Présentation de l'éditeur :
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En 1959, Kirk Douglas met en chantier, en tant que producteur, un projet considérable : l’adaptation de Spartacus,
best-seller d’Howard Fast. Stanley Kubrick sera le réalisateur, Douglas
jouera le célèbre esclave rebelle, Laurence Olivier, Tony Curtis, Jean
Simmons, Peter Ustinov, Charles Laughton tiendront des rôles
secondaires. Pour l’adaptation, Douglas engage le grand scénariste
Dalton Trumbo. Or celui-ci, inscrit sur la liste noire de Joseph
McCarthy, vient de passer un an en prison. Il doit donc travailler sous
pseudonyme.
Dans ce livre publié aux États-Unis en 2012, l’acteur
décrit la mise en place d’un projet de grande envergure ; les relations
orageuses avec Kubrick, avec qui il venait de tourner — et de produire —
Les Sentiers de la gloire ; les caprices des acteurs,
notamment la rivalité entre Ustinov et Laughton ; les difficultés pour
parvenir à un montage définitif.
Livre à la fois au passé et au présent, mémoires et prise de parole d’un acteur soucieux depuis toujours de la chose politique, I am Spartacus ! raconte l’épopée du film qui permit à Hollywood de tourner enfin la page de la liste noire.
Extrait du livre : « Quand je repense à Spartacus
aujourd’hui — avec plus de cinquante ans de recul — je suis sidéré que
toute cette histoire ait réellement eu lieu. Tout était contre nous : la
politique de l’ère McCarthy, la concurrence avec un autre film — tout. »
192 pages | 19 euro
Lors de la publication de son autobiographie, Le Fils du Chiffonnier, Kirk Douglas évoquait déjà sur une trentaine de pages la production et le tournage chaotique de Spartacus. En voici des extraits :
"Après les Vikings, je m'étais juré de ne plus tourner d'épopée historique. Mais dans les années cinquante, Hollywood se lançait dans les superproductions historiques à gros budgets. [...] vers la fin de l'année 1957, Eddie Lewis, un réalisateur de talent qui travallait pour moi depuis huit ans, m'apporta un livre intitulé Spartacus. L'auteur, Howard Fast, avait fait plusieurs mois de prison pour appartenance au Parti communiste.[...]
Spartacus pouvait faire un film extraordinaire. Je pris une option sur le livre, que je payai de mes propres deniers. J'étais persuadé que la United Artists ne ferait aucune difficulté pour produire Spartacus.[...] J'allais voir Arthur Krim, le président de la United Artists, et lui parlai de mon idée d'adapter à l'écran Spartacus. La réponse fut abrupte : "Non."
Le 13 janvier 1958, je reçus le télégramme suivant d'Arthur Krim : "Cher Kirk : Spartacus reprend la même histoire que Les Gladiateurs de Koestler. Nous sommes déjà engagés pour Les Gladiateurs avec Yul Brynner, et le film doit être réalisé par Marty Ritt. Il nous est donc impossible de nous lancer dans Spartacus. Bien à vous Arthur." [...]
Mon agent était le brillant Lew Wasserman, directeur de la MCA, Music Corporation of America. Lew estimait que le seul moyen de faire le film était soit d'y intéresser un grand réalisateur, soit de présenter une affiche prestigieuse. [...] Nous allâmes donc voir des réalisateurs. David Lean, qui venait de terminer Le Pont de la rivière Kwai, refusa poliment : "C'est une question de genre [...]". Nous reçûmes alors soixante pages du scénario d'Howard Fast : inutilisables, un vrai désastre. [...] Pour attirer des vedettes et un grand réalisateur, il fallait plus qu'un bon scénario, il fallait un scénario extraordinaire. Et vite.
Dans ma vie, j'ai lu beaucoup de scénarios, et peu qui m'ont vraiment plu. Mais lorsque c'était le cas, il s'agissait souvent d'un scénario écrit par Dalton Trumbo[...]
Dalton Trumbo était l'un des "Dix d'Hollywood", les Unfriendly Ten. Il se défendit en invoquant le Premier Amendement, le droit de tout américain à la libre expression. Il passa un an en prison. [...]
Eddie et moi rêvions : quel miracle si nous pouvions avoir Laurence Olivier - Sir Laurence Oliver -, Charles Laughton et Peter Ustinov ! [...] A présent, il nous fallait l'aide de Lew Wasserman pour faire parvenir le scénario Laurence Olivier, Charles Laughton et Peter Ustinov. [...] A notre grande surprise, le scénario des Gladiateurs de la United Artists fut terminé en même temps... et fut expédié aux trois mêmes acteurs. [...]
Le 27 octobre 1958, je reçus un télégramme de la United Artists : " Cher Kirk, à la demande d'Arthur (Krim), Yul Brynner a accepté, en gage de bonne volonté, de vous laisser utiliser le titre Spartacus." [...]
Les choses se mettaient en place. Universal voulait aboslument m'imposer Anthony Mann comme metteur en scène. Je m'y pposais. Anthony Mann avait déjà réalisé de nombreux films à succès [...] mais Spartacus n'était pas un film pour lui. [...] Je me battis avec la compagnie pour qu'il fût remplacé. [...] Ils restèrent sourds à mes demandes. Le tournage débuta le 27 janvier 1959.
Le livre est disponible sur commande auprès de THE END
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