C'est à partir de ce soir que débute le cycle Godard / Wang Bing à la Villa Arson. En ouverture de cette ambitieuse et réjouissante programmation, Marc Mercier directeur artistique des Instants Vidéo Numériques et poétiques, proposeront "Moyen-orient ou la digne rage poétique à 18h00 puis à 20h30. A partir de demain, mercredi 1 décembre 2010, se sera au tour de Jean-Luc Godard avec 9 films diffusés dont son dernier, Film Socialisme.
Voici la présentation de la manifestation :
Écouter voir l'histoire : Jean-Luc Godard / Wang Bing
L'ÉCLAT propose deux manières de penser et comprendre l'histoire contemporaine à travers l'expression cinématographique. Avec Godard, l'un des rares cinéastes à avoir pratiqué la dialectique des images comme méthode pour penser l'histoire et le cinéma. Avec Wang Bing, dont le premier film, A l'ouest des rails, figure déjà parmi les grandes oeuvres du 21 ème siècle. Avec une "carte blanche" des Instants Vidéos Nomades et poétiques, structure s'intéressant aux nouvelles formes d'écriture dans les domaines de l'art vidéo.
Pour Godard depuis toujours, le cinéma n'a de sens qu'à faire voir ce qui ne pourrait être vu sans lui. L'auteur d'Histoire(s) du cinéma ne cesse d'y revenir : le cinéma a une histoire (nul n'est cinéaste s'il ne se situe par rapport à elle) ; le cinéma appartient à l'histoire ; le cinéma intervient sur l'histoire. Son rôle ? Nous faire accéder au non-dit ou à l'impensé des représentations collectives convenues, des grands récits édifiants. Il y a chez Godard, en somme, à toutes les périodes de son œuvre, un pari obstiné sur la capacité du cinéma à produire un effet de vérité singulier - aux antipodes d'un cinéma qui se contenterait d'illustrer des "vérités" historiques pré-établies, conçues sans lui.
D'où ces films où il est question du Vietnam, de la Palestine, de la Bosnie, ou de l'effervescence militante qui précéda Mai 68 ; de la guerre, des camps d'extermination, mais aussi des révoltes, des insoumissions, des résistances ; et de ce qui relie obscurément, parfois contradictoirement nos histoires individuelles à l'histoire collective.
Si la vérité d'ordre historique peut en surgir, c'est bien évidemment pr le rapprochement et le choc des images, par l'interaction des images et des sons. En ce sens, le cinéma de Godard est fondamentalement une expérience, où l'on ne sait pas d'avance ce qu'on va découvrir.
La meilleure riposte, sans doute, à cette polémique récente où certains tentèrent d'imposer l'idée selon laquelle il y aurait dans l'histoire des zones sacrées, interdites, irreprésentables. Avec le cinéma de Godard, une autre histoire peut commencer à apparaitre - qui n'est pas celle des historiens.
Guy Scarpetta
Mercredi 1er décembre
18h - La chinoise (1967, 1h36)
20h - Tout va bien (1972, 1h35)
Jeudi 2 décembre
18h - Les carabiniers (1963, 1h20)
20h - Ici et ailleurs (1976, 1h)
- Liberté et Patrie (2002, 21min)
Vendredi 3 décembre
18h - The old place (1998, 46 min)
- De l'origine du XXI ème siècle (2000, 16 min)
20h - Histoire(s) du cinéma - Moments choisis (2000, 1h28)
Samedi 4 décembre
16h - For Ever Mozart (1996, 1h24)
18h - Je vous salue Sarajevo (1993, 2 min)
- Notre musique (2004, 1h24)
20h - Film socialisme (2009, 1h42)
Nous reviendrons prochainement sur la programmation autour de Wang Bing (qui sera présent à la Villa Arson) pour les plus impatients, nous vous invitons à aller faire un tour sur le site de la Villa Arson pour en savoir plus.
Leslie Nielsen (1926-2010)
Irvin Kershner (1923 - 2010)
Le réalisateur de L'Empire contre attaque vient de s'éteindre à l'âge de 87 ans. Ce second volet (ou le cinquième) aura occulté bon nombre de ses films antérieurs qui mérite d'être (re)découvert et d'une certaine manière la production de Georges Lucas sera le début du chant du cygne pour la carrière du réalisateur qui signera un James Bond et de nouveau une séquelle avec Rocobop 2 pour disparaitre des grands écrans.
Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte
Après trois coffrets dvd incontournables, révolutionnaires, érotiques et politiques. Les éditions I.M.H.O propose la biographie signé Wakamatsu himself accompagné de texte de Nagisa Oshima et Jean Baptiste Thoret, en bonus, le film La Femme qui voulait mourir (1970) en dvd. Disponible sur theendstore.com
L’ouvrage retrace le parcours atypique de ce réalisateur controversé et offre des clés de lecture pour comprendre son œuvre. Composé de plusieurs essais et notes de production, ce recueil de textes fait part des réflexions du cinéaste sur l’industrie cinématographique, les mouvements sociaux et la politique. Sa position engagée dans le conflit israélo-palestinien, son regard sur la Corée, sa vision du pinku eiga sont autant de thèmes traités à travers des anecdotes intimes et touchantes. Mêlant humour et poésie, Wakamatsu raconte son enfance, son passé de yakuza et les différentes rencontres qui l’ont amené à devenir le cinéaste de renommée internationale qu’il est aujourd’hui.
Les textes de Wakamatsu sont complétés par un long entretien, un texte inédit du réalisateur Nagisa Oshima et un portrait par le critique de cinéma, Jean-Baptiste Thoret.
INCLUS LE DVD INEDIT DE LA FEMME QUI VOULAIT MOURIR
Réalisé en 1970, le film est célèbre pour avoir été interdit au Japon car il montrait des images du suicide de Mishima. Alors que Mishima vient de se suicider en public, deux couples se rencontrent par hasard dans une auberge, à la campagne : désormais avec des compagnons différents. chacun des protagonistes des deux couples se sont connus il y a des années...
Si vous ne connaissez pas encore Wakamatsu, nous (re)copions le texte de Stéphane De Mesnildot publié à l'occasion de la rétrospective du cinéaste à la Cinémathèque de Paris.
WAKAMATSU OU L’INSURRECTION LYRIQUE
C’est l’enfant terrible du jeune cinéma japonais des années 1960 et 1970. En une quarantaine de titres, la Cinémathèque propose la rétrospective la plus importante jamais consacrée au cinéaste.
Des femmes nues, crucifiées par des yakuzas au pied du mont Fuji. Un étudiant aux mains sanglantes chantant de douces ballades. Un homme brûlé par l’atome, faisant l’amour sous un portrait de Staline. Une adolescente qui éclate de rire sous le soleil avant de sauter du toit d’un immeuble. Et des vierges violentes et des anges violés. Et des anges encore, ceux de la révolution, dont l’orgasme a le pouvoir d’embraser Tokyo. Images folles et bouleversantes qui firent de Koji Wakamatsu le poète révolté du cinéma érotique japonais.
A la fin des années 50, le jeune Wakamatsu passa six mois en prison, ce qui brisa sa carrière de yakuza mais déclencha une nouvelle vocation. Après avoir « découvert combien l’autorité du pouvoir s’exerçait de façon répressive et brutale 1 », le petit truand, qui s’occupait des « autorisations de tournage » dans le quartier de Shinjuku, décida de devenir cinéaste. Le jeune homme choisit comme arme un genre que ni les grands studios ni le gouvernement n’arrivaient encore à contrôler : le cinéma pink. Tournés en quelques jours avec des non-professionnels, ces films érotiques de séries B étaient l’objet de scandales réguliers. Takeshi Tetsuji, le premier donna une dimension ouvertement politique au genre avec Neige noire (1965), qui montrait une femme nue traverser une base militaire américaine et un GI abattu d’une balle dans la tête. Le procès gouvernemental qui s’ensuivit fut l’une des causes célèbres de la liberté d’expression japonaise. Il attira également sur le cinéma pink l’attention des étudiants contestataires. Ceux-ci, qui militaient contre la reconduction perpétuelle de l’AMPO (le traité de sécurité nippo-américain, en fait une humiliante mise sous tutelle), se reconnaissaient dans les films d’Oshima, de Susumu Hani ou Toshio Matsumoto, mais aussi dans la violence et la noirceur du cinéma pink.
Koji Wakamatsu filme d’abord les cauchemars d’une société malade, hantée par les échecs des luttes passées. Dans Les Secrets derrière le mur (1965), un adolescent épie les locataires d’un immeuble des quartiers pauvres. Voyeur et incestueux, le garçon est surtout captif du monde sans espoir légué par ses aînés. La figure du jeune homme impuissant et nihiliste est essentielle chez le cinéaste. L’étudiant de Va, va vierge pour la deuxième fois (1969) est incapable de venir en aide à la jeune fille qui se fait violer et, plus tard, de lui faire l’amour. Seuls le massacre des agresseurs et le suicide leur permettront d’établir une forme de communication.
Si le cinéma de Koji Wakamatsu possède une dimension sadienne, celle-ci réside dans la représentation d’une sexualité appartenant aux puissants et devenant un instrument de pouvoir. Dans Curriculum vitae des relations sexuelles(1964), le cinéaste désigne l’exploitation sexuelle comme une composante du destin prolétaire : l’héroïne passe des mains de la mama-san du bordel à celles du patron de l’usine, qui l’utilise comme « prime » pour ses clients. Dans Quand l’embryon part braconner (1966), le chef de rayon séquestre sa vendeuse et en fait son esclave sexuelle. Comment s’éveiller de ce cauchemar ou, comme le dirait Kenzaburo Oe, comment survivre à notre folie ? La violente radicalisation des groupes d’extrême gauche à la fin des années 60 apporta une réponse à Wakamatsu.
A partir de Quand l’embryon part braconner, Wakamatsu collabore avec le cinéaste et scénariste Masao Adachi. Lié aux mouvements gauchistes et plus tard à l’Armée Rouge Japonaise, Adachi eut une grande influence sur la métamorphose esthétique et politique du cinéma de Wakamatsu. Ayant monté sa propre maison de production, Wakamatsu tourne le moyen métrage Les Anges violés pour les salles d’avant-garde. Ses films suivants appartiendront bien davantage à l’underground et à la nouvelle vague qu’au cinéma pink. A l’intérieur même de la richesse inouïe de la production japonaise des années 60 et 70, Va, va, vierge pour la deuxième fois, La Vierge violente (1969), Sex Jack (1970) et L’Extase des anges(1972) forment une suite de poèmes insurrectionnels incandescents.
S’il s’engage dans une voie poétique et symboliste, le cinéma de Wakamatsu ne relâche pas pour autant ses liens avec le réel. Travaillant hors du vaste clos des studios, Wakamatsu retrouve naturellement les gestes de la Nouvelle Vague française : son cinéma s’écrit au présent, dans les rues de Tokyo, avec la jeunesse qui vagabonde à Shinjuku ou occupe les universités. A la façon des actualités révolutionnaires du collectif Newsreel, il ouvre Shinjuku Mad (1970), Sex Jack et Running on Madness, Dying in Love (1969) sur les affrontements violents de la garde nationale avec les Zenkyotos, les syndicats universitaires de gauche. Les étudiants, public majoritaire des films de Wakamatsu, pouvaient participer à une manifestation et en découvrir peu de temps après les images dans une salle de cinéma pink.
L’énergie de la jeunesse et la colère que lui inspire la répression sont les forces motrices du cinéma de Wakamatsu. Il ne faut cependant pas sous-estimer le plaisir de l’action pure et de l’impact visuel, qui en font le plus eisensteinien des cinéastes japonais. Ainsi les saisissants passages du noir et blanc à la couleur, rejouent, avec un plaisir sans cesse renouvelé, le saut chromatique d’Ivan le terrible. Inclure quelques mètres de pellicule couleur dans un film noir et blanc était bien sûr une convention du cinéma pink, destinée à faire apparaître la chair « rose » des actrices et permettre d’annoncer un film en couleur. Pour Wakamatsu la scène érotique n’est pas la finalité de l’événement coloré. Dans Les Anges violés et Va, va vierge pour la deuxième fois, Wakamatsu filme une plage en bleu monochrome comme un Paradis perdu. Mais les apparitions les plus marquantes portent sur le dévoilement du sang, rouge, vif et théâtralisé, lors des massacres des Anges violés et de Va,va vierge pour la deuxième fois. Dans L’Extase des anges, Wakamatsu ne se contente pas de dégager la couleur du noir et blanc, il libère aussi la musique et la vitesse. Enfin, libération sexuelle et révolution s’accordent puisque la couleur est réservée à la jouissance et aux explosions. C’est d’abord l’intense activité érotique du révolutionnaire Octobre qui embrase la ville.
Réalisant l’équation idéale d’Eisenstein et du Free Jazz, Wakamatsu associe la frénésie du band de Yosuke Yamashita au bond de l’image dans la couleur. Le sang d’une révolutionnaire éclabousse l’écran en une éjaculation écarlate, provoquant un crescendo d’explosions, de corps catapultés dans l’espace, de courses folles dans les rues de Tokyo et de voitures fonçant vers la mort. L’Extase des anges fut comme le dernier rêve des révolutionnaires japonais avant un réveil brutal. La même année, Masao Adachi partit au Liban rejoindre l’Armée Rouge Japonaise engagée auprès des Palestiniens. L’Armée Rouge Unifiée, la branche restée au Japon, se livra quant à elle à une sanglante lutte intestine, multipliant en son sein même les exécutions. Extrêmement médiatisé, le siège des survivants par la police dans le chalet d’Asama fut le tombeau de l’extrême gauche japonaise. Ce naufrage et l’odyssée nihiliste de l’Armée Rouge Unifiée inspirèrent à Koji Wakamatsu United Red Army (2007), qui marqua son retour sur la scène internationale.
Dans ses trois derniers films, Koji Wakamatsu reprend ses thèmes de prédilection. Il s’agit moins d’une récapitulation que d’une mise en perspective historique à travers le portrait de trois générations de Japonais. Après United Red Army, échec de la génération des années 60, Le Soldat Dieu (2010) revient sur la guerre et les mensonges patriotiques.
Wakamatsu dégage une figure primitive du mâle japonais, aussi impressionnante que celle de Quand l’embryon part braconner. Le soldat qui revient du front amputé des quatre membres et dont l’Empereur veut faire un héros, était un tortionnaire et un violeur, et avant cela un bourreau domestique traitant sa femme en esclave. Cette figure masculine,malfaisante et autoritaire, remonte aux origines de la société féodale japonaise.
Les derniers films de Koji Wakamatsu s’attachent à des figures de l’échec, aux monstres de l’impérialisme japonais,aux révolutions ratées et à une jeunesse à qui l’on offre pour seul avenir l’ivresse du consumérisme. Pourtant, si l’on considère la révolution cinématographique qu’a initiée Wakamatsu et qui continue, encore aujourd’hui, d’inspirer les jeunes cinéastes, la réussite est totale.
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1 Jean-Pierre Bouyxou, entretien avec Koji Wakamatsu, Sex Star System n° 14, juin 1977.
source : IMHO
L’ouvrage retrace le parcours atypique de ce réalisateur controversé et offre des clés de lecture pour comprendre son œuvre. Composé de plusieurs essais et notes de production, ce recueil de textes fait part des réflexions du cinéaste sur l’industrie cinématographique, les mouvements sociaux et la politique. Sa position engagée dans le conflit israélo-palestinien, son regard sur la Corée, sa vision du pinku eiga sont autant de thèmes traités à travers des anecdotes intimes et touchantes. Mêlant humour et poésie, Wakamatsu raconte son enfance, son passé de yakuza et les différentes rencontres qui l’ont amené à devenir le cinéaste de renommée internationale qu’il est aujourd’hui.
Les textes de Wakamatsu sont complétés par un long entretien, un texte inédit du réalisateur Nagisa Oshima et un portrait par le critique de cinéma, Jean-Baptiste Thoret.
INCLUS LE DVD INEDIT DE LA FEMME QUI VOULAIT MOURIR
Réalisé en 1970, le film est célèbre pour avoir été interdit au Japon car il montrait des images du suicide de Mishima. Alors que Mishima vient de se suicider en public, deux couples se rencontrent par hasard dans une auberge, à la campagne : désormais avec des compagnons différents. chacun des protagonistes des deux couples se sont connus il y a des années...
Si vous ne connaissez pas encore Wakamatsu, nous (re)copions le texte de Stéphane De Mesnildot publié à l'occasion de la rétrospective du cinéaste à la Cinémathèque de Paris.
WAKAMATSU OU L’INSURRECTION LYRIQUE
C’est l’enfant terrible du jeune cinéma japonais des années 1960 et 1970. En une quarantaine de titres, la Cinémathèque propose la rétrospective la plus importante jamais consacrée au cinéaste.
Des femmes nues, crucifiées par des yakuzas au pied du mont Fuji. Un étudiant aux mains sanglantes chantant de douces ballades. Un homme brûlé par l’atome, faisant l’amour sous un portrait de Staline. Une adolescente qui éclate de rire sous le soleil avant de sauter du toit d’un immeuble. Et des vierges violentes et des anges violés. Et des anges encore, ceux de la révolution, dont l’orgasme a le pouvoir d’embraser Tokyo. Images folles et bouleversantes qui firent de Koji Wakamatsu le poète révolté du cinéma érotique japonais.
A la fin des années 50, le jeune Wakamatsu passa six mois en prison, ce qui brisa sa carrière de yakuza mais déclencha une nouvelle vocation. Après avoir « découvert combien l’autorité du pouvoir s’exerçait de façon répressive et brutale 1 », le petit truand, qui s’occupait des « autorisations de tournage » dans le quartier de Shinjuku, décida de devenir cinéaste. Le jeune homme choisit comme arme un genre que ni les grands studios ni le gouvernement n’arrivaient encore à contrôler : le cinéma pink. Tournés en quelques jours avec des non-professionnels, ces films érotiques de séries B étaient l’objet de scandales réguliers. Takeshi Tetsuji, le premier donna une dimension ouvertement politique au genre avec Neige noire (1965), qui montrait une femme nue traverser une base militaire américaine et un GI abattu d’une balle dans la tête. Le procès gouvernemental qui s’ensuivit fut l’une des causes célèbres de la liberté d’expression japonaise. Il attira également sur le cinéma pink l’attention des étudiants contestataires. Ceux-ci, qui militaient contre la reconduction perpétuelle de l’AMPO (le traité de sécurité nippo-américain, en fait une humiliante mise sous tutelle), se reconnaissaient dans les films d’Oshima, de Susumu Hani ou Toshio Matsumoto, mais aussi dans la violence et la noirceur du cinéma pink.
Koji Wakamatsu filme d’abord les cauchemars d’une société malade, hantée par les échecs des luttes passées. Dans Les Secrets derrière le mur (1965), un adolescent épie les locataires d’un immeuble des quartiers pauvres. Voyeur et incestueux, le garçon est surtout captif du monde sans espoir légué par ses aînés. La figure du jeune homme impuissant et nihiliste est essentielle chez le cinéaste. L’étudiant de Va, va vierge pour la deuxième fois (1969) est incapable de venir en aide à la jeune fille qui se fait violer et, plus tard, de lui faire l’amour. Seuls le massacre des agresseurs et le suicide leur permettront d’établir une forme de communication.
Si le cinéma de Koji Wakamatsu possède une dimension sadienne, celle-ci réside dans la représentation d’une sexualité appartenant aux puissants et devenant un instrument de pouvoir. Dans Curriculum vitae des relations sexuelles(1964), le cinéaste désigne l’exploitation sexuelle comme une composante du destin prolétaire : l’héroïne passe des mains de la mama-san du bordel à celles du patron de l’usine, qui l’utilise comme « prime » pour ses clients. Dans Quand l’embryon part braconner (1966), le chef de rayon séquestre sa vendeuse et en fait son esclave sexuelle. Comment s’éveiller de ce cauchemar ou, comme le dirait Kenzaburo Oe, comment survivre à notre folie ? La violente radicalisation des groupes d’extrême gauche à la fin des années 60 apporta une réponse à Wakamatsu.
A partir de Quand l’embryon part braconner, Wakamatsu collabore avec le cinéaste et scénariste Masao Adachi. Lié aux mouvements gauchistes et plus tard à l’Armée Rouge Japonaise, Adachi eut une grande influence sur la métamorphose esthétique et politique du cinéma de Wakamatsu. Ayant monté sa propre maison de production, Wakamatsu tourne le moyen métrage Les Anges violés pour les salles d’avant-garde. Ses films suivants appartiendront bien davantage à l’underground et à la nouvelle vague qu’au cinéma pink. A l’intérieur même de la richesse inouïe de la production japonaise des années 60 et 70, Va, va, vierge pour la deuxième fois, La Vierge violente (1969), Sex Jack (1970) et L’Extase des anges(1972) forment une suite de poèmes insurrectionnels incandescents.
S’il s’engage dans une voie poétique et symboliste, le cinéma de Wakamatsu ne relâche pas pour autant ses liens avec le réel. Travaillant hors du vaste clos des studios, Wakamatsu retrouve naturellement les gestes de la Nouvelle Vague française : son cinéma s’écrit au présent, dans les rues de Tokyo, avec la jeunesse qui vagabonde à Shinjuku ou occupe les universités. A la façon des actualités révolutionnaires du collectif Newsreel, il ouvre Shinjuku Mad (1970), Sex Jack et Running on Madness, Dying in Love (1969) sur les affrontements violents de la garde nationale avec les Zenkyotos, les syndicats universitaires de gauche. Les étudiants, public majoritaire des films de Wakamatsu, pouvaient participer à une manifestation et en découvrir peu de temps après les images dans une salle de cinéma pink.
L’énergie de la jeunesse et la colère que lui inspire la répression sont les forces motrices du cinéma de Wakamatsu. Il ne faut cependant pas sous-estimer le plaisir de l’action pure et de l’impact visuel, qui en font le plus eisensteinien des cinéastes japonais. Ainsi les saisissants passages du noir et blanc à la couleur, rejouent, avec un plaisir sans cesse renouvelé, le saut chromatique d’Ivan le terrible. Inclure quelques mètres de pellicule couleur dans un film noir et blanc était bien sûr une convention du cinéma pink, destinée à faire apparaître la chair « rose » des actrices et permettre d’annoncer un film en couleur. Pour Wakamatsu la scène érotique n’est pas la finalité de l’événement coloré. Dans Les Anges violés et Va, va vierge pour la deuxième fois, Wakamatsu filme une plage en bleu monochrome comme un Paradis perdu. Mais les apparitions les plus marquantes portent sur le dévoilement du sang, rouge, vif et théâtralisé, lors des massacres des Anges violés et de Va,va vierge pour la deuxième fois. Dans L’Extase des anges, Wakamatsu ne se contente pas de dégager la couleur du noir et blanc, il libère aussi la musique et la vitesse. Enfin, libération sexuelle et révolution s’accordent puisque la couleur est réservée à la jouissance et aux explosions. C’est d’abord l’intense activité érotique du révolutionnaire Octobre qui embrase la ville.
Réalisant l’équation idéale d’Eisenstein et du Free Jazz, Wakamatsu associe la frénésie du band de Yosuke Yamashita au bond de l’image dans la couleur. Le sang d’une révolutionnaire éclabousse l’écran en une éjaculation écarlate, provoquant un crescendo d’explosions, de corps catapultés dans l’espace, de courses folles dans les rues de Tokyo et de voitures fonçant vers la mort. L’Extase des anges fut comme le dernier rêve des révolutionnaires japonais avant un réveil brutal. La même année, Masao Adachi partit au Liban rejoindre l’Armée Rouge Japonaise engagée auprès des Palestiniens. L’Armée Rouge Unifiée, la branche restée au Japon, se livra quant à elle à une sanglante lutte intestine, multipliant en son sein même les exécutions. Extrêmement médiatisé, le siège des survivants par la police dans le chalet d’Asama fut le tombeau de l’extrême gauche japonaise. Ce naufrage et l’odyssée nihiliste de l’Armée Rouge Unifiée inspirèrent à Koji Wakamatsu United Red Army (2007), qui marqua son retour sur la scène internationale.
Dans ses trois derniers films, Koji Wakamatsu reprend ses thèmes de prédilection. Il s’agit moins d’une récapitulation que d’une mise en perspective historique à travers le portrait de trois générations de Japonais. Après United Red Army, échec de la génération des années 60, Le Soldat Dieu (2010) revient sur la guerre et les mensonges patriotiques.
Wakamatsu dégage une figure primitive du mâle japonais, aussi impressionnante que celle de Quand l’embryon part braconner. Le soldat qui revient du front amputé des quatre membres et dont l’Empereur veut faire un héros, était un tortionnaire et un violeur, et avant cela un bourreau domestique traitant sa femme en esclave. Cette figure masculine,malfaisante et autoritaire, remonte aux origines de la société féodale japonaise.
Les derniers films de Koji Wakamatsu s’attachent à des figures de l’échec, aux monstres de l’impérialisme japonais,aux révolutions ratées et à une jeunesse à qui l’on offre pour seul avenir l’ivresse du consumérisme. Pourtant, si l’on considère la révolution cinématographique qu’a initiée Wakamatsu et qui continue, encore aujourd’hui, d’inspirer les jeunes cinéastes, la réussite est totale.
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1 Jean-Pierre Bouyxou, entretien avec Koji Wakamatsu, Sex Star System n° 14, juin 1977.
source : IMHO
La Maman et la Putain | L'Éclat / Villa Arson
Une nouvelle fois L'Éclat nous étonne et nous ravi avec, sans aucun doute, la programmation la plus réjouissante de cette fin d'année. Jugez en par vous même avec le film emblématique de Jean Eustache (honteusement inédit en dvd) puis la semaine suivante début du "dialogue" entre l'œuvre de Jean Luc Godard et Wang Bing mais cela est une toute autre histoire...
Ce film-marathon se concentre sur la vie de trois parisiens d'une vingtaine d'années, qui vivent un ménage à trois peu conventionnel : Alexandre (Jean-Pierre Léaud) est un dandy narcissique pauvre et oisif, qui consacre son temps au bavardage, avec ses amis, ses connaissances, ses maîtresses et ses ex-maîtresses. Il vit avec sa petite amie, Marie (Bernadette Lafont), mais rencontre à la terrasse du café des Deux Magots une jeune infirmière polonaise, Veronika (Françoise Lebrun), après une tentative infructueuse de réconciliation avec son ancienne petite amie Gilberte. Ainsi commence une aventure décousue avec Veronika qui est la trame principale du film. Le jeu des acteurs, qui semble au départ un peu faux - ils récitent un texte théâtral, très écrit, très éloigné du langage parlé - aboutit pour finir à des scènes très intenses, comme le long monologue de Veronika à la fin du film, ou, un peu plus tôt, le récit de sa rupture avec Gilberte par Alexandre.
Dernier film emblématique de la Nouvelle Vague, La Maman et la Putain étonne par sa thématique décalée. À sa sortie, le film créera un scandale important pour différentes raisons. Son titre, pour commencer, et ses différentes affiches qui évoquent l'amour à trois ; sa thématique jugée réactionnaire par la génération soixante-huitarde : des emblèmes de la gauche sont moqués - Sartre est traité d'alcoolique, Duclos de rat - et le mot d'ordre « jouissez ! » est retourné contre lui-même ; sa trivialité, enfin, dans certains dialogues et dans certaines scènes.
source : Villa Arson / L'Éclat
> Mercredi 24 novembre 2010 à 18h00
Ce film-marathon se concentre sur la vie de trois parisiens d'une vingtaine d'années, qui vivent un ménage à trois peu conventionnel : Alexandre (Jean-Pierre Léaud) est un dandy narcissique pauvre et oisif, qui consacre son temps au bavardage, avec ses amis, ses connaissances, ses maîtresses et ses ex-maîtresses. Il vit avec sa petite amie, Marie (Bernadette Lafont), mais rencontre à la terrasse du café des Deux Magots une jeune infirmière polonaise, Veronika (Françoise Lebrun), après une tentative infructueuse de réconciliation avec son ancienne petite amie Gilberte. Ainsi commence une aventure décousue avec Veronika qui est la trame principale du film. Le jeu des acteurs, qui semble au départ un peu faux - ils récitent un texte théâtral, très écrit, très éloigné du langage parlé - aboutit pour finir à des scènes très intenses, comme le long monologue de Veronika à la fin du film, ou, un peu plus tôt, le récit de sa rupture avec Gilberte par Alexandre.
Dernier film emblématique de la Nouvelle Vague, La Maman et la Putain étonne par sa thématique décalée. À sa sortie, le film créera un scandale important pour différentes raisons. Son titre, pour commencer, et ses différentes affiches qui évoquent l'amour à trois ; sa thématique jugée réactionnaire par la génération soixante-huitarde : des emblèmes de la gauche sont moqués - Sartre est traité d'alcoolique, Duclos de rat - et le mot d'ordre « jouissez ! » est retourné contre lui-même ; sa trivialité, enfin, dans certains dialogues et dans certaines scènes.
source : Villa Arson / L'Éclat
> Mercredi 24 novembre 2010 à 18h00
Koji Wakamatsu Vol.3 : Yakuza Style !
Après un premier coffret posant les bases du style Wakamatsu (un concentré de réalité mixé à un message en haute teneur politique saupoudré d'une pincée d'érotisme nihiliste) et un second revenant sur l'action estudiantine japonaise de 68, le troisième coffret s'intéresse à la vie des yakuzas... mais version Wakamatsu ce qui laisse présager une nouvelle fois de grand moment cinématographique !
NAKED BULLET (1969)
Trois gangsters dérobent le butin d’une affaire conclue entre deux gangs…Ils prennent également avec eux, un otage – une femme appartenant à l’un des deux gangs – et se réfugient dans un appartement ou ils décident de se cacher quelques temps. Mais l’un des trois gangsters semble avoir un tout autre plan, désirant garder l’argent et la femme pour lui seul…
Avec ses fusillades, ses gangsters revanchards et ses trahisons, NAKED BULLET rentre de plein pied dans ce genre populaire au Japon qu'est le "yakuza eiga" ou le ilm de yakuza. A la différence que le film, non dénué d'humour, et son réalisateur, lui-même ancien yakuza, désamorcent les codes précis du genre en tournant en dérision ses personnages et en y intégrant des éléments propres au cinéma pink. Un mélange surprenant et explosif !
- Préface de Christophe Gans
LA VIERGE VIOLENTE (1969)
Un groupe de Yakuzas et leurs compagnes emmènent avec eux un couple jusqu’à un lieu désertique dans le but de punir la jeune femme pour son infidélité envers son amant et patron ainsi que son amoureux, petite main des Yakuzas…
Peuplé de personnages tous plus étranges les uns que les autres, LA VIERGE VIOLENTE se situe à la croisée des genres, entre film de yakuza, surréalisme et érotisme subversif. Un film à part dans la filmographie de son auteur, véritablement inclassable et souvent considéré comme son œuvre culte. Le chainon manquant entre EL TOPO d'Alejandro Jodorowski et IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Sergio Leone.
> Préface de Luc Moullet
VIOLENCE SANS RAISON (1969)
Trois étudiants décident de se rebeller contre la société en brisant les règles et en satisfaisant leur appétit sexuel sans aucune limite. Mais comme la société ne semble pas entendre leur malaise, ils lui montreront leur propre autorité en violant de jeunes femmes…
En choisissant comme personnages principaux de jeunes gens faisant l'apologie de l'apolitisme et dont le seul but dans la vie est d'avoir des relations sexuelles, Koji Wakamatsu livre avec VIOLENCE SANS RAISON une critique acérée de la jeunesse japonaise de l'époque, renvoyant dos à dos tant ceux qui se complaisent dans l'indifférence totale que les étudiants privilégiant les longs discours à l'action.
> Préface de Jean Pierre Bouyxou
SHINJUKU MAD (1970)
Un père poursuit les meurtriers de son fils afin de découvrir les raisons de se meurtre mais aussi pour le venger. En parcourant les rues tortueuses de Tokyo, Il découvre que le chef d’un mystérieux gang, Shinjuku Mad, est responsable de la mort de son fils, que le clan affirme comme appartenant à leur rébellion contre la société japonaise et l’ordre ancien. Rien ne les empêchera d’accomplir leur but, pas même le meurtre d’innocents…
Avec SHINJUKU MAD, Koji Wakamatsu fait s'immiscer a critique révolutionnaire sur des terres kafkaïennes. En plus d'opposer deux générations dont la notion de contestation diverge totalement - valeurs passéistes pour la vieillesse et vacuité des revendications pour la jeunes - l'intrigue se pare progressivement d'une aura paranoïaque allant jusqu'à mettre en doute l'existence réelle du personnage donnant son titre au film. Entre folie et complot, une ambiguïté totale porté par une bande-son jazz rock psychédélique inoubliable.
> Préface de Xavier Brillat
NAKED BULLET (1969)
Trois gangsters dérobent le butin d’une affaire conclue entre deux gangs…Ils prennent également avec eux, un otage – une femme appartenant à l’un des deux gangs – et se réfugient dans un appartement ou ils décident de se cacher quelques temps. Mais l’un des trois gangsters semble avoir un tout autre plan, désirant garder l’argent et la femme pour lui seul…
Avec ses fusillades, ses gangsters revanchards et ses trahisons, NAKED BULLET rentre de plein pied dans ce genre populaire au Japon qu'est le "yakuza eiga" ou le ilm de yakuza. A la différence que le film, non dénué d'humour, et son réalisateur, lui-même ancien yakuza, désamorcent les codes précis du genre en tournant en dérision ses personnages et en y intégrant des éléments propres au cinéma pink. Un mélange surprenant et explosif !
- Préface de Christophe Gans
LA VIERGE VIOLENTE (1969)
Un groupe de Yakuzas et leurs compagnes emmènent avec eux un couple jusqu’à un lieu désertique dans le but de punir la jeune femme pour son infidélité envers son amant et patron ainsi que son amoureux, petite main des Yakuzas…
Peuplé de personnages tous plus étranges les uns que les autres, LA VIERGE VIOLENTE se situe à la croisée des genres, entre film de yakuza, surréalisme et érotisme subversif. Un film à part dans la filmographie de son auteur, véritablement inclassable et souvent considéré comme son œuvre culte. Le chainon manquant entre EL TOPO d'Alejandro Jodorowski et IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Sergio Leone.
> Préface de Luc Moullet
VIOLENCE SANS RAISON (1969)
Trois étudiants décident de se rebeller contre la société en brisant les règles et en satisfaisant leur appétit sexuel sans aucune limite. Mais comme la société ne semble pas entendre leur malaise, ils lui montreront leur propre autorité en violant de jeunes femmes…
En choisissant comme personnages principaux de jeunes gens faisant l'apologie de l'apolitisme et dont le seul but dans la vie est d'avoir des relations sexuelles, Koji Wakamatsu livre avec VIOLENCE SANS RAISON une critique acérée de la jeunesse japonaise de l'époque, renvoyant dos à dos tant ceux qui se complaisent dans l'indifférence totale que les étudiants privilégiant les longs discours à l'action.
> Préface de Jean Pierre Bouyxou
SHINJUKU MAD (1970)
Un père poursuit les meurtriers de son fils afin de découvrir les raisons de se meurtre mais aussi pour le venger. En parcourant les rues tortueuses de Tokyo, Il découvre que le chef d’un mystérieux gang, Shinjuku Mad, est responsable de la mort de son fils, que le clan affirme comme appartenant à leur rébellion contre la société japonaise et l’ordre ancien. Rien ne les empêchera d’accomplir leur but, pas même le meurtre d’innocents…
Avec SHINJUKU MAD, Koji Wakamatsu fait s'immiscer a critique révolutionnaire sur des terres kafkaïennes. En plus d'opposer deux générations dont la notion de contestation diverge totalement - valeurs passéistes pour la vieillesse et vacuité des revendications pour la jeunes - l'intrigue se pare progressivement d'une aura paranoïaque allant jusqu'à mettre en doute l'existence réelle du personnage donnant son titre au film. Entre folie et complot, une ambiguïté totale porté par une bande-son jazz rock psychédélique inoubliable.
> Préface de Xavier Brillat
Jean Rollin, MoteurCoupez !
Depuis plus de 50 ans, Jean Rollin continue inlassablement, contre vent et marée, de creuser le même sillion, celui du fantastique. A partir de ses premiers court-métrages dans les années 50 et de son premier long métrage, Le Viol du vampire (1968), Jean Rollin a évolué dans le cinéma français comme une ombre, un fantôme, un mort vivant. Tantôt ignoré, tantôt ridiculisé, Rollin a pourtant su en 18 films proposé une alternative au cinéma de genre français. Une poésie indescriptible avec un ton libertaire, un amour profond pour le genre, le réalisateur français a su construire une œuvre qui aura toujours trouver plus d'écho à l'étranger qu'en France. Une telle combativité force le respect.
Nous sommes heureux de proposer son autobiographie revenant sur sa carrière riche en anecdote et rencontre. Un complément idéal au magnifique coffret dvd édité par Encore dont nous parlions ici
Mémoires d'un cinéaste singulier
En Mai 68 sortait dans quatre salles parisiennes le premier film d'un jeune réalisateur d'à peine 30 ans, Le Viol du vampire. Ce fut un scandale inouï, qui n'est pas oublié aujourd'hui. Jusqu'à son dernier film, La Nuit des horloges (2008), Jean Rollin traîne derrière lui une réputation sulfureuse. On a pu dire avec raison que Jean Rollin est le Clovis Trouille du cinéma ! MoteurCoupez ! est l'histoire de ce cinéaste, auteur d'une trentaine de films, contre vents et marées. Des films de série B des années 1960, un cinéma érotique également mais d'un érotisme particulier et personnel, l'œuvre de Rollin déconcerte. Son histoire, souvent comique quand il relate les problèmes insurmontables qu'il encontre, la hargne avec laquelle la critique s'acharne contre lui, est l'itinéraire de quelqu'un qui se situe résolument en marge du cinéma traditionnel ! Abondamment illustré, ce livre retrace un véritable cinéma d'auteur, proche du surréalisme.
Suivi de trois scénarios de l'auteur, dont L'Itinéraire marin, dialogues de Marguerite Duras.
350 photographies illustrent la toute première rétrospective de l'œuvre de ce cinéaste. Le témoignage essentiel de Jean Rollin livre le vécu d'une figure du cinéma français. Son dernier film, La Nuit des horloges, sera sur les écrans à la fin de l'année 2008.
Nous sommes heureux de proposer son autobiographie revenant sur sa carrière riche en anecdote et rencontre. Un complément idéal au magnifique coffret dvd édité par Encore dont nous parlions ici
Mémoires d'un cinéaste singulier
En Mai 68 sortait dans quatre salles parisiennes le premier film d'un jeune réalisateur d'à peine 30 ans, Le Viol du vampire. Ce fut un scandale inouï, qui n'est pas oublié aujourd'hui. Jusqu'à son dernier film, La Nuit des horloges (2008), Jean Rollin traîne derrière lui une réputation sulfureuse. On a pu dire avec raison que Jean Rollin est le Clovis Trouille du cinéma ! MoteurCoupez ! est l'histoire de ce cinéaste, auteur d'une trentaine de films, contre vents et marées. Des films de série B des années 1960, un cinéma érotique également mais d'un érotisme particulier et personnel, l'œuvre de Rollin déconcerte. Son histoire, souvent comique quand il relate les problèmes insurmontables qu'il encontre, la hargne avec laquelle la critique s'acharne contre lui, est l'itinéraire de quelqu'un qui se situe résolument en marge du cinéma traditionnel ! Abondamment illustré, ce livre retrace un véritable cinéma d'auteur, proche du surréalisme.
Suivi de trois scénarios de l'auteur, dont L'Itinéraire marin, dialogues de Marguerite Duras.
350 photographies illustrent la toute première rétrospective de l'œuvre de ce cinéaste. Le témoignage essentiel de Jean Rollin livre le vécu d'une figure du cinéma français. Son dernier film, La Nuit des horloges, sera sur les écrans à la fin de l'année 2008.
Milestones / Ice de Robert Kramer | Capricci
En plus d'éditer des ouvrages passionnants sur le 7ième art, Capricci produit et distribue des films en dvd. Si leur catalogue est encore succinct, il n'en demeure pas moins que les choix témoignent d'une qualité irréprochable (Albert Serra, Jean Claude Rousseau et Pedro Costa). Leur dernière sortie en date est un événement, tant les films et le réalisateur sont devenus culte au fil des années : Milestones / Ice de Robert Kramer (accompagné de John Douglas pour Milestones)
A la fin des années 1960, Robert Kramer a réalisé Ice (1969), film qui sonde dans les esprits et dans les corps les limites d’un désir de révolution dans le contexte des États-Unis de la guerre du Vietnam et des mouvements contestataires. Selon Kramer lui-même à propos d’Ice : « Ce qui était une projection de science-fiction à la fin des années 1960 est devenu un phénomène répandu dans les années 1970. »
À partir du début des années 1970, le mouvement cherche un second souffle. L’idée de révolution passe désormais par les communautés et la recherche de nouveaux liens avec les populations et les territoires.
Milestones est le fruit de cette nouvelle impulsion. Le film, d’abord entièrement écrit entre 1971 et 1972, est, au fil des deux années suivantes, repensé et tourné avec John Douglas en compagnie d’amis militants et intellectuels. Il est ensuite l’objet d’un long et riche processus de montage par lequel Kramer et Douglas en reformulent encore les fractionnements et tourbillons.
En bonus, pour découvrir davantage sur Milestones et Robert Kramer, voici deux articles. Le premier signé Jean Baptiste Morain publié dans Les inrockuptibles et le second de Cyril Béghin dans les Cahiers du Cinéma.
Ressortie d’un documentaire mythique sur l’Amérique contre-culturelle des années 70.
Pourquoi les grands films ne ressemblent-ils jamais à ce qu’on en dit ? Et si la réponse était dans la question (ils sont grands justement parce qu’ils rétrécissent avec les mots) ? [...]
Ce film s’intitule Milestones et a été réalisé au début des années 70 par les Américains Robert Kramer (1939-1999) et John Douglas. Milestones (“jalons”, “étapes” en français), bien que n’ayant jamais été commercialisé, a été beaucoup vu et aimé. Tous ceux qui l’ont vu, dans des festivals ou des ciné-clubs, en gardent un souvenir ému. Et oui, on découvre nous aussi que Milestones est l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma. Seulement, on se rend compte également qu’il ne correspond pas tout à fait à l’image qu’on en avait. A savoir, celle d’un documentaire sur la fin de la tentative communautaire et révolutionnaire du début des années 70 aux Etats-Unis. Ce qui est vrai mais qui est déjà du journalisme. Car Milestones est d’abord un film dont le montage et le récit pourraient être qualifiés de joyciens. On y voit essentiellement des portraits de jeunes gens dont on ne sait rien sinon ce qui transparaît et se laisse deviner dans leurs dialogues : l’un sort de prison, l’autre attend un enfant, sa mère prépare un film, un type partage son lit avec un potier barbu aveugle. Les scènes et les personnages alternent, on s’attache à eux comme dans un feuilleton, mais on ne sait rien d’autre que ce qu’on voit. Mais il y a davantage. [...] ce que montre Milestones, ce sont des corps d’hommes et de femmes qui se posent des questions sur leur désir, leurs sentiments, dans un grand corps social qui a pour unique nom “Amérique”. Toute tentative de situer davantage le film, de l’inscrire dans un moment précis de l’histoire ou dans une géographie revient à le réduire à ce qu’il évite avec un naturel impressionnant : les clichés.
source : Les Inrocks.com
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
[...]Parce qu'il ne faut pas s'y tromper : si les presque 3 heures 30 de la fresque Milestone dépeignent bien quelques clichés hippies, évoquent et documentent des moments clés des luttes de l'époque, c'est dans le constant va-et-vient d'une inassurance à soi et aux événements qui enraye le gel des images et déjoue les identifications. On s'y retrouve difficilement, dans ce flot fragmenté de petites et grandes histoires. Documentaire ou fiction, peu importe, puisqu'il s'agit, pour les quelques cinquante personnages qui passent et peuplent le film, de réinventer leurs vies ; gauchisme certes, mais perpétuellement gauchi à coups de raccords ailleurs à force de voix qui s'entremêlent, se répètent, s'embrouillent à bout de course dans la nature, sur une pierre, un feu, un peu d'écume.
Milestones - "bornes", "jalons" - est le nom de de ce qui vient après, mais aussi avec ce que l'on appelait alors, aux États-Unis, the Movement, le Mouvement, l'ensemble des forces luttant contre la guerre du Vietnam, pour la reconnaissance des minorités ethniques et sociales. Pas de mouvements sans Milestones, rien ne bougera sans quelques repères, mais ceux-ci ne sont pas des monuments, ou très peu : ce sont de multiples points humains dispersés sur une carte du possible, que l'écheveau du montage relie par delà les distances réelles et suit au fil du cycle des saisons. On dirait peut-être, maintenant, "film chorale", mais ce serait un bien vilain qualificatif : Kramer parlait lui, d'œuvre ouverte et de film "sphère", une volumétrie de récits éclatés, un agencement tourbillonnant de morceaux saisis dans des profondeurs diverses, suivant l'histoire, la psychologie, les corps ou les matières. Une volonté du multiple au risque du chaos, c'est-à-dire un désir intégralement et généreusement moderne, d'une modernité qui embrasse le projet politique et le projet esthétique dans un même dépassement - répondre à L'Homme unidimensionnel de Marcuse, qui était alors l'un des livres de chevet de Kramer, par ce film multidimensionnel. [...]
Milestones a été écrit de multiples façons, il est passé par l'écriture : des notes accumulées, des fragments de scènes, d'actions, d'images ou de dialogues, puis même un scénario complet dont le montage final du film ne conservera que quelques traces ; David Stone, producteur du film avec sa femme Barbara Stone, se souvient avoir vu une version de plus de six heures, que Kramer et Douglas remanieront entièrement. Le "film sphère" se monte ainsi dès 1971 sur de bouts papiers et par éclats épars, phrases décisives, formules tranchantes qui n'apparaitront pas dans le film, mais en préfigurant les fragments de présences et les moments de vie.[...]
Le film n'est pas seulement, dans l'œuvre de Kramer, l'important moment du passage à la couleur, mais aussi celui d'une complexification nouvelle de la bande son, de séries de rapports nouveaux entre la multiplicité des corps et la multiplicité des voix. Ça n'arrête pas de parler, comme dans les films précédents de Kramer - In the Country, The Edge et Ice. La différence est que la parole circule au-dessus d'images diverse, flotte parfois sans assignation, va plus loin ou moins loin que les personnages. [...]
Cyril Béghin, L'événement Milestones in Cahiers du Cinéma #634, Mai 2008 - p32-33
>> en vente sur theendstore.com
A la fin des années 1960, Robert Kramer a réalisé Ice (1969), film qui sonde dans les esprits et dans les corps les limites d’un désir de révolution dans le contexte des États-Unis de la guerre du Vietnam et des mouvements contestataires. Selon Kramer lui-même à propos d’Ice : « Ce qui était une projection de science-fiction à la fin des années 1960 est devenu un phénomène répandu dans les années 1970. »
À partir du début des années 1970, le mouvement cherche un second souffle. L’idée de révolution passe désormais par les communautés et la recherche de nouveaux liens avec les populations et les territoires.
Milestones est le fruit de cette nouvelle impulsion. Le film, d’abord entièrement écrit entre 1971 et 1972, est, au fil des deux années suivantes, repensé et tourné avec John Douglas en compagnie d’amis militants et intellectuels. Il est ensuite l’objet d’un long et riche processus de montage par lequel Kramer et Douglas en reformulent encore les fractionnements et tourbillons.
En bonus, pour découvrir davantage sur Milestones et Robert Kramer, voici deux articles. Le premier signé Jean Baptiste Morain publié dans Les inrockuptibles et le second de Cyril Béghin dans les Cahiers du Cinéma.
Ressortie d’un documentaire mythique sur l’Amérique contre-culturelle des années 70.
Pourquoi les grands films ne ressemblent-ils jamais à ce qu’on en dit ? Et si la réponse était dans la question (ils sont grands justement parce qu’ils rétrécissent avec les mots) ? [...]
Ce film s’intitule Milestones et a été réalisé au début des années 70 par les Américains Robert Kramer (1939-1999) et John Douglas. Milestones (“jalons”, “étapes” en français), bien que n’ayant jamais été commercialisé, a été beaucoup vu et aimé. Tous ceux qui l’ont vu, dans des festivals ou des ciné-clubs, en gardent un souvenir ému. Et oui, on découvre nous aussi que Milestones est l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma. Seulement, on se rend compte également qu’il ne correspond pas tout à fait à l’image qu’on en avait. A savoir, celle d’un documentaire sur la fin de la tentative communautaire et révolutionnaire du début des années 70 aux Etats-Unis. Ce qui est vrai mais qui est déjà du journalisme. Car Milestones est d’abord un film dont le montage et le récit pourraient être qualifiés de joyciens. On y voit essentiellement des portraits de jeunes gens dont on ne sait rien sinon ce qui transparaît et se laisse deviner dans leurs dialogues : l’un sort de prison, l’autre attend un enfant, sa mère prépare un film, un type partage son lit avec un potier barbu aveugle. Les scènes et les personnages alternent, on s’attache à eux comme dans un feuilleton, mais on ne sait rien d’autre que ce qu’on voit. Mais il y a davantage. [...] ce que montre Milestones, ce sont des corps d’hommes et de femmes qui se posent des questions sur leur désir, leurs sentiments, dans un grand corps social qui a pour unique nom “Amérique”. Toute tentative de situer davantage le film, de l’inscrire dans un moment précis de l’histoire ou dans une géographie revient à le réduire à ce qu’il évite avec un naturel impressionnant : les clichés.
source : Les Inrocks.com
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[...]Parce qu'il ne faut pas s'y tromper : si les presque 3 heures 30 de la fresque Milestone dépeignent bien quelques clichés hippies, évoquent et documentent des moments clés des luttes de l'époque, c'est dans le constant va-et-vient d'une inassurance à soi et aux événements qui enraye le gel des images et déjoue les identifications. On s'y retrouve difficilement, dans ce flot fragmenté de petites et grandes histoires. Documentaire ou fiction, peu importe, puisqu'il s'agit, pour les quelques cinquante personnages qui passent et peuplent le film, de réinventer leurs vies ; gauchisme certes, mais perpétuellement gauchi à coups de raccords ailleurs à force de voix qui s'entremêlent, se répètent, s'embrouillent à bout de course dans la nature, sur une pierre, un feu, un peu d'écume.
Milestones - "bornes", "jalons" - est le nom de de ce qui vient après, mais aussi avec ce que l'on appelait alors, aux États-Unis, the Movement, le Mouvement, l'ensemble des forces luttant contre la guerre du Vietnam, pour la reconnaissance des minorités ethniques et sociales. Pas de mouvements sans Milestones, rien ne bougera sans quelques repères, mais ceux-ci ne sont pas des monuments, ou très peu : ce sont de multiples points humains dispersés sur une carte du possible, que l'écheveau du montage relie par delà les distances réelles et suit au fil du cycle des saisons. On dirait peut-être, maintenant, "film chorale", mais ce serait un bien vilain qualificatif : Kramer parlait lui, d'œuvre ouverte et de film "sphère", une volumétrie de récits éclatés, un agencement tourbillonnant de morceaux saisis dans des profondeurs diverses, suivant l'histoire, la psychologie, les corps ou les matières. Une volonté du multiple au risque du chaos, c'est-à-dire un désir intégralement et généreusement moderne, d'une modernité qui embrasse le projet politique et le projet esthétique dans un même dépassement - répondre à L'Homme unidimensionnel de Marcuse, qui était alors l'un des livres de chevet de Kramer, par ce film multidimensionnel. [...]
Milestones a été écrit de multiples façons, il est passé par l'écriture : des notes accumulées, des fragments de scènes, d'actions, d'images ou de dialogues, puis même un scénario complet dont le montage final du film ne conservera que quelques traces ; David Stone, producteur du film avec sa femme Barbara Stone, se souvient avoir vu une version de plus de six heures, que Kramer et Douglas remanieront entièrement. Le "film sphère" se monte ainsi dès 1971 sur de bouts papiers et par éclats épars, phrases décisives, formules tranchantes qui n'apparaitront pas dans le film, mais en préfigurant les fragments de présences et les moments de vie.[...]
Le film n'est pas seulement, dans l'œuvre de Kramer, l'important moment du passage à la couleur, mais aussi celui d'une complexification nouvelle de la bande son, de séries de rapports nouveaux entre la multiplicité des corps et la multiplicité des voix. Ça n'arrête pas de parler, comme dans les films précédents de Kramer - In the Country, The Edge et Ice. La différence est que la parole circule au-dessus d'images diverse, flotte parfois sans assignation, va plus loin ou moins loin que les personnages. [...]
Cyril Béghin, L'événement Milestones in Cahiers du Cinéma #634, Mai 2008 - p32-33
>> en vente sur theendstore.com
Dino De Laurentiis (1919 - 2010)
The Last Movie - Dennis Hopper (1971)
Une piqure de rappel ne faisant jamais de mal à personne, nous vous rappelons donc que jeudi 11 novembre à 18h00 et vendredi 12 novembre à 16h00, la Cinémathèque de Nice diffusera le second film de Dennis Hopper, The Last Movie.
Un événement en soi, car le film est introuvable en dvd et sa vie sur grand écran fut pour le moins chaotique.
Pour en savoir plus sur le tournage, le montage et la distribution tumultueuse de ce film maudit, nous vous offrons un article sur les "50 meilleurs films oubliés" paru dans le magazine anglais Uncut qui consacre le film de Hopper comme le "plus" grand film oublié.
Shot in Peru in a narcotic haze, Hopper's follow-up to Easy Rider may have been a work of unhinged folly, but it remains a complex, out-there spectacle.
Writing in his private journal 23, 1970, the actor Henry Jaglom described a flight he took from Hollywood to Peru. He was travelling with Peter Fonda, Dean Stockwell, The Mamas and The Papa's Michele Phillips and Kris Kristofferson among others to shoot Dennis Hopper's film, The Last Movie.
"The no-smoking sign goes off abord this APSA Peruvian Airline 707, and the joints are lit," Jaglom wrote. "That simple, Ten minutes into the air and the cabin is a fog of marijuana smoke. Grass air everywhere; guitars ans giggles. An incredible assortement of freaks are heading south with me to be in Dennis'film".
At the time, Dennis Hopper was enjoying he extraordianary success of his directorial debut, Easy Rider. The film, in wich he also starred alongside Fonda, Jack Nicholson and Phil Spector (making a fleeting apperance as a scary coke dealer) had been made for $375,000 but its worldwide gross was a phenomenal $600 million. Hopper was suddendly what Hollywood calls a player. And Hollywood now waited to see what he'd do next. Especially those people who believed Easy Rider had been a fluke and were convinced that Hopper, who already had a reputation for wildness, would fuck up. Which, of course, he duly did.
The Last Movie was inspired partly by Hopper's own experiences shooting The Sons of Katie Elder in Durango, Mexico, in 1965 - "I thought, My God, what's going to happen when the movie leaves and the natives are left living in these Western sets ?" he was quoted in Village Voice. Hopper envisaged The Last Movie as an ambitious allegory about America and how it was destroying itself, a statement on capitalist greed, movies violence, and Hollywood colonialism. In 1965, he approcached Stewart Stern, screenwriter on Rebel Whitout A cause, to help with a screenplay. Togeher, they outlined a 98-page treatment at Stern's Hollywood homme on Harold Way called "The Last Movie Or Boo Hoo in Tinseltown". "Dennis would stride back and forth in the room, and we'd spitball ideas," says Stern today. "I sat at the typewriter, and he'd be walk behind me with his joint and he'd be walk behind me with his joint and he'd be raving. Then he said, 'I bet you could really write it if you had a little joint. 'I said, 'Well, I just won't do it, it makes me hallucinate' So he said, 'There's somesthing called a bong, you just inhale it over water'. I had my snorkel and mask at home, so I put it on while I typed, and every time Dennis had some excess, he's blow it down my snorkel. I was nearly as stoned as he was."
The story they came up with focused on a movie stuntman called Kansas, who was working on a Western about Billy the Kid being filmed in Peru. When the actor playing Bill is killed in an accident, the crew returns home. But Kansas stays on, with the idea that he can attract other production to the location. Meanwhile, the local Indians create movie equipoement out of bamboo and re-enact the shoot themselves as a religious ritual - including blood sacrifice.
The following year, Hopper ans Stern met with Phil Spector, to persuade him to finance the film. A day of negociations followed, as Stern remembers : " Spector was a terrifying man, extremely wrapped up in himself. Dennis and his people would be in the room, and me and my people would be in the room. And we had caucuses, then our representatives would meet in a room with Spector". By the end of the day, Spector agreed to underwrite the research and the screeplay.
Hopper and Stern returned to Harold Way and wrote a full, 119 page screenplay in three days, Hopper originally wanted Montgomery Clift for the part of Kansas, but Clift died that July; according to Stern, Jason Robards almost commited to the role before Hopper decided he'd play the part himself. They planned to shoot in mexico, but the authorities threatened to censor them, then Hopper travelled to Peru, to Cusco, to visit Machu Picchu. I was there he got the vibrations.
Back in LA, Spector wwithdrew his financial support for The Last Movie. Whitout a backer, the film went into hiatus for three years; even with the success of Easy Rider behind him, Hopper found it difficult to get it made, BBS, who'd financed Easy Rider, baulked when they learned Hopper wanted to star in the film and direct it. Warners and Columbia passed too, but he eventually persuaded the newly founded youth division at Universal Pictures to bankroll the movie for $850,000. As part of the deal, Hopper would retain final cut.
With the film finally greenlit, Hopper travelled to Peru in late '69 to start pre-production. While in Lima, he was interviewed by a reporter from La Prensa, who asked him about marijuana and homosexuality. "Taking a long reflective pull on an add-looking cigarette", wrote Brad Darrach in an on-set report for Life magazine, "Dennis said he tough everybody should'do his thing" and then allowed that he himself had livied with a lesbian and found it "groovy"... Within 24 hours the goverment denounced the article and issued a decree repealing freedom of the press".
The rest of the cast and crew reached Cusco in January, and took over the Hotel Cusco; "an extremely elegant Victorian age hotel". remembers Henry Jaglom. Coke was so plentiful in the region that, according to Toni Basil, who played Rose in The Last Movie's film-within-a-film, they served" coca tea in the hotel. Just like little teabags full of coca tea that you order in the restaurant".
Darrach claimed that within hours of the cast arriving in Cusco, "a number of ctors laid in a large supply [of cocaine] at bargains prices - $7 for a packet that costs $70 in the States. By 10pm almost 30 members of the company were sniffing coke or had turned on with grass, acid or speed".
"Of course there was plenty of good cocaine," says Dean Stockwell today, who played Billy the kid. "The natives there would happily give you leaves to chew on, and there was this little type of rock that's got certain minerals in it, that precipitates the effect out of the leaves, and they all chew it. There was what you'd call processed coke as well. Was I aware of the amount of drugs being consumed out there ? Yeah, oh yeah. But we kept it to ourselves, apart from the leaves, which everyone was doing. We weren't stupid, we were just stoned".
The scenes became wild; Darrach reported on " whiping parties... an actor chained a girl to a porch post and, inspired by the notion that she looked like Joan of Arc, lit a crackling fire at her feet. Another actor swallowed five peyote buds in too rapid succession and almost died".
"Suddenly, you're 33, in Peru, with a gang of guys who are living up to their reputations," Kris Kristofferson (who also provided the film's opening song, "Me and Bobby McGee") told Uncut in June 2002. "In fact, what he [Hopper] did was what he was filming. He was filming the corruption of a little town by the movie people, and I mean they ruined the town. I think he got a priest defroked..."
Looking back on the shoot in Uncut in February 2005, Hoppe admitted : "I was one long sex and drugs orgy. Wherever you looked there were naked people out of their fucking minds. But I wouldn't say it got in the way. It helped us get the movie done. We might have been drug addicts but we were drug addicts with a work ethic... The drugs, the drinks, the insane sex, they all fuelled our creativity".
Each day, the crew made the two-hour drive in a fleet of taxis to the location, a remote mountain village called Chinchero. There, Henri Jaglom remembers "the rooms were horrifying. They were these terrible little rooms... Ilamas could come through the door. They were shitting in the bathroom".
Another problem was altitude sickness; Chinchero is 11,000 feet above sea level. Stockwell reckons "70-75 per cent of the crew got sick". Stunt co-ordinator Chuck Bail recalls, "I watched [cinematographer] Laszlo Kovacs walk up a little grade in the village, and when he got there, he fell flat on his face, didn't even put his hands out in front of him".
The altitude got the better of Henry Jaglom, who left the film after two weeks. In a journal entry dated January 26, 1970, he wrote : "My god, what a birthday. A llam in the kitchen. Up at 6am after 2 1/2 hours' sleep. Bodyaches. Chaos; can't eat breakfast. Tea. Raining. Two-hour drive to the location along an unpaved, unmaked winding donkey track... I sit alone in a car while Peruvians try to dig me out...".
The shoot itself lasted for seven weeks. Despite having the full script co-written by Stewart Stern, Hopper opted instead to improvise much of the film on location. "Oh, I'm not afraid to start work with an empty head", he told Darrach. "If you can't create out of the moment, you're not creating". "He didn't even make up his mind what I was going to do until we got down there", says Stockwell. "There wasn't a script. He'd outline it, and then we'd go do it. But he was absolutely in control. In his own inimitable way. At that time, he was a piece of work like nobody I've ever known. Dennis was all over the place, all constant energy, you just couldn't shut him up for a second - he had more energy than 10 people. He was awesome to be around".
"I call him an instinctive director", adds Chuck Bail. "If he saw the sun going down, he'd yell at Laszlo Kovacs. They'd immediately set something up to get that sunset through a stained glass window. As things go, that's how he directs. He has a big plan in mind".
Not eveyone, however, was thrilled with the antics of a US film crew in the region. In an anonymous letter published in the Village Voice on December 24, 1970, one ex-pact wrote : "The absolute cultural insentivity not only made me sick once again about my country and its fucked-up rich citizens, but have caused the government of Peru to crackdown on longhair tourists. The military [have] started mass shakedowns, round-ups, detentions, drug busts..."
Back in America, Hoper began work on editing The Last Movie, alternating between LA and his house in Taos, New Mexico. There were distractions. He was divorcing his first wife, Brooke Hayward, and dividing up his art collection as part of the settlement. Hopper's Taos home, meanwhile, had become a focal point for hangers on, groupies and aspiring filmmakers. Lawrence Schiller, who directed The American Dreamer, a documentary shot while Hopper was editing The Last Movie, recalls Hopper "living the life of his character out of Easy Rider... stoned all the time, carrying round an AK47 or whatever".
"Dennis was fond of guns at the time". confirms Dean Stockwell, who visited Taos while Hopper was editing The Last Movie. "Once in a while, he's go up on the roof and fire off a couple of rounds into the sky. I don't know if Dennis ever shot at anybody. I remember two or three times inside the house, he'd take a revolver out and shoot it at the celling".
The editing itself proved to be a nightmare. Hoppe had 4 hours of footage. He bought the tiny cinema in Taos and spent days sreening the rushes for a team of 12 editors. Universal, meanwhile, were increasingly furious with his failure to deliver the film on schedule.
"The encounters were very heated", explains Schiller. "He showed them just enough of the movie in just enough of the right way to keep them at bay and never, until the very end, the entire movie. But he didn't know how the film was really going to work".
Another guest at Taos during this time was cult filmaker Alejandro Jodorowsky, who recalls "how strong the smell of Hopper's underarm perspiration was. One day - he had I think 10 women there - and I put everyone in a line for them to smell the perfume of Dennis Hopper. Because he never changed his shirt, for days upon days".
Hopper invited Jodorowsky to help with the editing. "At the time, he didn't know what to do with The Last Movie", says Jodorowky. "I saw the material, and I thought it was a fantastic story. I was there for two days, and in two days I edited the film". Jodorowsky claims that Universival didn't like his cut and Hopper destroyed the print.
Eventually, in late Ocotber 1970, Hopper sent for Sewart Stern, to try to help him make sense of the movie. Stern was horrified by what he found. "It took me two days just to look at the footage - some of it was brilliant and some was awful. But the end of the film was not there". Stern stayed around long enough to attend Hopper's wedding to Michelle Phillips, on October 31. "He got married reading "The Gospel of St Thomas'aloud to Michelle", says Stern. "He decorated the whole place with candles stuck in paper bags. It was a whole mixed mystical thing. He read the whole marriage ceremony, and it was just craziness".
The Last Movie finally made its debut at the '71 Venice Film Festival in August, where it won the Best Film Award, before Universal released its in America on September 29,'71 at New York's RKO 59th St Twin Theather; the same cinema in which Easy Rider had made its debut. Although the film broke the single day box office record, the critical response was overwhelmingly negative. The New York Times review, for instance, described it as "an extravagant mess... indulgent cruel and thoughtless". Universal were horrified, and demanded Hopper recut it. He refused, and The Last Movie was withdrawn within two weeks of its release. "It died a quick death", Hopper told Uncut. "My career never recovered. It was another 10 years before I had a chance to direct again".
In 1987, Hopper and Stern had dinner together during a retrospective of Hopper's work at the Seattle Film Festival. They discussed the idea of remaking The Last Movie, with Hopper directing a younger actor, and this time using the original shooting script, but Hopper became too busy with other projects. The Last Movie enjoyed a brief US video release in March, 1993, before disppearing again, althought there have been several promising rumours about a DVD issue. In a 2006 interview in Playboy, Hopper claimed he had acquired he rights from Universal and was planning to release it, while prestige reissue label the Criterion Collection also investigated the possibility of issuing a special edition DVD, but nothing ever came of it.
Today, it seems likely the only opportunity to see The Last Movie is at film festivals, where it often screens alongside The American Dreamer. With Hopper's health sadly in decline - he was diagnosed with prostate cancer on October 29, 2009 - it's inevitably hard to predict what the future might hold for the film. Written off by many at the time as an unmitigated disaster, The Last Movie viewed today is a frequently dazzling experience. Certainly, no other studio film-within-a-afilm conceit-with Hopper coming in and out of character as Kansas - and its ongoing commentary on the filmmaking process finds a more resonant echo in the work of Charlie Kaufman. Alx Cox's 1987 film, Walker - about the 19th century Amercian adventurer William Walker, who invaded Nicaragua in the 1850s - likewise adopted a non-traditional approach to filmmaking, including anachronisms like helicopters, and like Hopper, Cox was blacklisted as a director.
If anything, The Last Movie is almost overwhelmed by the number of ideas Hopper throws at you : it's a western, it's a statement on American expansionisme, it's a satire on Hollywood... To audiences looking forward to more of the stoned hijinks of Easy Rider, it's no wonder The Last Movie left them confused; this was a far more audacious film than anyone could have anticipated. Arguably, The Last Movie sums up the artist Hopper wanted to be : bold, out-there, taking risks. "It's a very personal film of Dennis's", agrees Dean Stockwell. "It had some brilliant moments in it, and some brilliant vignette performances", says Stewart Stern. "You couldn't dismiss it, just the pageantry that he caught on film was so remarkable, so gorgeous. You have to account for that and give Dennis supreme credit for it".
"Right or wrong", Hopper told Uncut, "that's what I wanted to do".
Michael Bonner
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L'article a été reproduit dans un but informatif, si l'auteur du texte ou la rédaction du magazine Uncut souhaite son retrait, merci d'envoyer un mail à theendstore@gmail.com.
Un événement en soi, car le film est introuvable en dvd et sa vie sur grand écran fut pour le moins chaotique.
Pour en savoir plus sur le tournage, le montage et la distribution tumultueuse de ce film maudit, nous vous offrons un article sur les "50 meilleurs films oubliés" paru dans le magazine anglais Uncut qui consacre le film de Hopper comme le "plus" grand film oublié.
Shot in Peru in a narcotic haze, Hopper's follow-up to Easy Rider may have been a work of unhinged folly, but it remains a complex, out-there spectacle.
Writing in his private journal 23, 1970, the actor Henry Jaglom described a flight he took from Hollywood to Peru. He was travelling with Peter Fonda, Dean Stockwell, The Mamas and The Papa's Michele Phillips and Kris Kristofferson among others to shoot Dennis Hopper's film, The Last Movie.
"The no-smoking sign goes off abord this APSA Peruvian Airline 707, and the joints are lit," Jaglom wrote. "That simple, Ten minutes into the air and the cabin is a fog of marijuana smoke. Grass air everywhere; guitars ans giggles. An incredible assortement of freaks are heading south with me to be in Dennis'film".
At the time, Dennis Hopper was enjoying he extraordianary success of his directorial debut, Easy Rider. The film, in wich he also starred alongside Fonda, Jack Nicholson and Phil Spector (making a fleeting apperance as a scary coke dealer) had been made for $375,000 but its worldwide gross was a phenomenal $600 million. Hopper was suddendly what Hollywood calls a player. And Hollywood now waited to see what he'd do next. Especially those people who believed Easy Rider had been a fluke and were convinced that Hopper, who already had a reputation for wildness, would fuck up. Which, of course, he duly did.
The Last Movie was inspired partly by Hopper's own experiences shooting The Sons of Katie Elder in Durango, Mexico, in 1965 - "I thought, My God, what's going to happen when the movie leaves and the natives are left living in these Western sets ?" he was quoted in Village Voice. Hopper envisaged The Last Movie as an ambitious allegory about America and how it was destroying itself, a statement on capitalist greed, movies violence, and Hollywood colonialism. In 1965, he approcached Stewart Stern, screenwriter on Rebel Whitout A cause, to help with a screenplay. Togeher, they outlined a 98-page treatment at Stern's Hollywood homme on Harold Way called "The Last Movie Or Boo Hoo in Tinseltown". "Dennis would stride back and forth in the room, and we'd spitball ideas," says Stern today. "I sat at the typewriter, and he'd be walk behind me with his joint and he'd be walk behind me with his joint and he'd be raving. Then he said, 'I bet you could really write it if you had a little joint. 'I said, 'Well, I just won't do it, it makes me hallucinate' So he said, 'There's somesthing called a bong, you just inhale it over water'. I had my snorkel and mask at home, so I put it on while I typed, and every time Dennis had some excess, he's blow it down my snorkel. I was nearly as stoned as he was."
The story they came up with focused on a movie stuntman called Kansas, who was working on a Western about Billy the Kid being filmed in Peru. When the actor playing Bill is killed in an accident, the crew returns home. But Kansas stays on, with the idea that he can attract other production to the location. Meanwhile, the local Indians create movie equipoement out of bamboo and re-enact the shoot themselves as a religious ritual - including blood sacrifice.
The following year, Hopper ans Stern met with Phil Spector, to persuade him to finance the film. A day of negociations followed, as Stern remembers : " Spector was a terrifying man, extremely wrapped up in himself. Dennis and his people would be in the room, and me and my people would be in the room. And we had caucuses, then our representatives would meet in a room with Spector". By the end of the day, Spector agreed to underwrite the research and the screeplay.
Hopper and Stern returned to Harold Way and wrote a full, 119 page screenplay in three days, Hopper originally wanted Montgomery Clift for the part of Kansas, but Clift died that July; according to Stern, Jason Robards almost commited to the role before Hopper decided he'd play the part himself. They planned to shoot in mexico, but the authorities threatened to censor them, then Hopper travelled to Peru, to Cusco, to visit Machu Picchu. I was there he got the vibrations.
Back in LA, Spector wwithdrew his financial support for The Last Movie. Whitout a backer, the film went into hiatus for three years; even with the success of Easy Rider behind him, Hopper found it difficult to get it made, BBS, who'd financed Easy Rider, baulked when they learned Hopper wanted to star in the film and direct it. Warners and Columbia passed too, but he eventually persuaded the newly founded youth division at Universal Pictures to bankroll the movie for $850,000. As part of the deal, Hopper would retain final cut.
With the film finally greenlit, Hopper travelled to Peru in late '69 to start pre-production. While in Lima, he was interviewed by a reporter from La Prensa, who asked him about marijuana and homosexuality. "Taking a long reflective pull on an add-looking cigarette", wrote Brad Darrach in an on-set report for Life magazine, "Dennis said he tough everybody should'do his thing" and then allowed that he himself had livied with a lesbian and found it "groovy"... Within 24 hours the goverment denounced the article and issued a decree repealing freedom of the press".
The rest of the cast and crew reached Cusco in January, and took over the Hotel Cusco; "an extremely elegant Victorian age hotel". remembers Henry Jaglom. Coke was so plentiful in the region that, according to Toni Basil, who played Rose in The Last Movie's film-within-a-film, they served" coca tea in the hotel. Just like little teabags full of coca tea that you order in the restaurant".
Darrach claimed that within hours of the cast arriving in Cusco, "a number of ctors laid in a large supply [of cocaine] at bargains prices - $7 for a packet that costs $70 in the States. By 10pm almost 30 members of the company were sniffing coke or had turned on with grass, acid or speed".
"Of course there was plenty of good cocaine," says Dean Stockwell today, who played Billy the kid. "The natives there would happily give you leaves to chew on, and there was this little type of rock that's got certain minerals in it, that precipitates the effect out of the leaves, and they all chew it. There was what you'd call processed coke as well. Was I aware of the amount of drugs being consumed out there ? Yeah, oh yeah. But we kept it to ourselves, apart from the leaves, which everyone was doing. We weren't stupid, we were just stoned".
The scenes became wild; Darrach reported on " whiping parties... an actor chained a girl to a porch post and, inspired by the notion that she looked like Joan of Arc, lit a crackling fire at her feet. Another actor swallowed five peyote buds in too rapid succession and almost died".
"Suddenly, you're 33, in Peru, with a gang of guys who are living up to their reputations," Kris Kristofferson (who also provided the film's opening song, "Me and Bobby McGee") told Uncut in June 2002. "In fact, what he [Hopper] did was what he was filming. He was filming the corruption of a little town by the movie people, and I mean they ruined the town. I think he got a priest defroked..."
Looking back on the shoot in Uncut in February 2005, Hoppe admitted : "I was one long sex and drugs orgy. Wherever you looked there were naked people out of their fucking minds. But I wouldn't say it got in the way. It helped us get the movie done. We might have been drug addicts but we were drug addicts with a work ethic... The drugs, the drinks, the insane sex, they all fuelled our creativity".
Each day, the crew made the two-hour drive in a fleet of taxis to the location, a remote mountain village called Chinchero. There, Henri Jaglom remembers "the rooms were horrifying. They were these terrible little rooms... Ilamas could come through the door. They were shitting in the bathroom".
Another problem was altitude sickness; Chinchero is 11,000 feet above sea level. Stockwell reckons "70-75 per cent of the crew got sick". Stunt co-ordinator Chuck Bail recalls, "I watched [cinematographer] Laszlo Kovacs walk up a little grade in the village, and when he got there, he fell flat on his face, didn't even put his hands out in front of him".
The altitude got the better of Henry Jaglom, who left the film after two weeks. In a journal entry dated January 26, 1970, he wrote : "My god, what a birthday. A llam in the kitchen. Up at 6am after 2 1/2 hours' sleep. Bodyaches. Chaos; can't eat breakfast. Tea. Raining. Two-hour drive to the location along an unpaved, unmaked winding donkey track... I sit alone in a car while Peruvians try to dig me out...".
The shoot itself lasted for seven weeks. Despite having the full script co-written by Stewart Stern, Hopper opted instead to improvise much of the film on location. "Oh, I'm not afraid to start work with an empty head", he told Darrach. "If you can't create out of the moment, you're not creating". "He didn't even make up his mind what I was going to do until we got down there", says Stockwell. "There wasn't a script. He'd outline it, and then we'd go do it. But he was absolutely in control. In his own inimitable way. At that time, he was a piece of work like nobody I've ever known. Dennis was all over the place, all constant energy, you just couldn't shut him up for a second - he had more energy than 10 people. He was awesome to be around".
"I call him an instinctive director", adds Chuck Bail. "If he saw the sun going down, he'd yell at Laszlo Kovacs. They'd immediately set something up to get that sunset through a stained glass window. As things go, that's how he directs. He has a big plan in mind".
Not eveyone, however, was thrilled with the antics of a US film crew in the region. In an anonymous letter published in the Village Voice on December 24, 1970, one ex-pact wrote : "The absolute cultural insentivity not only made me sick once again about my country and its fucked-up rich citizens, but have caused the government of Peru to crackdown on longhair tourists. The military [have] started mass shakedowns, round-ups, detentions, drug busts..."
Back in America, Hoper began work on editing The Last Movie, alternating between LA and his house in Taos, New Mexico. There were distractions. He was divorcing his first wife, Brooke Hayward, and dividing up his art collection as part of the settlement. Hopper's Taos home, meanwhile, had become a focal point for hangers on, groupies and aspiring filmmakers. Lawrence Schiller, who directed The American Dreamer, a documentary shot while Hopper was editing The Last Movie, recalls Hopper "living the life of his character out of Easy Rider... stoned all the time, carrying round an AK47 or whatever".
"Dennis was fond of guns at the time". confirms Dean Stockwell, who visited Taos while Hopper was editing The Last Movie. "Once in a while, he's go up on the roof and fire off a couple of rounds into the sky. I don't know if Dennis ever shot at anybody. I remember two or three times inside the house, he'd take a revolver out and shoot it at the celling".
The editing itself proved to be a nightmare. Hoppe had 4 hours of footage. He bought the tiny cinema in Taos and spent days sreening the rushes for a team of 12 editors. Universal, meanwhile, were increasingly furious with his failure to deliver the film on schedule.
"The encounters were very heated", explains Schiller. "He showed them just enough of the movie in just enough of the right way to keep them at bay and never, until the very end, the entire movie. But he didn't know how the film was really going to work".
Another guest at Taos during this time was cult filmaker Alejandro Jodorowsky, who recalls "how strong the smell of Hopper's underarm perspiration was. One day - he had I think 10 women there - and I put everyone in a line for them to smell the perfume of Dennis Hopper. Because he never changed his shirt, for days upon days".
Hopper invited Jodorowsky to help with the editing. "At the time, he didn't know what to do with The Last Movie", says Jodorowky. "I saw the material, and I thought it was a fantastic story. I was there for two days, and in two days I edited the film". Jodorowsky claims that Universival didn't like his cut and Hopper destroyed the print.
Eventually, in late Ocotber 1970, Hopper sent for Sewart Stern, to try to help him make sense of the movie. Stern was horrified by what he found. "It took me two days just to look at the footage - some of it was brilliant and some was awful. But the end of the film was not there". Stern stayed around long enough to attend Hopper's wedding to Michelle Phillips, on October 31. "He got married reading "The Gospel of St Thomas'aloud to Michelle", says Stern. "He decorated the whole place with candles stuck in paper bags. It was a whole mixed mystical thing. He read the whole marriage ceremony, and it was just craziness".
The Last Movie finally made its debut at the '71 Venice Film Festival in August, where it won the Best Film Award, before Universal released its in America on September 29,'71 at New York's RKO 59th St Twin Theather; the same cinema in which Easy Rider had made its debut. Although the film broke the single day box office record, the critical response was overwhelmingly negative. The New York Times review, for instance, described it as "an extravagant mess... indulgent cruel and thoughtless". Universal were horrified, and demanded Hopper recut it. He refused, and The Last Movie was withdrawn within two weeks of its release. "It died a quick death", Hopper told Uncut. "My career never recovered. It was another 10 years before I had a chance to direct again".
In 1987, Hopper and Stern had dinner together during a retrospective of Hopper's work at the Seattle Film Festival. They discussed the idea of remaking The Last Movie, with Hopper directing a younger actor, and this time using the original shooting script, but Hopper became too busy with other projects. The Last Movie enjoyed a brief US video release in March, 1993, before disppearing again, althought there have been several promising rumours about a DVD issue. In a 2006 interview in Playboy, Hopper claimed he had acquired he rights from Universal and was planning to release it, while prestige reissue label the Criterion Collection also investigated the possibility of issuing a special edition DVD, but nothing ever came of it.
Today, it seems likely the only opportunity to see The Last Movie is at film festivals, where it often screens alongside The American Dreamer. With Hopper's health sadly in decline - he was diagnosed with prostate cancer on October 29, 2009 - it's inevitably hard to predict what the future might hold for the film. Written off by many at the time as an unmitigated disaster, The Last Movie viewed today is a frequently dazzling experience. Certainly, no other studio film-within-a-afilm conceit-with Hopper coming in and out of character as Kansas - and its ongoing commentary on the filmmaking process finds a more resonant echo in the work of Charlie Kaufman. Alx Cox's 1987 film, Walker - about the 19th century Amercian adventurer William Walker, who invaded Nicaragua in the 1850s - likewise adopted a non-traditional approach to filmmaking, including anachronisms like helicopters, and like Hopper, Cox was blacklisted as a director.
If anything, The Last Movie is almost overwhelmed by the number of ideas Hopper throws at you : it's a western, it's a statement on American expansionisme, it's a satire on Hollywood... To audiences looking forward to more of the stoned hijinks of Easy Rider, it's no wonder The Last Movie left them confused; this was a far more audacious film than anyone could have anticipated. Arguably, The Last Movie sums up the artist Hopper wanted to be : bold, out-there, taking risks. "It's a very personal film of Dennis's", agrees Dean Stockwell. "It had some brilliant moments in it, and some brilliant vignette performances", says Stewart Stern. "You couldn't dismiss it, just the pageantry that he caught on film was so remarkable, so gorgeous. You have to account for that and give Dennis supreme credit for it".
"Right or wrong", Hopper told Uncut, "that's what I wanted to do".
Michael Bonner
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L'article a été reproduit dans un but informatif, si l'auteur du texte ou la rédaction du magazine Uncut souhaite son retrait, merci d'envoyer un mail à theendstore@gmail.com.
Ed Wood | Arte Cinéma Trash
Après Plan 9 from Outer space la semaine dernière, Arte continue à offrir aux insomniaques et aux couches tard d'autres pépites introuvables en dvd sous-titrés en français par le réalisateur de série B (ou Z) le plus culte : Ed Wood.
La fiancée du monstre [Bride of monster] (1955)
Un savant fou qui veut créer des surhommes nucléaires sème la mort avec son terrible assistant dans une forêt marécageuse. Le trublion de la série Z, Ed Wood, s'essaie au film d'horreur avec son acteur fétiche, Béla Lugosi (Dracula).
Une forêt marécageuse est le théâtre de nombreuses disparitions. La rumeur enfle parmi la population avoisinante, persuadée que, non de loin de là, la maison du docteur Eric Vornoff abrite un monstre sanguinaire. Intriguée, la journaliste Janet Lawton décide de se rendre sur place et disparaît. Son fiancé, le lieutenant de police Dick Craig, part à sa recherche. Le couple va peu à peu découvrir que le diabolique docteur et son terrible assistant Lobo, un colosse muet et difforme, sont en train de mettre au point une machine destinée à créer des surhommes à partir de l'énergie atomique...
> jeudi, 11 novembre 2010 à 00:55
Glen or Glenda ? (1953)
Le premier film réalisé par le maître du navet, Ed Wood : une ode au travestissement, une oeuvre novatrice qui ne cesse d'étonner.
Le cadavre d'un travesti est découvert. Un reporter écoute les explications d'un psychiatre spécialiste en matière de travestis et d'hermaphrodisme. Le médecin raconte l'histoire de Glen, un homme qui se rêvait femme. Il était une fois un couple de futurs mariés, Glen et Barbara. Glen aime sa fiancée mais il est songeur. Glenda sommeille en lui. Elle habite son corps, le pousse à faire du lèche-vitrine et le conduit à se travestir...
Changer de sexe !
Ed Wood, cinéaste américain considéré comme le maître du navet, signe ici un plaidoyer pro domo pour la tolérance, clamant haut et fort le droit des hommes à s'habiller en femme. Glen or Glenda ? est une sorte de docu drama articulé autour de la voix off du psychiatre narrateur. Cette voix rappelle les commentaires moraux des petits films noirs ou polars réalisés à la chaîne dans les années 40. Ed Wood détourne ce ton sérieux de l'Amérique bien-pensante à son profit. Réalisé à l'économie dans très peu de décors, mâtiné d'images d'archives piquées dans les caves des studios d'Hollywood, ce premier film demeure sur le plan narratif d'une élégante complexité, le réalisateur multipliant les mises en abyme et les récits emboîtés. Béla Lugosi, son acteur fétiche, y apparaît dans le rôle d'un narrateur extérieur - un esprit ? - attifé du costume d'un être diabolique.
> jeudi, 18 novembre 2010 à 01:05
source : Arte Cinéma Trash
La fiancée du monstre [Bride of monster] (1955)
Un savant fou qui veut créer des surhommes nucléaires sème la mort avec son terrible assistant dans une forêt marécageuse. Le trublion de la série Z, Ed Wood, s'essaie au film d'horreur avec son acteur fétiche, Béla Lugosi (Dracula).
Une forêt marécageuse est le théâtre de nombreuses disparitions. La rumeur enfle parmi la population avoisinante, persuadée que, non de loin de là, la maison du docteur Eric Vornoff abrite un monstre sanguinaire. Intriguée, la journaliste Janet Lawton décide de se rendre sur place et disparaît. Son fiancé, le lieutenant de police Dick Craig, part à sa recherche. Le couple va peu à peu découvrir que le diabolique docteur et son terrible assistant Lobo, un colosse muet et difforme, sont en train de mettre au point une machine destinée à créer des surhommes à partir de l'énergie atomique...
> jeudi, 11 novembre 2010 à 00:55
Glen or Glenda ? (1953)
Le premier film réalisé par le maître du navet, Ed Wood : une ode au travestissement, une oeuvre novatrice qui ne cesse d'étonner.
Le cadavre d'un travesti est découvert. Un reporter écoute les explications d'un psychiatre spécialiste en matière de travestis et d'hermaphrodisme. Le médecin raconte l'histoire de Glen, un homme qui se rêvait femme. Il était une fois un couple de futurs mariés, Glen et Barbara. Glen aime sa fiancée mais il est songeur. Glenda sommeille en lui. Elle habite son corps, le pousse à faire du lèche-vitrine et le conduit à se travestir...
Changer de sexe !
Ed Wood, cinéaste américain considéré comme le maître du navet, signe ici un plaidoyer pro domo pour la tolérance, clamant haut et fort le droit des hommes à s'habiller en femme. Glen or Glenda ? est une sorte de docu drama articulé autour de la voix off du psychiatre narrateur. Cette voix rappelle les commentaires moraux des petits films noirs ou polars réalisés à la chaîne dans les années 40. Ed Wood détourne ce ton sérieux de l'Amérique bien-pensante à son profit. Réalisé à l'économie dans très peu de décors, mâtiné d'images d'archives piquées dans les caves des studios d'Hollywood, ce premier film demeure sur le plan narratif d'une élégante complexité, le réalisateur multipliant les mises en abyme et les récits emboîtés. Béla Lugosi, son acteur fétiche, y apparaît dans le rôle d'un narrateur extérieur - un esprit ? - attifé du costume d'un être diabolique.
> jeudi, 18 novembre 2010 à 01:05
source : Arte Cinéma Trash
Festival International du Film sur la Resistance #13
Du 13 au 21 novembre 2010, se tiendra au Mercury et au Cedac de Cimiez, la treizième édition du festival du film sur la résistance. Une manifestation qui permet de (re)voir des films, des réflexions sur les horreurs de la guerre et les destins d'hommes et de femmes qui ont su mettre leurs vies au profit du plus grand nombre. Bref un festival important pour toutes les générations.
Le festival se décline sous trois thématiques :
La lutte armée et les maquis
> Kanal d’Andrzej Wajda | 16/11/10 à 9h30 (CEDAC)
> Le terroriste de Gianfranco De Bosio | (projection décentralisées)
> La vie sera belle d’Edwin Baily | 15/11/10 à 9h30 (CEDAC)
> L’armée du crime de Robert Guédiguian | (projection décentralisées)
> Au cœur de l’orage de Jean-Paul Le Chanois | 16/11/10 à 20h00 (CEDAC)
> Haute-Savoie 44 le temps de la guerre civile de Denis Chegaray | 16/11/10 à 17h00 (CEDAC)
Internement et répression
> Un condamné à mort s’est échappé de Robert Bresson | (projection décentralisées)
> La France des camps 1938-1946 de Denis Peschanski et Jorge Amat | 15/11/10 à 20h00 (CEDAC)
> Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang | (projection décentralisées)
> Les guichets du Louvre de Michel Mitrani | 18/11/10 à 20h00 (MERCURY)
> La rafle de Rose Bosch | (projection décentralisées)
> Jakob le menteur de Peter Kassovitz | 17/11/10 à 20h00 (MERCURY)
La mémoire de la Résistance et de la Déportation
> J’avais quinze ans de Frank Cassenti |15/11/10 à 17h00 (MERCURY)
> Louis Chabas detto Lùlù, una Resistenza leggendaria de Remo Schellino et Erika Peirano | (projection décentralisées)
> Le lien de Denis Malleval | 15/11/10 à 9h30 (CEDAC)
> Le temps du Ghetto de Frédéric Rossif | 18/11/10 à 17h00 (MERCURY)
> La passagère d’Andrzej Munk | 19/11/10 à 17h00 (MERCURY)
> La petite prairie aux bouleaux de Marceline Loridan-Ivens | 19/11/10 à 14h00 (MERCURY)
> Et puis les touristes de Robert Thalheim | 19/11/10 à 20h00 (MERCURY)
auxquels s’ajouteront quelques « classiques » du film de Résistance
> La ligne de démarcation de Claude Chabrol | 15/10/11 à 14h (CEDAC)
> Le dernier métro de François Truffaut | 18/11/10 à 14h00 (MERCURY)
> Lucie Aubrac de Claude Berri | 16/11/10 à 14h00 (CEDAC)
> La colline aux mille enfants de Jean-Louis Lorenzi (projection décentralisées)
> Des enfants dans les arbres de Pierre Boutron (projection décentralisées)
Entrée libre et gratuite (dans la limite des places disponibles).
Le festival se décline sous trois thématiques :
La lutte armée et les maquis
> Kanal d’Andrzej Wajda | 16/11/10 à 9h30 (CEDAC)
> Le terroriste de Gianfranco De Bosio | (projection décentralisées)
> La vie sera belle d’Edwin Baily | 15/11/10 à 9h30 (CEDAC)
> L’armée du crime de Robert Guédiguian | (projection décentralisées)
> Au cœur de l’orage de Jean-Paul Le Chanois | 16/11/10 à 20h00 (CEDAC)
> Haute-Savoie 44 le temps de la guerre civile de Denis Chegaray | 16/11/10 à 17h00 (CEDAC)
Internement et répression
> Un condamné à mort s’est échappé de Robert Bresson | (projection décentralisées)
> La France des camps 1938-1946 de Denis Peschanski et Jorge Amat | 15/11/10 à 20h00 (CEDAC)
> Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang | (projection décentralisées)
> Les guichets du Louvre de Michel Mitrani | 18/11/10 à 20h00 (MERCURY)
> La rafle de Rose Bosch | (projection décentralisées)
> Jakob le menteur de Peter Kassovitz | 17/11/10 à 20h00 (MERCURY)
La mémoire de la Résistance et de la Déportation
> J’avais quinze ans de Frank Cassenti |15/11/10 à 17h00 (MERCURY)
> Louis Chabas detto Lùlù, una Resistenza leggendaria de Remo Schellino et Erika Peirano | (projection décentralisées)
> Le lien de Denis Malleval | 15/11/10 à 9h30 (CEDAC)
> Le temps du Ghetto de Frédéric Rossif | 18/11/10 à 17h00 (MERCURY)
> La passagère d’Andrzej Munk | 19/11/10 à 17h00 (MERCURY)
> La petite prairie aux bouleaux de Marceline Loridan-Ivens | 19/11/10 à 14h00 (MERCURY)
> Et puis les touristes de Robert Thalheim | 19/11/10 à 20h00 (MERCURY)
auxquels s’ajouteront quelques « classiques » du film de Résistance
> La ligne de démarcation de Claude Chabrol | 15/10/11 à 14h (CEDAC)
> Le dernier métro de François Truffaut | 18/11/10 à 14h00 (MERCURY)
> Lucie Aubrac de Claude Berri | 16/11/10 à 14h00 (CEDAC)
> La colline aux mille enfants de Jean-Louis Lorenzi (projection décentralisées)
> Des enfants dans les arbres de Pierre Boutron (projection décentralisées)
Entrée libre et gratuite (dans la limite des places disponibles).
Coming soon | Artus Films : L'île Inconnue, La planète des dinosaures, Si j'avais 1000 ans
Après Messiah of Evil, Le Spectre du Professeur Frankenstein et Climax, Artus accélère le rythme de ses sorties avec 3 nouveaux titres :
LA PLANETE DES DINOSAURES - James K.Shea (1978)
Un équipage est contraint d’atterrir en catastrophe sur une planète inconnue. Bloqués dans un milieu hostile, les astronautes vont tenter de survivre dans un monde étrange. Très vite, ils vont se retrouver face à des monstres géants. La planète est peuplée de dinosaures, agressifs et carnivores…
Profitant des succès du « King Kong » de John Guillermin et de « La guerre des étoiles » de George Lucas, « La planète des dinosaures » renoue, non sans nostalgie, avec le cinéma d’aventures américains des années 50 et 60. Agrémenté de techniques d’effets spéciaux plus modernes, le film est le lien incontournable entre « Le monde perdu » et « Jurassic Park ».
Bonus
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> "Souvenirs d'un cinéphage" par Christophe Lemaire
> Bandes-annonces
L'ILE INCONNUE - Jack Bernhard (1948)
Pendant la guerre, Ted Osborne (Phillip Reed) a survolé une île inconnue, sur laquelle il aurait aperçu des créatures géantes. Aidé par sa fiancée (Virginia Grey), ils vont convaincre la capitaine Tarnovski, un vieux loup de mer, à monter une expédition là-bas, pour ramener des épreuves photographiques. Aussitôt débarqués sur l’île, les aventuriers vont se retrouver face à des monstres terrifiants, tout droit sortis de la préhistoire…
Inspiré à la fois d’Edgar Rice Burroughs (« Tarzan ») et de Sir Arthur Conan Doyle (« Le monde perdu »), « L’île inconnue » fait le lien entre le King Kong de 1933 et la vague américaine de films de dinosaures (« Voyage au centre de la terre », « Le monstre des temps perdus »…). Pour la première fois dans l’histoire du cinéma, la technique du comédien dans le costume de dinosaure a été instaurée, près de 6 ans avant la série des « Godzilla ».
Bonus
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> "Les mondes perdus au cinéma" par Alain Petit
> Diaporama de photos
> Bandes-annonces
SI J'AVAIS 1000 ANS - Monique Enckell(1983)
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, nuit hors du temps selon le vieux mythe celte, l’invisible cloison qui sépare l’humain du surnaturel cède, et les deux mondes se confondent. C’est la Toussaint dans un petit village sur une île de Bretagne. Des chevaliers du moyen-âge surgissent et galopent dans la lande. Seuls deux vieillards de l’île ont encore la mémoire du passé et savent qu’une malédiction a frappé cette terre il y a 1000 ans : des pêcheurs ont refusé de livrer une jeune femme enceinte condamnée à mourir par le feu et par l’eau. Depuis, aux jours sombres de novembre, l’île est secouée par un mal étrange…
Des décors naturels de la Bretagne savamment éclairés naît un fantastique poétique, voire naturaliste. Si j’avais 1000 ans conte une belle légende celte, bercée par la musique d’Allan Stivell, interprétée par un casting de choix, et nous donne envie de découvrir cette part d’imaginaire enfouie dans nos mémoires.
Bonus
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> Entretien avec Monique Enckell
> Diaporama de photos de tournage commenté par la réalisatrice
> Court-métrage "Aller-retour"
> Bandes-annonces
LA PLANETE DES DINOSAURES - James K.Shea (1978)
Un équipage est contraint d’atterrir en catastrophe sur une planète inconnue. Bloqués dans un milieu hostile, les astronautes vont tenter de survivre dans un monde étrange. Très vite, ils vont se retrouver face à des monstres géants. La planète est peuplée de dinosaures, agressifs et carnivores…
Profitant des succès du « King Kong » de John Guillermin et de « La guerre des étoiles » de George Lucas, « La planète des dinosaures » renoue, non sans nostalgie, avec le cinéma d’aventures américains des années 50 et 60. Agrémenté de techniques d’effets spéciaux plus modernes, le film est le lien incontournable entre « Le monde perdu » et « Jurassic Park ».
Bonus
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> "Souvenirs d'un cinéphage" par Christophe Lemaire
> Bandes-annonces
L'ILE INCONNUE - Jack Bernhard (1948)
Pendant la guerre, Ted Osborne (Phillip Reed) a survolé une île inconnue, sur laquelle il aurait aperçu des créatures géantes. Aidé par sa fiancée (Virginia Grey), ils vont convaincre la capitaine Tarnovski, un vieux loup de mer, à monter une expédition là-bas, pour ramener des épreuves photographiques. Aussitôt débarqués sur l’île, les aventuriers vont se retrouver face à des monstres terrifiants, tout droit sortis de la préhistoire…
Inspiré à la fois d’Edgar Rice Burroughs (« Tarzan ») et de Sir Arthur Conan Doyle (« Le monde perdu »), « L’île inconnue » fait le lien entre le King Kong de 1933 et la vague américaine de films de dinosaures (« Voyage au centre de la terre », « Le monstre des temps perdus »…). Pour la première fois dans l’histoire du cinéma, la technique du comédien dans le costume de dinosaure a été instaurée, près de 6 ans avant la série des « Godzilla ».
Bonus
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> "Les mondes perdus au cinéma" par Alain Petit
> Diaporama de photos
> Bandes-annonces
SI J'AVAIS 1000 ANS - Monique Enckell(1983)
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, nuit hors du temps selon le vieux mythe celte, l’invisible cloison qui sépare l’humain du surnaturel cède, et les deux mondes se confondent. C’est la Toussaint dans un petit village sur une île de Bretagne. Des chevaliers du moyen-âge surgissent et galopent dans la lande. Seuls deux vieillards de l’île ont encore la mémoire du passé et savent qu’une malédiction a frappé cette terre il y a 1000 ans : des pêcheurs ont refusé de livrer une jeune femme enceinte condamnée à mourir par le feu et par l’eau. Depuis, aux jours sombres de novembre, l’île est secouée par un mal étrange…
Des décors naturels de la Bretagne savamment éclairés naît un fantastique poétique, voire naturaliste. Si j’avais 1000 ans conte une belle légende celte, bercée par la musique d’Allan Stivell, interprétée par un casting de choix, et nous donne envie de découvrir cette part d’imaginaire enfouie dans nos mémoires.
Bonus
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> Entretien avec Monique Enckell
> Diaporama de photos de tournage commenté par la réalisatrice
> Court-métrage "Aller-retour"
> Bandes-annonces
Pierre Carles | L'Éclat -Villa Arson
A l'occasion de la sortie de son nouveau documentaire décapant, Fin de concession, la Villa Arson et L'Éclat proposent 3 jours pour découvrir ou revoir les films poil à gratter de Pierre Carles.
Jeudi 4 novembre à 18h30
Pas vu pas pris (1995)
En 1995, Pierre Carles, répondant à une commande de Canal+ pour sa Journée de la télé, réalise Pas vu à la télé, un documentaire montrant des hommes politiques et des stars des médias surpris en flagrant délit de connivence. Canal+ ne diffusera jamais ce reportage. Histoire d'une censure, ou pourquoi l'information nous désinforme.
à 20h
Enfin pris ? (2002)
En présence d'Annie Gonzalez (productrice des films de Pierre Carles)
Le personnage de justicier incarné par Pierre Carles dans Pas vu Pas pris, repart en croisade. Après les journalistes vedettes du petit écran, ce sont les faux critiques de la télévision qui sont pris pour cible par le film. A partir du parcours professionnel de Daniel Schneidermann, animateur de l’émission Arrêt sur Images, le film révèle et analyse les mécanismes de censure et d’autocensure à la télévision. Enfin pris ? est aussi une réflexion sur la manière dont le pouvoir transforme les personnes, sur les ressorts intimes de l’ambition et de la fidélité. Une comédie cruelle et mordante dont personne ne sort totalement indemne.
Vendredi 5 novembre à 20h
Fin de concession (2010)
En présence de Pierre Carles et de Annie Gonzalez.
Ce documentaire porte sur la privatisation de TF1 et sur le fait qu’aucune chaîne de télévision n’a enquêté sur les conditions d’attribution de la première chaîne française au groupe industriel Bouygues, ou sur les rapports de la famille Bouygues avec un certain… Nicolas Sarkozy, avocat d’affaires de Martin Bouygues. Mais au fur et à mesure que Pierre Carles - alias Carlos Pedro, vrai-faux caméraman uruguayen - et sa bande de reporters pieds nickelés tentent de régler leurs comptes aux puissants de la télévision, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le réalisateur a perdu une partie de son fighting spirit ; ses adversaires savent désormais comment s’y prendre pour le neutraliser ou l’ignorer. Aussi, il en vient à se poser des questions sur son rôle de justicier. Ainsi, chemine une réflexion ludique et bouleversante : que n’avons-nous pas fait pour que rien ne bouge ? La critique des médias aurait-elle fait son temps ? Ou bien faut-il envisager de changer de méthodes ?
Samedi 6 novembre à 18h
La sociologie est un sport de combat (2001)
Pendant trois ans, de 1998 à 2001, Pierre Carles a suivi Pierre Bourdieu au travail, attelé à son quotidien, sous toutes ces facettes. En s’immisçant dans son bureau, ses salles de cours au Collège de France, lors de manifestations de rues ou à un meeting alter-mondialiste, ce film révèle la pensée de Bourdieu en train de se dire en mouvement. Donnant à voir le combat généralement invisible que mène le sociologue contre l’ordre dominant. Et c’est une pensée qui se déploie comme familière, à côté de nous, et toujours abordable, celle d’un intellectuel qui choisit de penser son temps, prônant l’intelligence et l’analyse comme armes fatales.
Plus d'informations sur Villa-arson.org | L'Éclat
Jeudi 4 novembre à 18h30
Pas vu pas pris (1995)
En 1995, Pierre Carles, répondant à une commande de Canal+ pour sa Journée de la télé, réalise Pas vu à la télé, un documentaire montrant des hommes politiques et des stars des médias surpris en flagrant délit de connivence. Canal+ ne diffusera jamais ce reportage. Histoire d'une censure, ou pourquoi l'information nous désinforme.
à 20h
Enfin pris ? (2002)
En présence d'Annie Gonzalez (productrice des films de Pierre Carles)
Le personnage de justicier incarné par Pierre Carles dans Pas vu Pas pris, repart en croisade. Après les journalistes vedettes du petit écran, ce sont les faux critiques de la télévision qui sont pris pour cible par le film. A partir du parcours professionnel de Daniel Schneidermann, animateur de l’émission Arrêt sur Images, le film révèle et analyse les mécanismes de censure et d’autocensure à la télévision. Enfin pris ? est aussi une réflexion sur la manière dont le pouvoir transforme les personnes, sur les ressorts intimes de l’ambition et de la fidélité. Une comédie cruelle et mordante dont personne ne sort totalement indemne.
Vendredi 5 novembre à 20h
Fin de concession (2010)
En présence de Pierre Carles et de Annie Gonzalez.
Ce documentaire porte sur la privatisation de TF1 et sur le fait qu’aucune chaîne de télévision n’a enquêté sur les conditions d’attribution de la première chaîne française au groupe industriel Bouygues, ou sur les rapports de la famille Bouygues avec un certain… Nicolas Sarkozy, avocat d’affaires de Martin Bouygues. Mais au fur et à mesure que Pierre Carles - alias Carlos Pedro, vrai-faux caméraman uruguayen - et sa bande de reporters pieds nickelés tentent de régler leurs comptes aux puissants de la télévision, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le réalisateur a perdu une partie de son fighting spirit ; ses adversaires savent désormais comment s’y prendre pour le neutraliser ou l’ignorer. Aussi, il en vient à se poser des questions sur son rôle de justicier. Ainsi, chemine une réflexion ludique et bouleversante : que n’avons-nous pas fait pour que rien ne bouge ? La critique des médias aurait-elle fait son temps ? Ou bien faut-il envisager de changer de méthodes ?
Samedi 6 novembre à 18h
La sociologie est un sport de combat (2001)
Pendant trois ans, de 1998 à 2001, Pierre Carles a suivi Pierre Bourdieu au travail, attelé à son quotidien, sous toutes ces facettes. En s’immisçant dans son bureau, ses salles de cours au Collège de France, lors de manifestations de rues ou à un meeting alter-mondialiste, ce film révèle la pensée de Bourdieu en train de se dire en mouvement. Donnant à voir le combat généralement invisible que mène le sociologue contre l’ordre dominant. Et c’est une pensée qui se déploie comme familière, à côté de nous, et toujours abordable, celle d’un intellectuel qui choisit de penser son temps, prônant l’intelligence et l’analyse comme armes fatales.
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