Münchhausen, le film de Josef Von Baky a été produit pour les 25 ans du studio allemand UFA. Tourné en Agfacolor pour un budget considérable de 6,5 millions de Reichsmarks, Münchhausen est la superproduction de l'Allemagne de 1943. De par ses aventures féériques et merveilleuses, il est souvent comparé au Magicien d'Oz ou au Voleur de Bagdad.

Suppléments :
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Munchhausen, par Alain Petit
Un mythe en Agfacolor
Documentaire
Diaporama d’affiches et photos
Bandes-annonces

 GIRLS ON THE MOTORCYCLE / Jack Cardiff / 1968

Mariée depuis peu à Raymond, la belle Rebecca fait des rêves étranges : dans un cirque, debout sur un chaval blanc, elle se fait fouetter par Daniel. A son réveil, Rebecca laisse Raymond endormi,  sa combinaison de cuir à même la peau, et chevauche sa moto, à la recherche de Daniel.

Véritable héroïne du film, la motocyclette est sublimée par la mise en scène rigoureuse de Jack Cardiff. L'érotisme précurseur de 1968 s'offre des relents masochistes. La vague hippie, l'amour libre, et la pop culture se fondent dans des scènes oniriques de toute beauté. Une véritable curiosité psychédélique avec Marianne Faithfull et Alain Delon.

Les suppléments :
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Nue sous le cuir, par Alain Petit
Diaporama d’affiches et photos
Bandes-annonces

Inspiré par l'ouvrage de André Pieyre de Mandiargues (Prix Goncourt en 1967 pour La Marge) au titre éponyme datant de 1963, La Motocyclette fut particulièrement difficile à produire en dépit des deux têtes d'affiches Marianne Faithfull et Alain Delon.
A l'origine ce n’était pas Marianne Faithfull qui devait interpréter le rôle mais une femme d'origine autrichienne ou allemande comme l'indique le réalisateur dans le livre "Conversations with Jack Cardiff". les seuls souvenirs que le célèbre directeur photo se rappellent c'est qu'elle eut les honneurs des pages centrales de Playboy (avis aux lecteurs de Playboy, si vous connaissez le nom de cette personne merci de l'indiquer dans les commentaires du message) et qui est morte d'une overdose.
L'ironie veut que Jack Cardiff n'avait aucune connaissance des problèmes de drogue de sa précédente actrice et encore moins ceux de Marianne Faithfull à l'époque.

Prochainement sur theendstore.com

source : Artus Films

Rétro-viseur : Possession (1980)

Habituellement dans la rubrique Rétro-viseur, nous avons toujours recopié des articles entiers de plume et/ou  des avis que nous jugions pertinents. Mais aujourd'hui, nous publierons deux extraits de critique. La première sera du journaliste Jean-Luc Douin (auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma dont Les Films à scandales) tandis que le second donnera la parole à Max Tessier.

Deux avis valant mieux qu'un, nous avons décidé de mettre en avant ces deux courts textes car Douin et Tessier réussissent en quelques lignes à dire, tout le bien qu'ils pensent du film, mais surtout à recréer ce voile de mystère propre au grand film. Et Possession de Andrzej Zulawski fait parti de ces films que l'on peut inlassablement revoir sans jamais percer le charme qui émane de ces oeuvres.


Baudelaire en diable, romantique jusqu'au viscères, Zulawski charrie l'or et la boue, lorgne le ciel et sonde l'abîme. "Mystique à l'état sauvage", peintre des martyres, il signe avec Possession une oeuvre flamboyante hantée par Dieu et par l'Amour.
Car, dans ces dédales désertiques où il semble sans cesse à l'écoute de l'âme de ses personnages, Zulawski-le-Terrible filme avec une rare compassion. Dans un couloir de métro, l'héroïne accouche de substances maléfiques. A l'hystérie qui la saisit, répondent, fugaces, des plages de calme et de pureté extatiques. Aux blasphèmes ou défis sortis de la bouche des possédés répond le visage implorant d'Anna, devant un Christ suspendu dans une église : "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?".
Au constat désespéré des époux qui réinventent la barbarie et s'endorment comme les gisant de pierre, répond la fiévreuse solidarité d'un couple en plein cauchemar. Zulawski récuse Dieu et le mythe de l'Amour platonicien. Mais s'il annonce l’Apocalypse, ses envolées folles et chimériques hurlent un besoin d'irrationnel et d'amour fou. Possession est un film démesuré, étourdissant, sublime.
Jean-Luc Douin in Télérama n°1637, 27/05/1981

Possession, avatar fantasmatique d'un cinéaste mystique de génie qui redonne un sens au mot "cinéma", antiréaliste, hanté par Dieu et le Diable, est un film qui, sans aucun doute, fera hurler - les "profanes" et les "initiés" - par son agression permanente des codes auxquels nous répondons d'ordinaire.
Max Tessier in Image et son - La Revue du cinéma n°361, 05/1981

Le film Possession est disponible en dvd sur theendstore.com

Trilogie Pusher

L'événement du jour est la présentation à Cannes du dernier long-métrage du réalisateur danois Nicolas Winding Refn, Only God Forgives. Un film qui sort également dans toutes les salles françaises.

Après trois bandes-annonces, le film confirme le tournant esthétique mais surtout scénaristique prit depuis Valhalla Rising (Le guerrier silencieux) en 2009. En effet depuis cet effort, le cinéaste danois semble moins préoccupé par les divers éléments de son histoire que de développer une mise en scène propre à nous faire vivre une aventure cinématographique avant tout fondé sur le regard.

Si cela ne peut que nous enchanter, cette maturité stylistique parait assez loin de son premier opus réalisé dix sept ans plus tôt. En apparence seulement...

Car malgré tous les propos sociaux et autres constats sur la société danoise que l'on peut tirer ce cette trilogie du crime, l’œuvre de Nicolas Winding Refn se met en place avec ses éléments les plus saillants, culte du corps, stylisation de la violence, fatalisme ambiant implacable. Les histoires sont déjà des labyrinthes dont les personnages ne peuvent s'extraire ni par le bien, ni par le mal.

Pris au piège d'un pays dont les perspectives d'avenir pour eux paraissent réduites, les personnages semblent se consumer de l'intérieur par la consommation abusive de psychotrope. Ne vous fiez pas au dénouement du second volet, la condition de ces êtres est toujours rattrapée par leur destin. Funeste ? ils s'évaporent dans des conclusions qui laissent peu de place à l'optimisme.

Pour découvrir le point de départ du réalisateur le plus en vue de la croisette,direction theendstore.com



Bigas Luna (1946-2013)

Le réalisateur espagnol Bigas Luna est mort le 6 avril dernier mais vous êtes surement déjà informés de sa disparition. Nous, oui. Alors pourquoi en parler plus d'un mois après ?


Tout simplement pour passer un (petit) coup de gueule contre les Cahiers du Cinéma que nous considérons par ailleurs comme la meilleure revue traitant de cinéma en France.

Comme tous les mois, dans les pages "Journal", situées au milieu de la revue, les avis de décès s'empilent et même si Jesus Franco bénéficie de quatre colonnes pour évoquer sa mort (par le journaliste Stéphane du Mesnildot, auteur de l'ouvrage Jess Franco, Énergies du fantasme), on ne peut qu'être surpris par les deux phrases venant annoncer aux lecteurs le décès de Bigas Luna.
"Le réalisateur espagnol, auteur de seize longs métrage tournés entre 1978 et 2010, est mortle 6 avril à 67 ans. Il avait révélé les comédiens Javier Bardem et Penélope Cruz, réunis à l'écran dans son principal succès, Jambon, Jambon, en 1992."

L'oeuvre de ce "cinéaste des excès ibériques", comme le souligne Thomas Sotinel dans son article pour le Monde, méritait davantage de la part des Cahiers. Est-ce le peu de visibilité des films en France ou est-ce tout simplement un désintérêt à l'égard d'une filmographie pourtant ô combien importante dans la construction de la société Espagnole de l'après Franco (le général) ?

Bref, deux phrases pour un homme passionné par la frontière entre la morale et le désir, c'est bien peu. Espérons qu'un éditeur dvd hexagonal est la riche idée de tomber sous le charme de ces films incandescents.

FILMOGRAPHIE
Di Di Hollywood (2009) // Yo soy la Juani (2001) // Son de mar (1999) // Volavérunt (1997) // La femme de chambre du Titanic (1996) // Bámbola (1995) // La teta y la luna (1993) // Macho (1992) // Jambon, jambon (1990) // Les vies de Loulou 1987 // Angoisse (1986) // Lola (1985) // Reborn (1979) // Caniche (1978) // Bilbao (1978) // Tatuaje (1978)






Potemkine, le sens de l'orientation

Chaque année le nombre de sortie salles semble augmenter à un rythme frénétique et forcément certains films restent sur le carreau. Parfois les distributeurs laissent trainer des films sur leurs étagères pour trouver le "bon moment" afin qu'il puisse exister au cinéma. Derniers exemples en date, Mud et Post Tenebrae Lux dont il a fallu presque un an pour les découvrir en salle, et ce, malgré un passage et une récompense à Cannes en 2012.

D'autres n'ont pas cette chance (on pense à Lord of Salem de Rob Zombie qui ne connaitra malheureusement pas d'exploitation salle en France), quantité d’œuvres tombent dans l'oubli, se perdent avec le temps. Ce qui est valable aujourd'hui l'est également depuis des décennies. Mais grâce à des éditeurs comme Potemkine, des merveilles comme De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites trouve le chemin jusqu'à nos lecteurs de dvd / blu-ray. Rappelons que le film avait bénéficié d'une ressortie en salle en septembre 2008 par Splendor Films.

Malgré le relatif anonymat de ce troisième long-métrage de Paul Newman,  De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites a tout pour figurer en bonne position dans les meilleurs œuvres du Nouvel Hollywood. Scénarisé par Alvin Sargent, qui a travaillé sur de nombreux fleurons des seventies (Le pays de la Violence de John Frankenheimer ; La Barbe à papa de Peter Bogdanovitch ; Le Récidiviste de Ulu Grosbard), comme sur les derniers Spider-man, De l'influence des rayons... est dans la veine des meilleurs Cassavetes. Entre les marqueurs du cinéma classique Hollywoodien (adaptation d'une pièce de théâtre de Paul Zindel) et description ultra réaliste d'une cellule familiale monoparentale au bord de l'implosion, De l'influence des rayons gamma... irradie le spectateur de sa superbe simplicité visuelle et d'une complexité scénaristique envoutante.

Béatrice Hunsdorfer, abandonnée par son mari, élève seule ses deux filles et se démène pour faire face au quotidien. Elle oscille entre l'amertume de sa condition, une fantaisie débridée et une émotivité qui la submerge. Ses deux filles, Ruth et Matilda, se protègent à leur manière. L'une, 17 ans, délurée, se rebelle, tandis que la timide Matilda, 13 ans, étudie le comportement des Marguerites exposées aux rayons gamma...

Outre cette sortie événement, l'occasion est toute trouvé afin de faire le point sur les dernières nouveautés de l'éditeur disponible sur theendstore.com et des prochaines sorties à venir.

A l'instar des frères Safdie, Alex Ross Perry est l'une des sensations du cinéma américain indépendant. The Color Wheel, également diffusé en salle par Potemkine, reinterpretre le road movie version low-fi mais avec un esprit Do it yourself étonnant.

JR, une fille qui rêve de travailler à la télévision, entreprend avec son jeune frère, le déplorable Colin, un voyage en voiture pour récupérer les affaires qu'elle a laissées chez son prof et ex-amant. Le problème est que ces grands enfants ne s'entendent guère et sont bien trop odieux pour essayer de mieux se connaître. Le chaos et toutes sortes de catastrophes collent aux basques de leur Honda déglinguée. Il faudra du temps et des résolutions des plus curieuses pour que JR et Colin mettent enfin de côté leur immature rivalité de frère et soeur...


Autre sortie salle de Potemkine, God Bless America de Bobcat Goldthwait se voit offrir une sortie blu-ray et dvd pour cette critique acide de notre société débilisé par la télévision.

Seul, sans boulot, gravement malade, Frank sombre dans la spirale infernale d'une Amérique déshumanisée et cruelle. N'ayant plus rien à perdre, il prend son flingue et assassine les personnes les plus viles et stupides qui croisent son chemin. Bientôt rejoint par Roxy, lycéenne révoltée et complice des plus improbables, c'est le début d'une équipée sauvage, sanglante et grandguignolesque sur les routes de la bêtise made in USA.

Avec Genpin de la réalisatrice japonaise Naomi Kawase (Shara, Hanezu), Potemkine ouvre une collection dédié au documentaire. Un acte éditorial fort, tant seul quelques labelont le courage de se lancer dans ce domaine.

Genpin nous parvient comme un secret doux et profond tant Naomi Kawase a su recueillir le souffle mystérieux de la femme au moment de donner la vie.
Lorsqu'elle gagne la caméra d'or au festival de Cannes en 1997 pour Suzaku, Naomi Kawase est une jeune réalisatrice de 28 ans, mais elle a déjà tourné une quinzaine de journaux filmés. Depuis, elle a construit une oeuvre intimiste et sensorielle, partagée entre le documentaire et un travail de fiction internationalement reconnu (Shara, La Forêt de Mogari). Avec Genpin, Naomi Kawase revient à ses motifs de prédilection - l'enfance, la vieillesse, la renaissance, le cycle de la nature - et nous offre un film contemplatif qui contient certainement l'une des plus belles scènes d'accouchement jamais filmée par le cinéma. 

Un choix d'autant plus à saluer et à soutenir que Potemkine proposera non seulement des documentaires récents mais également des raretés qui jusqu'ici n'était disponible sur support vidéo. Ainsi les films Nous les enfants du XXème siècle de Vitali Kaneski et ceux de Victor Kossakovski,  Belovy et Tishe pourront espérer une (re)connaissance auprès d'un plus large public.

Nous, les enfants du XXème siècle met en scène des enfants des rues de Saint-Petersbourg : vagabonds inoffensifs, "fumeurs précoces", mais aussi cambrioleurs et mêmes meurtriers. L'effondrement des tabous et de l'autorité établie a considérablement diminué leurs inhibitions. Même leurs parents ne placent plus aucune ambition en eux. Dans ce néant social, qui va montrer à ces enfants ce à quoi la vie doit ressembler ?
Vitali Kanevski accompagne le spectateur dans une descente aux enfers et explore l'âme de criminels, petits et grands : bien que victimes de la société, ces derniers peuvent-ils être absous de toute responsabilité morale ?
Vitali Kanevski est apparu sur la scène internationale en 1990 avec Bouge pas, meurs, ressuscite (caméra d'Or au festival de Cannes). Deux ans plus tard, avec Une vie indépendante (Prix du Jury), il confirme un style lyrique et cru, à la fois sublime et provocateur, nourri par le souvenir d'une enfance extrêmement rude passée à Soutchan, dans l'Extrême-Orient russe, pendant la seconde guerre mondiale. Avec Nous les enfants du XXème siècle, son troisième et dernier film à ce jour, il continue son travail d'exploration du mal dans une oeuvre où la violence des témoignages se conjugue à une grande force visuelle.

Voyage sur la rivière... Filmé depuis un bateau, ce voyage nous amène vers "l'origine de la rivière" et dans un petit village russe où Michail vit pauvrement avec sa soeur Anna.
Victor Kossakovski est né en 1961 à Leningrad. D'abord assistant-opérateur et monteur, il devient cinéaste en 1989 avec Losev. En quelques années, il s'est imposé comme l'un des plus grands représentants de la comédie documentaire. Belovy, son troisième film, confirme la veine burlesque de son cinéma, et frappe par la tendresse du regard qu'il porte sur chacun de ses personnages.


Victor Kossakovski observe une petite rue de Saint-Pétersbourg depuis sa fenêtre. En permanence, la chaussée est cassée puis repavée. Il pleut souvent, parfois il neige, les saisons défilent et la population s'adapte. Sous la pluie torrentielle, certains courent, d'autres rasent les murs ou se couvrent la tête d'un sac plastique. Un couple investit la chaussée, patauge dans les flaques, s'embrasse, créant une atmosphère comique imprégnée de la poésie printanière du square...
Victor Kossakovski est apparu sur la scène internationale dans les années 1990, en même temps que deux autres brillants représentants du documentaire russe : Sergeï Dvortsevoy et Sergeï Loznitsa. Ses films, souvent comiques, sont influencés par la photographie abstraite, et frappent par leur sens du burlesque et de la démesure. Avec le dispositif minimaliste de Tishe ! Victor Kossakovski semble nous adresser une profession de foi : les histoires sont dans le monde - à notre porte, sous notre fenêtre. Reste à les voir, les comprendre et les mettre en scène.

Depuis septembre 2007 et leur premier dvd, Potemkine n'a jamais changer de direction, celle de proposer un cinéma d'auteur, un cinéma indépendant. L'éditeur a franchi des caps qui lui ont permis de proposer des rééditions et asseoir une politique de sortie de qualité comme en attestent De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites ou les prochaines sorties ( coffret Alan Clarke 2, coffret Jean Epstein, coffret Kenneth Anger, intégrale Rohmer).


Tous les films de Potemkine sont à commander par mail à theendstore(at) g m a i l . c o m ou sur theendstore.com

source : Potemkine

Anatomie d'un acteur

Depuis le décès de Claudine Paquot en juin 2011, les livres édités par les Cahiers du Cinéma se faisait plus rares. Était-ce la disparition de la responsable de la collection depuis plus de trente ans ou la nouvelle politique de Phaidon (propriétaire des Cahiers depuis 2009) de ralentir les publications ? Les premiers éléments de réponse affluent plus pour un recentrage autour de figure classique du cinéma à la portée commerciale certaine. Ainsi on a vu il y a quelque mois l'apparition d'une collection "Master of Cinema" reprenant à s'y m'épandre la précédente collection vendue avec Le Monde (même auteur, même petit prix). Seule la charte graphique change pour cette série consacrée aux Maitres du septième art (Kubrick, Lynch, Hitchcock, Orson Welles,...).

Le 15 mai prochain, Les Cahiers inaugure une nouvelle collection "Anatomie d'un acteur", dont voici la présentation :

Les ouvrages de la collection Anatomie d’un acteur étudient de manière exhaustive le parcours des plus grands acteurs mondiaux, à travers une analyse de dix rôles emblématiques. Les auteurs de la collection s’attachent à comprendre pourquoi et comment ces stars du cinéma sont devenues quelques-unes des figures les plus respectées et influentes dans le monde du cinéma. Chaque titre est divisé en 10 chapitres, chacun d’entre eux étant consacré à un rôle spécifique, et illustré de photographies de plateau et de tournage. 


Marlon Brando (1924–2004) est une figure emblématique de l’histoire du cinéma américain. À la suite de son décès en 2004, le New York Times rendait hommage au « prodige rebelle qui électrisa une génération, et transforma à jamais l’art du jeu d’acteur […] une présence réellement révolutionnaire ». De ses débuts dans Un Tramway nommé Désir (1951) d’Elia Kazan à ses performances mythiques dans Le Parrain (1971) et Apocalypse Now (1979) de Francis F. Coppola, Brando, qui a travaillé avec de grandes stars de cinéma comme James Mason et Al Pacino, et des réalisateurs tels que Joseph Mankiewicz, John Huston et Bernardo Bertolucci, est devenu une véritable référence pour les acteurs contemporains. 

Journaliste, écrivain et cinéaste, Florence Colombani contribue aux pages Arts & Culture du magazine Le Point. Elle est l’auteur de Woody Allen (collection « Maîtres du cinéma »). 

SOMMAIRE
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Introduction
Stanley Kowalski / Un tramway nommé Désir (1951) Elia Kazan
Marc Antoine / Jules César (1953) Joseph L. Mankiewicz
Terry Malloy / Sur les quais (1954) Elia Kazan
Napoléon Bonaparte / Désirée (1954) Henry Koster
Rio / La Vengeance aux deux visages (1961) Marlon Brando
Fletcher Christian / Les Révoltés du Bounty (1962) Lewis Milestone
Major Weldon Penderton / Reflets dans un œil d’or (1967) John Huston
Don Vito Corleone / Le Parrain (1972) Francis Ford Coppola
Paul / Le Dernier Tango à Paris (1972) Bernardo Bertolucci
Colonel Walter E. Kurtz / Apocalypse Now (1979) Francis Ford Coppola
Conclusion

Le second titre à être édité est Al Pacino par Karina Longworth. Comme pour les livres Master of Cinema, les titres d'Anatomie d'un acteur" vont bénéficier du réseau Phaidon et de son vivier d'auteur/journaliste étrangers pour publier des textes inédits en français.


Al Pacino (né en 1940) est un acteur et comédien mondialement reconnu qui a fait ses classes au sein du célèbre Actors Studio, à New York. De ses débuts en toxicomane dans Panique à Needle Park (1971) de Jerry Schatzberg à son dernier film en date Stand Up Guys (2013) de Fisher Stevens, il a joué dans plus de quarante films. C’est en interprétant Michael Corleone dans la trilogie Le Parrain (1972) de Francis F. Coppola qu’il deviendra la figure emblématique que nous connaissons aujourd’hui. Pacino a reçu de nombreuses récompenses pour son travail, dont le prix du meilleur acteur pour son rôle dans Le Temps d’un week-end (1992) de Martin Brest. 

Karina Longworth travaille comme critique de films et journaliste à Los Angeles. Auteur d’une monographie consacrée à George Lucas (collection « Maîtres du cinéma »), elle collabore régulièrement à différents magazines et périodiques, notamment LA Weekly, The Village Voice, Vanity Fair, The Guardian et Slate.

SOMMAIRE
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Introduction
Michael Corleone / La trilogie du Parrain (1972, 1974, 1990) Francis Ford Coppola
Francis « Lion » Delbuchi / L’Épouvantail (1973) Jerry Schatzberg
Frank Serpico / Serpico (1973) Sidney Lumet
Sonny Wortzik / Un après-midi de chien (1975) Sidney Lumet
Arthur Kirkland / Justice pour tous (1979) Norman Jewison
Tony Montana / Scarface (1983) Brian De Palma
Frank Keller / Mélodie pour un meurtre (1989) Harold Becker
Lieutenant-colonel Frank Slade / Le Temps d’un week-end (1992) Martin Brest
Vincent Hanna / Heat (1995) Michael Mann
« Al Pacino » / Jack et Julie (2011) Dennis Dugan
Conclusion

Les prochains volumes - annoncés pour cet automne - seront consacrés à Jack Nicholson et à Meryl Streep.

192 pages | 45 euro


Cinémathèque de Nice : mai 2013

Un mois comme on les aime à la Cinémathèque de Nice avec des classiques (Jour de fête, Les amants de la nuit, Les chaussons rouges), des documentaires, du muet et des Palme d'Or. Voici notre sélection :

BOVINES / Emmanuel Gras / 2012

Normandie - Au jour le jour, un troupeau de vaches charolaises vit à son rythme, entre broutages d'herbe, meuglements et... réflexions au soleil…
> vendredi 24 mai à 18h30
> samedi 25 mai à 14h00

LE CHEVAL DE TURIN / Bela Tarr / 2011

Dans une ferme battue par les vents, le quotidien d’un cocher de campagne, de sa fille et de leur cheval, avant la fin du monde…
>  jeudi 30 mai à 14h00

INTO THE ABYSS / Werner Herzog / 2011

Juillet 2010 - Le réalisateur Werner Herzog interroge Michael Perry, dans le couloir de la mort, huit jours avant son exécution. Il retrace le parcours de ce jeune homme, triple assassin à 19 ans…
>  jeudi 9 mai à 18h00
> samedi 11 mai à 16h00

POLICIER, ADJECTIF / Corneliu Porumboiu / 2009
Lors d'une filature, Cristi, jeune policier, voit un garçon vendre du haschich à ses copains de lycée. Il refuse de l'arrêter alors que la loi l'y oblige. Il ne veut pas avoir la vie de ce garçon sur la conscience. Mais pour son supérieur, le mot conscience a un autre sens…
> vendredi 3 mai à 21h45


LE CIEL ET LA BOUE / Pierre-Dominique Gaisseau / 1961
En septembre 1959, une équipe de cinéastes et d'ethnologues traverse la Nouvelle-Guinée néerlandaise du sud au nord. Le voyage, à pied, prendra 7 mois à travers un territoire non cartographié peuplé de chasseurs de têtes et de cannibales…
>  jeudi 9 mai à 16h00
> samedi 11 mai à 14h00

WOODY ALLEN, A DOCUMENTARY / Robert B. Weide / 2012

De sa plus tendre enfance à Brooklyn, jusqu'à la sortie de son succès mondiale "Minuit à Paris", un parcours intime et professionnel du réalisateur américan Allen Stewart Königsberg, plus connu sous le nom de Woody Allen…
> mardi 28 mai à 20h00

Retrouvez tous les autres films du mois sur le site internet de la cinémathèque de Nice.

Lionel Soukaz 100 polaroids

Plus que quelques jours pour découvrir les 100 polaroids pris par le réalisateur Lionel Soukaz (Race d'Ep, Ixe) lors de son film RV mon ami, à la librairie Vigna (3 rue Delille) à Nice. Soukaz a travers ses films à été le témoin de l'évolution de l'homosexualité en France.



Le film a été mis en ligne par Lionel Soukaz sur dailymotion


RV .1 par soukaz

vendredi et samedi de 14h00 à 18h00.